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Mali: après 72h de garde à vue, le chroniqueur «Ras Bath» libéré sous contrainte

La manifestation de soutien au chroniqueur et activiste «Ras Bath», le 17 août 2016 devant le tribunal de la commune 4 à Bamako.
© HABIBOU KOUYATE / AFP
 

Le chroniqueur, critique envers le gouvernement malien, a été libéré jeudi 18 août dans la soirée, mais reste sous le coup de mesures contraignantes. La veille, des centaines de manifestants s'étaient retrouvés devant le tribunal de la commune 4 de Bamako pour protester contre la comparution du chroniqueur, Mohamed Youssouf Bathily, alias « Ras Bath » comme l’appellent ses partisans. Une manifestation violemment réprimée par les forces de l'ordre. Le bilan fait toujours état d'un mort et d'une dizaine de blessées.

Au tribunal de la commune 4, la visite du ministre de la Justice vient tout juste de s’achever. Mamadou Ismaëla Konaté est venu en personne constater les dégâts, accompagné du procureur général, Mamadou Lamine Coulibay. Il a visité rapidement les lieux avant de prendre la parole devant les officiels pour apporter son soutien : « Face à ces dégradations intolérables, on ne peut pas s’en prendre à la justice d’un Etat de droit », a dit le ministre.

Il a confirmé que le chroniqueur « Ras Bath » avait été libéré jeudi soir à l’issue de sa garde à vue avec des mesures extrêmement contraignantes, notamment l’interdiction de reprendre pour l’instant son activité de chroniqueur radio. Il ne peut pas non plus quitter la commune 4 où il réside. Des dispositions prises pour une durée indéterminée. Et le chroniqueur a, quant à lui, réagi dans un communiqué, en précisant qu’il se soumettrait à ces mesures et en passant par la même occasion, un appel au calme.

Plusieurs enquêtes ouvertes

Outre l'enquête sur les quatre chefs d'inculpation retenus contre Mohamed Youssouf Bathily, d'autres enquêtes sont en cours autour de cette affaire à Bamako. Elles concernent le déroulé de cette manifestation qui a dégénéré et la réaction des forces de l'ordre.

Déjà 19 manifestants ont été interpellés. Ils devaient être présentés au juge aujourd’hui. Et selon le ministre de la Sécurité publique, qui s’exprimait hier lors d’une conférence de presse, Salif Traoré, une information judiciaire est également ouverte pour essayer de trouver l’origine des balles extraites de certains blessés, et plus largement pour faire la lumière sur les responsabilités de chacun à la suite de ces débordements.

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