Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

 

Voix d'Afrique N°111.


Notre-Dame de la Confiance :
Chrétiens et Musulmans
vivent ensemble


Quartier de la Porte d’Asnières, 15 000 habitants, 164 rue de Saussure, une cité de dix immeubles de dix étages. Beaucoup de jeunes se regroupent, le jour, la nuit, parlent fort, les gens en ont peur, il suffirait d’aller leur parler, mais la peur, la peur… Drogue, autrefois dégradations d’installations publiques, voitures brûlées.
Le quartier ? En 2004, un diagnostic psycho social disait que c’était : « Une avancée de la banlieue dans Paris ».
Au rez-de-chaussée d’un immeuble, la Chapelle Notre-Dame de la Confiance.


Au rez-de-chaussée d’un immeuble, la chapelle Notre Dame de la Confiance.

À Notre-Dame de la Confiance, aux messes des samedis et dimanches, 120 personnes.
La communauté prépare avec grand soin les eucharisties du dimanche, l’Assemblée étant petite, il en résulte des liturgies fortes. Les Chrétiens mettent l‘énergie qu’ils en reçoivent au service du quartier.

Naissance
d’une troupe scout

Octobre 2004 : Les Scouts de France fondent le Groupe « Pari(s) la Confiance ».
Dans le Groupe, majorité de musulmans, quelques chrétiens, de rares juifs, c’est la proportion des jeunes du quartier.
Au début, comme dans la cité, beaucoup de violence, de jour, de nuit, c’était plus fort qu’eux. Pour les chefs, c’était assez sportif. Je vois encore, dans la nuit, ce chef assis sur l’herbe, serrant contre lui un jeune en lui montrant les étoiles pour essayer de le calmer.

Actuellement, dans les camps, avant les repas, on prie, Musulmans d’abord, Chrétiens ensuite ou inversement.
Une scoute musulmane fait son invocation en riant… Le prêtre lui demande : « Es-ce que tu crois vraiment ? Refais ton invocation en pensant que tu parles à Dieu. »
Le lendemain, au petit-déjeuner, il dit à un jeune : « Ne t’amuse pas à faire le signe de la croix : c’est un geste important et profond pour les Chrétiens. »
On apprend le respect de soi-même et des autres jusqu’au niveau de la religion, de la Foi.

Les camps scouts : lieux de prières et de réflexions pour les Chrétiens et pour les Musulmans
Dans les camps : un lieu de prière avec une croix pour les Chrétiens, un lieu de prière avec un poteau indiquant la direction de La Mecque pour les Musulmans.

Il y a toujours aussi une journée interreligieuse : un Imam présente la religion musulmane, le Prêtre présente sa foi en Jésus-Christ ressuscité. On prie ensemble en silence, puis Musulmans et Chrétiens prient de façon plus rituelle chacun dans son lieu de prière.

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Dans les camps : un lieu de prière avec une croix pour les Chrétiens,
un lieu de prière avec un poteau indiquant la direction de la Mecque pour les Musulmans.

Il y a aussi le temps des questions :
Un chrétien demandait : « Vous dites qu’il n’y a que les musulmans qui iront au paradis, et nous alors ? »
Réfléchissant ensemble, nous avons réussi à aller jusqu’à dire : « On ne connaît pas tout. », c’est déjà une grande ouverture.
Il y a un mois, dans la cité, un scout disait : « Le Prêtre ira au Paradis ». Grande ouverture d’esprit et liberté de parole de ce jeune musulman qui, dans sa religion, se prépare à faire comme l’aumônier scout : devenir Imam.
Tous les jours, il va à une mosquée toute proche pour les prières, mais pour le prêche du vendredi, il va jusqu’à Pantin dans une mosquée qui est en lien avec une paroisse catholique. Cela peut être bon pour le dialogue musulmans-chrétiens à venir.


Mohamed déclare : « Les scouts m’ont appris à être utiles à la société, à moi-même, aux autres. »

Hier, Mohammed, 24 ans, originaire du Mali, m’accoste dans la rue :
« C’est grâce aux scouts que j’ai trouvé ma voie ».
« Expliquez-moi »
« Dans la cité, le matin, on se lève, on cherche ce que l’on va faire, le soir, on se couche, c’est tout… Les scouts m’ont appris à être utiles à la société, à moi-même, aux autres. »
Après le bac, comme dans la cité, Mohammed cherchait à faire quelque chose : il s’inscrit en fac de commerce. Il y va en traînant les pieds. Puis, conversion, il décide de faire ce qu’il veut : faire l’animation des jeunes comme il avait vu faire les chefs scouts. Un chef lui avait dit : « Ne jamais fermer la porte à quelqu’un, toujours garder le contact. » Il réussit très bien, il est demandé partout pour encadrer des jeunes. Il va prendre une formation en animation.
Mohammed a décidé de vivre en donnant le meilleur de lui-même aux autres, il déborde de bonheur, et d’action de grâces.

