RCA: regain de tension autour de la ville de Batangafo

Un membre de l'ancienne rébellion Seleka pose avec son arme à Bambari, en mai 2015. (Image d'illustration)
© AFP PHOTO / PACOME PABANDJI
 

Les abords de la ville de Batangafo, dans le nord de la Centrafrique, connaissent un regain de tension depuis quelques jours. Des affrontements ont éclaté mardi 24 octobre entre des éléments de l'ex-Seleka et un groupe d'autodéfense dans un village au nord-ouest de la ville. Au moins six personnes auraient été tuées, mais la zone est très difficilement accessible et les affrontements se poursuivent.

Batangafo se trouve aux confins de territoires contrôlés par l'ex-Seleka et les anti-balaka sur la fameuse ligne rouge qui a coupé pendant plusieurs années le pays en deux. Depuis des mois, la zone est un foyer de tensions qui ont culminé fin juillet par de violents affrontements à Batangafo avant une relative accalmie mi-septembre.

Cette fois les affrontements se déroulent hors de la ville. Il y a deux semaines, des groupes d'autodéfense auraient délogés les combattants ex-Seleka de positions qu'ils occupaient sur deux axes qui partent de Batangafo en direction du Tchad vers l'ouest, et le nord-ouest.

 

Mardi, les ex-Seleka auraient repris une de ces positions, le village de Saragba. La zone des combats est très difficile d'accès, barrée par une rivière qu'on ne peut traverser qu'en pirogue. Pour cette raison, de nombreux blessés ne peuvent parvenir jusqu'à l'hôpital en ville explique dans un communiqué MSF qui gère l'hôpital de Batangafo. « Nous demandons de nouveau que la sécurité de nos équipes et l'impartialité de notre travail soit respectées à Batangafo » ajoute l'ONG.

Comme souvent ce regain de tension a provoqué la fuite de nombreux habitants et déplacés en brousse en attendant que la situation se calme. La fin de la saison des pluies et la reprise de la transhumance en provenance du Tchad et du Cameroun marque chaque année un moment de tensions armées dans le nord de la Centrafrique.