Législatives au Sénégal: l'opposition craint des fraudes

(Photo d'illustration) Des Sénégalais devant un bureau de vote de Dakar, pour le second tour de la présidentielle, le 25 mars 2012.
© REUTERS/Finbarr O'Reilly
 

Dernier jour de campagne au Sénégal avant les législatives de ce dimanche 30 juillet. Mais à partir de ce vendredi soir à minuit, les caravanes, les débats et toutes les activités politiques sont interdites. Des élections avec 3 têtes de listes hors du commun : le Premier ministre Mahammed Dione, l’ex-président Abdoulaye Wade et le maire de Dakar Khalifa Sall qui est en prison. Des législatives perturbées aussi par un grand manque d’organisation : faute de temps, plus de 10% des nouvelles cartes d‘identités qui permettent de voter n’ont pas été fabriquées, d’autres n’ont pas été distribuées. Une situation dénoncée par l’opposition qui pointe de possibles fraudes.

Pour remédier au problème de distribution et au manque de cartes, le Conseil constitutionnel a validé la proposition du président Macky Sall de voter avec les anciennes cartes d’identité, de vote ou les passeports. Pour Cheikh Gueye, le coordinateur de la coalition de Khalifa Sall, cette décision est inacceptable. « La cause de Macky Sall est désespérée. Cet avis constitue une violation grave et manifeste du code électoral », dénonce-t-il.

Accusation grave sans preuve concrète, le maire de Mermoz, Barthélémy Dias, très proche de Khalifa Sall, estime que le pouvoir va chercher à frauder ce dimanche. « Libre maintenant à ceux qui veulent de faire le forcing, prévient-il. Je pense que celui qui dirige le pays aujourd'hui, c'est peut-être l'une des rares personnalités dans ce pays à avoir défoncé la porte d'un bureau de vote pour voter sans pièce d'identité. »

 
 
 

Le camp Khalifa Sall dénonce le manque d’organisation, accuse le pouvoir de futures triches, annonce le chaos électoral mais refuse par contre le report du scrutin législatif. « Pour nous, il n'est pas question de reporter ces élections, affirme Cheikh Gueye. Ce n'était pas à nous de fixer la date des élections. C'est au pouvoir de prendre toutes les dispositions nécessaires pour une organisation correcte de ces élections. »

Faute d’entente, c’est dans les rues de la capitale avec leurs militants que les leaders politiques bouclent la campagne des législatives ce vendredi.