EN CHEMIN

Le bulletin du Centre Foi et Rencontre

Centre Foi et Rencontre BP 298 Bamako (Mali)

Téléphone : (223) 229 68 42

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Novembre 2007 n°15

Rédaction : Équipe du Centre Foi et Rencontre.

Responsable : Père Jean Ronayette.

Éditorial : Éduque, Éduquons, Éduquez !



Oenfant à l'écolen sait que le système éducatif malien, dont les objectifs ont été définis sous la présidence de Modibo Keïta, connaît une profonde évolution ces quinze dernières années avec l’augmentation de la scolarisation des enfants. Un programme décennal de développement de l'éducation (PRODEC) a la charge de "refonder" le système éducatif. Le programme s'achèvera en 2008. Le PRODEC envisage le développement de l'éducation préscolaire le plus rapidement possible de manière à amener son taux à 10 % en 2008, et celui de la scolarisation totale à 75 %.

Malgré une politique faisant appel au secteur privé et une implication importante des ONG, le système éducatif malien reste confronté à de nombreuses difficultés : retard dans la scolarisation des filles, manque de moyens, dû notamment aux restrictions budgétaires imposées par les institutions internationales, classes surchargées, etc. À côté du système classique se développent d’autres formes de scolarisation, comme les jardins d’enfants pour les plus jeunes, ou les médersas.

Les chrétiens (catholiques et protestants) se sont beaucoup investis dans le domaine éducatif. L'Église catholique, par la voix de ses évêques, a souvent abordé les questions d'éducation (cf. "Paroles d'évêques"). En travaillant à la formation de l'homme intégral, comme l'enseigne son projet éducatif, elle a souvent fait référence aux riches documents du Concile Vatican II, dont : "Gravissimum Educationis", promulgué le 28 octobre 1965, où l'on peut lire ceci : "La formation des jeunes, même une certaine éducation continuelle des adultes, devient à la fois plus aisée et plus urgente du fait des conditions de notre époque. Les hommes sont davantage conscients de leur dignité et de leurs obligations propres; ils souhaitent prendre une part chaque jour plus active à la vie sociale, surtout à la vie économique et politique..." Un autre document, de la congrégation pour l’éducation catholique, en date du 28 décembre 1997, évoque le défi que les sciences de l’éducation doivent relever aujourd’hui : ”Dans le domaine plus particulier de l'éducation, les fonctions éducatives se sont élargies; elles sont devenues plus complexes et spécialisées. Les sciences de l'éducation, d'abord centrées sur l'étude de l'enfant et la préparation du maître, ont été poussées à s'ouvrir aux divers âges de la vie, aux différents contextes et situations au-delà de l'école.”

L’éducation demeure un vaste chantier, mais combien exaltant, puisqu’il en va de l’avenir de nos pays, de nos enfants, de notre planète. Comme croyants, ne sommes-nous pas interpellés à dire nos convictions en ce domaine : respect de l’enfant, respect de son développement, droit à l’école, qualité de l’enseignement, assiduité, excellence...? Oui, c’est bien tout l’homme que nous voulons bâtir !

Monsieur l’Abbé Jean-Joseph Fané.



L’indispensable dialogue

Une grande figure de l’épiscopat mondial, le cardinal archevêque de Malines-Bruxelles, vient de publier un livre d’entretiens intitulé : “N’éteignez pas le souffle”. Il y évoque le dialogue sur des bases humaines et théologiques. Extraits...

" Il y a certainement une base théologique à ce dialogue, sinon on ne s'y engagerait sans doute pas. Mais je crois que celui qui entre en dialogue assume simplement son humanité. Si l'on veut être pleinement homme, on ne peut pas ne pas voir celui qui se tient, autre, à côté de soi. Et cet autre n'est pas forcément un autre chrétien: il peut être hindou, bouddhiste, musulman, juif. (Pour rester dans le cadre du dialogue interreligieux). Le fait d'être un homme doué d'un sens religieux oblige le chrétien à entrer en dialogue avec tous ceux qui partagent ce sens-là. En ce qui concerne la base théologique du dialogue, ce qui est le plus important à souligner, c'est peut-être que Dieu nous a créés à son image et remplis d'une nostalgie qui nous tourne vers lui. (... ) Mais s'il est vrai que nous sommes tous habités par une sorte de nostalgie de lui… alors il est vrai que nous sommes de la même famille - d'où l'impératif du dialogue. Le fait que nous soyons tous créés à l'image de Dieu est donc le véritable fondement théologique de l'engagement du chrétien dans le dialogue avec les croyants de toutes les religions du monde.”



