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Côte d’Ivoire

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Situation géographique

RFI/Latifa Mouaoued

Pays d’Afrique occidentale baigné par le golfe de Guinée, la Côte d’Ivoire, d’une superficie de 322 460 km², est frontalière du Liberia et de la Guinée à l’ouest, du Mali et du Burkina Faso au nord et du Ghana à l’est.

Villes
Yamoussoukro (capitale administrative) :  259 000 habitants
Abidjan (capitale économique) : 4,3 millions d’habitants

Régime politique : République

Démographie
Population totale : 19,8 millions d’habitants
Densité : 61,5 hab./km²
Indice de fécondité : 4,9
Croissance démographique : 2,9 %
Espérance de vie : Femmes : 51,2 ans - Hommes : 49,6 ans

Société
Ethnies : Sénoufos, Malinkés, Baoulés, Dans, Bétés, Agnis…
Langues : français (officielle), dioula, baoulé, sénoufo...
Religions : musulmans (39 %), chrétiens
(36 %), animistes (12 %)
Alphabétisation : 56,87 %
Développement humain : 171e / 187 pays (PNUD 2014)

Economie
Monnaie : franc CFA
Croissance : 8,1 % (2013)
Inflation : 2%
PIB par habitant : 1244 $
Dette publique : 49,16 % du PIB

Chronologie
7 août 1960 : indépendance de la Côte d’Ivoire, ancienne colonie française, sous la présidence de Félix Houphouët-Boigny. Il restera chef de l’Etat jusqu’à sa mort en 1993.
1983 : Yamoussoukro, ville natale du président, devient la capitale du pays.
1993 : Henri Konan Bédié succède à Houphouët-Boigny à la présidence de la République.
1999 : coup d’Etat dirigé par le général Robert Gueï.
2000 : élection présidentielle. L'opposant historique Laurent Gbagbo devient président à l'issue d'un scrutin controversé, dont ont été exclus Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara.
2002 : guerre civile (19 septembre). Une frange de l’armée dirigée par le sergent Ibrahim Coulibaly se soulève contre le régime de Laurent Gbagbo. Le général Gueï est assassiné. La rébellion contrôle le nord du pays. En octobre, la force d’interposition française Licorne occupe une zone-tampon séparant les deux zones.
2003 : accords de Marcoussis prévoyant le maintien de Laurent Gbagbo au pouvoir et un gouvernement incluant les rebelles.
2004 : le bombardement des positions rebelles et d’un camp français par les forces gouvernementales à Bouaké entraîne la destruction d'une partie de l’aviation ivoirienne par la France.
2005 : accords de Pretoria, signés sous l'égide de l'Union africaine, prévoyant la fin des hostilités, le démantèlement des milices et la reprise du désarmement.
2007 : accord politique de Ouagadougou signé entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, chef de la rébellion des Forces nouvelles (FN), qui devient Premier ministre.
2010 : crise politique à l'issue de l'élection présidentielle (31 octobre et 28 novembre). Alassane Ouattara est déclaré élu au second tour par la Commission électorale indépendante, résultat reconnu par la communauté internationale. Laurent Ggabgo, proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel après l'annulation d'une partie des votes, refuse de quitter le pouvoir. Les violences post-électorales font plusieurs centaines de morts.
2011 : offensive le 28 mars des forces pro-Ouattara qui prennent en quatre jours le contrôle de presque tout le pays. Le 11 avril, Laurent Gbagbo est arrêté avec l'appui des forces de l'ONU. Le 21 mai, après cinq mois de conflit, Alassane Ouattara est investi président de la Côte d'Ivoire lors d'une cérémonie à Yamoussoukro. Le 18 août, Laurent et Simone Gbagbo sont inculpés et placés en détention préventive pour "crimes économiques". Le 30 novembre, Laurent Gbagbo est transféré vers le centre de détention de la Cour pénale internationale à La Haye. Elections législatives le 11 décembre, le parti de Ouattara obtient la majorité des sièges.
2012 : le 29 février, la CPI émet un mandat d'arrêt contre Simone Gbagbo, détenue à Odienné, dans le nord du pays. Au mois d'août, l'armée est l'objet d'une vague d'attaques. Arrestations de plusieurs responsables du camp Gbagbo, dont le secrétaire général du FPI, Laurent Akoun. Le 24 août, le porte-parole en exil de Gbagbo, Justin Koné Katinan, est arrêté au Ghana. Le 2 octobre, premier grand procès lié à la crise postélectorale pour juger notamment le général Brunot Dogbo Blé pour l'assassinat du colonel-major à la retraite Adama Dosso en mars 2011.
2013 : le 13 janvier, Charles Blé Goudé, leader des Jeunes Patriotes, est arrêté au Ghana. Il sera transféré en Côte d'Ivoire et inculpé de crimes de guerre.

