Éditorial :

Dans le souffle de l’Esprit

16 fois par minute, nous faisons une chose que tout le monde considère comme acquise : nous respirons! La plupart d’entre nous n’y pensent jamais – à moins qu’ils ne soient asthmatiques ou aient quelque allergie… Et pourtant, tout être humain, de toute couleur et de toute race - et même les animaux - partage ce merveilleux don de Dieu.

Dans la Bible, «respirer» comporte une nuance religieuse. Le mot hébreu qui traduit la «respiration» est le même qui est utilisé pour exprimer le «vent», et le même aussi qui traduit l’«esprit». On peut voir cela dans le dialogue de Jésus avec Nicodème, en Jn 3.

Et nous sommes justement en ce temps de Pentecôte où l’Esprit a été répandu sur le monde. Cet Esprit est devenu un «souffle de vie» pour les Apôtres : ils ont «inspiré» courage, conviction, vie, foi, et ont «expiré» la vie de Dieu, la communauté des frères, la puissance de l’Esprit.

Cette fête de la Pentecôte a ses exigences.

Elle exige, en premier lieu, que nous devenions bien conscients que tout le monde aujourd’hui ne «respire» pas aussi facilement que nous. Les injustices basées sur la race et la couleur existent encore aujourd’hui, que ce soit dans le logement, le travail, les transports, etc. «Seigneur, envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre !».

La fête de Pentecôte exige aussi que nous examinions nos propres attitudes, en particulier nos attitudes d’étroitesse, d’intolérance et de préjudice. «Seigneur, envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre !».

Elle demande encore que nous mettions toute notre vie en Dieu, pour bien montrer que ce que le péché avait divisé est maintenant uni par l’Esprit. «Seigneur, envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre !».

Pour nous, Missionnaires d’Afrique, cet Esprit a soufflé aussi sur le Togo ! Le 29 juillet prochain, deux de nos jeunes confrères seront, en effet, ordonnés prêtres : Magloire BAMALI, et Michel Yves EZIH. À leur tour, après avoir «inspiré» foi et courage, ils iront «expirer» la vie en Dieu à leurs frères et sœurs d’Afrique centrale (pour Michel Yves) et en Afrique de l’Est (pour Magloire). «Seigneur, envoie ton Esprit sur Michel Yves et Magloire, pour qu’ils contribuent à renouveler la face de la terre !».

P. Georges Salles
Koudougou


Animation vocationnelle au Togo

Tout le monde sait qu’il n’y a pas de Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) au Togo. Et pourtant, depuis quelques années, des jeunes Togolais nous font signe, qui veulent devenir Missionnaires d’Afrique !

Le premier confrère qui a commencé à faire une visite au Togo pour rencontrer des candidats, c’est, je crois, le P. Tony Weideleiner, alors responsable des vocations. Après lui, c’est le regretté René Salmon qui a intensifié ces visites. Et, ces dernières années, les P. Jacques Poirier et surtout John Boos ont accompagné de nombreux candidats togolais.

En septembre 2005, j’ai pris la relève, en essayant de faire une visite tous les 2 mois – quelquefois seul, quelquefois avec Terry Madden, et tout récemment avec Emmanuel N’Gona, pour préparer les ordinations.

Je rencontre ces jeunes principalement à Atakpamé et à Lomé. Ils sont recommandés par les Frères du Sacré Cœur (où beaucoup font leurs études), ou par des prêtres diocésains, et souvent accompagnés par eux. À Atakpamé, ce sont surtout des jeunes de 1ère et Terminale. À Lomé, la majorité des candidats sont en université, attendant de nous connaître mieux et d’être mieux connus de nous…

Il y a bien quelques communautés missionnaires au Togo, comme les Missions Africaines de Lyon, les missionnaires du Verbe Divin, mais quelque chose chez les Missionnaires d’Afrique semble les attirer davantage. Tout ceci demande un discernement, et je suis aidé en cela par les Frères du Sacré Cœur qui en accompagnent beaucoup et peuvent me donner leur avis. Actuellement, leur nombre dépasse les 25. Et nous avons décidé d’organiser pour eux un camp missionnaire au Togo même. Il aura lieu à Agadji (près d’Atakpamé), du 17 au 23 août 2006.