Dans le quartier, plus de 250 jeunes ont été touchés par le scoutisme.
Déjà, un an après la fondation du Groupe, le Président des locataires écrivait : « Nous avons noté un changement notable dans le comportement des petits de notre résidence. Cette troupe a fait beaucoup pour recréer le lien social. Vous avez rendu leur fierté aux jeunes, c’est crânement qu’ils se disent scouts. »
Comme les scouts vivent en symbiose avec les jeunes du quartier, par leur progression personnelle, c’est toute la jeunesse du quartier qui a progressé en humanité, on le sent bien dans les nouveaux qui entrent maintenant chez les scouts. Ils sont davantage capables de vivre ensemble, ils ont encore la violence en eux, mais rien à voir avec la violence des débuts.

Le groupe Parents Seuls
Parents Seuls, un groupement qui élève seuls leurs enfants.
Elles sont très nombreuses. Sur les listes : 35 Parents Seuls, Chrétiennes et Musulmanes.

Dimanche 15 mars 2015 après midi. Comme tous les mois, une dizaine de « Parents Seuls » sont réunis dans une salle sous la chapelle.
Rose française et camerounaise dit : « Nous n’avons pas les moyens de partir en vacances pendant l‘été ? Nous irons passer une journée à la plage. »
Elle prend contact avec une société de cars, fait sa pub. : 20 euros par adulte, 10 euros par enfant. Le 8 août 2015, un car de 60 places est rempli de mamans seules. Sur la plage de Trouville, les femmes musulmanes se roulent tout habillées dans l’eau, les chrétiennes se baignent, les enfants jouent : grand succès ! Rose en reçoit une nouvelle dimension dans le quartier, on parle d’elle dans tous les appartements.

Réunion du 14 février 2016
Malika, sénégalaise, parle : « Son fils Abdul Aziz a 23 absences du collège pour le seul mois de janvier, il traîne dehors, mauvaises fréquentations, drogue, vol de voiture, problèmes avec la police. Malika ne sait pas lire les courriers que lui envoie le collège : ses garçons se moquent d’elle. »
Louise, ivoirienne se tourne vers Malika avec son cœur de mère et de chrétienne : « Ne reprends pas ton garçon devant les autres, il ne te le pardonnerait pas. Prends le seul dans ta chambre, montre-lui des photos quand il était petit, montre-lui comment tu le portais sur tes bras. S’il refuse de t’écouter, prie ton Dieu, dis-lui : tu m‘as donné cet enfant, moi, je n’y arrive pas, viens à son secours. Tu verras Dieu t’aidera, il te donnera les paroles qu’il faut. »

D’autres lui disent : « La vraie solution serait qu’il parte en Afrique, comme tu as fait pour ton aîné, là coupé de ses mauvaises fréquentations, encadré par la famille, il pourra être sauvé », des chrétiens de la communauté vont se cotiser pour aider au voyage. En dehors des réunions, les mamans se téléphonent, une bénévole va chez Malika pour prendre en charge son fils.
Parfois, quand les difficultés exprimées sont trop fortes, on prie, les chrétiennes en parlant, les musulmanes en silence.


Sous la Tente des belles histoires, ensemble, enfants chrétiens, musulmans
réfléchissent sur la vie et découvrent le goût de lire.

La Tente
des belles histoires :

Une bibliothèque de la chapelle a pour nom « Bibliothèque de rue ».
Tous les derniers samedis du mois, le gérant des immeubles envoie un SMS aux résidents : « Cette après-midi, la Tente des belles histoires sera plantée sur la place. »
Des chrétiens, des jeunes de l’aumônerie installent la tente, se mettent au service de 15 à 20 enfants.
Les enfants écoutent, puis cherchent dans les livres des exemples, des illustrations, dessinent, colorient, écrivent sur ce qu’ils ont entendu.
Ensemble, enfants chrétiens, musulmans réfléchissent sur la vie et découvrent le goût de lire, le plaisir de laisser jouer leur imagination.

Soutien scolaire,
alphabétisation :

Des besoins immenses : lire, écrire, compter, beaucoup d’enfants sont très en dessous du niveau de leur classe.
17 bénévoles aident 17 enfants. Un adulte pour un enfant. Dans les familles, il y a beaucoup d’enfants, la mère a toujours un bébé sur les genoux, les enfants sont laissés à eux-mêmes. Pour une fois, l’enfant va avoir un adulte pour lui tout seul pendant une heure.
Des femmes, des hommes parlent difficilement le français, ne savent ni lire ni écrire : 4 bénévoles aident 5 adultes.
La joie des bénévoles, la joie des enfants, la joie des adultes est le moteur de ces rencontres.