2014
27 et 31 janvier
: des détenus pro-Gbagbo, civils et militaires, emprisonnés suite à la crise postélectorale de 2010-201, sont mis en liberté provisoire.
8 février : le président Ouattara est opéré en France d'une sténose du canal lombaire.
20 mars : la Côte d'Ivoire accepte le transfèrement de Charles Blé Goudé, un proche de l'ex-président Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale (CPI), qui le poursuit pour crimes contre l'humanité.
26 mars : 12 partis de l'opposition, dont le FPI de l'ancien président Laurent Gbagbo, créent une alliance politique en vue de l'élection présidentielle de 2015, intitulée l'Alliance des forces démocratique (AFD).
10 avril : réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), critiquée par l'opposition.
29 avril : l'ONU lève un embargo qui frappait depuis 2005 la commercialisation des diamants bruts ivoiriens et assouplit son embargo sur les armes destinées à la Côte d'Ivoire.
21 mai : dégel des comptes bancaires de 50 personnalités pro-Gbagbo impliquées dans la crise postélectorale de 2010-2011.
12 juin : la Cour pénale internationale décide de juger l'ex-président Laurent Gbagbo pour crimes contre l'humanité commis durant la crise postélectorale de 2010-2011.
11 juillet : les députés votent une loi instituant une chambre pour les "8 000 rois et chefs traditionnels", qui bénéficieront désormais d'une subvention annuelle.
1er septembre : le gouvernement annonce "l'ouverture de couloirs humanitaires" avec la Guinée et le Liberia, tout en maintenant la fermeture de ses frontières avec ces deux pays limitrophes suite à l'épidémie d'Ebola.
8 septembre : début des premières audiences publiques de bourreaux et de victimes de la crise politico-militaire ayant déchiré le pays de 2000 à 2011.
11 septembre : la Cour pénale internationale confirme de manière "définitive" qu'elle jugera l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo pour crimes contre l'humanité.

2015
10 mars : l'ancienne première dame Simone Gbagbo est condamnée à 20 ans de prison pour son rôle dans les violences post-électorales qui ont fait quelque 3.000 morts en 2011. Abou Drahamane Sangaré, qui défie M. N'Guessan à la tête du FPI, a, lui, été condamné à 5 ans d'emprisonnement, tout comme Michel Gbagbo, le fils de l'ex-président, issu d'un premier mariage avec une Française.
18 mai : inauguration de la première usine de chocolat, une denrée jusqu'alors inaccessible pour la plupart des habitants d'un pays qui est,depuis des décennies, le premier producteur mondial de cacao.
4 août : le tribunal militaire d'Abidjan condamne le commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l'ex-première dame Simone Gbagbo, à 20 ans de prison pour assassinat. Ce même jour, le président Alassane Ouattara remet à une cinquantaine de "victimes" de la crise postélectorale de 2010-2011 un chèque de 1 500 euros, lors d'une cérémonie marquant le démarrage de l'opération d'indemnisation.
25 octobre : le président sortant Alassane Ouattara est réélu pour 5 ans, dès le 1er tour, avec 83,66 % des suffrages. Investiture le 3 novembre.
5 décembre : le président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro, est visé par un mandat d'amener, dans le cadre d'une plainte déposée par le fils de l'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo. Michel Gbagbo affirme avoir été enlevé et séquestré pendant plusieurs mois après son arrestation, en 2011. Le mandat sera levé quelques jours plus tard.