LES « Samedis du Centre » - Ouverture de l’ific



LImageundi 15 octobre 2007, c’est fête au Centre Foi et Rencontre. Le tout nouvel Institut IFIC (Institut de Formation islamo-chrétienne) ouvre solennel-lement ses portes. Une soixantaine de personnes ont répondu à l’invitation, dont Monseigneur Jean Zerbo, archevêque de Bamako, le Frère Patient Nshombo qui représente les deux provinces du Burkina-Faso et du Mali, et plusieurs personnalités, dont Madame Sy Kadiatou Sow, familière du Centre, ancienne ministre et gouverneur de Bamako, un représentant de l’AMUPI (association malienne pour l’union et le progrès de l’islam), des représentants de l’AGEMPEM (Association des groupements des Églises et Missions Protestantes Évangéliques au Mali), dont le délégué général adjoint en la personne de Monsieur le Pasteur Maurice Sogoba, le Père Joseph Tanden Diarra, directeur de l’université catholique de Bamako, Monsieur l’Abbé Clément Lonah, recteur du grand séminaire de Bamako, et plusieurs membres de l’Église-famille du Mali. Après le mot d’accueil du Père Jean Ronayette (directeur du Centre Foi et Rencontre), la parole fut donnée aux invités. Le Frère Patient Nshombo soulignera combien cette initiative s’inscrit dans le charisme des Missionnaires d’Afrique qui œuvrent, partout où ils se trouvent, dans le sens du dialogue et de la Rencontre. Monsieur l’Abbé Marc Diarra prendra la parole au nom de Monseigneur Joseph Dao, puis Madame Sy Kadiatou Sow dira tout le bien qu’elle pense d’une telle initiative, soulignant qu’en matière de tolérance, au Mali, il faut toujours demeurer vigilant, et poursuivre les occasions de rencontres et d’approfondissement de la foi entre les croyants. Le Père Joseph Tanden Diarra rapportera une conversation téléphonique avec Monseigneur Jean-Gabriel Diarra, présentant ses vœux de plein succès à l’IFIC. Pour finir, Monseigneur Jean Zerbo prendra la parole pour souligner que l'éducation et l'initiation, qui seront données ici par la mère “IFIC”, visent à transmettre les principes du dialogue interreligieux exprimés dans deux documents très importants de l'Église que sont: Nostra Ætate du 28 octobre 1965 et celui du synode Africain de 1994 au n°66. Avec l'IFIC, nous aurons une école de formation de personnes ressources, dont la mission sera d'allumer et de maintenir vivante autour d'elles le flambeau du dialogue interreligieux, un dialogue au service de la paix entre les peuples. Monseigneur saluera chaleureusement les 8 premiers étudiants(es) qui viennent du Bénin, du Burkina, du Cameroun, du Mali, du Niger et du Togo. Parmi eux, trois prêtres, une religieuse, un Pasteur protestant et trois laïcs. En fin de matinée, une messe, présidée par Monseigneur Zerbo, a été célébrée dans la chapelle toute proche. Dès le lendemain, 16 octobre, vaillamment, les étudiants et leurs professeurs étaient sur place pour le premier cours. Bonne route à l’IFIC !



À Hamdallaye, un pôle éducatif exceptionnel se met en place



La colline d’Hamdallaye briguerait-elle un nouveau statut ? On a coutume de l’appeler familièrement “la colline du devoir”, mais avec ce qui se prépare à son sommet, on est en droit de se demander si elle ne veut pas voler la vedette à sa voisine de Badalabougou... “la colline du savoir” !...

