Lettre ouverte au Ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'artisanat.

Monsieur le Ministre,

il y a quelques temps, en octobre dernier, à l'occasion de la première édition des « Koudou du Faso » , j'ai Matériel pour étuver le riz localeu la joie de vous entendre dire publiquement : « la promotion des produits locaux sera un axe fort de la politique du Faso ».

Mais il y a quelques jours, j'ai lu dans le quotidien Sidwaya, l'arrêté portant fixation des prix du riz de production nationale. A ma grande surprise vous avez fixé, dans toutes les grandes villes du pays, le prix aux consommateurs du riz de production nationale à 300 F le kg, ou 7 500 F le sac de 25 kg, sans autres précisions. Au risque de casser la production nationale, et tous les efforts qui sont déjà entrepris pour promouvoir la qualité du riz local. Je ne vous comprends plus.

Au moment où j'écris ces lignes le décret n'est pas encore connu, et le sac de 25 kg de riz blanc burkinabè se négocie autour de 9 000 F et le paquet de 1 kg est vendu, le plus souvent, à 400 F


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Comment l'agrobusiness vole aux pauvres leurs moyens de subsistance et un aliment vital.

Un nouveau rapport de GRAIN (1)  met en évidence l'importance du lait pour les moyens de subsistance et la santé des pauvres dans de nombreux pays de l’hémisphère Sud. La plupart des marchés laitiers sont alimentés par des petits vendeurs qui collectent le lait chez des petits agriculteurs et des petits éleveurs. Mais ils sont actuellement menacés par des entreprises laitières comme Nestlé, ou d'autres acteurs comme PepsiCo et Cargill, qui s’efforcent de s’emparer des secteurs laitiers de ces pays, depuis les fermes jusqu’aux marchés….

Réception du lait à la laiterie, DiébougouLe « lait populaire » concerne des centaines de millions de personnes à travers le monde, qu’il s’agisse de petits agriculteurs et d’éleveurs nomade ou de fromagers et vendeurs de lait frais locaux. Ils fournissent un lait sans risque, nourrissant et abordable, à des centaines de millions de familles pauvres…

Des investisseurs financiers et des grandes entreprises laitières unissent leurs forces pour mettre en place des méga-fermes laitières dans tout les pays du Sud. Le fonds d’investissements spéculatifs de Cargill consacre actuellement 300 millions de dollars à des fermes laitières industrielles en Chine et en Inde. La plus grande coopérative laitière du monde, Fonterra, construit des fermes en Chine, en Inde et au Brésil à une échelle qu'elle n’aurait jamais pu se permettre dans son pays d'origine, la Nouvelle-Zélande. Au Vietnam, une banque est en train de faire construire une ferme de 137 000 vaches. Ce sont là des catastrophes écologiques et sociales, sources de difficultés pour des millions de personnes…

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(1)    GRAIN est une petite organisation internationale à but non lucratif qui soutient la lutte des paysans et des mouvements sociaux pour renforcer le contrôle des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la biodiversité. Ce soutien revêt des formes diverses : recherche et analyse indépendantes, constitution de réseaux au niveau local, régional et international, encouragement de nouveaux types de coopération et d’alliances.

 
                                 Maurice Oudet, président du SEDELAN.