2016
6 janvier : le Premier ministre Daniel Kablan Duncan présente la démission de son équipe ministérielle. Une décision qui intervient deux mois après le début du second mandat du président Alassane Ouattara qui a maintenu dans la journée le Premier ministre à son poste. La nouvelle équipe sera présentée le 12 janvier, sans gros changement.
28 janvier : ouverture du procès pour crimes contre l'humanité de Laurent Gbagbo devant la CPI à La Haye, aux Pays-Bas. L'ancien président a choisi de plaider non coupable, comme son ancien ministre Charles Blé Goudé, qui comparaît à ses côtés. Le procès doit durer entre 3 et 4 ans.
5 février : grève à la société Société nationale d'opérations pétrolières de Côte d'Ivoire, Petroci, due à des licenciements. La direction accuse une situation difficile liée à la chute du cours du baril de brut.
18 février : verdict du Tribunal militaire d'Abidjan dans le procès sur l'assassinat du général Gueï. Trois des prévenus sont condamnés à la prison à perpétuité : le général Brunot Dogbo Blé, le commandant Anselme Séka Yapo, et le maréchal des logis Séry Daléba.
7 mars : violents affrontements entre forces de l'ordre et population de Bondoukou, dans l'est avec 2 morts et 19 blessés, au sujet d'une affaire de trafic de noix de cajou avec le Ghana.
13 mars : attaque terroriste revendiquée par Aqmi/Al-Mourabitoune à la station balnéaire de Grand-Bassam à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Abidjan, provoquant la mort de 19 personnes. Des victimes ivoiriennes, camerounaises, maliennes, françaises et allemande. Le gouvernement decrète trois jours de deuil. Le lendemain, le gouvernement annonce une série de mesures pour renforcer la sécurité sur l'ensemble du territoire après la réunion du Conseil national de sécurité suivie d’un Conseil des ministres extraordinaire.
19 mars : à l'initiative des principales associations française de Côte d’Ivoire, une cérémonie d'hommage et de soutien a lieu à la mairie de Grand-Bassam. Dépôt de gerbes de fleurs et discours émouvants, les quelque 17 000 ressortissants français du pays ont voulu marquer leur solidarité. Tout comme les artistes, qui ont organisé à l'Institut français d'Abidjan une soirée en l’honneur des victimes.
21 mars : 4 personnes sont arrêtées dans deux communes d'Abidjan, soupçonnés de complicités avec les terroristes qui ont attaqué Grand-Bassam. Kounta Dallah, le principal suspect, est activement recherché.
24 mars : les ministres en charge de la Sécurité de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal se réunissent à Abidjan afin d’échanger sur les mesures à adopter dans le cadre de la prévention et de la lutte contre le terrorisme.
25 mars : un conflit entre agriculteurs et éleveurs dégénère à Bouna et ses alentours, à l’extrême nord-est du pays, provoquant la mort d'au moins 20 personnes après deux jours d’affrontements. Quelques jours plus tard, au moins un millier de Burkinabè fuient la Côte d'Ivoire après ces violences, et la Croix-Rouge burkinabè met en place trois sites d'accueil pour ces personnes.
7 avril : annonce de la réforme de la Constitution, promise de longue date par le président Alassane Ouattara.
8 avril : cérémonie d'hommage dans le quartier du Plateau à Abidjan avec les familles des victimes de l'attaque terroriste du 13 mars et en présence du président Alassane Ouattara, du ministre de la Défense et de l'état-major.
13 avril : lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attaque terroriste, le ministre de l'Intérieur et le maire de la ville remette une aide d'urgence aux restaurateurs et hôteliers qui ont perdu une bonne partie de leur clientèle.
19 avril : les membres de la Commission nationale pour la réconciliation et l'indemnisation des victimes (CONARIV) remettent au président Alassane Ouattara une liste de 316 954 noms, des victimes qui seront indemnisées pour les exactions commises en Côte d'Ivoire entre 1990 et 2011.
28 avril : le Conseil de sécurité de l'ONU lève les dernières sanctions qui pesaient sur Abidjan. Elles concernent des sanctions ciblées comme le gel d'avoirs et des interdictions de voyager ou encore l'embargo sur les armes décrété en 2004. L'ONU annonce également le départ définitif de sa mission l'ONUCI à la fin juin 2017.
29 avril : de passage à Abidjan, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian déclare qu’à partir de l'été les forces françaises présentes dans le pays seraient renforcées. Une opération destinée à faire en sorte que la base d’Abidjan soit une «vraie base opérationnelle avancée».
9 mai : ouverture solennelle de la cour d’assises, session durant laquelle plusieurs procès pour des crimes commis pendant la crise post-électorale doivent se tenir, dont celui de Simone Gbagbo.
26 mai : arrestation à Abidjan d’un des membres du commando qui a perpétré l’attentat contre Grand-Bassam en mars 2016.
31 mai : 2ème procès en assises pour Simone Gbagbo. Après avoir été condamnée une première fois il y a un an à 20 ans de prison pour atteinte à la sureté de l'Etat, l'ex-première dame comparait à nouveau pour répondre des chefs de crime contre l'humanité, crimes contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
