[Série] Les grandes victoires militaires africaines

Pendant sept jours, Jeune Afrique revient sur sept succès militaires africains remportés contre les armées coloniales européennes.

Mis à jour le 24 juillet 2023 à 08:06
 
 

 victoire

 

Connaît-on bien, aujourd’hui, les grandes victoires militaires remportées au XIXe siècle et au début du XXe par les populations africaines agressées ? © Montage JA / Mohammed Abdu Abdulbaqi / Anadolu Agency via AFP / DR

 

 

C’est connu : la plupart du temps, l’histoire est écrite par les vainqueurs. Ce fut tout particulièrement le cas quand les puissances européennes colonisèrent l’Afrique. France, Espagne, Royaume-Uni, Italie produisirent chacun à leur manière des récits nationaux glorieux et élevèrent au rang de héros des bouchers engalonnés, n’hésitant pas à user et abuser de leur supériorité militaire pour massacrer des populations. Parfois même, ils turent la dimension martiale de la colonisation pour mettre en avant tantôt le progrès dont ils se pensaient porteurs, tantôt l’évangélisation qu’ils imaginaient nécessaire.

Fin de la domination

Fusils et canons contre poignards et sagaies, les victoires n’étaient pas toujours honorables mais que voulez-vous, c’est ce qu’il faut contre des sauvages ! Entre la fin du XVIIIe siècle et les années 1960, l’impérialisme européen parvint à assujettir par la force la plupart des peuples africains – exception faite de l’Éthiopie.

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Les mouvements et les guerres d’indépendance mirent fin, au moins sur le papier, à cette domination. Par la négociation ou par la guerre, comme ce fut le cas en Algérie. De nouveaux récits nationaux furent écrits, où les résistances africaines avaient désormais droit de cité.

Connaît-on bien pour autant, aujourd’hui, les grandes victoires militaires remportées au Xe siècle et au début du XXe par les populations agressées ? Pas vraiment, et la littérature manque cruellement en la matière. Si nous nous intéressons aujourd’hui à sept grandes batailles où les Africains prirent, pour un temps, le dessus, c’est pour battre en brèche quelques idées reçues. Oui, il y eut dès le début des résistance fortes à l’oppression ; oui, il y avait sur le continent des armées capables d’en découdre avec l’envahisseur, même avec une technologie militaire et des armes moins efficaces.

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Si les victoires d’Adoua (1896) et d’Isandhlwana (1879) sont connues, c’est moins le cas pour celles de Nsamankow (1824), du Haut Sebaou (1854), d’El Herri (1914) et d’Anoual (1921). Quant à celle de Vertières, le 18 novembre 1803, qui vit la défaite du général Donatien de Rochambeau, envoyé par Napoléon, face aux hommes de Jean-Jacques Dessalines, elle ne se passe bien entendu pas en Afrique, mais le symbole qu’elle représente est tellement important que nous ne pouvions pas la passer sous silence.


Les sept épisodes de notre série :

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2. Dans l’actuel Ghana, à Nsamankow, les Ashantis écrasent les Britanniques

3. En Algérie, la bataille du Haut Sebaou, l’« Alésia kabyle »

4. À Isandlhwana, quand les Zoulous humilient les Britanniques

5. Menelik, le Négus d’Éthiopie, défait l’Italie à Adoua

6. La bataille marocaine d’El Herri, Bérézina française en pays berbère

7. À la bataille d’Anoual, le Maroc inflige une cuisante défaite à l’Espagne