Tchad: petite mobilisation pour le
«Jeudi de la colère» de la société civile

 
La place de la Nation, dans le centre de Ndjamena.
© Wikimedia Commons
 

Au Tchad, ce devait être « le Jeudi de la colère ». Le Collectif tchadien des organisations de la société civile (CTOSC) avait appelé à des marches pacifiques contre la mauvaise gouvernance et les mesures d'austérité. Une mobilisation interdite à Ndjamena, où seuls quelques petits groupes s'étaient effectivement rassemblés avant d'être dispersés.

Les organisateurs du « Jeudi de la colère » le reconnaissent, la mobilisation a été très faible. Dans le Ve arrondissement, Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH) et un petit groupe sont sortis brièvement, le temps d’afficher une banderole.

Dans le VIe, des jeunes ont aussi tenté de se rassembler avant d’être dispersés. Les activistes signalent que certains de leurs camarades sont recherchés en ce moment par la police qui maintient une pression sur le secteur.

Dans le VIIe arrondissement, un groupe a pu tromper la vigilance des forces de l’ordre, le temps de lire rapidement une motion : « Exprimons par la présente motion notre colère contre la mauvaise gouvernance perpétrée depuis 90 par Idriss Déby Itno, condamnons les agissements consistant à augmenter les prix de denrées de première nécessité et à effectuer les coupes seules sur les traitements des travailleurs ».

Globalement, le fonctionnement de la ville n’a pas été perturbé. Ce qui inspire ce commentaire au porte-parole de la police nationale, le colonel Paul Manga : « Du moment où nos concitoyens vaquent normalement  à leurs occupations, comme vous le constatez les agents de force sont aussi  tranquilles dans les différents carrés qui leur sont confiés. C’est plutôt le jeudi de la joie ».

En tout, douze manifestants ont été interpellés. Certains portaient sur des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Nous sommes fatigués ». Pour  avoir soutenu ce rassemblement, les activités de dix partis politiques ont été suspendues par le gouvernement.