En effet, pas moins de 9 institutions, à vocations éducatives, sont désormais installées sur le vaste domaine du Lycée Prosper Kamara. Au Lycée et au Collège éponymes, il faut ajouter: le Centre Foi et Rencontre et depuis le 15 octobre, l’IFIC (qui est abrité dans ses murs); une unité universitaire de l’UCAO intitulée: "École des Hautes Études des arts, des cultures africaines et des sciences de l'éducation"; l’ISTG (un Institut Supérieur de Technologie et de Gestion - école pluridisciplinaire de formation Technique et Professionnelle en électricité, électronique, automatisme, maintenance informatique et bureautique; le Centre d’étude et de culture pour jeunes “Monseigneur Luc Sangaré”, qui permet aux étudiants et aux collégiens d’étudier dans de bonnes conditions (salles, silence, bibliothèque, salle informatique, etc.), les médias catholiques et depuis cette rentrée, un jardin d’enfants.

On peut dire, sans se tromper, que ce pôle éducatif met en valeur ce qu’on peut regrouper sous le terme: Sciences de l’éducation, puisque ces dernières regroupent couramment l’étude de différents aspects de l’éducation dans ses approches méthodologiques et pédagogiques, et fait appel à diverses disciplines: histoire de l’éducation, sociologie de l’éducation, psychologie des apprentissages, l’éducation comparée, l’administration scolaire, organisation et fonctionnement des systèmes éducatifs, politique de l'éducation, formation professionnelle et continue, formation du personnel de l'enseignement, éducation spécialisée, etc.

Le point de départ d’une telle entreprise, date de 50 ans, quand l’Église du Mali, à l’approche de l’Indépendance, décide d’ouvrir un lycée sur la colline d’Hamdallaye. On lui donnera, en 1961, le nom du premier prêtre malien, Père Prosper Kamara, Missionnaire d’Afrique, qui venait de s’éteindre à Ségou. Le vaste domaine de 16 hectares va progressivement être occupé, d’abord en lien avec le lycée, comme ce fut le cas avec le moyen-séminaire Pie XII, puis par d’autres institutions indépendantes au lycée comme le Centre Foi et Rencontre ou l’École des hautes études en sciences de l’éducation. Cependant, on note une sorte de synergie entre toutes ces initiatives puisque toutes ont un point commun: l’éducation, qu’elle soit primaire, secondaire, universitaire, technique ou spécialisée. Rien ne nous empêche d’imaginer un petit bout chou qui commencerait ses études au jardin d’enfants pour les finir à l’école des Hautes Études, après être passé au collège et au lycée, en fréquentant régulièrement le Centre Foi et Rencontre et en partant étudier au Centre d’étude et de culture Monseigneur Luc Sangaré.

Pour sa part, l’ISTG, qui se trouve sur ce vaste périmètre éducatif, propose deux grands parcours. Une formation initiale, sur deux ans, sanctionnée par un diplôme universitaire de Technologie (DUT); et une formation continue, pour permettre l’adaptation des travailleurs aux changements techniques et aux conditions de travail. Cette option vise aussi à favoriser la promotion sociale de ces étudiants aînés, et de leur permettre l’accès aux différents niveaux de la culture et de la qualification professionnelle.

Quant à l’unité universitaire de Bamako, elle a choisie, provisoirement, de s’installer dans les anciens bâtiments du séminaire Pie XII, aujourd’hui transféré à Koulikoro. Cette structure, intégrée à l’université catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO), entend s’intéresser à la promotion de l’homme au sein de sa communauté. En ciblant la culture, les arts et les sciences de l’éducation, l’unité s’engage à soutenir le développement dans son sens le plus large et à contribuer au renforcement de l’identité culturelle, au dialogue des cultures endogènes africaines et au partage des expériences dans un processus concerté. En clair, elle entend former de nouveaux acteurs du développement, des acteurs capables d’apprendre à apprendre, des acteurs qui participent aux différents processus de leur développement intégral, des acteurs disponibles et responsables.



Le Message pour l’Aïd el-Fitr

Comme à l’accoutumée, le conseil pour le dialogue interreligieux, à Rome, publie à l’occasion de la fête de l’Aïd El-fitr un message destiné au monde musulman. Cette année, le message est signé du nouveau président en la personne du Cardinal Tauran; il évoque la culture de la paix. Extraits...

