Titre

       Avec les Missionnaires d'Afrique

       de la Province d'Afrique de l'Ouest

       Numéro 31 -  Avril 2012

 

 

 

CPierre Bénéhers confrères,
et a
mis de la grande famille des Missionnaires d’Afrique,

            Le bulletin « En famille » du mois de février est déjà loin… avec cette nouvelle publication, nous voilà rendus dans le temps pascal ! Nous aurions souhaité pouvoir vous envoyer celle-ci plus tôt, mais même si elle est expédiée à la fin du mois d’avril ou début mai, elle ne vous parviendra pas tout de suite, pour ceux et celles qui reçoivent par la poste. L’essentiel est de vivre en communion de cœur malgré les distances.

La nouvelle qui nous a tous touchés récemment, c’est le fait que nos confrères du diocèse de Mopti (Gao et Bandiagara) ont du fuir leurs paroisses respectives pour échapper au danger qui les menaçait, suite à la prise de contrôle de l’Azawad par des forces dont les composantes ne sont pas encore bien clairement connues. Seul un père et un stagiaire ont pu rester à Bandiagara pour y célébrer la Pâque avec les fidèles. C’était une manière imprévue mais bien réelle de vivre la semaine sainte, puisque les confrères de Gao sont partis dans la nuit précédant le dimanche des Rameaux. Nous leur exprimons ici toute notre sollicitude et invitons tous nos lecteurs à les porter dans leur prière. Ils on pu rejoindre un lieu sûr, certains sont déjà partis dans leur pays d’origine pour un temps de congé, et nous espérons qu’ils puissent trouver la paix du cœur, en attendant qu’une solution soit trouvée à leur situation.

Nous portons également dans notre prière le Mali tout entier qui traverse une crise difficile, et particulièrement tous les fidèles chrétiens de la région concernée, qui, ne pouvant pas fuir, doivent maintenant vivre leur foi dans le secret de leur cœur.

 

Père Pierre Béné

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tel : +226 70 26 23 04

 

 

Nous avions annoncé dans le précédent numéro que nous vous présenterions encore deux de nos « nouveaux » diacres, mais nous n’avons recueilli pour l’instant seulement le témoignage d’Augustin Sawadogo. Nous espérons pouvoir vous donner celui de Wilfried Zoungrana après son ordination.


Augustin SawadogoAugustin Sawadogo

Je suis Augustin Sawadogo originaire de Kongoussi-Ouahigouya comme on le dit de coutume chez nous. Cependant, je suis né a Sama un village du département et paroisse de Kouka dans le diocèse de Nouna. Je suis d`une famille chrétienne de treize enfants dont six de même mère que moi car mon père avait deux épouses, ma mère étant la première. Du côté maternel, je suis le troisième enfant. Ma mère et mon père sont décédés respectivement en 1996 et 2006.

C`est a Sama que je suis allé a l`école jusqu`au CM2. Ensuite j`ai fait une partie de mon collège a Kouka et l`autre partie a Solenzo. C`est a Dédougou en 2002 que j`ai fait le Bac D.  En cette même année, après un suivi de deux ans par un Père Missionnaire d`Afrique du nom de Charles Sarti à Solenzo et ensuite une année a Dédougou par le P. John Boos, je suis entré chez les Missionnaires d`Afrique en Septembre de la même année pour commencer la formation missionnaire en première année de philosophie.

J`ai étudié avec joie et grand intérêt la philosophie, la Bible et beaucoup d`autre matières. Pour mon expérience pastorale a Ouagadougou, j`ai d`abord été a L`Arche, un centre pour handicapés physiques et mentaux. Mon travail consistait à animer les jeunes et a aider a l`arrosage de leur jardin potager. Cela était au premier semestre de l`année. Au deuxième semestre je fus nommé au centre « Delwende » qui est aussi un centre qui accueille des femmes accusées d’être « mangeuses d`âmes ».

A ma deuxième année de philosophie j`ai travaillé avec les responsables du centre Taab-Yinga qui guide et accueille des garçons sans familles afin de les aider a se former a un métier de leur choix afin de pouvoir s`auto suffire dans leur vie future. A ma troisième année j`ai travaillé comme acolyte improvisé, au centre médical Paul VI. Ma responsabilité était de donner des sermons en moore pendant la messe car le prêtre responsable avait perdu la clarté de sa voix. Toutes ces différentes responsabilités la plupart du temps m`ont paru d`abord comme des défis mais ensuite comme vrais moyens de formation tant humaine qu`intellectuelle.