17 bénévoles aident 17 enfants

Entre Chrétiens et Musulmans, il y a comme un abîme que les Chrétiens n’osent pas franchir. Avec le Soutien scolaire, avec l’Alphabétisation, les Chrétiens, dans un esprit de service, créent naturellement des liens avec des familles musulmanes.
Nous avons essayé d’aller plus avant dans la rencontre Chrétiens-Musulmans. Il y a longtemps, c’était en 2006. Avec un ami marocain, nous avons organisé une rencontre interreligieuse. Thème choisi ensemble. 15 Musulmans, 15 Chrétiens. Lieu neutre. Temps égal d’intervention. L’invitation rédigée par mon ami marocain proposait :
« Une simple rencontre… ma foi influence-t-elle ma relation aux autres ? Une personne de chaque religion nous fera partager son expérience et nous pourrons ensuite échanger sur le thème. »
Je propose la rencontre aux Chrétiens : 15 personnes se présentent.
Mon ami marocain cherche, cherche… finalement il réussit à trouver un étudiant de l’autre côté de Paris, un Antillais anciennement chrétien converti à l’Islam.
Le jour de la rencontre, dans la salle : d’un côté, 15 Chrétiens, de l’autre, mon ami marocain et l’étudiant très gêné, que nous cherchons à mettre à l’aise.
Nous n’avons pas renouvelé l’expérience.
En 2015, nous avons essayé à nouveau, cette fois, ce serait une rencontre toute simple entre quatre ou cinq amis maghrébins, et chrétiens, chrétiennes dans le salon d’un appartement pour partager ce qui est important pour nous dans la vie. ça n’a jamais marché : ça ne pouvait plus se faire dans l’appartement prévu, un des amis est tombé malade, ça ne s’est pas réalisé.

Autant c’est facile d’organiser une rencontre au sommet.
Pour les scouts : un Iman et un prêtre.
Pour une paroisse : une table ronde avec Iman, Prêtre, Rabbin.
Autant c’est très difficile à la base,
En tout cas, au niveau des gens, nous n’y sommes pas arrivés.


En conclusion :
Le Seigneur nous invite à la convivialité avec lui dans l’Eucharistie, la communauté veut en partager les fruits avec ceux avec qui nous vivons, ce faisant nous avons bien conscience de travailler avec le Seigneur au rassemblement de tous les hommes dans sa famille, à sa table. Le panier de dattes qu’une musulmane offre tous les ans à la chapelle pour la fête de la Pâque et que la communauté partage à la fin de la veillée pascale est pour nous un signe de cette convivialité plus plénière à venir.

 

Père Jean-Pierre Ledoux, M. Afr.
Aumônier de N.-D. de la Confiance.

Sur le site de l'ARCRE cette référénce à un article de la Croix du 26  juillet dernier. Nous joignons quelques textes et photos, mais il est possible d'aller consulter l'ensemble du dossier en cliquant sur le lien ci-contre. (lire la suite)

Dossier

Attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray

Le Père Jacques Hamel, prêtre auxiliaire de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), a été égorgé lors d’une prise d’otages mardi 26 juillet dans son église par deux terroristes se réclamant de Daech.

Le pape et François Hollande, sous le signe de la fraternité

Le président de la République François Hollande a été reçu mercredi 17 août en fin d’après-midi par le pape François dans une ambiance décrite comme « chaleureuse », voire « fraternelle ». Le chef de l’État a remercié le pape pour ses paroles « très réconfortantes » après les attentats de Nice et Saint-Étienne-du-Rouvray et a abordé la situation internationale.

Le pape et François Hollande, sous le signe de la fraternité

Le 15 août, les Rouennais ont prié sur la tombe du P. Hamel

France À l’occasion de la fête de l’Assomption, lundi 15 août, les Rouennais ont été conviés par Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, à participer à un pèlerinage jusqu’à la basilique de Notre-Dame de Bonsecours, avant de prier sur la tombe du P. Jacques Hamel, assassiné deux semaines plus tôt.

Pour la fête de l’Assomption, l’élan d’espérance des catholiques

Pour la fête de l’Assomption, l’élan d’espérance des catholiques

Religion La Croix a assisté à des messes de l’Assomption dans quatre lieux en France. Plus nombreux que d’ordinaire, les catholiques ont répondu à l’appel lancé par le président de la Conférence des évêques de ne pas céder à la peur. Les dispositifs de sécurité, parfois très visibles, n’ont pas empêché les fidèles de prier, notamment pour la France.

 

Attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray

Sécurité Le Père Jacques Hamel, prêtre auxiliaire de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), a été égorgé lors d’une prise d’otages mardi 26 juillet dans son église par deux terroristes se réclamant de Daech.

Pour Mgr Lebrun, le P. Jacques Hamel « est un martyr »

Pour Mgr Lebrun, le P. Jacques Hamel « est un martyr »

Religion L’archevêque de Rouen appelle les fidèles à se recueillir le 15 août sur la tombe du prêtre assassiné. Il détaille la procédure nécessaire pour que son martyre soit reconnu par le pape.