À la rentrée prochaine – septembre 2006 – nos candidats togolais se situent comme suit :

- 3 prêtres : Francis Novienyenku (ordonné en 2000)
Magloire Bamali
Michel Yves Ezih, tous deux ordonnés le 29 juillet 2006

- un «vide» : aucun étudiant en théologie

- un stagiaire : Antonio Koffi (qui commencera sa 2e année de stage en Tanzanie)

- un autre vide : aucun étudiant au noviciat.

- philosophie : un étudiant en 3e année : David Gnadouwa

4 étudiants en 1ère année : Fulbert Mandao
Rodrigue Mensah
Gautier Sokpo
Nestor Gaou (si Bac)

Derrière eux suivent plus d’une vingtaine de candidats qui se répartissent entre la classe de Première et l’année de licence.

Que nous réserve l’avenir ? Difficile à dire ! Il y a au moins un évêque qui aimerait avoir une communauté de Missionnaires d’Afrique dans son diocèse… Mais sera-ce possible ? Et quand ?

P. Georges Salles,


QUATORZE JEUNES MISSIONNAIRES D’AFRIQUE EN SESSION À BOBO


Je m’appelle Jean-Paul Guibila de la paroisse de Kongoussi. J’ai été ordonné en 2001 et depuis lors je travaille au Congo. Actuellement je me trouve à Bobo Dioulasso au centre Mater Christi pour une session des jeunes prêtres missionnaires ayant entre six et neuf ans de serment. Mais pourquoi cette rencontre ? Comme vous le savez, nous, Missionnaires d’Afrique, travaillons en dehors de notre pays et vivons en communautés internationales. Ce genre de rencontre que nous avons à Mater Christi nous offre l’occasion de partager nos expériences missionnaires et de réfléchir sur notre mission. Pour cette rencontre, nous étions quatorze jeunes prêtres travaillant au Congo, au Niger, au Nigeria, en Tunisie, au Mali, au Burkina Faso et en Côte-d’Ivoire. Nous étions de huit nationalités : burkinabè, ghanéenne, malienne, congolaise, tanzanienne, et enfin mexicaine. Quelle richesse et quelle diversité !

La session a duré trois semaines. Nous avons eu l’occasion d’échanger sur nos expériences personnelles de vie et d’apostolat. Et puis notre société missionnaire nous a ressourcés à travers des débats et des enseignements qui portaient sur la sexualité humaine, la rencontre et le dialogue avec d’autres religions, l’inculturation, la communication et la gestion des conflits, la lutte pour la justice et pour la paix. C’est dire que nous, comme jeunes missionnaires, avons eu l’opportunité durant ces trois semaines de nous ressourcer humainement, spirituellement, et pastoralement en vue de continuer notre mission dans nos divers pays d’adoption. Il ne faut pas oublier non plus que ce fut une opportunité pour nous de mieux nous connaître car nous n’avons pas tous étudié dans les mêmes maisons de formation.

Comme Burkinabè, je peux dire sans hésitation que je suis content d’être missionnaire et de travailler au Congo. Là-bas, avec mes frères et sœurs congolais meurtris par la guerre civile, je travaille au milieu des jeunes pour qu’advienne un monde de paix et de justice. Cela passe par le respect des autres malgré leurs différences. Je crois que je peux dire avec le cardinal Lavigerie, notre fondateur : « Je suis un homme, l’injustice envers d’autres révolte ma nature. »

Père Jean-Paul Guibila

Des nouvelles d’ailleurs

NAIROBI (Kenya) : Anselme Tarpaga nous écrit :


Bien chers amis,

Me voici de retour après un si long temps de silence. La Pâques me réveille, et avec le Christ j’espère entamer une nouvelle vie qui se laisse toujours transformer par la grâce divine.

