Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Dialogue avec les jihadistes au Mali : ce qu’il faut savoir sur Dioncounda Traoré,
haut représentant d’IBK

1 | Par
Dioncounda Traoré (écharpe blanche)Cérémonie de présentation de voeux à Koulouba le 26 décembre 2012.

Depuis juin 2019, l’ancien président malien de la transition (78 ans) est le haut représentant d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) pour le centre du pays. Sa mission : trouver des solutions pour mettre fin à l’insécurité.

•  Lettre

C’est par une lettre, rédigée le 9 janvier 2013, et transmise à François Hollande le lendemain, qu’il a sollicité, en tant que président par intérim, l’intervention militaire de la France au Mali (opération Serval). Dans cette missive, il demandait à son homologue français une « intervention aérienne immédiate » afin d’arrêter la progression de colonnes jihadistes en direction de Mopti.

• Konaré

De 1992 à 1997, sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré, il a été ministre de la Fonction publique, puis de la Défense et, enfin, des Affaires étrangères. Il a notamment eu comme Premier ministre un certain… Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

• Adema

Il est l’un des plus anciens responsables de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema-Pasj), qu’il a cofondée en 1990. En 2000, après la crise interne consécutive au départ d’IBK, il prend la tête de cette formation. En 2012, il est désigné candidat à l’élection présidentielle… qui n’aura finalement pas lieu : le 22 mars, un coup d’État provoque la chute d’Amadou Toumani Touré.

• Grande porte

Député en 1997, il dirige le groupe parlementaire de l’Adema-Pasj, mais quitte l’hémicycle après sa défaite aux législatives de 2002. Il y revient par la grande porte cinq ans plus tard, en se faisant élire président de l’Assemblée nationale à une large majorité.

• Opposant

Après des études à Alger, Moscou et Nice, il rentre au Mali en 1977, un doctorat de mathématiques en poche. Professeur dans l’enseignement supérieur, il est aussi un opposant actif à Moussa Traoré jusqu’à la chute du dictateur, en 1991. Ses activités syndicales et politiques lui vaudront quelques séjours en prison.

•  Intérim

Après le coup d’État contre Amadou Toumani Touré, Dioncounda Traoré, alors président de l’Assemblée nationale, se réfugie au Burkina Faso. Aux termes de négociations avec la junte du capitaine Amadou Haya Sanogo, il est désigné président par intérim le 10 avril 2012. Il le restera jusqu’à sa passation de pouvoir à IBK, le 4 septembre 2013, après plus d’un an d’une transition chaotique.

• Lynchage à Koulouba

Les images – révélées par JA – avaient choqué, tant au Mali qu’à l’étranger. Le 21 mai 2012, une foule de manifestants pro-putschistes envahit le palais de Koulouba. Plusieurs d’entre eux agressent Dioncounda Traoré. Exfiltré par sa garde rapprochée, il évite de justesse le lynchage. Très affecté par cette épreuve, il passera deux mois de convalescence à Paris avant de revenir assurer ses fonctions à Bamako.

• Jihadistes

Le 20 juin 2019, IBK l’a nommé haut représentant pour le centre du pays. Censé trouver des solutions à l’insécurité et aux violences intercommunautaires, il a annoncé, à la fin de janvier 2020, qu’il avait dépêché des émissaires auprès des chefs jihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa pour leur signifier qu’il était « disposé à discuter » avec eux.

•  Écharpe blanche

L’un de ses signes distinctifs : durant son intérim à la présidence, il avait pris l’habitude de porter une écharpe blanche par-dessus son costume.

• Cyclisme

Féru de sport, il est surtout fan de cyclisme. Il manque rarement les courses qu’organise la fédération malienne. Celle-ci a d’ailleurs créé, en 2015, le grand prix Dioncounda-Traoré.

Tchad: inquiétude au sujet de la détention d'un militant des droits de l'homme


Une vue de Ndjamena, capitale du Tchad (image d'illustration).

Une vue de Ndjamena, capitale du Tchad (image d'illustration). Xaume Olleros / AFP

Amnesty International a publié un communiqué, le 11 février, pour dénoncer la détention « au secret » de Baradine Berdeï Targuio par les services de renseignements. Le président de l'Organisation tchadienne des droits humains (OTDH) serait « en danger », selon Amnesty International qui rappelle que « plusieurs personnes auraient déjà été soumises à des actes de torture et autres mauvais traitements pendant leur détention » au Tchad. À Ndjamena, les autorités démentent ces accusations. Les défenseurs des droits de l'homme demandent sa libération immédiate.