Sécurité renforcée dans les lieux de culte avant le 15 août

Quand François Hollande redécouvre l’intérêt de la religion

Blogs Sur son blog « Une foi par semaine », Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef à La Croix, revient sur la position de François Hollande après l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray.

Contre la terreur, l’arme du dialogue interreligieux

Contre la terreur, l’arme du dialogue interreligieux

Forum et débats Roland Ries, maire (PS) de Strasbourg

Le curé de Châteaubriant appelle à « raison garder » face à la peur des attentats

France Un correspondant de presse franco-marocain venu en reportage dans une église de Loire-Atlantique a été contraint de s’expliquer auprès des gendarmes, qu’un paroissien inquiet avait appelés. Un incident aussitôt dénoncé par le curé de la paroisse dans une tribune engagée.

« A Dieu » au P. Jacques Hamel

« A Dieu » au P. Jacques Hamel

France Une foule de fidèles et de nombreuses personnalités civiles et religieuses ont assisté mardi 2 août, en la cathédrale de Rouen, aux funérailles du P. Jacques Hamel, une semaine après son assassinat par deux djihadistes de Daech à Saint-Étienne-du-Rouvray. Dans son homélie, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, a demandé à tous les baptisés de visiter une église dans les prochains jours, notamment le 15 août.

Aux funérailles du P. Jacques Hamel, « plus jamais ça »

Editos Les funérailles du P. Jacques Hamel ont été célébrées mardi 2 août dans l’après-midi.

À Rouen, « Seigneur, merci pour ton fils Jacques »

À Rouen, « Seigneur, merci pour ton fils Jacques »

France De nombreuses personnalités politiques et religieuses ont assisté, mardi 2 août à 14 heures, à la cathédrale de Rouen pour les funérailles du P. Jacques Hamel, le prêtre assassiné par Daech la semaine précédente.

« La mort du P. Jacques Hamel, un oui pour la vie »

« La mort du P. Jacques Hamel, un oui pour la vie »

France HOMÉLIE. Les obsèques du P. Jacques Hamel, assassiné le 26 juillet dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, ont eu lieu mardi 2 août à la cathédrale de Rouen. Retrouvez ici le texte intégral de l’homélie prononcée par Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, lors de la cérémonie.

Rapprochement fraternel entre chrétiens et musulmans

Forum et débats Guy Coq, philosophe, président d’honneur de l’association des amis d’Emmanuel Mounier et membre de la rédaction de la revue Esprit, s’exprime aujourdhui. Il souhaiterait que les fraternités entre chrétiens et musulmans se pérennisent et il nous donne quelques pistes de réflexion.

Attentats : citoyens, mobilisons-nous !

Forum et débats Didier Cannet, professeur à la Faculté de Médecine de Dijon, médecin Humanitaire Après l’assassinat du prêtre dans l’église de Saint-Étienne du Rouvray alors qu’il célébrait la messe et la tentative de prise d’otages, après l’attentat de Nice le soir du 14 Juillet qui a fait 84 morts, après cette série d’actes terroristes djihadistes en France, nous pouvons nous demander pourquoi Daech et l’islam politique radicalisé ont choisi comme cible privilégiée la France.

 
Qui était le P. Jacques Hamel, victime de Saint-Etienne-du-Rouvray ?

Qui était le P. Jacques Hamel, victime de Saint-Etienne-du-Rouvray ?

France Une semaine après l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, les obsèques du P. Jacques Hamel auront lieu mardi 2 août en début d’après-midi à la cathédrale de Rouen.

Rouen célèbre les obsèques du P. Jacques Hamel

Rouen célèbre les obsèques du P. Jacques Hamel

France Le P.Jacques Hamel a été assassiné mardi 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray dans une attaque djihadiste revendiquée par Daech. Ses obsèques ont lieu mardi 2 août dans la cathédrale de Rouen à 14 heures.

Saint-Etienne-du-Rouvray, l’enquête se poursuit

Saint-Etienne-du-Rouvray, l’enquête se poursuit

Justice Deux nouvelles personnes ont été mises en examen dans l’enquête sur l’attaque de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray. Il s’agit du cousin d’Abdel Malik P., un des deux terroristes, et de Jean-Philippe J. avec qui il s’était rendu en Turquie.

« Pierre Claverie nous obligerait à analyser nos peurs »

« Pierre Claverie nous obligerait à analyser nos peurs »

France ENTRETIEN L’assassinat du P. Jacques Hamel fait écho à celui de Mgr Pierre Claverie, le 1er août 1996, avec son ami Mohamed Bouchikhi. Pour Sœur Anne-Catherine Meyer, dominicaine au monastère d’Orbey (Haut-Rhin), qui a beaucoup contribué à l’édition de ses textes, la pensée de l’évêque d’Oran est très utile aujourd’hui, dans un contexte de tensions et de violences islamistes.