A la fin de mes trois ans de philosophie, j`ai été nommé a Bobo pour mon Noviciat ou j`ai eu à visiter chaque dimanche les dépressifs de l`hôpital psychiatrique de Bobo. Ce fut plus une expérience de présence et d`observation que d`aide comparativement a mes expériences précédentes en philosophie.

A la fin de mon noviciat j`ai été nommé a Khartoum au Soudan pour mes deux ans de stage. Je n`avais pas envisagé cette possibilité quand j`avais exprimé à mes supérieurs mon désir de travailler dans un pays a majorité musulmane. Ce fut donc pour moi une grande déception aggravée par le fait que je venais de perdre mon père et n`avais pas eu le choix de rester avec ma famille comme prévu car je devais partir au Soudan avant l`expiration de mon visa qui venait de sortir. Arrivé a Khartoum et comme il est de coutume pour tout missionnaire d`apprendre la langue et les coutumes du pays, j`ai appris l`arabe parlé et littéraire ce qui m`a permis de travailler a plusieurs niveaux dans l`apostolat de notre paroisse. J`ai travaillé comme responsable avec les Jécistes, un groupe musical de la paroisse et une communauté chrétienne de base. Ma responsabilité d`économe local m` a aussi permis d`entrer en contact avec les musulmans et les Chrétiens, arabes ou noirs. En plus de cela, durant mon temps d`étude de l`arabe littéraire (et de la foi islamique) dans un institut d`une université internationale spécialisée en études islamiques, j`ai eu la chance de rencontrer des musulmans de différentes races et nationalités à travers le monde. Ce fut une expérience très difficile mais aussi très unique et formatrice.

Aujourd`hui je suis fier de toute cette expérience car toutes les fois que j`ai été invité à partager cette expérience beaucoup de personnes ont bien apprécié. Je suis a jamais intéressé au dialogue interreligieux et serais heureux d`avoir l`occasion d`approfondir mon expérience en repartant au Soudan de préférence ou ailleurs dans un pays a majorité musulmane. De cette expérience j`ai appris que quand on est proche les uns des autres (musulmans et Chrétiens) on finit par apprendre des uns et des autres des choses nouvelles, à effacer certains préjugés et à pouvoir dialoguer.

Enfin, depuis Juillet 2008 je suis à Nairobi au Kenya pour la théologie. Ici, mon expérience pastorale a commencé avec les jeunes gens d’un centre de communication de masse où un group JEC est opérationnel. Ensuite a ma deuxième année j`ai eu la chance de visiter chaque dimanche une communauté Chrétienne de base (swahili phone) dans un des quartiers défavorisés (bidonville) où se situe notre maison de formation. A ma troisième année, une fois par semaine je visitais un centre de réhabilitation de jeunes gens récupérés de la rue. La plupart de ces jeunes étaient drogués. Pour cette raison, le sport comme le karaté était ce que je leur enseignais pour leur récupération de la forme physique. Enfin en cette quatrième année, après l`ordination diaconale j`ai été nommé a la plus ancienne paroisse de la ville pour mon service diaconal les dimanches pour la messe en anglais et quelques rares fois en swahili.

           Il est vrai que la formation missionnaire est pour la vie, cependant il y a une formation de base indispensable que l`on doit acquérir après un certain âge. Je peux dire que cette formation je l`ai acquise grâce a mes dix ans d`expérience en tant que candidat et étudiant missionnaire d`Afrique. Vu cet état de satisfaction, je rends grâces a Dieu et a toutes les personnes qui ont rendu cela possible. Que Dieu nous bénisse tous et que nous soyons heureux, fiers des uns les autres, en même temps que témoins exemplaires

                                               Augustin Sawadogo

 

Témignage d'Anselme TARPAGA, au Soudan, après trois années en Algérie (lire la suite)

Témoignage d'Amorain WAYIKPO, stagiaire togolais au Rwanda.  (lire la suite)

Témoignage de Jean Paul GUIBILA, en mission au Mexique. (lire la suite)

 

 Rencontres à venir :

*  La rencontre des familles à Ouagadougou aura lieu le 29 avril à 8 h 30 à la Maison Lavigerie.

*  La rencontre à Bobo aura lieu au mois de juin, la date reste encore à préciser.