Côte d’Ivoire : pourquoi Mabri Toikeusse a quitté le gouvernement

| Par Jeune Afrique
Albert Mabri Toikeusse, président de l'UDPCI et ex-ministre ivoirien de l'Enseignement supérieur.

Officialisé le 13 mai, le départ du gouvernement d’Albert Mabri Toikeusse est intervenu après de longues semaines de négociations.

Selon nos informations, ces négociations ont d’abord été menées entre Amadou Gon Coulibaly (AGC), plusieurs membres de l’entourage du Premier ministre, et deux membres de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), dont Albert Mabri Toikeusse est encore le président : le ministre de l’Hydraulique, Laurent Tchagba, et la directrice générale adjointe de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), Clarisse Mahi.

Reçu à deux reprises par Ouattara

Mabri Toikeusse, qui était le ministre de l’Enseignement supérieur depuis juillet 2018, a ensuite été reçu à deux reprises par le président Alassane Ouattara. D’abord le 1er mai, en présence d’Amadou Gon Coulibaly et du ministre de la Défense Hamed Bakayoko, puis, le 7 mai, en présence du cheick Boikary Fofana, le chef suprême de la communauté musulmane. Le chef du gouvernement était alors en convalescence en France.

Selon nos sources, cette dernière rencontre ne s’est pas bien passée. Le chef de l’État souhaitait un soutien franc et immédiat à la candidature d’AGC à la présidentielle d’octobre 2020, mais aussi l’arrêt des activités de l’UDPCI. L’ancienne formation du général Robert Gueï doit en effet s’auto-dissoudre au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la paix (RHDP).

Albert Mabri Toikeusse plaidait pour que l’UDPCI garde son indépendance et fonctionne comme un parti satellite du RHDP. Il s’est dit prêt à soutenir la candidature de Gon Coulibaly dès le premier tour à la condition que ses militants aient l’opportunité de se prononcer sur la question. Ces prétentions ont fini de convaincre ADO et son entourage que Mabri essayait simplement de gagner du temps et qu’il envisageait toujours de se présenter en octobre prochain.

À ce jour, sa nomination à la présidence du Conseil économique et social (CES), poste qui lui a été plusieurs fois proposé, n’est plus d’actualité. Amadou Gon Coulibaly n’envisage toutefois pas de rompre avec Albert Mabri Toikeusse.

 
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