Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

Sommet de Bari: la Méditerranée, lieu d’une altérité dynamisante pour la foi | Vatican News

Le sommet de Bari en Italie s’achève ce dimanche avec une messe présidée par le Pape François. L’idée d’une «théologie de la Méditerranée» et d’un langage ecclésial respectueux de la piété populaire et de l’altérité a été centrale durant les trois journées d’échanges entre la soixantaine d’évêques rassemblés dans la capitale des Pouilles.

A contre-courant des tensions identitaires qui animent les débats dans de nombreux pays européens, c’est la mise en valeur d’un langage commun et d’une dynamique d’unité qui ressort de la rencontre «synodale» organisée cette semaine à Bari.

Le document final ne sera rendu public qu’après une éventuelle validation du texte par le Pape François […]

La Méditerranée comme creuset d’une fraternité exigeante 

 

Les discussions ont notamment mis en valeur l’idée d’une «théologie de la Méditerranée», c’est-à-dire d’une dynamique spirituelle qui ne soit pas seulement basée sur un raisonnement académique mais aussi sur la piété populaire, la joie du partage et de la rencontre, y compris dans la relation avec les personnes sans religion ou vivant une autre religion.[…]

Lire l’article et couter l’entretien avec le cardinal Juan José Omella y Omella, archevêque de Barcelone: Sommet de Bari: la Méditerranée, lieu d’une altérité dynamisante pour la foi – Vatican News, Cyprien Viet,22.02.20.

Sénégal : les risques sanitaires du plus grand rassemblement religieux de l’année
The Conversation

Le Grand Magal de Touba est un événement religieux musulman annuel d’une journée qui se déroule à Touba, capitale religieuse de la confrérie mouride, situé à 200 km au nord-ouest de Dakar, chaque année le 18 du mois de Safar (calendrier islamique). C’est l’un des plus importants rassemblements religieux d’Afrique où convergent des centaines de milliers de fidèles. À l’instar des autres grands rassemblements, le Magal expose à des risques accrus de transmission de maladies infectieuses, en particulier des infections digestives et respiratoires en raison notamment de la promiscuité.

Cheikh Sokhna, Institut de recherche pour le développement (IRD)

L’État saoudien moderne a mis en place une surveillance médicale à l’occasion des Hajj et exige des pèlerins un certain nombre de vaccinations, en fonction des données épidémiologiques, comme le vaccin contre la méningite. Pour protéger ces mêmes pèlerins et leurs compatriotes, les gouvernements étrangers imposent de leur côté des programmes de vaccination, en fonction de la situation épidémiologique, à la charge des intéressés. Le Grand Magal de Touba est aussi source de risques sanitaires qu’il faut savoir détecter et prendre en charge rapidement.

Notre étude effectuée lors du Magal de 2016 montre clairement que des personnes de tous âges (enfants et adultes) participent au Magal. Il y a une forte proportion de jeunes enfants dans nos résultats – ce qui reflète la jeunesse de la population sénégalaise en général.

Le profil clinique des pèlerins

Les registres de consultations générales qui permettent de renseigner sur les activités médicales (consultations, hospitalisations, investigations, urgences et décès) indiquent que 60 % des consultations dans les structures sanitaires – Sur cinq jours (deux jours avant le Magal, le jour du Magal et deux jours après le Magal) à Touba et Mbackè (10km de Touba) – sont dues à des maladies infectieuses, avec une prévalence élevée des infections gastro-intestinales, du paludisme et des infections respiratoires.

Ces recherches épidémiologiques, menées au Sénégal sur l’un des plus importants rassemblements religieux d’Afrique, confirment l’enjeu sanitaire de ce type de rassemblement. Elles visent à améliorer l’offre de santé et, à terme, à prévenir l’éventuelle mondialisation d’infections locales.

Parmi les patients qui sont allés consulter pendant le Magal en 2016, les affections les plus fréquentes étaient des maladies gastro-intestinales et respiratoires. Les symptômes gastro-intestinaux les plus fréquents étaient des douleurs abdominales et gastriques, des nausées, des vomissements et des diarrhées. Ce qui montre que la plupart des patients souffraient de gastro-entérites.

