Afrique-Europe : le sommet UE-UA est reporté à 2021

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La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, et le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le 7 décembre 2019 au siège de l'UA à Addis-Abeba.

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen,
et le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat,
le 7 décembre 2019 au siège de l'UA à Addis-Abeba. © REUTERS/Tiksa Negeri

Le sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine, qui devait se tenir les 28 et 29 octobre, est reporté à 2021. Un délai qui pourrait permettre à l’UA d’avancer sur le dossier de la ZLECA, et d’arriver renforcée lors des négociations avec les Européens.

Aucune annonce n’a été officiellement faite par Bruxelles ou Addis-Abeba, mais la rumeur qui courait déjà depuis le mois d’août vient d’être confirmée : le sixième sommet entre l’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) est repoussé pour cause de pandémie.

Attendu pour se dérouler physiquement à Bruxelles les 28 et 29 octobre, ce rendez-vous très attendu a été reporté à 2021, sans plus de précision.

Sortir de l’impasse

Un temps envisagée pour se tenir avant la fin de cette année, l’organisation d’un « sommet virtuel », soutenue par le président en exercice de l’UA, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, a vite été abandonnée.

« Dans ce genre d’évènement, les échanges en face-à-face sont primordiaux et certains sujets méritent une rencontre en bonne et due forme », estime le conseiller à la présidence de l’UA, Carlos Lopes. Surtout lorsque le rendez-vous n’a lieu que tous les trois ans.

Cette annulation constitue peut-être un mal pour un bien pour les deux parties, étant donnée l’impasse dans laquelle semblaient se trouver les discussions préparatoires du sommet.

UE, premier partenaire de l'Afrique

UE, premier partenaire de l'Afrique © Jeune Afrique

« Nous sommes en négociation. Il est donc normal que nous démarrions sur nos divergences », reconnaît Carlos Lopes. Mais à quelques semaines de la date prévue, les points de convergence semblaient trop peu nombreux pour pouvoir définir un agenda commun.

En interdisant les échanges physiques, le Covid-19 n’a rien arrangé et les quelques mois supplémentaires que viennent de s’octroyer les deux commissions ne seront pas de trop pour qu’elles accordent leur vision.

« C’est l’opportunité de renforcer notre dialogue pour être en mesure de présenter le cadre de coopération qui répondra aux attentes de nos populations », confirme l’économiste bissau-guinéen.

L’objectif, clairement affiché avant la crise sanitaire par la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, d’établir « un nouveau partenariat d’égal à égal » entre les deux continents reste d’actualité, mais les deux camps ne semblent plus avoir les mêmes priorités.

Renforcer la ZLECA

L’UE continue de parler de sécurité, quand l’UA veut mettre en avant la transformation économique du continent. D’autant plus que l’Afrique estime avoir désormais un atout maître dans sa manche avec la mise en place attendue de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECA). Un atout que « Bruxelles doit prendre en compte dans les négociations », insiste Addis-Abeba.

Programmées pour novembre, après le sommet, les discussions interafricaines sur le sujet interviendront donc avant. Ce qui devrait permettre à l’UA de pouvoir mettre le dossier ZLECA sur la table sans attendre davantage. « Et cela peut vraiment changer la nature des négociations et du partenariat qui en sortira », veut croire Carlos Lopes.