Togo : « Le Coup de grâce », un film inspiré de la vie politique africaine

Le Togolais Steven AF livre un drame politico-familial sur la course aveugle pour le pouvoir. Où toute ressemblance avec des situations ou personnages réels n’est pas totalement fortuite…

Par  - à Lomé
Mis à jour le 18 décembre 2022 à 12:31
 
 
 steven

 

Le cinéaste togolais Steven AF. © DR.

 

À 42 ans, le cinéaste togolais Steven AF – de son vrai nom Amouzou Folligan Ayélété – a sorti son nouveau film au mois de juillet, après deux ans de tournage. Drame politico-familial orchestré dans un État fictif (le Zogbeland), Le Coup de grâce met en scène une première dame (interprétée par la comédienne togolaise Marie Dogbé) qui convoite le fauteuil présidentiel, à tel point qu’elle en vient à fomenter l’assassinat de son époux (incarné par l’acteur burkinabè Serge Henri). Déjà projeté à Lomé et à Kara, le long métrage devrait bientôt passer dans les universités togolaises. Rencontre avec le réalisateur, producteur – et businessman – Steven AF, autodidacte passionné. 

Jeune Afrique : Quand avez-vous commencé à faire du cinéma ? 

Steven AF : J’ai commencé à y travailler en 2001 et mon premier tournage remonte très exactement au 13 septembre 2002. Il y a donc tout juste vingt ans. Depuis, j’ai réalisé une série télé de neuf épisodes, Le Fruit de la passion, la série humoristique Ton pied mon pied, puis des long-métrages : Point de suture [2008], Shérifa [2013] et Solim [2016].  

Aujourd’hui, je suis scénariste, réalisateur et producteur [il a fondé et dirige la maison de production Sunlight Group], le cinéma est mon métier et je l’exerce avec beaucoup de plaisir. Mais c’est avant tout une passion, depuis mon plus jeune âge. J’aimais fréquenter les salles de cinéma et regarder des films me passionne toujours autant. J’ai aussi compris que c’était ma destinée, parce que je me suis retrouvé à en faire ma vie sans y avoir été formé… Je suis donc né pour faire du cinéma.  

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Quelles sont vos sources d’inspiration ? 

Comme la plupart des scénaristes et auteurs, je m’inspire de ce qui est autour de moi, donc de l’environnement socioculturel et économique togolais, panafricain et international. La vie des gens, leurs histoires, mais aussi les informations transmises par les médias sont autant d’idées.  

J’ai fait des films qui parlent de l’amour, du quotidien, et mon dernier, Le Coup de grâce, m’a été inspiré par la vie politique en Afrique : les questions de la succession au pouvoir, les jeux politiciens, les coups d’État…

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 Et comment choisissez-vous les acteurs ? 

On dit souvent que réaliser un bon film requiert un très bon scénario. Mais le vendre nécessite de très bons acteurs, surtout pour un film africain. Quand je démarre un projet, je commence par identifier des acteurs professionnels pour passer des auditions. Ensuite, j’organise des séances de casting afin de recruter de nouvelles actrices et de nouveaux acteurs, des gens intéressés par ce métier. Et ceux qui n’ont pas d’expérience sont encadrés. 

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Justement, Le Coup de grâce rassemble des acteurs aux profils très divers, dont quelques célébrités… 

Comme je le disais, pour vendre un film, il faut un bon casting, mais aussi des personnalités qui peuvent lui amener de l’audience. C’est le cas de King Mensah [il incarne le commissaire Mensah], qui est un grand comédien togolais. J’ai aussi choisi des acteurs comme les Ivoiriens Nastou Traoré et Michel Bohiri, ou le Burkinabè Serge Henri, qui permettent au film d’avoir une plus grande visibilité panafricaine. Tous sont des professionnels qui savent jouer, ont un potentiel artistique fou et apportent de l’audience.