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Avec notre correspondante à Ndjamena, Aurélie Bazzara-Kibangula

Cela fait trois semaines que les proches de Baradine Berdeï Targuio sont sans nouvelles de lui. Le 24 janvier 2020, il est arrêté à son domicile à Ndjamena par des hommes armés. Une arrestation illégale pour Mahamat Nour Ibedou, président de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l'homme (CTDDH) : « Non seulement, son arrestation est arbitraire et illégale, parce qu’il n’y avait pas de mandat, et sa détention l’est tout autant. Nous avons demandé sa libération immédiate, parce qu’il n’y avait pas de raison valable qui nécessite une arrestation. Il avait seulement sur sa page Facebook fait allusion à la maladie du chef de l’État, qui, en fait regarde tous les Tchadiens. »

Pas illégale

Pour les autorités, la détention du militant n'est pas illégale. Le ministre de la Justice, Djimet Arabi, affirme que les procédures d'enquête et de détention sont respectées : « C’est une arrestation en bonne et due forme qui est supervisée par le procureur de la République. C’est une personne qui fait des activités subversives par l’intermédiaire des réseaux sociaux et il est du devoir de l’État de mettre fin à ses pratiques. C’est pour ça que cette personne a été arrêtée, pour une enquête sur la cybercriminalité. »

Déféré au parquet

Baradine Berdeï Targuio pourrait être déféré au parquet d'ici mardi, selon le procureur de la République. Le militant des droits humains pourrait être poursuivi pour cybercriminalité et détention illégale d'armes à feu.

Tchad: un journaliste de la radio Dja FM de Mongo interpellé

Au Sénégal, des maîtres coraniques s’insurgent contre la violence dans les «daaras»
La Croix Africa

Au Sénégal, les cas de maltraitance des élèves des écoles coraniques (daaras) sont récurrents.

Le 26 janvier, la mort d’un pensionnaire d’une école coranique a ému le pays.

Un mort de trop qui a poussé des maîtres coraniques en colère à inviter leurs collègues à prendre exemple sur le prophète Mohammed pour éviter les violences dans ces écoles d’apprentissage du Coran.

Dimanche 26 janvier, un pensionnaire d’une école coranique a été frappé à mort par l’un de ses condisciples pour une leçon non sue. Le responsable de l’école coranique et le présumé meurtrier sont actuellement placés sous mandat de dépôt.

Depuis 2017, 17 talibés (apprenants du Coran) sont morts du fait de «violence, d’actes de négligence ou de mise en danger». Cette situation a fait sortir de leur réserve des maîtres coraniques. Selon eux, ces violences sont liées au manque de professionnalisme. « La plupart des enseignants coraniques n’ont aucune pédagogie pour transmettre la connaissance. Ils n’ont pas, non plus, la psychologie pour étudier ces enfants », fulmine Oustaz Assane Seck.

Lire la suite:  Au Sénégal, des maîtres coraniques s’insurgent contre la violence dans les « daaras » – La Croix Africa, Charles Senghor, 10.02.20

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Amnesty International France _ Indépendant grâce à vous, efficace avec vous !
Exigeons la transparence sur les ventes d'armes françaises

Bonjour PIERRE,
 
Vous en avez peut-être entendu parler dans les médias ou dans nos communications : Amnesty International France a lancé la campagne « Silence on arme ».

Cette campagne vise à dénoncer les graves manquements des autorités françaises en matière de transparence et de contrôle sur les ventes d’armes de notre pays et le non-respect de leurs engagements internationaux.

Pour nous aider à faire du bruit sur la question et à faire pression sur les décideurs, nous avons créé une communauté. En rejoignant cette communauté, vous recevrez régulièrement de l’information sur ce sujet qui fait l’actualité, des appels à actions, ainsi que des informations sur l'avancée de la campagne et les victoires obtenues. Vous plongerez également au cœur du travail d’Amnesty et des équipes qui mènent cette campagne.

JE REJOINS LA COMMUNAUTÉ
Si vous ne l’avez pas déjà fait, vous pouvez dès maintenant réaliser une première action en signant notre pétition pour exiger la transparence de la France sur ses ventes d’armes.

Je vous remercie de votre soutien et espère vous compter nombreuses et nombreux dans notre communauté.

A bientôt,

 
Sarah Roussel,

Chargée de campagne
"Responsabilité des États et des entreprises"
pour Amnesty International France 

Sommet de l’Union africaine : quand l’UA veut réformer le Conseil de sécurité de l’ONU

| Par - envoyé spécial à Addis-Abeba
Une statue du dernier empereur éthiopien, Haile Selassie, après son dévoilement devant l'Union africaine à Addis-Abeba, le 10 février 2019.

Le fonctionnement du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies fait l’unanimité contre lui parmi les États africains, qui rêvent de réformer le cénacle onusien pour mieux y représenter le continent. Mais des divisions demeurent.

À Addis-Abeba, la réforme de l’Union africaine n’est pas la seule à nourrir les discussions. L’ONU elle-même est également à l’honneur, et notamment son Conseil de sécurité, que tous espèrent réformer.
D’un forum international à l’autre, de Dakar à Addis-Abeba en passant par Doha, il suffit de tendre l’oreille pour entendre très clairement les critiques à destination de la lointaine New York. On y condamne « l’impérialisme » de la communauté internationale, voire le « néo-colonialisme » des « grandes puissances ».

