Sénégal, Nigeria, Rwanda : la fondation Rockefeller veut mobiliser 150 millions de dollars

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Mis à jour le 26 juillet 2021 à 16h26
Parc éolien de Taiba Ndiaye, au Sénégal.
Parc éolien de Taiba Ndiaye, au Sénégal. © ADRIEN BARBIER / AFP

La célèbre institution philanthropique américaine, associée à IFC (groupe Banque mondiale), espère mobiliser deux milliards de dollars d’investissement dans les énergies renouvelables.

Faire progresser les solutions d’énergie renouvelable dans les marchés émergents et notamment sur le continent africain. Telle est l’ambition du partenariat signé le 16 juin 2021 entre la fondation Rockefeller et IFC, la branche du groupe de la Banque mondiale (BM) dévolue au secteur privé.

La contribution de l’institution philanthropique américaine s’élève à 150 millions de dollars (127,4 millions d’euros) afin de « dé-risquer » jusqu’à 2 milliards de dollars d’investissement mobilisés du secteur privé via l’IFC, avec une phase initiale de déploiement rapide de 30 millions de dollars.

Le partenariat, conçu pour durer dix ans, concerne sept pays subsahariens : le Sénégal, le Rwanda, le Nigeria, la Sierra Leone, l’Éthiopie, le Malawi ou encore l’Ouganda. Des États sélectionnés notamment en raison d’un environnement jugé propice au développement de l’accès à l’énergie, que ce soit par des politiques de déploiement de miniréseaux électriques ou de consolidation des réseaux existants.

Action conjointe avec l’agence américaine DFC

« Les pays qui se sont montrés intéressés ont mis en place des politiques qui ne sont peut-être pas parfaites, mais qui vont dans le bon sens », a expliqué à Jeune Afrique Joseph Nganga, le directeur exécutif énergie et climat pour l’Afrique à la fondation Rockefeller.

Autre critère pris en compte : les besoins particulièrement importants, par exemple, au Malawi, où le taux d’électrification est de 11 % », a relevé Joseph Nganga.

Enfin, le troisième critère concerne l’intérêt des partenaires de la fondation, notamment l’US International Development Finance Corporation (DFC), pour ces pays. « Cibler les mêmes États que DFC, dont les capitaux mobilisés sont nettement plus conséquents, permet de relever des défis bien plus importants », a-t-il ajouté.

Développement et mise à l’échelle

Concrètement, le projet consiste à épauler IFC dans la conception et le développement de mini-réseaux d’énergie renouvelable, d’unité de stockage d’énergie par batterie et d’autres technologies innovantes d’énergie propre.

« Notre collaboration porte à la fois sur le développement de projets en amont, au moment du prototype, et sur leur déploiement à grande échelle », a précisé Stefanie Fairholme, directrice des investissements énergie et climat à la fondation Rockefeller.

Pour rappel, selon les données de la BM, seulement 47 % de la population subsaharienne avait accès à l’électricité en 2019, contre 90 % de la population mondiale.

Un milliard de dollars contre le réchauffement climatique

Ce partenariat avec IFC s’inscrit dans un projet plus large de la célèbre institution qui a annoncé, en juin dernier, la mise en place d’une plateforme de 1 milliard de dollars avec la fondation Ikea afin de lutter contre le réchauffement climatique et contre la pauvreté énergétique.

Cette initiative, qui sera lancée à l’occasion de la COP26 (en novembre à Glasgow), vise à empêcher un milliard de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre et à doter un milliard de personnes de solutions d’énergies renouvelables.

La fondation Rockefeller a été créée en 1913 par l’industriel américain John D. Rockefeller Sr, fondateur du défunt groupe pétrolier américain Standard Oil, dont sont issus des géants de l’industrie tels qu’ExxonMobil et Chevron. Elle est dotée de plus de 3 milliards de dollars et est impliquée dans une multitude de projets en Afrique, notamment dans l’agriculture aux côtés de la fondation Bill et Melinda Gates.