Patrice Talon tend la main à toutes les filles et les fils du pays, selon l'ambassadeur du Bénin en France

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Le président béninois Patrice Talon inaugure l'exposition des oeuvres restituées par la France, le 19 février 2022 à Cotonou. AFP - PIUS UTOMI EKPEI

 

Dans un entretien à RFI, l'ancien ministre béninois des Finances et opposant en exil Komi Koutché est notamment revenu sur la présence de l'ex-Premier ministre Lionel Zinsou à Cotonou ce week-end, aux côtés de Patrice Talon, pour l'exposition des 26 trésors royaux restitués par la France... ou encore sur les condamnations des opposants Joël Aïvo et Reckya Madougou à 10 et 20 ans de prison.

RFI : Ce mardi 22 février sur RFI, on a entendu Komi Koutché, l’un des leaders de l’opposition béninoise en exil, dénoncer une privatisation du Bénin par le président Patrice Talon. Que lui répondez-vous ?

Eusèbe Agbangla Monsieur Komi Koutché n’est plus au parfum des réalités de notre pays. Après les programmes d’action du gouvernement 2016-2021 et le programme d’action 2021-2026, après la réélection du président Patrice Talon, nous avons amorcé un développement durable qui doit perdurer dans tous les secteurs de la vie nationale. Je suis surpris qu’il ait cette appréciation-là, mais je peux le lui concéder étant donné qu’il est très loin du pays, et peut-être qu’il a une nostalgie.

Parmi les critiques de Komi Koutché, il y avait le fait que deux figures de l’opposition aient été condamnées il y a quelques semaines à 10 et 20 ans de prison, Reckya Madougou et Joël Aïvo. Reckya Madougou a été condamnée pour « terrorisme » et Komi Koutché dit que les vrais terroristes sont dans le nord du pays et commettent des attaques…

Nous, au niveau de l’exécutif, nous n’avons pas d’implication dans le judiciaire. Ce qui s’est passé est une affaire du judiciaire. Et aujourd’hui, nous avons quelques attaques de terroristes au nord de notre pays, mais je dois avouer que les forces armées de notre pays se défendent vaillamment. Je crois que notre pays est assez aguerri aujourd’hui pour faire face et ceci, non seulement dans une stratégie collective avec les autres pays, mais également avec le soutien des partenaires. 

Ce qu’on a pu entendre aussi, c’est Komi Koutché disant que le président Patrice Talon a acheté des armes, mais pas pour combattre les terroristes, mais plutôt pour se « bunkeriser » à Cotonou…

Oh là là ! Je crois qu’il ne connaît plus la réalité de notre pays. Il s’agit pour lui d’aller au pays et de voir que le président Patrice Talon circule aisément et n’a pas besoin de se « bunkeriser ».

Il ne manque pas des armes aux forces de sécurité ?

C’est curieux aussi de le dire parce que, depuis 2016, nos forces armées sont assez équipées pour assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.

Samedi 19 février, il y a eu cette inauguration de l’exposition sur le retour au Bénin des trésors royaux, pendant laquelle l’ancien Premier ministre Lionel Zinsou est rentré au Bénin. Est-ce qu’il faut y voir un signe de détente politique, un signe d’ouverture ?

Ça, c’est un signe permanent. Le président Patrice Talon a parlé de « la main tendue » à toutes les filles et tous les fils de notre pays pour qu’ils viennent contribuer au développement national. Et vous l’avez constaté en septembre dernier, l’ancien président [Thomas] Boni Yayi a accepté de rencontrer le président.

Thomas Boni Yayi avait demandé la libération des opposants qui sont en prison, le retour des opposants en exil. Il avait demandé cela au président Patrice Talon. Où en sont ces demandes ?

Le président a certainement son calendrier. Je ne peux pas vous dire exactement, mais comme vous l’avez constaté, c’est une rencontre empreinte de cordialité.

Pas de libération attendue pour l’instant pour Reckya Madougou et Joël Aïvo ?

Comme je l’ai dit au début, c’est une affaire de justice et nous sommes respectueux des décisions de justice.