Tchad: remaniement du gouvernement et nouveau gouverneur à Ouaddaï

 azem

Dans la liste de ministres communiquée par le porte-parole du Conseil militaire de transition, le général Azem Bermandoa, d’importants changements interviennent au ministère de la Sécurité publique, du Plan et du Pétrole.

Abdoulaye Sabre Fadoul, ancien ministre de la Santé et Issa Doubragne, ex-ministre du Plan, comptaient parmi les plus anciens membres du gouvernement, ils quittent l’équipe ce vendredi. S’ajoute parmi les départs importants, celui du ministre de la Sécurité publique, Souleymane Abakar Adoum qui a échappé à une tentative d’assassinat, il y a deux semaines. Idriss Dokony Adiker, un officier, ancien directeur général de la police lui succède, pointe notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako.

Mahamat Hamid Koua, précédemment ministre secrétaire général du gouvernement devient ministre du Plan. Et Mahmoud Ali Seid, un acteur de la société civile connu pour son soutien indéfectible aux régimes de Déby père et fils, devient ministre de la Jeunesse et des Sports.  

La plus grosse surprise est le retour de Djerassem Le Bemadjiel à la tête du ministère du Pétrole. Ancien titulaire du poste, il était poursuivi depuis septembre 2020 pour des détournements présumés. Ce vendredi midi, la cour suprême l’a définitivement blanchi. Et ce vendredi soir, il retrouve le poste qu’il avait quitté il y a quatre ans.

Ibrahim Ibni Oumar devient gouverneur de la région du Ouaddaï

Le même jour, un nouveau gouverneur a pris ses fonctions à Ouaddaï : Ibrahim Ibni Oumar, le fils de l’opposant disparu en 2008, ajoute notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula. Le sultan et le chef de canton de Bani Halba sont eux toujours suspendus. Des manifestations avaient éclaté fin janvier pour demander l’annulation de la cérémonie d’intronisation d’un chef de canton de Bani Halba. La répression de ces manifestations a causé la mort d’au moins 20 personnes à Abéché, selon les associations de défense des droits de l’homme.

Ibrahim Ibni Oumar est un proche du président de la transition qui a plusieurs atouts pour calmer les tensions entre communautés, explique une source sécuritaire. D’abord, parce que c’est un fils du Ouaddaï. Son père, c’est l’opposant emblématique de la province, Ibni Oumar Mamahat Saleh, disparu en 2008. Sa mère, elle, fait partie d’une autre communauté du Ouaddaï.

Son deuxième atout est son expérience. Il a mené plusieurs missions de paix au Sahel pour le compte d’organisations humanitaires. Si cette nomination est saluée, la société civile demandent aussi que les responsabilités soient établies pour savoir qui a ordonné de tirer à balle réelle sur les manifestants.