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EN CHEMIN

Le bulletin du Centre Foi et Rencontre

Centre Foi et Rencontre BP 298 Bamako (Mali)

Téléphone : (223) 229 68 42

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Avril 2007 n°14

Rédaction :Équipe du Centre Foi et Rencontre

Responsable : Père Josef Stamer

Éditorial : Voter engage notre foi !



Tous les citoyens, tous les habitants d'une Cité doivent se sentir concernés par les affaires de cette Cité... par la chose publique, par la République. D'habitude on pense que ces "choses" ne sont réservées qu'à quelques spécialistes auxquels on donne le nom de "politiciens" puisqu’il s’agit de gérer la "Polis ", la ville en grec. Il est couramment admis que les hommes de Dieu, ne s'occupent pas des choses de ce monde. Il est reconnu qu'il faut séparer le temporel et le religieux. Il est admis qu'il ne faut pas confondre la laïcité et la religion. Ce sont là des concepts qui ont besoin d'être explicités et mis dans leur contexte. S'il est vrai qu'" il faut rendre à César ce qui est à César ", il faut admettre que les valeurs démocratiques de liberté et de justice sont fondamentalement religieuses et surtout évangéliques. Donc, que des femmes et des hommes de Dieu veuillent savoir quelle attitude adopter devant la mission de leurs confrères et consœurs, quoi de plus normal ? Vouloir savoir, est un signe de vie. Le grand Saint Augustin disait : " Si tu dis que tu sais, tu meurs !”.

ImageNul n'a donc le droit de rester indifférent à la vie de la société dans laquelle il vit. Il a des droits et des devoirs. C'est tout cela qui constitue la vie citoyenne, la participation citoyenne.

Pour un pays comme le Mali, quels sont les défis majeurs ? Il est superflu de se mettre à énumérer tous les problèmes qui se résument par celui fondamental de développement endogène dont les services sociaux constituent la base : Éducation - Santé - Sécurité alimentaire - Eau. Aucune bonne gouvernance, aucune démocratie ne saurait être fiable sans ces éléments qui sont indispensables à un climat de paix politique et social.

On peut dire qu’une des caractéristiques du vrai démocrate, c'est d’être une personne responsable consciente de ses faits et gestes, quelle que soit la position qu’elle tient sur l'échiquier national. Elle doit jouer tout son rôle de citoyen. Nul n'a le droit de se réfugier derrière aucun prétexte, fût-il religieux, et fuir ses responsabilités. Trop longtemps, l'homme et la femme religieux, issus de la conception occidentale classique et quelque peu surannée de la séparation de l'Église et de l'État, sont victimes de leur frilosité et refusent de s'engager "...d'avancer en eau profonde et jeter le filet !". Où sont nos "Abbé Pierre", nos “Abbé Diamacoune” ou nos "Mère Teresa"? Qu'est-ce qu'évangéliser sinon prêcher en paroles (vraies) et par actions (justes), les principes les plus démocratiques de la Communauté ?

Monsieur Emmanuel Sagara.



LES « Samedis du Centre »



C’est presque devenu une coutume désormais, en janvier, le Centre aime recevoir un représentant de la communauté protestante afin de se donner l’occasion d’approfondir, avec lui, le thème de la semaine de prière pour l’Unité. Cette année, le thème avait été préparé par une communauté de l’Afrique du Sud, un township près de Johannesburg qui vit une grande précarité, liée aux multiples problèmes qu’engendre le VIH/Sida. Le samedi 20 janvier, le Pasteur Maurice Sogoba (que l’on voit ici sur la photo), Délégué général adjoint de l’Association des groupements des Églises et Missions Protestantes Évangéliques au Mali (AGEMPEM) a su, non seulement traiter le thème mais aussi l’ouvrir à d’autres dimensions, puisque le titre de la conférence l’y invitait : “Quelle guérison pour la désunion des croyants ? ” Le Pasteur Sogoba interpellera l’assemblée : “Qui nous rend esclave aujourd'hui ?”- “Qui divise ?”- “Qui oppose ?“...

.....En février, ce fut une première pour le Centre puisque le samedi 17 février, quatre jeunes étudiants étaient invités à s’exprimer. Il s’agissait avant tout de témoignages autour du thème qui leur avait été proposé et qui se résumait ainsi : Le “ mal-vivre” des étudiants . Tour à tour, Mademoiselle Chantal Bengaly, étudiante en pharmacie, Mademoiselle Marie-Claire Bagayoko, étudiante à l’E.N.I., Monsieur Siaka Traoré, étudiant en droit et Monsieur Kelly Kodjo Egah, médecin poursuivant encore ses études en vue d’une spécialité en obstétrique, ont pris la parole et évoqué comment ils vivaient leur foi dans le contexte estudiantin. Monsieur Siaka Traoré, de confession musulmane, reconnaissait que c’est en venant à Bamako pour ses études qu’il a retrouvé une pratique plus régulière. Chantal Bengaly a su analyser le mal-vivre des étudiants, tandis que Marie Bagayoko soulignait combien il était difficile pour une jeune fille de résister à certaines pressions et de garder toute sa dignité. Enfin, Kelly Kodjo Egah, de nationalité togolaise, témoigna de situations, en milieu hospitalier, qui l’avaient beaucoup interpellé au nom de sa foi.

