Cinéma: «Bayiri, la patrie», quand la Côte d’Ivoire bascule dans le chaos

media «Bayiri, la patrie», un film du Burkinabè Pierre Yameogo sur le drame de ses compatriotes chassés de la Côte d’Ivoire en 2002. Jean-Christophe Dupuy

 

Le film du Burkinabè Pierre Yameogo retrace le drame de ses compatriotes chassés de la Côte d’Ivoire en 2002. « Bayiri » (« La Patrie ») sort ce mercredi 14 juin dans les salles en France.

« Seigneur, pourquoi n’empêches-tu pas ces crimes », s’exclame une femme dans Bayiri. Ces crimes, ce sont ceux subis par des milliers de familles burkinabè, installées parfois depuis des générations en Côte d’Ivoire, prises entre les feux de la guerre civile qui déchire le pays.

Envolées les modestes plantations de cacao qu’ils cultivaient depuis des décennies, du jour au lendemain, ces paysans vont se retrouver sur les routes, cohortes misérables, victimes d’extorsions et de viols, pour se retrouver dans un camp de réfugiés, dans le pays de leurs ancêtres. Ce n’est pas la fin de leurs malheurs, car le camp se révèle un mouroir, un désert entouré de barbelés où règnent la faim, la violence et la prostitution.

« Bayiri », un cri de colère

Bayiri est un film strident, un cri de colère, où chacun en prend pour son grade : des milices pro-Gbagbo à la communauté internationale en passant par le président burkinabè Blaise Compaoré, tenu pour responsable de l’échec de cette opération de rapatriement.

Qu’importe alors si le film est de facture plus qu’artisanale, si les acteurs surjouent, si le scénario est surchargé… Bayiri reste un coup de projecteur brutal, et à ce jour unique, sur l’une des crises majeures de l’histoire récente du continent.

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