Mali : IBK est rentré à Bamako

| Par Jeune Afrique
Mis à jour le 22 octobre 2020 à 14h27
L’ex-président malien, Ibrahim Boubacar Keïta – ici en juin 2020 en Mauritanie, est rentré à Bamako le 21 octobre 2020 après près de deux mois aux Émirats arabes unis.

L’ex-président malien, Ibrahim Boubacar Keïta – ici en juin 2020 en Mauritanie, est rentré à Bamako le 21 octobre 2020
après près de deux mois aux Émirats arabes unis. © Ludovic Marin /Pool via REUTERS

Ibrahim Boubacar Keïta est rentré à Bamako, mercredi soir, après un séjour médical de près de deux mois à Abou Dhabi. L’ancien président malien a rejoint sa villa de Sébénikoro.

Le retour d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) devait être discret. Mais à peine l’ancien président avait-il atterri à Bamako, mercredi vers 22 h, heure locale, que ses soutiens ont convergé vers sa résidence de Sébénikoro pour l’accueillir. Une heure plus tard, lorsque le cortège l’escortant est arrivé, il est passé en trombe devant la foule, avant de s’engouffrer dans la villa.

« Requinqué »

IBK, 75 ans, est rentré des Émirats arabes unis, où il était suivi à la Cleveland Clinic, depuis son arrivée à Abou Dhabi, le 5 septembre dernier. L’ancien président avait quitté Bamako accompagné de son épouse Keïta Aminata Maïga, de son attaché de cabinet, Mahalmoudou Sabane et de ses médecins personnels.

Il était installé à l’Emirates Palace d’Abou Dhabi, le temps d’honorer ses rendez-vous médicaux qui étaient prévus jusqu’à la mi-octobre. Son entourage assure que son état de santé s’est beaucoup amélioré. « Il est requinqué », confie même à Jeune Afrique un proche de l’ancien président sous couvert de l’anonymat.

IBK avait présenté sa démission dans une allocution télévisée le 18 août, à la suite du coup d’État mené par les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) après plusieurs mois de crise politique et de manifestations organisées par le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) pour réclamer son départ. L’ancien président avait été placé en résidence surveillée, sans moyen de communication.

Sous haute surveillance

Son départ à l’étranger pour des soins médicaux avait très vite été évoqué dans les jours qui ont suivi sa démission. C’était l’une des requêtes de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui avait imposé des sanctions au Mali. IBK avait été admis le 1er septembre dans une clinique de Bamako, après avoir été victime d’un accident ischémique transitoire, un accident vasculaire cérébral relativement bénin s’il est pris en charge rapidement.

Le domicile de l’ancien président malien est toujours placée sous haute surveillance. Les personnes qui y résident, dont son fils Bouba Keïta, sont privés de visites et n’ont accès à aucun moyen de communication avec l’extérieur. Mi-septembre, le fils Keïta avait écrit une lettre à Assimi Goïta, président du CNSP et désormais vice-président de la transition, afin de l’alerter sur ces conditions de détention.