6 juin : le Burkina Faso demande à la Côte d’Ivoire de poursuivre Guillaume Soro dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015, au Burkina Faso. La justice militaire du Burkina Faso a décidé de renoncer à lancer un nouveau mandat d'arrêt contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne et remet le dossier aux autorités de Côte d'Ivoire.
18 juin : 10 ans après l'affaire du Probo Koala, les victimes vont toutes être indemnisées, après une décision de justice prise à Londres. Les faits remontent à 2006, lorsqu'un cargo, le Probo Koala, a déversé des tonnes de résidus toxiques autour d'Abidjan, faisant officiellement 17 morts, et des dizaines de milliers de victimes.
25 juin : début de la révision de la liste électorale en vue du référendum constitutionnel et des élections législatives prévus avant la fin de l'année.
30 juin : au nom de la réconciliation, des personnalités du régime Gbagbo rentrent d'exil. Après cinq ans au Ghana, retour de Kadet Bertin, l'ancien conseiller spécial de Laurent Gbagbo, ex-ministre de la Défense, Kacou Brou, leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) pendant la crise, Watchard Kedjebo, membre de la galaxie patriotique, et l'ancien garde du corps de l’ex-président, Franck Sibayi.
13 juillet : des militaires sont mis en cause dans le cadre de l'enquête sur l'attaque terroriste de Grand-Bassam. Deux hommes sont poursuivis pour «violation de consigne militaire», accusés d'avoir été au courant des intentions des jihadistes et de ne pas les avoir dénoncés. Ils seront condamnés le 4 août à à 10 ans de prison ferme. Plus de 80 personnes ont déjà été interpellées dans le cadre de l'enquête sur cet attentat.
20 juillet : le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, annonce à l’issue du conseil des ministres la suspension de toutes les activités syndicales étudiante en Côte d’Ivoire. La mesure intervient deux jours après les nouvelles violences qui ont secoué le campus de l’université Houphouët-Boigny à Abidjan. L’interdiction concerne tous les syndicats étudiants.
22 juillet : des manifestations à Bouaké contre la hausse des tarifs d'électricité dégénèrent provoquant la mort d'une personne par balle et une dizaine de blessés. 42 personnes sont arrêtées. Les manifestants ont pillé plusieurs bâtiments, dont au moins une agence de la CIE, la Compagnie ivoirienne d'électricité.
28 juillet : 5ème conférence des chefs d'Etat du Traité d'amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, qui doit entériner la réconciliation entre les deux pays, après un an de brouilles et de tensions, depuis la chute de l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré qui a trouvé refuge en Côte d'Ivoire.
23 août : au terme de plusieurs épisodes violents sur le campus d’Abidjan, les structures syndicales étudiantes s'accordent sur une charte, un code de bonne conduite et de fonctionnement dans la vie universitaire qui devrait permettre aux étudiants d’étudier et non plus de faire les frais de violences récurrentes entre groupes.
27 août : les deux champions de taekwondo, Ruth Gbagbi et Cheick Cissé, respectivement médaille de bronze et d'or aux JO-2016 de Rio, reçoivent un accueil triomphal. Il s’agit des premières médailles dans cette discipline et du premier titre olympique de l'histoire sportive du pays.
24 septembre : le comité d'experts chargé de rédiger la nouvelle Constitution ivoirienne remet au président Alassane Ouattara le projet de la nouvelle loi fondamentale, qui sera présenté à l’Assemblée nationale le 5 octobre prochain puis soumis à référendum.
5 octobre : le président Ouattara présente le projet de nouvelle Constitution à l’Assemblée nationale. Il confirme la création d’un Sénat et du poste de vice-président. De son côté, l’opposition continue de dénoncer «une dérive monarchique du pouvoir» alors que Mamadou Koulibaly, le président du Lider, a été brièvement arrêté dans la matinée. L’avant-projet de Constitution ivoirienne pour une IIIe République sera validé par les députés le 11 octobre.
30 octobre : les électeurs adoptent à 93,42 % le projet de nouvelle Constitution lors du référendum, avec un taux de participation de 42,42%. Les partisans du «NON» ont récolté 6,58 % des suffrages. Le 4, Mamadou Koulibaly et Aboudramane Sangaré, deux figures de l'opposition, sont interpellés suite à leur appel au boycott du référendum constitutionnel.
22 novembre : le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le gouvernement lancent une opération de recensement des réfugiés vivant sur le territoire ivoirien, à travers le Service d'aide et assistance aux réfugiés et apatrides (Saara). Ces derniers sont pour la plupart originaires du Liberia, de la Sierra Leone, du Nigeria, ou encore de la Libye.
25 novembre : Albert Mabri Toikeusse et Konan Gnamien, ministres des Affaires étrangères et de l'Habitat, sont limogés car leurs partis ont refusé de jouer le jeu de la répartition de candidatures pour les législatives du 18 décembre qui doit désigner les 255 députés.
3 décembre : le ministère de la Salubrité urbaine et de l'assainissement lance l'opération Grand Ménage à Abidjan, pour encourager chacun à rendre les villes et villages du pays plus propres, un enjeu majeur de santé publique.
18 décembre : le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie en Côte d’Ivoire (RHDP), la coalition soutenant le président Alassane Ouattara, obtient la majorité absolue lors des législatives mais le taux de participation au scrutin était de 34,1 % seulement.

