Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

Inauguration à Dakar de la plus grande mosquée d'Afrique de l'Ouest

La Grande Mosquée des mourides à Dakar a été inaugurée le 27 septembre 2019.
© Adrien BARBIER / AFP

Au Sénégal, l’inauguration de la mosquée « Massalikul Jinaan » (les chemins du paradis), gigantesque mosquée de la confrérie mouride à Dakar a eu lieu ce vendredi 27 septembre. Événement religieux et politique, puisque le président Macky Sall et l’ex-chef de l’État Abdoulaye Wade, en rupture depuis la condamnation de Karim Wade, ont participé ensemble à la grande prière. L’ouverture officielle a fait la Une de toute la presse, et rassemblé des milliers de fidèles venus de tout le pays.

On se presse on se bouscule, la foule est compacte. Certains ont passé la nuit à camper pour ne pas rater l’inauguration, d’autres ont bravé les embouteillages monstres dans la capitale. « Je suis arrivée à 5 heures du matin », nous confie une jeune femme. « C'était très difficile de rentrer », souligne un autre fidèle. « Nous sommes très fiers [de cette Grande Mosquée ], nous, les mourides », ajoute la jeune femme.

Une fierté pour les mourides, et un symbole de la puissance de la confrérie. Massalikul Jinaan (du nom du traité de soufisme écrit par le Cheikh Ahmadou Bamba MBacké, fondateur de la confrérie des mourides), c’est l’aboutissement de 7 ans de travaux. 5 minarets, une capacité totale de 30 000 fidèles. Beaucoup ont dû rester à l’extérieur aujourd’hui, des disciples qui ont financé l’édifice pour un budget évalué à 20 milliards de FCFA, plus de 30 millions d’euros.

Beaucoup de fidèles ont contribué au financement. Pour ces fidèles, pas question donc de rater cela, même si pour certains la journée a été longue. Une femme perd connaissance, elle est prise en charge par les pompiers. Et a rassemblement exceptionnel, dispositif sécuritaire renforcé : 1 600 policiers ont été mobilisés.

Inauguration de la plus grande mosquée d'Afrique de l'Ouest - reportage
27-09-2019 - Par Charlotte Idrac

« Je salue la ferveur nationale qui marque ce jour historique avec l’inauguration de la grande mosquée Massalikul Jinaan, cette merveille de Bamba. Il constitue un symbole indéniable de la puissance de la foi des disciples mourides, une victoire pour l’islam et tous les musulmans », a écrit sur Twitter le président sénégalais Macky Sall.

Pour Bakary Sambe, fondateur du « Timbuktu Institute » et professeur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, cette mosquée symbolise la puissance de la confrérie mouride, son influence politique, et une certaine forme de revanche.

Bakary Sambe, fondateur du « Timbuktu Institute » et professeur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis
27-09-2019 - Par Charlotte Idrac
 

Les évêques catholiques des Églises orientales d’Europe
exhortés à l’unité |La Croix Africa

 

Réunis à Rome du 12 au 14 septembre, dans le cadre du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), les quarante évêques et ordinaires pour les catholiques orientaux d’Europe ont été invités par le pape François à travailler à l’œcuménisme de la charité.

Dans le cadre de leur rencontre annuelle, sous l’égide du Conseil des conférences épiscopale d’Europe (CCEE), les quarante évêques catholiques des Églises Orientales d’Europe – et œuvrant pour les diasporas venues d’Ukraine, du Moyen-Orient ou d’Inde – étaient réunis à Rome, au Collège pontifical ukrainien, du jeudi 12 au samedi 14 septembre, pour réfléchir à leur mission œcuménique.

Participaient aussi à cette rencontre le cardinal Angelo Bagnasco, président du CCEE, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité, et Mgr Sviatoslav Shevchuk, primat de l’Église gréco-catholique ukrainienne.

« Il est difficile de répondre à un défi œcuménique basé sur les discours, les programmes et les réunions, a expliqué le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation des Églises orientales. Le véritable œcuménisme auquel sont appelées les Églises catholiques orientales en Europe est celui de l’amour et de la charité », a-t-il poursuivi en citant en exemple les actions de la Caritas en Ukraine ou en Géorgie.