.....Enfin, le samedi 21 mars, Monseigneur Jean Zerbo était invité pour évoquer, à travers le personnage biblique de Moïse, toute la problématique du chef choisi pour guider le peuple. Devant se rendre à Kankan pour l’ordination de Monseigneur Emmanuel Felemou, il confiera à Monsieur l’Abbé Cyriaque Diarra, du Grand Séminaire de Samaya, le soin de dresser le portrait de ce grand croyant que fut Moïse. Après sa présentation biblique, Monsieur l’Abbé Cyriaque a souligné combien il était important, en période électorale, d’analyser les programmes des futurs responsables et de ne pas craindre de questionner, quand certaines valeurs ne semblent pas suffisamment prises en compte.



Que fais-tu de cette démocratie ? Que fais-tu de ta foi ?



À la veille d'échéances électorales majeures, les évêques du Mali ont souhaité attirer l'attention sur un certain nombre de valeurs essentielles dans le débat démocratique*. Ils invitent les responsables politiques et l'opinion publique à prendre le temps de la réflexion et du dialogue sur les enjeux des élections et à soutenir la vie démocratique par la réflexion et l'action. De son côté, Monsieur Emmanuel Sagara, du Centre Foi et Rencontre, est intervenu à deux reprises auprès des consacrés à Bamako, et auprès des catéchistes, afin d’éclairer leur démarche. Extraits de sa conférence...

Depuis l’avènement de la démocratie et la multiplication des partis, on s’est vite aperçu qu’il fallait une réglementation de l'animation de la vie politique. C'est là qu'intervient la Charte des partis. Intervient également une autre procédure pour désigner les responsables, à partir d'un outil appelé : le vote géré par la Loi électorale. Selon une réflexion menée par le Projet Partenariat pour le Renforcement des Capacités des Partis Politiques au Mali, appuyé par l'IMD, Institut Néerlandais pour la Démocratie, on distingue quelques constats essentiels :

Une augmentation du nombre de partis politiques. Le Mali compte aujourd'hui 107 partis. Tous nés depuis Mars 1991. La première année en a vu naître 44 !

Malgré ce nombre de partis, après les deux premiers mandats présidentiels où on pouvait remarquer une opposition, parfois taxée de radicale, on est arrivé à un concept bien diffusé aujourd'hui : le consensus. Or, une des caractéristiques de la démocratie, c'est l'existence d'une opposition qui, parfois, fait des concessions sur certains problèmes; mais obtenir un consensus national sur tout, sans qu'il y ait souvent de sérieux débats au préalable, démontre que les partis n'ont pas de projets de société clairement définis ou qu'ils ont démissionné. En cette année électorale on remarque cependant que les partisans de ce consensus sont entrain de se positionner.

Cette situation qui fait croire que tout est pareil, crée un syncrétisme politique des partis politiques qui ne proposent rien de nouveau et de différent aux populations. Cela crée des rapports ambigus, tant entre les partis eux-mêmes, qu'entre les partis et les populations. On assiste à un manque de leadership, à une envie de promotion sociale individuelle conduisant à la scission des partis, au nomadisme tant des responsables que des militants, etc.

Les partis politiques n'existent qu'en période électorale. On voit et on entend depuis quelques mois que tous les partis sont en train d'organiser leur Congrès ou leur Conférence en vue, pour la plupart, plus de satisfaire aux exigences pour bénéficier du financement public, que pour réellement faire vivre le parti. Le reste du temps est consacré à la simple administration des partis, dont les bureaux et les comités nationaux sont constitués d'un nombre pléthorique de personnes. Peu de partis s'adonnent à des activités d'éducation ou de formation des militants à la base.

On assiste enfin à la naissance de partis à caractère régionaliste ou même souvent racial et religieux, ce qui n’est pas sans poser de problème pour la laïcité et... pour l’avenir !

Emmanuel Sagara, propose sept commandements pour une démarche électorale du croyant :

1- Accepter de se former et de s’informer, pour éviter d'être en danger et d'être un danger pour le pays.

2- Croire que les élections sont un processus derrière lequel se joue l'enjeu de notre existence.

3- Ne pas minimiser la part de sa pierre à la construction du pays.

4- Ne jamais abdiquer ni s'avouer vaincu devant l'énormité des problèmes.

5- Ne pas consommer ce qui peut nous nuire : le responsable est un produit de consommateur : choisir, c'est prendre ce qui nous convient.

6- Comprendre que l'action est aussi prière.

7- Ne jamais oublier ce grave verset de l’apôtre Paul : Malheur à moi si je n'évangélise!

Les questions ne vont pas manquer en cette période électorale. Et si chacune et chacun s’interrogeait sans tarder : "Que fais-tu de cette démocratie ? Que fais-tu de ton pays ? Que fais-tu des autres pays ? Que fais-tu de ta famille ? Que fais-tu de ta foi ?"