En tant que personnes religieuses, il nous revient à tous d'être avant tout des éducateurs de la paix, des droits de l'homme, d'une liberté respectueuse de chacun, mais aussi d'une vie sociale toujours plus forte; car l'homme doit prendre soin de ses frères et sœurs en humanité, sans discrimination aucune. Nul ne peut être exclu de la communauté nationale, en raison de sa race, de sa religion, ni d'aucune autre caractéristique personnelle. Tous ensemble, membres de traditions religieuses différentes, nous sommes appelés à diffuser un enseignement qui honore toute créature humaine, un message d'amour entre les personnes et entre les peuples. Il nous revient en particulier de former dans cet esprit les jeunes générations, qui auront en charge le monde de demain. Il est du devoir tout d'abord des familles, puis des personnes ayant des responsabilités dans le monde éducatif, et de l'ensemble des autorités civiles et religieuses, d'être attentifs à répandre un enseignement juste, et à donner à chacun une éducation appropriée dans les différents domaines évoqués, en particulier une éducation civique, qui invite chaque jeune à respecter ceux qui les entourent et à les considérer comme des frères et des sœurs, avec lesquelles il est appelé à vivre quotidiennement, non dans l'indifférence, mais dans une attention fraternelle. Il est donc plus que jamais urgent d'enseigner aux nouvelles générations les valeurs humaines, morales et civiques fondamentales, nécessaires tant à la vie personnelle qu'à la vie commune. Toute incivilité doit être l'occasion de rappeler aux jeunes ce que l'on attend d'eux dans la vie sociale. C'est le bien commun de chaque société et du monde dans son ensemble qui est en jeu.

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Activités du Centre Foi et Rencontre de Bamako

Du 3 au 5 septembre, le Père Alain Fontaine a animé la session des Jeunes profes(ses) du Mali à Sebeninkoro.

Du 6 au 22 septembre, le Père Alain Fontaine a prêché la retraite aux futurs diacres Missionnaires d’Afrique à Kotobi (Côte-d’Ivoire).

Du 10 au 13 septembre, le Père Jean Ronayette a animé les Journées Lavigerie dans le cadre de l’animation vocationnelle des Missionnaires d’Afrique au Mali.

Les 14 et 15 septembre, le Père Jean Ronayette a participé au camp biblique à Sebeninkoro.

Les 25 et 26 septembre, le Centre a abrité la session sur l’initiation à la lecture du Coran, animée par l’IFIC.

Le 9 octobre, le premier comité de pilotage de l’année 2007-2008 s’est tenu au Centre.

Le 15 octobre, l’IFIC était officiellement ouverte. Les cours se donnent dans les locaux du Centre Foi et Rencontre, réaménagés pour la circonstance.

Le 20 octobre, première conférence au Centre Foi et Rencontre, avec Madame Sangaré Constance Soucko et Monsieur Yamar Diarra, sur le thème : “La place de Marie chez les croyants”.



Calendrier

Le samedi 3 novembre : Le Père Alain Fontaine donnera une conférence sur le thème “Marie, Reine de la Paix” à la fraternité communion Marie Reine de la Paix à Torokorobougou - communauté des Béatitudes.

Le dimanche 4 novembre : Le Père Jean Ronayette animera la journée des jeunes à la paroisse des Martyrs de l’Ouganda à Korofina.

Le 4 novembre : Lancement des rencontres pour les couples islamo-chrétiens.

Du 12 au 16 novembre : Le Père Jean Ronayette participera à la session sur la Rencontre, à Banfora (Burkina Faso), à l’initiative des Missionnaires d’Afrique.

Le samedi 17 novembre : Seconde conférence au CFR sur le thème : « Religions et éducation », avec le Père Joseph Tanden Diarra, Directeur de l’Unité universitaire catholique de Bamako (UCAO)

Du 6 au 13 décembre : Le Père Jean Ronayette participera à un colloque à Abidjan sur le thème : La contribution des religions à la paix, organisé par le CERAP (Centre de recherche et d'Action pour la Paix), avec le soutien de Pax Christi international.

Le samedi 15 décembre : Troisième conférence au CFR sur le thème de la paix.

Le samedi 20 janvier 2008 : Quatrième conférence au CFR sur le thème de la semaine de prière pour l’Unité des chrétiens.



Bonne rentrée à toutes et à tous !