A mes amis anglophones, je parlais d’un chant populaire de Bobo-Dioulasso dont les paroles disent à peu près ceci : « Notre vie appartient à Dieu et non à la mort ! » Autrement dit, nous sommes tous faits pour Dieu, et la mort n’a aucune prise sur nous. Tel est aussi, je crois, le message pascal : Dieu en Christ nous arrache de la mort et nous montre le chemin pour une vie plus épanouie, heureuse et porteuse de fruits. La vie que donne le Christ par sa résurrection, je crois, n’est pas seulement la vie éternelle que nous avons après notre mort ; déjà ici-bas, elle transforme nos vies et nous devenons à notre tour des transformateurs et des donneurs de vie.

Que le Christ nous fasse cette grâce en cette Pâques 2006.

J’en profite pour m’excuser du silence (spécialement à ceux sont loin). Mais je vous porte tous dans mon coeur. Je ne vous oublie pas dans mes prières. Priez aussi pour moi, s’il vous plait.

Bientôt les examens de fin d’année. Après j’irai au Soudan pour apprendre un peu d’arabe. Après une longue période de sécheresse, le Kenya bénéficie maintenant de bonnes pluies. Alléluia !

Continuez à bien prier pour nous.
Je vous laisse sur ces lignes et vous souhaite encore bonnes fêtes de Pâques.

Anselme


NKHATA BAY (Malawi) : un message de Michel SANOU

On se remet assez bien après les fatigues des fêtes pascales. En paroisse, nous essayons de faire ce que nous pouvons. Il faudrait une autre paroisse dans les bidonvilles de la ville de Mzuzu. En attendant cette réalisation, nous continuons notre pastorale à Nhkata Bay où nous sommes appelés à rester. L’évêque n’a toujours personne pour prendre le relais.

Les récoltes sont abondantes… et les pluies aussi. Nous venons d’avoir une inondation dans la paroisse : beaucoup de nos chrétiens sont sinistrés.

C’est un plaisir de recevoir « EN FAMILLE » ! Bon temps pascal à vous tous et bonjour du Malawi.

Michel


Des nouvelles d’ici


L’ORDINATION de Magloire BAMALI et de Michel-Yves EZIH est prévue à Blitta (diocèse d’Atakpamé) au Togo le dimanche 29 juillet prochain. Nous portons déjà dans notre prière ces deux futurs prêtres. « En Famille » en reparlera dans le prochain numéro.


Le Père Pierre Songré est arrivé de Tunisie où il est désormais en mission après ses études d’islamologie à Rome. Il vient de participer avec Jean-Paul Guibila à la session des jeunes Missionnaires d’Afrique à Bobo-Dioulasso. Bonne arrivée au « bayiiri » Pierre. Prends maintenant un bon temps de repos. « En Famille » pense plus spécialement à toi et à ta famille puisque tu viens de célébrer les funérailles de ta maman.


Le Père Didier Sawadogo


« Ordonné prêtre en 2000, j’ai été envoyé en mission au Mali dans la paroisse de Gao, diocèse de Mopti. Je viens de boucler un séjour de 6 ans et on m’a demandé de reprendre les bancs pour étudier la philosophie en vue de la formation.

La mission à Gao a été exceptionnelle et enrichissante. C’est l’une des paroisses les plus vastes du monde avec 820 000 km², soit trois fois la superficie du Burkina, et quelques 600 chrétiens dispersés à travers ce vaste territoire dans lequel on retrouve des villes historiques comme Tombouctou et Kidal.

La mission est essentiellement une mission de rencontre avec les musulmans (99,99%) et d’accompagnement de la petite communauté catholique (fonctionnaires et militaires venus du Sud) que j’ai partagée dans la joie avec les confrères et les laïcs.

De passage au Burkina pour un temps de repos avant d’entreprendre ma nouvelle aventure, je voudrais remercier « En famille » pour les nouvelles régulièrement reçues et saluer fraternellement tous ses lecteurs et lectrices. Puisse « En famille » nous entraîner dans son esprit de fraternité et renforcer nos liens pour un meilleur service de la mission. »

Didier Sawadogo


Nos stagiaires de deuxième année commencent leurs vacances


Après deux années de stage apostolique aux quatre coins de l’Afrique, ils reviennent pour quelques temps en famille au Burkina. Gaétan Tyendrébéogo revient de Khartoum au Soudan, Camille Kokonbo, de Zambie, Léonce Zinzéré, de Tunisie, Paul Namono, du Burundi, Daniel Nana, de R.D. Congo et Joël Ouédraogo, du Rwanda.