La prédominance de la toux, de la rhinite, du syndrome grippal et des maux de gorge chez les patients présentant des symptômes respiratoires indique que la plupart des patients souffraient d’infections des voies respiratoires supérieures. Selon l’Institute for Health Metrics and Evaluation, la diarrhée et les infections des voies respiratoires étaient les maladies les plus répandues en 2016, représentant respectivement 8,42 % et 7,48 % du nombre total d’années de vie corrigées du facteur invalidité au Sénégal.

En outre, 3 % de cas de paludisme ont été diagnostiqués. Parmi les patients, 29,8 % se sont vu prescrire des antibiotiques et 2,6 % des médicaments antipaludiques, et 1,5 % des patients ont été hospitalisés. Un seul décès a été enregistré.

Nos résultats sont conformes à ceux documentés par notre équipe en 2017 dans une petite cohorte de pèlerins à Touba où les symptômes d’infection gastro-intestinale étaient prédominants. Il est intéressant de noter que les symptômes d’infections gastro-intestinales et la diarrhée représentent également la plupart des raisons de consultation et d’hospitalisation pendant le Hajj et d’autres grands rassemblements religieux.

Cette prédominance de symptômes d’infections gastro-intestinales chez les pèlerins du Magal est probablement due à la transmission interhumaine d’agents pathogènes respiratoires durant les trajets dans des bus surchargés et autour de la mosquée pendant les rituels.

Cette étude de 2017 a aussi montré que 46,4 % des pèlerins ont déclaré qu’ils se lavaient les mains plus souvent que d’habitude pendant le Magal et 63,6 % ont utilisé fréquemment du gel pour les mains. Seulement 32,3 % et 2,8 % des pèlerins ont déclaré avoir utilisé respectivement des mouchoirs jetables et un masque facial pendant le pèlerinage. Un seul pèlerin a été vacciné contre la grippe.

Les conditions d’hébergement

Les pèlerins viennent généralement quelques jours à l’événement et restent pendant plusieurs jours après le Magal. Pendant cette période, ils sont logés dans des structures d’hébergement privées car il n’y a pas d’hôtels à Touba. Ces possibilités d’hébergement peuvent être les résidences des habitants, où les membres de la famille vivant dans différentes régions du Sénégal ou qui ont émigré à l’étranger se rencontrent pendant la période du Magal, ou bien les maisons de marabouts avec une capacité allant jusqu’à des centaines d’individus.

De nombreux pèlerins dorment sur les tapis, à même le sol, dans les maisons ou sur les terrasses extérieures. La nourriture est préparée collectivement par les membres de la famille ou par les adeptes du marabout.

L’abattage des animaux est principalement réalisé dans les rues, devant les structures d’habitation. Les associations communautaires de disciples mourides (dahiras) sont responsables de l’alimentation des pèlerins, qu’ils nourrissent gratuitement.

Le contexte mondial, sous-régional et national est marqué par l’existence de nombreuses maladies transmissibles (méningites, choléra, fièvres hémorragiques dont Ebola, grippes, paludisme, dengue, salmonellose, etc.) qui peuvent profiter du brassage de populations occasionné par l’événement pour se propager. Du fait de la dimension internationale du Magal, ces maladies peuvent même se propager en dehors des frontières du Sénégal. Le Sénégal fait partie des pays membres de l’OMS qui ont adopté le Règlement sanitaire international. Cet instrument régit la surveillance des grands rassemblements et stipule que les maladies infectieuses doivent être déclarées en temps réel (obligation d’un système de surveillance et de déclaration).

Comment améliorer la lutte contre les risques sanitaires

Les causes les plus fréquentes de consultation demeurent, on l’a dit, les gastro-entérites, les infections des voies respiratoires supérieures, les fièvres et les douleurs. En termes de mesures préventives, il est recommandé d’améliorer l’hygiène des mains. Les antalgiques, les antipyrétiques (ibuprofène et paracétamol), les sels de réhydratation orale et les médicaments antidiarrhéiques et antiémétiques, notamment les préparations pédiatriques, devraient être disponibles pendant le Magal.