Une Europe minée par les divisions

Le cardinal Sandri a évoqué également « les initiatives lancées par Jean-Paul II après le tremblement de terre en Arménie en 1988 », qui ont contribué à rapprocher les différentes Églises. Selon lui, l’œcuménisme est un véritable défi dans une Europe minée par les divisions, et les Églises ont la responsabilité de le relever.… Lire la suite: Les évêques catholiques des Églises orientales d’Europe exhortés à l’unité – La Croix Africa,Claire Lesegretain (avec Cath.ch/Imedia), 17.09.19

Après la conférence pour la paix, ce que proclame le mémorandum
signé à Paris entre responsables juifs, chrétiens et musulmans |SaphirNews

 

A l’issue de la conférence « pour la paix et la solidarité » organisée à Paris sous l’égide de la Fondation de l’islam de France et la Ligue islamique mondiale, un mémorandum « d’entente et de compréhension » a été signé mardi 17 septembre entre des représentants des cultes abrahamiques. Par ce document qui vise à « élever le niveau de la compréhension mutuelle entre juifs, chrétiens et musulmans en France et de par le monde et (à) contribuer ainsi à la paix et à la solidarité entre tous les êtres humains », les signataires (plus bas) s’engagent, entre autres, « à promouvoir la liberté de conscience et la liberté religieuse » et prévoient ensemble de se rendre à Auschwitz « au premier trimestre 2020 à l’occasion du 75e anniversaire de la libération des camps de la mort nazis » ….

Lire le document dans son intégralité sur: Après la conférence pour la paix, ce que proclame le mémorandum signé à Paris entre responsables juifs, chrétiens et musulmans, SaphirNews, 19.09.19.

Sénégal: la grande mosquée mouride de Dakar
sera inaugurée le 27 septembre |La Croix Africa

 

La mosquée « massalikul jinan (Les chemins du paradis) », construite à Dakar, à hauteur de plus de 20 milliards de francs CFA grâce à la générosité des disciples de la confrérie mouride, sera inaugurée le 27 septembre 2019.

20 milliards de francs CFA (environ 30 millions d’euros), c’est le coût total de la mosquée Massalikul jinan (Les chemins du paradis). La grande mosquée de la communauté mouride, la deuxième plus importante confrérie musulmane soufie du Sénégal (30 % des 95 % de musulmans), dont les travaux de construction ont débuté en 2012, sera inaugurée le 27 septembre 2019 en présence du khalife général (guide spirituel) des mourides Serigne Mountakha Mbacké.

Cette inauguration qui réunira autorités religieuses et politiques, sera marquée par de nombreuses activités. Il s’agit d’une semaine culturelle au cours de laquelle un colloque international aux khassidas (louanges au fondateur du Mouridisme) qui regroupera des sommités intellectuelles mondiales. La lecture du saint Coran occupera une place de choix dans cette célébration. Construite à Colobane, un quartier de Dakar, cette grandiose mosquée, surmontée de cinq minarets dont le principal culmine à 75 mètres, et s’étendant sur six hectares, peut accueillir sept mille fidèles dans la grande salle de prière, rassure Amadou Mbakiyou Faye, représentant du khalife général des mourides à Dakar, en charge de la construction de la mosquée. Un accueil, d’une capacité de trois mille places, est également conçu pour les femmes.

Une enveloppe de plus de 20 milliards de francs CFA

Pour les besoins de la construction de ce gigantesque édifice religieux, la communauté mouride a déboursé pas moins d’une vingtaine de milliards de francs CFA.… Lire la suite: Au Sénégal, la grande mosquée mouride de Dakar sera inaugurée le 27 septembre – La Croix Africa, Charles Senghor, 13.09.19.

Sénégal : l’État obtient la réintégration des filles voilées
à l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc

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Après plusieurs jours de négociations avec le ministère de l’Éducation, l’institution catholique Sainte-Jeanne-d'Arc de Dakar a décidé de réintégrer dans ses classes une vingtaine de filles voilées qui en avaient été écartées. Le règlement intérieur de l'école interdisant le port du voile n'a toutefois pas été modifié.

« Tout est bien qui finit bien », se félicite le ministère de l’Éducation nationale. Après un long bras de fer avec la direction de l’établissement, les autorités ont obtenu de l’institution privée catholique qu’elle réintègre dans ses salles de classe les 22 filles qui en avaient été écartées à la rentrée du 4 septembre dernier, pour cette année scolaire.

