Appartenances particulières et citoyenneté commune

images tous différents égauxLa publication récente d’un gros volume qui leur est consacré a attiré notre attention sur les « Assises de l’Inter-culturalité » et sur son Rapport final . Pour rappel, la démarche des Assises voulait relancer la réflexion politique sur l’ensemble des questions posées par la réalité d’une société qui, à la suite des flux migratoires, est devenue multiethnique et multiculturelle .

Une démarche précédente, celle de la Commission du Dialogue Interculturel, avait bien défini la tâche à réaliser, qu’elle appelait « le pluralisme culturel ». « Il s’agit de transformer en pluralité active la diversité culturelle issue des courants d’immigration, d’inventer un cadre institutionnel et politique mais aussi d’instaurer tout un climat social, pour permettre à ceux dont la culture d’origine est souvent non européenne, de vivre leur citoyenneté à part entière mais aussi pour permettre aux Belges d’origine européenne de les comprendre et de les accepter comme tels ».  Le Rapport final de la Commission dessinait  bien les grandes lignes d’une politique mais, sur les points litigieux, il se bornait à exposer les divers points de vue sans prendre position. Le Comité de pilotage des « Assises » a voulu aller plus loin et, de façon pragmatique, il propose, sur ces différents points, des solutions de compromis. Dans l’ensemble, les spécialistes, Belges et étrangers, dont le volume cité plus haut rassemble les contributions, ont un avis plutôt positif sur la démarche des « Assises » et le parti qu’il a pris d’une approche pragmatique. Ils s’étonnent du peu d’accueil – ou de l’accueil négatif – que le Rapport a reçu et regrettent surtout le manque de suivi politique.

On peut regretter pourtant, avec Julie Ringelheim, dans sa contribution au volume, que « le document final ne contient pas de chapitre conceptuel qui exposerait… sa conception de l’interculturalité et des principes sur lesquels elle repose ». Ce choix du Comité de pilotage, poursuit-elle, « est peut-être dû en partie aux divisions profondes qui le traversaient, entre les partisans d’une ‘ culture civique partagée’ et les défenseurs d’une ‘société inclusive‘ Mais cette absence de vision est regrettable ». C’est sur ce point précisément que nous aimerions progresser.

Nous le ferons en approfondissant d’abord l’idée même de citoyenneté comme appartenance, en nous servant ensuite de la notion de subsidiarité, dont l’origine se trouve dans l’enseignement social de l’Église mais qui est devenue courante dans la pensée politique, en particulier en ce qui concerne l’Europe. (Source : Pax Christi : 22.09.14/ par: Jean-Marie Faux, s.j.)

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Pourquoi certains croyants changent-ils de religion ?

descarga la vieChrétiens, ils ont embrassé l’islam. Musulmans, ils ont demandé le baptême. Qui sont ces convertis qui dérangent ? La Vie a interrogé un pasteur, un imam et un évêque pour comprendre leurs motivations… Deux sont les questions posées : Que signifie devenir musulman quand on est chrétien ? Puis, que signifie devenir chrétien quand on est musulman ?  Répondent Tareq Oubrou, Recteur de la mosquée de Bordeaux, théologien et écrivain ; Gilles Boucomont, Pasteur de l’Église protestante unie du Marais, Paris Ive et  Michel Dubost Évêque d’Évry-Corbeil-Essonnes, président du Conseil des évêques pour le dialogue interreligieux. Propos recueillis par Jean Mercier pour La Vie. (Source : La Vie/ 30/09/2014)

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Les sociétés plurielles s´articulent en donnant et en recevant

farid esackFarid Esack est un théologien universitaire, représentant de la théologie de la libération en Afrique du Sud. Il est l´un de plus fameux penseurs musulmans de notre temps. Claudia Mende eut l´occasion de l´interroger lors de la récente Conférence « Horizons de la Théologie musulmane » en Frankfurt.

L´une des questions concerne la manière dont on perçoit  sa visión de l´islam dans les pays musulmans. Il affirme que les musulmans sont contents des critiques qu´il fait sur la colonisation ou sur les situations dans lesquelles ils se trouvent en situation de victimes. Cependant ils le sont moins quand il questionne le traitement que les musulmans donnent aux femmes ou aux minorités religieuses dans des pays comme Pakistan ou Egypte… Il ajoute que les penseurs musulmans réflechissent sur la base des paradigmes, celui de la Mecque et de Médine… et il pensé que ces deux paradigmes sont inadéquats pour organiser la vie des sociétés plurielles… Il faut aller au-delà des conceptions du passé… elles peuvent servir comme modèle pour le futur, mais les conditions présentes sont différentes… (Qantara.de/20.09.14)

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Nouvelle édition de l’école de la différence en Algérie

1564382_Articolo cantalEn Algérie, à Tlemcen, des jeunes âgés de 20 à 30 ans, appartenant à différentes religions, cultures et nationalités, participent jusqu’à dimanche à l’école de la différence, l’occasion d’échanger sur des thèmes d’actualité et de vivre ensemble des moments ludiques. Ateliers, jeux, danse, excursions, temps de réflexion jalonnent ces huit jours de vie commune.

Ce rendez-vous intervient cette année dans un contexte de vive émotion après la décapitation en Algérie du Français Hervé Gourdel par un groupe islamiste ayant prêté allégeance à l’organisation Etat Islamique.

Les rencontres se déroulent en arabe et en français. Le programme prévoit une heure de silence par jour pour la réflexion personnelle et des espaces permettant à chacun de pratiquer librement sa religion.

Cette école de la différence, qui en est à sa quatrième édition, a été lancée par un père blanc, José Cantal, en collaboration avec une confrérie soufie. Le père Cantal veut montrer que la diversité est source d’enrichissement.

(Source: Radio Vaticana/ 26/09/2014) Entretien de Tiziana Campisi avec le père Cantal ainsi que deux participantes, une burundaise et une algérienne)

 

L’arche, un pont entre les nations

tsL´ArcheFondée en 1964, la communauté porte dans 35 pays un message universel en faveur des personnes handicapées mentales. Au départ, une lettre. Quelques mots d’un disciple de Gandhi envoyés à Jean Vanier en 1969. Il a entendu parler de l’Arche et demande à son fondateur d’intervenir en faveur des personnes handicapées mentales en Inde. « L’Inde, quelle idée ! Jean n’y est jamais allé, ne s’y intéresse pas particulièrement, a mille choses à faire partout ailleurs… », raconte Anne-Sophie Constant dans la biographie qu’elle lui consacre à l’occasion des 50 ans de l’Arche. La suite est un concours de circonstancesOn compte aujourd’hui 146 communautés­ réparties dans 35 pays.

L’approche de l’Arche a beaucoup évolué au fil des ans. La plupart des fondations sont désormais organisées par des autochtones, avec des moyens locaux et à la manière locale. Quitte à ce que le processus prenne plus de temps. 

Avec la question de l’inculturation, se pose dès les premières fondations celle de la différence religieuse. Pour Jean Vanier, l’Arche est une œuvre spirituelle. Mais pas question de la limiter aux seuls chrétiens. Au contraire, « l’Arche veut aider chacun à croître dans sa vie de foi telle qu’il l’a reçue dans sa famille, et à s’insérer dans sa propre Église ou tradition religieuse », écrit-il. L’œcuménisme et l’interreligieux se développent dans les communautés. (Source : La Vie/23/09/2014/LAURENCE DESJOYAUX)
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