Le contexte du Grand Magal de Touba est unique, du fait de son emplacement dans un pays en développement tropical et de sa composante internationale qui peut favoriser la mondialisation des maladies endémiques localement. En tant que tel, il justifie un investissement dans des méthodes modernes de surveillance de la santé publique et de planification de la manifestation.

La préparation de l’infrastructure médicale doit cibler ces caractéristiques syndromiques, en termes d’outils de diagnostic et de traitements spécifiques, y compris les formulations pédiatriques.

La documentation microbiologique des infections doit être effectuée pour identifier les agents pathogènes qui circulent dans le périmètre du Magal. À cet effet, des laboratoires doivent être mis en place pour effectuer un diagnostic rapide et la prescription en temps opportun des médicaments appropriés.

Les caractéristiques démographiques spécifiques de la population du Magal suggèrent que les pédiatres ou les travailleurs de la santé ayant une formation en pédiatrie devraient faire partie du personnel médical déployé pendant le Magal pour s’occuper des patients.

La mise en œuvre de ces mesures préventives permettrait de limiter les maladies contagieuses et de réduire la prise en charge financière des infections liées au Grand Magal.

Cheikh Sokhna, Directeur de recherche à l’IRD, Institut de recherche pour le développement (IRD)

This article is republished from The Conversation under a Creative Commons license. Read the original article.

En Côte d’Ivoire, les guides religieux s’engagent contre l’extrémisme violent 
La Croix Africa

À l’initiative du National democratic institue for international affairs (NDI), un séminaire a réuni du 4 au 6 février à Abidjan plusieurs responsables religieux. Il visait à identifier des actions qu’ils peuvent entreprendre pour lutter contre l’extrémisme violent à travers le dialogue interreligieux.

Comment les responsables religieux peuvent-ils renforcer la résilience au plan national et local pour prévenir l’extrémisme violent ? La question était au centre d’un séminaire sur le dialogue interreligieux et la prévention de l’extrémisme violent, organisé par le National democratic institue for international affairs (NDI), un groupe de réflexion américain, du 4 au 6 février à Abidjan.

Même si l’on observe une bonne dynamique de cohabitation entre les différentes confessions religieuses, explique l’initiateur de ce séminaire, une étude réalisée en 2018 fait également observer « l’existence d’une religiosité grégaire et une formation embryonnaire de sectes autour de certains guides religieux, et l’utilisation de certains discours se manifestant par des actes de refus de l’altérité confessionnelle ».

Source : En Côte d’Ivoire, les guides religieux s’engagent contre l’extrémisme violent – La Croix Africa, Guy Aimé Éblotié, 10.02.20

Le président malien annonce un dialogue avec les djihadistes | La Croix Africa

Dans une interview accordée à RFI et France 24, lundi 10 février, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta annonce un dialogue avec les chefs djihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa

À la question faut-il dialoguer avec les djihadistes, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) répond par l’affirmative. Lundi 10 février, dans un entretien accordé à RFI et France 24 en marge du 33e sommet de l’Union africaine, il a estimé qu’« il est temps que certaines voies soient explorées ». Précisant sa pensée, il cite deux chefs de groupes armés ciblés : Amadou Koufa, chef de la Katiba Macina, un groupe djihadiste du centre du Mali etIyad Ag Ghaly, chef du Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (Gsim). « Cette histoire de dialoguer avec Koufa et Iyad n’a pas surgi comme ça, au réveil d’un somme de IBK, a confié le président malien. Nous avons au Mali tenté la gageure d’un dialogue national inclusif et, parmi nos recommandations, il y a cet aspect-là. Pourquoi ne pas essayer le contact avec ceux-là, dont nous savons qu’ils tirent les ficelles de la situation au Mali?»… Lire la suite: Le président malien annonce un dialogue avec les djihadistes – La Croix Africa, Lucie Sarr, 11.02.20