La foi vient en Écoutant !



Le 19 janvier 2007, trois membres du Centre Foi et Rencontre (M. Emmanuel Sagara, la Sœur Bernadette Michel Diarra et le Père Alain Fontaine) ont participé au lancement officiel du projet : " La Foi vient en écoutant !" au temple de Bamako-Kura, à l'invitation de l'Alliance Biblique de Bamako...

ImageFVE est un programme d’écoute de la Bible basé sur Romains 10,17 : “La Foi vient de la prédication et la prédication, c’est l’annonce de la Parole du Christ !”. Il vise à rassembler un groupe, une assemblée, une église locale, une communauté, un groupe d’individus ou une famille, pour écouter une partie de la Bible dans leur langue maternelle. La séance d’écoute dure au moins 30 minutes, une fois par semaine et peut se faire à l’aide de trois matériels : un appareil à puces : “proclamair” (photo), qui dispose d’une minuscule plaque solaire ou de batteries rechargeables par manivelle - un album (cassettes audio traditionnelles) ou des disques CD/DVD. Le Pasteur Charles Fumadorh (originaire du Ghana) à formé trois promoteurs en janvier (2 de la communauté protestante et 1 de la communauté catholique) et ces derniers ont formé récemment 16 animateurs pour guider les centres d’écoute. Le programme prévoit d’initier et d’accompagner 180 centres en 2007 et 300 d’ici 2008, sur toute l’étendue du Mali. Pour l’instant, seul le Nouveau Testament est disponible en quatre langues (bamanan-français-minianka et tamacheq). À l’horizon 2008, deux nouvelles langues seront disponibles : le dogon de Sangha et le boomu. Le coordinateur national de ce projet, pour l’Alliance biblique du Mali, est le Pasteur Elkana Thèra. Les responsables du projet envisagent d’atteindre environ 15 000 personnes à travers les centres d’écoute.



Activités du Centre Foi et Rencontre de Bamako



Tous les mercredis, le Père Jean Ronayette donne une matinée de cours pour les novices et les postulantes de Kati (FCIM) à partir du Credo.

Du 20 au 26 janvier, Monsieur l'Abbé Marc Diarra à assuré, à Kayes, la formation pour les catéchistes et chefs de prière, autour du thème : " le Baptême, ses exigences et le jeûne chrétien. "

Le 27 janvier, le Père Alain Fontaine a donné une conférence dans le cadre du rassemblement du M.I.E.C. à Hamdallaye, sur le thème : " La position de l'Église par rapport au Sida " et le lendemain 28, il animait la récollection des Sœurs FCIM de la communauté de l'archevêché.

Le 28 janvier, la Sœur Françoise Dartigues a donné une conférence aux jeunes de Lafiabougou.

Le 31 janvier, à Samagan (Bobo-Dioulasso), le Père Josef Stamer a donné une conférence aux candidats de l'année spirituelle, sur le thème du dialogue interreligieux.

Du 7 au 9 février, à Sebeninkoro, le Père Josef Stamer a donné une session aux compagnons du Verbe de Vie, sur le thème de l'islamologie.

Le 8 février, dans le cadre des formations chez les RMI, la sœur Françoise Dartigues a donné un enseignement biblique.

Le 11 février, Monsieur Emmanuel Sagara a donné une formation aux catéchistes sur le thème : " le chrétien et la politique. ", à l’école Monseigneur Leclerc de Ntonimba.

Le 24 février, la Sœur Bernadette Michel Diarra a participé à l'assemblée générale de l'Alliance Biblique et le lendemain 25, elle introduisait des jeunes de Kati à la connaissance du scoutisme. .

Le 1ier mars, le Père Jean Ronayette donnait une conférence sur le thème : " le jeune chrétien face aux autres religions " au campus universitaire de Badalabougou. .

Le même jour, 1ier mars, la Sœur Bernadette Michel Diarra donnait une formation au CCB à Kati-Mission.

Le 3 mars, La Sœur Bernadette Michel Diarra a participé à la rencontre conjointe entre la SIL et l'Alliance Biblique.

Le 11 mars, le Père Josef Stamer a donné une conférence aux jeunes de la paroisse Ste Monique, lors de la marche de Carême de Magnambougou sur le thème : “le dialogue interreligieux- rôle du jeune chrétien”



Calendrier



Le 30 mars 2007 : Le Père Josef Stamer animera une journée sur la spiritualité du dialogue interreligieux - avec les responsables des CCB à Ségou.

Du 20 au 22 avril 2007 : Le Père Jean Ronayette et la Sœur Françoise Dartigues participeront aux JPJ de Markala, dans le diocèse de Ségou.

Du 23 au 25 avril 2007 : Le Père Josef Stamer donnera la session d’islamologie au Grand Séminaire Saint Augustin de Samaya.

La prochaine conférence au CFR aura lieu le 21 avril, sur le thème : “Foi et environnement” avec Messieurs Vincent Traoré et Yamar Diarra.



Sainte fête de Pâques à tous nos lecteurs !

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