Tollé après les tweets racistes de Donald Trump|Euro Topics

Sur Twitter, Donald Trump a appelé quatre députées démocrates à “retourner dans les pays d’où elles venaient et d’y résoudre les problèmes de ceux-ci plutôt que de donner des conseils aux Etats-Unis”. Si le président américain n’a pas nommé les personnes concernées, ses tweets visaient clairement les quatre députées progressistes. Les éditorialistes font part de leur consternation devant ce racisme éhonté.

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Trump cherche à faire monter la pression

La stratégie de Trump fait peu de cas des torts qu’elle peut causer, explique Der Standard :

«Le président se soucie comme d’une queue de cerise que la plupart des élues démocrates qu’il a récemment taxées d’être des étrangères soient nées aux Etats-Unis. Et peu lui chaut que les déportations massives annoncées de manière tonitruante aient réellement lieu ou non. Trump ne cherche en aucune manière à résoudre les problèmes qui découlent de l’immigration clandestine – bien au contraire. Plus les choses escaladent, plus il attise la peur, mieux cela vaut pour lui. Les Américains n’en ont pas fini d’entendre les déclarations ahurissantes que la campagne des élections de 2020 engendrera – nous non plus, du reste.»

Florian Niederndorfer – Accéder à l’article original

Du racisme pur et dur

Qualifier les propos de Trump de “stratégiques” revient à les minimiser, estime Irish Examiner :

«Si certains nourrissaient encore des doutes quant au racisme et au sectarisme du président, ceux-ci auront été définitivement balayés par les tweets rédigés dimanche à l’encontre de la ‘Brigade’ [surnom du groupe des quatre députés progressistes concernés]. … Les tweets rappellent que le président a choisi de diviser et d’exploiter le pays plutôt que de le diriger. La leçon que l’on peut en tirer, c’est que Trump et ses partisans les plus radicaux considèrent que les notions réconfortantes que les Etats-Unis pouvaient avoir en matière de progrès des droits civiques et de lutte contre le racisme n’ont plus cours dans le pays.»

Timothy O’Brien – Accéder à l’article original

Une biographie gênante

La Vanguardia rappelle que Trump est lui-même le descendant d’immigrés:

«Le paradoxe dans tout ça, c’est que la mère de Trump a émigré d’Ecosse avec 50 dollars en poche pour se construire une nouvelle vie à New York. Son grand-père paternel était un Allemand qui a émigré à l’âge de 16 ans pour participer à la ruée vers l’or avant de finir par créer une chaîne de maisons closes en Alaska. Sans parler de sa femme, Melania, qui est slovène. L’univers personnel de Trump est rempli d’immigrés. Peut-être les persécute-t-il avec autant de hargne parce qu’ils lui rappellent justement des origines qui déprécient sa condition de ‘vainqueur’. Comme une tache dans sa biographie.»

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Le point de non-retour

La Repubblica y voit un tournant :

«Il est étonnant de constater que le président des Etats-Unis, démocratiquement élu, puisse recourir à des catégories de pensée fascistes et racistes. Pire encore, qu’il a aussi été élu parce qu’il tient des propos fascistes et racistes. … L’élection de cet individu à la Maison-Blanche est une date historique et un point de non-retour : elle représente la défaite de la culture démocratique occidentale. La défaite d’un certain lexique, d’une façon de penser, de se comporter, de discuter et même de se détester. Il est indéniable que la culture démocratique (sa politique économique, ses choix, ses hypocrisies) est également responsable de cette défaite. Mais cela ne change absolument rien à l’essence du problème.»