Togo: la colère des transporteurs après l’augmentation du prix de l’essence

Une rue de Lomé, en janvier 2014 (image d'illustration). Godong/Universal Images Group via Getty Images

 

 

Depuis mardi 29 mars, il faut débourser davantage pour payer son carburant. Une hausse d'environ 19% décidée par l'État pour s'adapter à la hausse des prix sur le marché international. Vingt-quatre heures après cette augmentation, les conducteurs de taxi et les transports en commun ont le regard tourné vers les autorités concernant des mesures d’accompagnement. Ce jeudi 31 mars 2022, à la gare centrale de Lomé, les conducteurs n’avaient pas de réponses à leurs questions.

Avec notre correspondant à LoméPeter Dogbe

Il est 13 heures, à la gare routière d’Agbalépédogan, cet espace qui rassemble toutes les lignes des bus interurbains et des taxis-villes, beaucoup de camionnettes et de taxis sont encore au point de départ.

« La population souffre »

Sakibou fait le taxi-ville, il n’a pas fait un seul tour depuis ce matin : « La population souffre. Là où avant une course se payait 3 000 francs, désormais, les clients vont me dire 1 500. Plus personne n’a de l’argent. Comment on va faire notre travail ? Avec le prix des carburants, si on baisse le montant de nos courses, on va perdre de l’argent. Nous on veut travailler pour gagner notre vie et payer nos taxes. »

Un peu plus loin, sous le hangar de la station d’essence, ils sont plusieurs conducteurs qui s’ennuient. Abalo fait habituellement le trajet Lomé-Atakpamé, distant de 160 kilomètres, il attend depuis ses premiers passagers : « Pour faire ce trajet, je dépense 15 150 francs uniquement pour la carburant. C’est le minimum pour l’aller-retour même si je ne trouve pas de passager pour le retour. Tout ça, c’est sans compter les frais de ticket, de péage, les 1 000 francs pour les agents de la sécurité routière. Nous souffrons trop, c’est pourquoi nous demandons rapidement que l’on trouve une solution. »

Répercussions

Comme partout, la pandémie du Covid-19 a eu des répercussions sur toutes les activités. Pour les conducteurs de transports en commun, la dernière augmentation des prix de produits pétroliers ne facilite pas le travail. Mardi le gouvernement a annoncé prendre une série de mesures dans les jours à venir pour juguler ces conséquences et apporter une solution à la vie chère.