Togo: dialogue interrompu, l’opposition refuse
un quatrième mandat de Gnassingbé

Des soutiens de l'opposition manifestent pour la demission immédiate du président Faure Gnassingbe à Lomé le 7 septembre 2017.
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Le dialogue entre pouvoir et opposition est suspendu au Togo après seulement deux rencontres. Les protagonistes ne s’accordent pas sur les implications du retour à la Constitution originelle de 1992. Jeudi face à la presse, outre le reste des mesures d’apaisement à mettre en œuvre, l’opposition avertit qu’elle ne cautionnera pas un accord qui autorise un quatrième mandat du président Faure Gnassingbé.

Les mesures d’apaisement ne sont pas toutes exécutées : il y a encore des personnes en détention, il reste la levée des présences militaires dans les villes de Sokodé, Bafilo et Mango, ainsi que la restitution du passeport du député Targone Sambrini Wakin, retenu par le juge d'instruction depuis quatre ans.

Selon Paul Dodji Apévon, le facilitateur, la coalition a prévenu le président ghanéen Nana Akufo-Addo que toutes ces mesures doivent être satisfaites avant la reprise des discussions : « Les autres mesures d’apaisement concernant la levée de l’état de siège sur les villes de Mango, Sokodé et Bafilo, il faut tout faire pour que ça soit fait. Et on l’a dit au facilitateur pour que nous soyons dans la sérénité pour continuer les débats. »

Le principal sujet qui fâche est abordé : le rétablissement de la Constitution originelle de 1992 et ses implications. Selon Jean Kissi, secrétaire national du Comité d'action pour le renouveau (CAR), les représentants de la majorité présidentielle voulaient en savoir davantage ce qu’implique le retour à cette Constitution. En fait, cela devrait empêcher le président actuel, Faure Gnassingbé, de briguer un quatrième mandat. Et c’est ce que l’opposition exige, avertit Jean Kissi : « Nous avons dit tout simplement que nous, on n’est pas capable de nous associer à un éventuel accord qui demanderait que Faure soit candidat en 2020. »

Le dialogue est suspendu jusqu’à une date ultérieure. Officiellement pour une question d’agenda du facilitateur, le président Nana Akufo-Addo du Ghana. Et pour l’heure, ni l’Union pour la république - le parti au pouvoir -, ni le gouvernement n’a fait de déclaration sur ce principal point de divergence.