Mouammar Kadhafi, l’année 2011 et le chaos libyen viennent inévitablement alimenter le propos de votre interlocuteur, surtout s’il est un diplomate sahélien.

De passage à Addis-Abeba le 8 février, à la veille de l’ouverture du sommet des chefs d’État de l’Union africaine, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est lui-même joint au refrain. « En Libye, alors que l’Union africaine tentait de convaincre Kadhafi de quitter le pouvoir, le Conseil de sécurité a choisi l’option des bombardements (…). Je comprends parfaitement pourquoi, depuis 2011, les pays africains se sentent maintenus à l’écart », a-t-il déclaré.

Quelques heures plus tard, lors d’une session du Conseil de paix et de sécurité, le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, insistait : « Les Nations unies ont une responsabilité dans les crises en Libye et au Sahel, particulièrement le Conseil de sécurité ». Dans l’assistance, son président, Idriss Déby Itno, acquiesçait. Le message est clair. Mais que peut faire l’UA ?

« Des voix africaines » pour « un monde meilleur »

L’organisation réclame aujourd’hui deux sièges supplémentaires dans la catégorie des membres non permanents, ainsi que deux sièges dans la catégorie des membres permanents « avec les mêmes droits, privilèges et obligations accordés aux membres permanents actuels, y compris le droit de veto ». En d’autres termes, au sein d’un conseil de sécurité version UA, l’Afrique compterait deux membres permanents avec droit de veto et cinq sièges de non-permanents, soit sept pays représentés à New York.

Au nom de l’efficacité, ils sacrifient la représentativité

« Beaucoup d’États occidentaux sont réticents à étendre le Conseil de sécurité, et encore davantage le droit de veto, car cela reviendrait pour eux à bloquer tout le processus de décision », explique un diplomate africain. « Au nom de l’efficacité, ils sacrifient la représentativité, quitte à prendre de mauvaises décisions unilatéralement », ajoute-t-il.

« Il sera difficile de parvenir à un monde meilleur sans réforme des Nations unies et sans l’inclusion de voix africaines fortes dans l’organisation mondiale », avait quant à lui expliqué le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma, coordinateur du « C10 », le groupe des dix pays africains chargés de réfléchir à la réforme du Conseil de sécurité. Personne, aujourd’hui, ne le contredit. Mais la réforme traîne.

Unité de façade ?

Certains proposent « une solution plus réaliste », selon les termes de l’un des diplomates présent à Addis-Abeba : accorder au moins un siège de membre permanent à l’Union africaine elle-même, ou à son Conseil de paix et de sécurité.

Cette dernière solution « éviterait une partie des batailles diplomatiques actuelles », poursuit notre diplomate. Car, dans les travées de l’UA, en ce mois de février, le Kenya et Djibouti s’opposent en effet en vue de la désignation, en juin prochain, de cinq des dix membres non permanents du Conseil de sécurité (voir ci-dessous). Le siège reviendra à un Africain de l’Est (selon le principe actuel de la rotation régionale). Mais lequel ?

L’unité des Africains n’est en réalité que de façade. D’ailleurs dans les couloirs d’Addis-Abeba, certains diplomates, pour la plupart issus des pays aux économies les plus fortes, soulignent que les sièges ne peuvent être occupés… que par des États.


Djibouti en résistance

Mahmoud Ali Youssouf, le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, en octobre 2012 au siège des Nations Unies.

Fin août, un vote de l’UA, au niveau des représentants permanents, avait tranché en faveur de la candidature du Kenya, avec 37 voix contre 13 pour Djibouti. Mais, pour ce dernier, la procédure n’a pas été organisée au plus haut niveau et n’est donc pas valable. Depuis, les autorités djiboutiennes se sont lancées dans un lobbying forcené pour inverser la tendance.

À Addis, depuis août, elles rappellent à qui veut l’entendre que le Kenya a déjà été deux fois membre du Conseil de sécurité (1973-1974, 1997-1998), contre une fois seulement pour Djibouti (1993-1994). « Les textes prévoient que, en cas de candidatures multiples ou d’absence de consensus, les États sont départagés selon deux principes : celui de la dernière rotation et celui de la fréquence. Dans les deux cas de figure, la candidature de Djibouti aurait dû s’imposer », explique la diplomatie djiboutienne.

Ces derniers jours, la championne des « petites nations » (comme Djibouti aime à se décrire) a pu faire valoir son point de vue lors de la réunion des chefs de diplomatie d’Afrique de l’Est, le 6 février. Djibouti a même joué la carte francophone. Son ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf, a multiplié les rencontres, notamment lors d’une soirée de l’Organisation internationale de la Francophonie le 7 février. Au menu des poignées de main : les représentants gabonais, marocain, tunisien ou camerounais. Djibouti n’a pas dit son dernier mot.