Rapport de recherche: « Saisir les mécanismes de la radicalisation violente » (INHESJ)

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Basé sur des entretiens auprès d’acteurs militants radicaux  (djihadistes et nationalistes) , avec pour objectif premier de faire le point empiriquement sur ces phénomènes au centre d’âpres débats« , ce rapport a le grand intérêt de partir de l’expérience concrète de vingt hommes condamnés pour des faits de radicalisme djihadiste (17) ou régionaliste/nationaliste (7). Il s’agit peut-être de la première étude sur la radicalisation qui n’est ni le fruit de recherches sur des sources secondaires ni celui de tentatives de créer des « profils-types » basés sur des idées/intuitions sociologiques ou théologiques.

Si vous n’avez pas le temps de lire les 150 pages du rapport complet « Saisir les mécanismes de la radicalisation violente: pour une  analyse processuelle et biographique des engagements violents », les 5 pages de la synthèse vous en donneront déjà un bon résumé.

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Ce rapport de recherche pour la Mission de recherche Droit et justice  « Saisir les mécanismes de la radicalisation violente », sous la direction scientifique de Romain SEZE (INHESJ) et Xavier CRETTIEZ (CESDIP), porte sur les phénomènes de radicalisation cognitive et comportementale qui touchent des acteurs islamistes partisans du djihadisme armé.
Cette recherche propose, de manière inédite, une analyse des processus de radicalisation sur la base d’entretiens auprès d’acteurs militants radicaux.
Afin de mieux saisir la singularité de ce phénomène, le rapport s’intéressera également – à la marge – à d’autres types de violences politiques pratiquées par des acteurs non islamistes, ici les groupes nationalistes corse et basque. (La Lettre de l’INHESJ, Août-Paris)

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Extrait: « L’objet de ces lignes était peut-être avant tout de peser pour une lecture non essentialisante du djihadisme. À travers une mise en perspective avec d’autres combats, nous souhaitions désingulariser les analyses sur les moteurs de l’engagement djihadiste, trop souvent lu via un double prisme. Le premier est le référent textuel, opérant un lien vertical entre le Coran et le passage à l’acte violent; le second relève de la lecture psychique faisant des combattants djihadistes des fous (de Dieu) ou des âmes égarées cherchant désespérément une forme de rédemption dans l’ultra-violence. Ce double constat n’est pas toujours faux et la force d’une certaine lecture des textes religieux est structurante des engagements armés des  acteurs interrogés. De la même façon, la dimension escapiste de la violence est une réalité chez certains djihadistes. Mais ce n’est pas vrai pour tous et surtout cette dimension existe dans d’autres luttes, parfois de façon presque plus prononcée, comme le montre le rapport de fascination exercée par l’organisation armée ETA sur ses membres. »