 

Pour le pape, « le monde est en guerre », mais ce n’est pas une « guerre de religions »

LE MONDE | • Mis à jour le |

Par Cécile Chambraud

 

 

Le pape François dans l’avion qui le menait aux JMJ, mercredi 27 juillet.

Un prêtre est mort égorgé dans son église, à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), et ce tragique événement n’a fait queconforter le pape François dans le diagnostic qu’il a posé dès les débuts de son pontificat. « N’ayons pas peur de dire cette vérité : le monde est en guerre », a-t-il affirmé, mercredi 27 juillet, dans l’avion qui le conduisait de Rome à Cracovie, où se tiennent jusqu’à dimanche les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Mais, a-t-il aussitôt précisé, il ne s’agit « pas d’une guerre de religions », car « toutes les religions veulent la paix ».

Instituées par Jean Paul II dans les années 1980, les JMJ sont d’abord un immense rassemblement (ils pourraient être jusqu’à deux millions, dimanche, dans la seconde ville polonaise) de jeunes catholiques venus du monde entier pour deux semaines de prières, de rencontres et d’échanges sur leur foi. Comme ses prédécesseurs, François les rejoindra vendredi soir pour les cérémonies religieuses du dernier week-end de leur séjour et aussi pour y puiser un bain de « jeunesse et d’espérance », selon les mots qu’il a employés mercredi.

Mais au lendemain de l’assassinat du prêtre Jacques Hamel, après la série d’attentats djihadistes qui, ces dernières semaines, ont ensanglanté la Belgique, la France et l’Allemagne et ont nourri des tensions politiques et des mouvements populistes dans de nombreux pays européens, la priorité était décidément tout autre. Aussi, le chef de l’Eglise catholique a employé les premières heures de ce déplacement à tenter d’éviter que la situation ne débouche sur des antagonismes religieux.

Cette guerre, telle que la définit le pontife argentin, ne ressemble sans doute pas à celles qui l’ont précédée, mais elle n’en est pas moins bien réelle à ses yeux.

« Il y a eu celle de 1914, puis celle de 1939-1945, et maintenant celle-là. Elle n’est peut-être pas aussi organique. Organisée, oui, mais pas aussi organique. Mais c’est une guerre. »

Elle trouve ses racines non pas dans les religions, donc, mais dans des questions « d’intérêt, d’argent, d’accès aux ressources naturelles, de domination des peuples » dont il dénonce avec constance les effets dramatiques et déstabilisants sur de nombreux Etats.

« Le président de la France m’a parlé comme un frère »

L’assassinat du Père Jacques Hamel, « ce saint prêtre, mort au moment même ou il offrait des prières pour toute l’Eglise », qui a trouvé un écho immense en Italie, est donc le dernier fait en date d’un conflit qui embrase une bonne partie du monde.« Il est l’une [des victimes de cette guerre], a-t-il déclaré. Mais combien de chrétiens, combien d’innocents, d’enfants ! Pensons au Nigeria, par exemple. »

Depuis des mois, le pape s’insurge contre le sort fait aux chrétiens du Proche-Orient et dans certains pays d’Afrique, mais aussi à des populations musulmanes de nombreux pays. Il a remercié au passage tous ceux qui ont manifesté à l’Eglise catholique des témoignages de soutien « et, de façon spéciale, le président de la France, qui a voulu [lui] parler au téléphone comme un frère ». La veille, après l’assassinat du Père Jacques Hamel, François Hollande avait appelé Jorge Bergoglio pour lui transmettre ses condoléances.

L’une des conséquences les plus dramatiques de ce conflit dépeint par le pape est la crise des réfugiés, qui, depuis des mois, a divisé les Européens et les a bien souvent placés en contradiction avec leurs propres principes. En se rendant dans l’île italienne de Lampedusa dès juillet 2013, puis dans l’île grecque de Lesbos, en avril 2016, en accueillant au Vatican quelques réfugiés, en demandant à toutes les paroisses de se charger d’une famille, François n’a cessé d’exhorter les Européens à assumer leurs responsabilités envers les migrants.

Le gouvernement conservateur polonais est l’un des plus hostiles à l’idée d’ouvrir largement les portes de l’Union à ceux qui parviennent à gagner l’Europe, ce qui met les autorités de ce pays en porte à faux. Proche de l’Eglise catholique, le pouvoir polonais est bien éloigné des objurgations du pape François en faveur du secours aux migrants.

« Accueillir tous ceux qui fuient la guerre et la faim »

Le chef de l’Eglise catholique s’est exprimé sur ce sujet à son arrivée à Cracovie, où il a été accueilli à l’aéroport par le président Andrzej Duda. A l’occasion de sa traditionnelle rencontre avec les autorités politiques et sociales, au château royal de Wawel, où il s’est rendu en papamobile, François a appelé le gouvernement à « accueillir tous ceux qui fuient la guerre et la faim » et à faire preuve de « solidarité envers ceux qui sont privés de leurs droits fondamentaux, parmi lesquels celui de professer en liberté et sécurité leur propre foi ».

