Le président malien de la transition a gracié les 46 soldats condamnés à 20 ans de prison le 30 décembre dernier. Après six mois de tensions politico-judiciaires entre Bamako et Abidjan, ils devraient rentrer incessamment en Côte d’Ivoire.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 6 janvier 2023 à 22:44
 
 

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Lors d’une inspection des troupes ivoiriennes en partance pour le Mali, en 2017. © Photo by Sia KAMBOU / AFP

 

Il y a eu des mois de tensions, des jours de suspense et d’innombrables rebondissements. Finalement, le bout du tunnel se profile pour les 46 soldats ivoiriens détenus depuis la mi-juillet au Mali. Ce vendredi 6 janvier, le président malien de transition les a graciés.

Le colonel Assimi Goïta a accordé « sa grâce avec remise de peine totale » aux 49 soldats (les 46 hommes détenus et les trois femmes libérées en septembre), précise un communiqué du gouvernement malien. Une mesure qui « symbolise le souci d’Assimi Goïta de promouvoir la bonne gouvernance », poursuit le texte. Aucune date de retour en Côte d’Ivoire n’a pour l’instant été annoncée.

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Le 30 décembre dernier, après deux jours de procès à Bamako, les militaires avaient été condamnés à vingt ans de prison et à une amende de 2 millions de francs CFA chacun, notamment pour « attentat et complot contre le gouvernement, et atteinte à la sûreté extérieure de l’État ».

Signaux positifs

Ils sont l’objet d’un bras-de-fer politique entre la junte malienne et le pouvoir ivoirien depuis leur interpellation, il y plus de six mois. Néanmoins, une issue heureuse était espérée ces dernières semaines. Malgré la condamnation très lourde prononcée par la justice malienne, Alassane Ouattara avait affiché son optimisme lors de ses voeux de fin d’année, affirmant que les soldats rentreraient « bientôt ».

Puis Faure Essozimna Gnassingbé, le président togolais, qui conduit la médiation dans cette crise, s’était rendu à Bamako puis à Abidjan le 4 janvier pour une courte visite de travail, laissant entrevoir l’espoir d’un dénouement rapide.

Avant cela, une délégation ivoirienne conduite par Téné Birahima Ouattara, le ministre de la Défense et frère du président, s’était rendue à Bamako mi-décembre. Les termes employés avaient alors changés et la relation s’était voulue apaisée. Téné Birahima Ouattara avait qualifié l’affaire de « malentendu entre le Mali et la Côte d’Ivoire », tandis que le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait évoqué « un incident malheureux qui [avait] rendu les relations difficiles avec la Côte d’Ivoire ».