Gaétan, avant de quitter Khartoum, est allé à Nairobi pour une rencontre des stagiaires de la région (Tanzanie, Kenya, Éthiopie, Uganda) où il a retrouvé Antoine Koffi.

Le Père responsable de la Province d’Afrique Centrale écrit : « Merci à vous, Paul Namono, Robert Chibumpu, Daniel Nana, Joël Ouédraogo, Théobald Muchunguzi et Denis Pam, merci du bon temps passé ensemble ! Merci au nom des communautés qui étaient contentes de vivre avec vous ! Merci de votre engagement ! Nous serions tous très contents de vous recevoir de nouveau parmi nous après le temps de votre formation ! Et bonnes vacances en famille. »

Après ce temps de repos au bon air du Burkina, ils repartiront pour les études de théologie, à Abidjan, Naïrobi, Kinshasa ou Jérusalem.


CHEZ LES SOEURS MISSIONNAIRES
DE NOTRE DAME D’AFRIQUE


Le 30 avril : fête de NOTRE DAME D'AFRIQUE

 

C'est dans la joie que nos avons célébré la fête de Notre Dame d'Afrique. Les deux communautés de Ouaga, les aspirantes du premier et du second cycle ainsi que le groupe missionnaire Lavigerie nous sommes réunis pour célébrer celle dont nous portons le nom. C'est à l'ombre de sa basilique à Alger que nous sommes nées. Cet événement reste pour nous plein de sens.

Le Père Michel Ouedraogo, Missionnaire d'Afrique originaire de Kaya, a célébré l'Eucharistie, assisté par le curé de la Cathédrale, l'abbé Yves Marie José Tanga. Le tout fut clôturé par un repas fraternel.


VOYAGE A KOUDOUGOU : Le Père Georges Salles, Missionnaire d'Afrique, nous prête main forte dans le suivi des aspirantes à Koudougou. Nous avions convenu que dès qu'il aurait retrouvé les quatre jeunes filles avec qui nous correspondons, il allait les convoquer pour que nous puissions les rencontrer.

La rencontre a eu lieu le 1er mai chez les Missionnaires d'Afrique. Avec Soeur Lucille et notre postulante Georgette, nous avons passé la journée avec Georgette M'Po, Justine Sakande, Rosalie Ouédraogo et Rosine Kabore. Le Père Georges avait tout préparé. Le temps est passé très vite. Pour certaines c'était la première fois de nous voir : alors, nous en avons bien profité. L'Eucharistie nous a permis de tout confier au Maître de la moisson. Ce fut une belle journée. Merci à vous, Père Georges.

 

DEPART POUR D'AUTRES CIEUX : Soeur Christiane Zongo, qui était au Burkina depuis 4 ans, est nommée au Malawi à Lilongwe. Elle a travaillé auprès des jeunes du Centre Pélican en leur donnant différents cours et en assurant une présence attentive et fraternelle. Le Centre et les élèves lui ont fait une belle cérémonie d'au revoir qui exprimait l'amitié et la reconnaissance qu'ils éprouvent envers elle. C'est le lundi 29 mai que nous lui dirons au revoir et BONNE MISSION !


LES VACANCES : Elles approchent et nous aurons la joie de revoir Soeur Valérie Kabore qui arrive pour son congé. Elle nous vient de la Mauritanie. Nous aurons l'occasion de la rencontrer et de nous enrichir de son expérience. Nous partageons la joie de ses parents de la revoir après 3 ans d'absence. Bienvenue Valérie, bon repos et jouis de ta famille et de ton pays !

Soeur Finita


Nous réitérons l’invitation à aller visiter le site internet des Missionnaires d’Afrique de l’Ouest : mafrwestafrica.net
Si vous n’êtes pas encore inscrits à la lettre d’infos, faites-le à partir du site : c’est facile... et transférez cette lettre à vos amis !