Déclaration des Patriarches et Chefs des Églises de Terre Sainte sur le “Deal du siècle” |Patriarcat latin de Jérusalem

JERUSALEM – Veuillez trouver ci-dessous la déclaration des Patriarches et Chefs des Eglises de Jérusalem concernant le plan de paix « Deal du siècle«  annoncé par le président américain Donald Trump le mardi 28 janvier 2020.

https://www.lpj.org/wp-content/uploads

Déclaration des Patriarches et Chefs des Eglises de Terre Sainte sur le « Deal du siècle ».

Après un examen approfondi du plan de paix des États-Unis d’Amérique pour le Proche-Orient, également connu sous le nom de « Deal du siècle », et après avoir étudié les réactions de toutes les parties concernées sur la question, nous, Patriarches et Chefs des Églises de Terre Sainte, affirmons notre ferme volonté de parvenir à une paix juste et globale au Proche-Orient, fondée sur la légitimité internationale et les résolutions pertinentes des Nations unies et de manière à garantir la sécurité, la paix, la liberté et la dignité à tous les peuples de la région.

Le plan de paix américain qui a été annoncé hier à la Maison Blanche en présence des Israéliens et en l’absence des Palestiniens, nous invite à demander à l’administration américaine ainsi qu’à la communauté internationale de s’appuyer sur la vision de deux États et de la développer conformément à la légitimité internationale, en plus d’ouvrir un canal de communication politique avec l’Organisation de libération de la Palestine, seul représentant du peuple palestinien reconnu internationalement, pour faire en sorte que ses aspirations nationales légitimes soient également satisfaites dans le cadre d’un plan de paix global et durable qui devra être accepté par toutes les parties concernées. En ce qui concerne Jérusalem, nous nous référons à nouveau à notre déclaration adressée au président Donald Trump le 6 décembre 2017 et rappelons notre vision d’une ville sainte ouverte et partagée par les deux peuples, palestinien et israélien, et par les trois religions monothéistes, ainsi que notre confirmation de maintenir la tutelle de la Jordanie sur les lieux saints.  La résurrection de notre Seigneur de Jérusalem nous rappelle à tous les sacrifices consentis pour assurer la justice et la paix en Terre Sainte.

Nous appelons également tous les partis politiques, factions et dirigeants palestiniens à se réunir pour discuter de tous les différends, mettre fin à l’état de conflit interne, mettre fin à la division et adopter une position unifiée en vue de la conclusion de la construction de l’État sur la base de la pluralité et des valeurs démocratiques.

Jérusalem, 30 Janvier 2020

Patriarches et Chefs des Eglises à Jérusalem

+Patriarche Theophilos III, Patriarcat grecque-orthodoxe

+Patriarche Nourhan Manougian, Patriarcat Apostolique arménien orthodoxe

+Mgr Pierbattista Pizzaballa, Administrateur Apostolique, Patriarcat Latin

Fr Francesco Patton, ofm, Custode de Terre Sainte

+Archevêque Anba Antonious, Patriarcat copte orthodoxe, Jérusalem

+Archevêque Gabriel Daho, Patriarcat syrien orthodoxe

+Archevêque Aba Embakob, Patriarcat éthiopien orthodoxe

+Archevêque Yaser Ayyash, Patriarcat grecque-melkite-Catholique

+Archevêque Mosa El-Hage,  Exarcat patriarcal maronite

+Archevêque Suheil Dawani, Eglise épiscopale de Jérusalem et du Moyen-Orient

+Evêque Ibrahim Sani Azar, Eglise évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre Sainte

+Evêque Pierre Malki, Exarcat patriarcal syrien catholique

+Révérend Krikor-Okosdinos Coussa, Exarcat patriarcal arménien catholique

Source : Déclaration des Patriarches et Chefs des Eglises de Terre Sainte sur le “Deal du siècle”, Patriarcat latin de Jérusalem, 30.01.20