Le pape a reconnu que les migrations sont un « phénomène complexe » qui« demande un supplément de sagesse et de miséricorde, pour dépasser les peurs et réaliser le plus grand bien ». Mais il a pressé les gouvernants de « faire le possible pour alléger les souffrances [des réfugiés], sans se lasser d’agir avec intelligence et continuité pour la justice et la paix, en témoignant dans les faits des valeurs humaines et chrétiennes ».

Deux jours avant d’aller se recueillir au camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, vendredi, François a aussi engagé une réflexion sur la mémoire et l’histoire.« Il y a deux types de mémoire, a-t-il affirmé : la bonne et la mauvaise, la positive et la négative. (…) La mémoire négative est celle qui tient le regard de l’esprit et du cœur fixé avec obsession sur le mal, surtout sur celui commis par les autres. » La Pologne, a-t-il affirmé, a su « faire prévaloir la mémoire bonne », par exemple à travers le« pardon réciproquement offert et reçu entre les épiscopats polonais et allemand après la seconde guerre mondiale ».

Cécile Chambraud (Cracovie, envoyée spéciale)

« Je ne rougis pas de l’Evangile » [recension et interview]

 

En 2010/2011 le Diocèse de Versailles en France concluait son synode diocésain. Une de ses conclusions demandait « l’élaboration d’outils pour favoriser le dialogue interreligieux, en particulier pour les jeunes en âge scolaire ». Nous avons là cet outil, fruit d’un travail d’équipe ; c’est un document de nature catéchétique, destiné en premier lieu aux éducateurs chrétiens.

Nous ne pouvons que saluer cette bonne initiative pour faciliter la connaissance de l’Islam et la vie interreligieuse. C’est un livre en 13 chapitres ou leçons qui devront être utilisés à bon escient par chaque éducateur selon sa sensibilité et les besoins ressentis. Chacune des leçons est divisée en trois parties : Notre foi chrétienne / Regard chrétien sur ce que disent les Musulmans / Je transmets la joie d’être chrétien. On ne se place donc pas sur le terrain dogmatique (la vérité sur Dieu) mais sur le terrain de la vie : la joie d’être chrétien. On peut rester un peu hésitant sur le 2ème intitulé concernant le regard des musulmans. Il y a une grande variété au sein de l’Islam et une diversité de réactions par rapport au Christianisme. Le livre n’en tient pas assez compte.

Les chapitres sont agencés de manière didactique et peut-être pas assez pédagogique. Il peut paraître ardu de partir de la nature de Dieu et de Jésus. Il serait préférable de partir des aspects extérieurs et plus visibles de l’Islam comme la Coran (chap.4) Le Ramadan, la prière, les aumônes (chap.5) les interdits (chap.6).

Enfin, on peut rester sceptique en regardant le titre : « Je ne rougis pas de l’Evangile ». On donne l’impression de se placer tout de suite dans un contexte agressif. Je pense que les auteurs ont dû échanger avant de se fixer sur ce titre. Mais nous aurions préféré quelque chose comme : « La joie d’être chrétien. »

Quoi qu’il en soit, le diocèse de Versailles nous offre ici un document très utile et nécessaire au service de tous les enseignants de religion. Il est à souhaiter que d’autres enseignants utilisent ce livre, en parlent entre eux et l’améliorent selon les besoins ressentis par leurs jeunes.

Gilles Mathorel

« Je ne rougis pas de l’Evangile » Aider les jeunes chrétiens à dialoguer avec les musulmans. Par Xavier Chavane et Louis Pasteur Faye. Editions Mame – 2016 – 112 pages – 9.90€

 

Islamisation de l’Europe ou islam européen ?

 

islamisation europe«  Les tentatives de réprimer l’islam, comme celle initiée par Atatürk, ont fait long feu. » En 407, Honorius, empereur romain d’Occident, décrétait l’interdiction du port des braies (pantalons) par les barbares devenus de plus en plus nombreux au sein de l’Empire. Cette réaction tardive contre un attribut vestimentaire, considéré comme un signe distinctif de défi identitaire au port traditionnel de la toge, n’eut bien sûr aucun effet sur le sort de Rome.

Trois ans après, en 410, survint le sac de la Ville éternelle par les Wisigoths d’Alaric. À entendre les cassandres du déclin de l’Europe et du péril musulman, il pourrait exister une analogie entre le sort de l’Empire romain et celui du vieux continent à la démographie en berne. Les musulmans représenteraient, pour emprunter la terminologie de Toynbee, un « prolétariat intérieur » et un « prolétariat extérieur » menaçant sa civilisation.

