1er décembre 1916

Mort discrète du père Charles de Foucauld

 

Le 1er décembre 1916, le père Charles de Foucauld est tué dans son ermitage de Tamanrasset, au coeur du Sahara. Il a 58 ans. Sa mort passe inaperçue en France où les esprits sont davantage préoccupés par la boucherie de la Grande Guerre que par la mort d'un missionnaire.

Après bien des débats, l'Église catholique a choisi le 13 novembre 2005 de béatifier l'officier libertin devenu ermite.

Jeanne Lafont
 
Un saint hors du commun
 

Le père Charles de Foucauld (15 septembre 1858, Strasbourg ; 1er décembre 1916) (L'Illustration, 1917)Officier issu d'une riche famille de Strasbourg, le vicomte Charles Eugène de Foucauld perd la foi à 16 ans. Révolté de naissance, il passe son bac à 14 ans mais sort bon dernier de l'école de cavalerie de Saumur Saint-Cyr. Il mène en garnison une vie de patachon et de débauche, se signale en Algérie par ses conquêtes féminines et gagne le surnom de « lettré fêtard ».

C'est au demeurant un mauvais officierqui s'attire cette notation d'un supérieur : « N'a, à aucun degré, le sens du devoir ».

Il divorce enfin de l'armée en 1882, à 24 ans, et claque la fortune familiale dans les casinos.

Après plusieurs voyages au Maroc et dans le sud algérien et tunisien, déguisé en misérable juif de Moldavie, il revient à la foi lors d'un passage à Paris, à l'église Saint-Augustin. Il a alors 28 ans.

Charles de Foucauld fait un pèlerinage à Jérusalem puis entre au monastère trappiste de Notre-Dame-des-Neiges, dans l'Ardèche. Après un nouveau séjour en Terre sainte, il est ordonné prêtre le 9 juin 1901 et la même année se rend en Algérie.

 

Le père Charles de Foucauld (15 septembre 1858, Strasbourg ; 1er décembre 1916)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

Sa longue errance se termine en 1905 par son installation dans une pauvre cabane de pierre à Tamanrasset, dans le massif du Hoggar, au coeur du Sahara algérien.

Il apprend la langue des habitants de la région, les Touaregs, et en dresse le dictionnaire.

Il caresse le rêve d'amener ses voisins à la foi chrétienne par sa présence et son exemple, sans se faire d'illusion sur la difficulté de la tâche. En attendant, il les défend contre les abus de l'autorité coloniale.

Quand la guerre éclate, des guerriers sénoussis venus de Libye lancent des attaques dans la région. Les militaires de la garnison voisine supplient le père de Foucauld de les rejoindre à l'abri. Il s'y refuse avec obstination pour rester auprès des pauvres populations de la région.

Un soir, le jeune bédouin chargé de le protéger frappe à la porte de son modeste « fortin ». Le père de Foucauld lui ouvre et voilà qu'entre avec son garde un groupe de Sénoussis. Sa mort survient dans des conditions obscures. Sans doute a-t-il été tué par inadvertance suite à une fausse alerte.

Son exemple, fait d'humilité et d'ouverture aux autres, a inspiré de nombreux groupes religieux, créés après sa mort et rassemblés au sein d'une association, la « famille spirituelle Charles de Foucauld ».

Publié ou mis à jour le : 2016-12-01 14:22:05