Côte d'Ivoire : bilan de la semaine d’audiences au procès de Soro et de ses proches

Guillaume Soro, à Paris le 17 septembre 2020. (image d'illustration)
Guillaume Soro, à Paris le 17 septembre 2020. (image d'illustration) STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Guillaume Soro et 19 de ses proches sont poursuivis pour leur participation à différents degrés à un complot présumé contre l’État. 14 prévenus comparaissent, les 6 autres étant en exil. Cette semaine pendant deux jours, le tribunal criminel d’Abidjan a entendu la garde rapprochée de l’ancien chef rebelle, ainsi que l’un de ses deux frères et son ex-directeur du protocole. Mais au terme de 5 jours d’audience, ce procès ne semble pas encore dégager de responsabilités ou de rôles clairs dans ce complot présumé.

Avec notre correspondant à AbidjanPierre Pinto 

Pour le moment les débats se sont focalisés surtout sur la journée du 23 décembre 2019. Date du retour avorté de Guillaume Soro et de la descente de police sur le siège de son parti où se tenait une conférence de presse. Les magistrats se sont intéressés de près aux armes, exfiltrées du bâtiment par des gardes et retrouvées plus tard dans la lagune.

À en croire les membres de l’ex-sécurité rapprochée de Guillaume Soro, qui ont comparu ces derniers jours, ces armes, une dizaine selon l’un d’entre eux, auraient été jetées dans la panique, à Assinie, dans la lagune bordant la résidence de Guillaume Soro. « Je ne pouvais pas aller chez le voisin pour faire ça », s’est même défendu sans rire l’un des gardes interrogés qui participé à l’immersion de ces Kalachnikovs.

Pour l’instant, rares ont été les moments de débats portant sur la bande sonore dans laquelle on entend Guillaume Soro se dire pouvoir déclencher un coup de force quand il le souhaite. Enregistrement qui a pourtant été diffusé à l’amorce de ces débats. Le fidèle parmi les fidèles de Guillaume Soro, son directeur du protocole, Soul To Soul, interrogé sur cet enregistrement a affirmé ne pas savoir ni vouloir savoir ce qu’il y avait dessus.

Quant à Simon Soro, l’un des frères de l’ancien président de l’Assemblée, il se défend de toute activité politique. « Je ne comprends pas ce que je fais ici. Je considère que je suis otage. On m’a arrêté parce que je suis le petit frère de Guillaume Soro », a-t-il déclaré jeudi. Prochaine audience, mercredi prochain, le 9 juin.