Alors que la chute de Rome fut attribuée par les païens au dépérissement de ses vertus viriles causé par l’apparition du christianisme et l’abandon de ses dieux protecteurs, certains auteurs affirment aujourd’hui que la crise de la culture européenne (titre d’un livre d’Hannah Arendt) ne saurait être conjurée que par la réaffirmation de ses valeurs judéo-chrétiennes. Et ils fustigent pêle-mêle la déchristianisation, l’individualisme, l’hédonisme, la permissivité, le matérialisme et même le socialisme, qui seraient la cause du délitement des valeurs qui ont formé l’ossature de la civilisation européenne.(Source : L´Orient Le Jour/10.07.16/ Ibrahim Tabet | OLJ)

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Qui êtes-vous pour nous apprendre nos religions ?

 

9782806102867r QUI ETES VOUSTous ceux et celles qui collaborent à l’éducation religieuse des jeunes seront intéressés par ce livre qui redonne les conférences de cette journée et quelques échos qu’elles ont pu susciter en réponse. Que ce soit le regard catholique, laïque, musulman, protestant ou orthodoxe.

On y retrouve, entre autres, une clarification des buts de l’éducation dont l’enjeu est beaucoup plus la connaissance des religions instituées en vue d’un meilleur « vivre ensemble » (50). Il ne s’agira donc pas d’enseigner une religion de manière confessante car il n’est pas dans le rôle de l’école « d’assigner à l’élève une identité religieuse exclusive » (54) Cependant, pourront dire d’autres, « une subjectivité affichée, de la part de l’enseignant, vaudrait mieux qu’une objectivité de façade » (70) Pour résumer, l’enseignement du fait religieux à l’école recherchera à promouvoir chez chaque élève « une distance critique par rapport à ses propres croyances ».(73)

Tout ceci prend place dans le cadre de la laïcité dont on parle suffisamment dans ce livre. Bernard Hort nous invite à distinguer la laïcité du laïcisme. Il précise que c’est l’Etat et non la société qui a vocation à être laïque (16-17). Par contre Walter Lesch se pose clairement en avocat d’une laïcité vindicative, dirons-nous. Pour lui, il faut « se libérer progressivement des limites dictées par les communautés religieuses »(31). Il faut lutter « contre l’empoisonnement des enfants par la religion » (38). Un peu plus loin Anne Laure Zwilling évoquera pour nous la laïcité d’incompétence opposée à la laïcité d’intelligence ; et avec Paul Ricœur la laïcité d’abstention opposée à la laïcité de confrontation. (66-67)

Un livre qui ne nous laissera pas indifférent avec enjeu principal la place du religieux et des religions dans la société de demain. Une invitation à réaliser que, dans les sociétés interreligieuses où nous vivons, personne ne peut s’improviser professeur de religion. Gilles Mathorel 

Journée d’étude de la faculté universitaire de Théologie Protestante de Bruxelles : Qui êtes-vous pour nous apprendre nos religions ? Coordination : Guy Rainotte. Editions Academia L’Harmattan – 2016 – 110 pages – 13€

« L’histoire du Proche Orient » 10 000 ans de civilisation

 

couv histoire proche orent GILLESNous ne pouvons pas rester ignorants ou passifs devant tous ces événements qui ensanglantent non seulement le Proche Orient mais aussi bien des pays d’Europe Occidentale. Notre premier devoir est donc de chercher à mieux connaître ces peuples qui nous font face au-delà de la Méditerranée. C’est pourquoi nous ne pouvons qu’accueillir favorablement de hors-série qui sort de presse.

L’histoire du Proche Orient, d’hier et d’aujourd’hui, nous est présentée en 6 tableaux, très riches et très bien illustrés.

1 – De quel Orient parle-t-on ? Le Proche ou le Moyen Orient ? Un Proche Orient qui reste au cœur de notre histoire.

2 – Un berceau de civilisation : nous sommes véritablement face aux sources de notre patrimoine culturel. On y relate la naissance de l’écriture, une évolution vers le monothéisme. On y évoque les Assyriens et Babyloniens, les Perses, Darius le grand . . . .

3 – Et le Proche orient devint arabo-musulman : L’Islam réveille les rivalités séculaires. On fait mention du Califat, des croisades, des Mamelouks, de l’Empire Ottoman sans oublier les génocides arméniens et assyro-chaldéens.

4 – Présence occidentale et rêve panarabe. C’est toute l’époque de la colonisation qui y est évoquée avec le personnage emblématique de Lawrence d’Arabie. Ce sera aussi une révolution culturelle avec la fin du nomadisme mais la permanence de l’esprit bédouin. C’est aussi à cette période que se noue l’engrenage de la violence.

5 – Le coup de tonnerre islamiste. Cela concerne le choc et l’échec de l’Islam politique. Nous passons des « Frères Musulmans » au djihadisme en trois générations.

6 – Décomposition ou recomposition : demain sera-t-il meilleur, une région apaisée ou non ? Des échos sur la Syrie, Turquie, Israël/Palestine, Iran.