« Il était important de trouver une solution rapidement, à la fois pour l’intérêt des enfants et la stabilité du pays », assure à Jeune Afrique Mohammed Moustapha Diagne à la communication du ministère. « Je crois que l’école n’avait pas mesuré les conséquences que pouvait avoir cette mesure », estime-t-il. Cette interdiction avait en effet rapidement enflammé le débat national autour de la laïcité et de la cohabitation religieuse, dans un pays composé à 95 % de musulmans.

Les élèves porteront l’uniforme assorti d’un foulard, de dimensions convenables, fourni par l’établissement et qui n’obstrue pas la tenue » a finalement fait savoir le ministère dans la nuit de mercredi à jeudi, au sorti d’une longue réunion avec la direction.

 
 
 
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Cette école réputée de Dakar, créée en 1939 et placée sous la tutelle de la congrégation des sœurs de Saint Joseph de Cluny, avait décidé avant les vacances scolaires de modifier son règlement intérieur. Les élèves doivent désormais assister aux cours avec « une tête découverte », par souci de respecter « l’identité » de l’école, selon les mots de sa proviseure Rayanna Tall. Une mesure qui exclut de facto la vingtaine de filles musulmanes portant le voile dans l’établissement, constitué de quelques 1700 élèves.

Face au tollé provoqué par cette mesure, le ministère de l’Éducation réagissait en mai dernier. « Les établissements privés, en sollicitant l’autorisation de la tutelle, s’engagent à se conformer strictement à la réglementation officielle », faisaient savoir les autorités, citant le caractère laïc de la République, assuré par la Constitution. Elles évoquaient également la loi d’orientation 91-22, qui prévoit que l’Éducation nationale est laïque, respecte et garantit à tous les niveaux la liberté de conscience des citoyens, promettant de prendre « toutes les dispositions nécessaires » pour empêcher cette interdiction.

Il aura finalement fallu plusieurs mois à l’État pour parvenir à un « consensus » sur la question. « Ce dossier – extrêmement sensible – est suivi de très près par le ministre » Mamadou Talla, assure Mohammed Moustapha Diagne. « Privées ou non, les écoles sont régies par l’Éducation nationale et les textes sont très clairs. Les seules tenues interdites dans les établissements sénégalais sont les tenues indécentes. »

La fin du bras de fer ?

« L’État a pris ses responsabilités », se félicite pour sa part Moustapha Ndoye, l’avocat des parents des filles voilées. « C’était à l’État de régler cette affaire et de faire respecter la Constitution », ajoute-t-il, voyant dans cette décision la fin d’un « bras de fer » entre le Sénégal et l’institution. Face à une administration « mutique » et « inflexible », les parents d’élèves menaçaient en effet de porter plainte contre l’établissement. Selon Moustapha Ndoye, l’école risquait également d’être placée sous administration provisoire.

La médiation annoncée avant les vacances scolaires n’avait de toute évidence pas porté ses fruits : en début de semaine, les élèves du primaire puis du secondaire venues faire leur rentrée des classes avaient été mises à part et leurs parents convoqués, puis sommés de récupérer leurs enfants.

Interrogée par Jeune Afrique la semaine dernière, Loubna Saheli, à la tête du comité de parents de filles voilées, se disait « dégoûtée du comportement des sœurs » et condamnait des pratiques visant à « humilier » les enfants. L’école a subitement décidé d’interdire des filles qui avaient fait tout leur cycle scolaire dans cet établissement, sans aucune raison valable », s’interrogeait-elle.

La décision de l’école avait notamment provoqué une levée de boucliers des religieux et d’une partie de la société civile. Quatre personnes ont ainsi été brièvement arrêtées mercredi lors d’un rassemblement devant l’école. Le consensus trouvé entre les deux parties, s’il a permis d’apaiser les tensions, semble toutefois provisoire. Jeanne-d’Arc renonce-t-elle pour autant à la modification de son règlement intérieur ? Les filles voilées pourront-elles de réinscrire dans l’établissement l’année prochaine ? Les négociations se poursuivent à ce sujet, assure le ministère.