La revue s’achève ensuite sur un grand entretien avec le bien connu Amin Maalouf, de la page 178 à 182. L’ensemble se conclut avec 2 pages de bibliographie complémentaire.

Un numéro à ne pas manquer par tous ceux et celles qui veulent vibrer en communion avec tous ces peuples qui ont déjà beaucoup souffert et dont le destin reste encore problématique. Gilles Mathorel

L’histoire du Proche Orient, 10 000 ans de civilisation. Hors-série : Le Monde La Vie – juillet 2016 – 186 pages – 12.00€

 

L’obsession des droits de l’homme, arme pour l’islamisme

 

XVMfc27a850-4cfe-11e6-bee6-a9412e1d6494pour faire progresser leur projet politique, estime le professeur Jean-Louis Harouel. Par-delà les massacres perpétrés par les djihadistes, l’islamisme dispose d’un outil de combat moins spectaculaire mais aux effets immenses: les droits de l’homme. Alors qu’ils sont sa fierté et constituent la seule identité qu’elle revendique aujourd’hui, la France se trouve mortellement handicapée par eux dans sa confrontation avec l’islamisme. En effet, un système de droits individuels jadis conçu pour protéger un peuple contre les excès d’autorité de son État devient dangereux pour ce peuple dans le contexte actuel.

Cela vaut d’ailleurs pour l’ensemble de l’Europe occidentale. Elle est visée par une guerre de civilisations, ce que même des hommes d’État français de gauche ont fini par reconnaître. Dans cette guerre, l’islamisme espère s’appuyer sur les populations musulmanes installées sur le sol européen. Cette immigration musulmane concerne des territoires entiers et y installe sa civilisation, ses minarets, ses modes de vie, ses prescriptions et interdits alimentaires, ses comportements vestimentaires. Avec pour conséquence de pousser les autochtones à déménager vers d’autres zones. Toutes les personnes originaires de pays musulmans ne sont évidemment pas des terroristes en puissance, bien loin de là. Mais un grand nombre d’entre elles sont en situation de conflit civilisationnel avec l’Europe. Le port systématique du voile ou du foulard (hidjab) en est un signe majeur. Or les revendications identitaires arabo-musulmanes sont le terreau où se nourrit l’extrémisme islamiste.

Les droits de l’homme, désormais obsédés de non-discrimination, sont devenus une religion séculière fonctionnant comme une machine de guerre contre les nations.(Source : Le Figaro/18.07.16/ Par Jean-Louis Harouel)

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Le paradoxe de devenir chrétiens

 

untitledDes milliers de réfugiés musulmans arrivés en Europe depuis octobre dernier se sont convertis au christianisme dans les différents pays d’accueil. Parvenus dans un pays européen, beaucoup de ces musulmans de Syrie, d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan,  découvrent que, dans le christianisme, « Dieu est amour, et un amour miséricordieux », capable de pardonner à l’infini à ceux qui se repentent de leurs péchés et le trouvent « révolutionnaire”, selon le journaliste libanais, Camille Eid, correspondant pour la presse italienne au Moyen-Orient.(…)

Dans une récente interview accordée au magazine italien Tempi, le journaliste a développé son point de vue : il y a une dizaine d’années encore, de nombreux musulmans cohabitaient avec les chrétiens dans leur pays d’origine, mais sans avoir accès à la Bible. Avec la découverte de l’Évangile, ils cherchent des réponses ailleurs que dans un islam de plus en plus répressif. Interrogé sur le paradoxe qu’il y ait en Occident des conversions à l’islam, alors qu’on enregistre des milliers de conversions de l’islam au christianisme (au catholicisme et à d’autres églises chrétiennes), Camille Eid répond :

« C’est paradoxal à double titre : de nombreux Occidentaux sont attirés par l’idéologie de la mort au point de tout quitter pour aller se battre aux côtés de l’État islamique, tandis que ceux qui ont subi la violence du fondamentalisme islamique et la soumission, sans raison, aux ordres de la loi coranique, changent en découvrant les commandements de l’amour. Mais beaucoup le font précisément à partir du Coran. En effet, percevant que Jésus ne peut pas être seulement un prophète et poussés par la curiosité, ils le redécouvrent comme le “Dieu de l’Évangile”. »….

On pourrait citer des chiffres dans d’autres pays : Italie, Grèce, Espagne, Malte, Chypre, Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Pologne,  République tchèque, etc. Souvent, les statistiques manquent, car pour les baptêmes on n’indique pas la « provenance » religieuse du catéchumène, ou parce que les baptêmes n’ont pas été enregistrés. Dans les cas de l’Allemagne et de l’Autriche, les autorités religieuses font preuve de prudence devant les conversions de musulmans, car celles-ci doivent être authentiques, et non une manière de s’intégrer dans le pays. (Source : Aleteia/12.07.16/Salvador Aragonés)

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