2017
4 janvier : le musée des civilisations lance un projet pour la «protection et la conservation» des œuvres culturelles intitulé « La Collection fantôme », suite au pillage du musée lors de la crise postélectorale (2010-2011).
5 janvier : plusieurs villes de garnison sont bloquées par des forces armées. A Bouaké, Korogho, Daloa et Daoukro, des militaires réclament des hausses de salaire et un meilleur traitement de la part du gouvernement. Deux jours plus tard, le président Alassane Ouattara promet de satisfaire les revendications des militaires, surtout d’ordre matériel.
9 janvier : le président Ouattara accepte la démission du Premier ministre Daniel Kablan Duncan et de son gouvernement. Guillaume Soro est largement réélu président de l'Assemblée nationale et les chefs des forces de sécurité sont limogés par décret présidentiel. Le lendemain, Daniel Kablan Duncan est désigné vice-président, un nouveau poste créé par la Constitution promulguée en novembre. Amadou Gon Coulibaly est nommé nouveau Premier ministre.
17 janvier : de nouvelles mutineries, maintenant les gendarmes, éclatent à Bouaké et Yamoussoukro, la capitale, où des tirs ont fait quatre morts. Le lendemain, le gouvernement annonce un plan d'urgence.
23 janvier : plusieurs mouvements sociaux ont lieu dans plusieurs villes du pays. Après les militaires et les gendarmes, les fonctionnaires sont en grève et les pompiers manifestent.
31 janvier : 10 personnes, dont 8 militaires, comparaissent devant la cour d'assises à l'occasion du procès des «disparus du Novotel». L’enlèvement et l’assassinat de 4 hommes, dont 2 Français, avaient défrayé la chronique en 2011 en pleine crise postélectorale. Verdict le 4 avril : des peines de 6 à 20 ans de prison.
7 février : la ville d'Adiaké, à 90 km à l'est d'Abidjan, est le théâtre d'une nouvelle sortie des militaires dans les rues.
15 février : départ de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci).
14 mars : les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont, pour la 11ème fois, refusé la liberté conditionnelle demandée par l'ancien président Laurent Gbagbo.
28 mars : la Cour d'assises d'Abidjan acquitte l'ex-première dame Simone Gbagbo, jugée depuis près de dix mois pour crime contre l'humanité lors de la crise post-électorale 2010-2011. Mais l’ex-première dame fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), depuis cinq ans, que les autorités ivoiriennes refusent d'exécuter.
3 avril : la première Assemblée nationale de la IIIe République fait sa rentrée. Pour la première fois, les 255 députés élus en décembre dernier se retrouvent pour un discours inaugural du président de l'Assemblée, Guillaume Soro.
15 mai : après quatre jours de mutinerie dans tout le pays, le ministre de la Défense annonce à la radio-télé ivoirienne (RTI) qu'un accord a été trouvé avec les militaires, sans en préciser les modalités.
23 mai : nouvelle onde de violence à Bouaké : après les mutins la semaine dernière, les «démobilisés» (d'anciens rebelles non réintégrés à l'armée) réclament à leur tour des primes. Environ 6 000 d’entre eux, selon leur propre décompte, réclament chacun 18 millions de francs CFA (27 000 euros). Les affrontements tournent au drame, alors que les démobilisés bloquent l’accès sud de la seconde ville du pays. 4 ex-rebelles sont tués.
2 juin : la Côte d’Ivoire est élue membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu.
3 juillet : le domicile de Soul to Soul, proche de Guillaume Soro, le président de l'Assemblée nationale, est perquisitionné par la gendarmerie, après avoir été entendu plusieurs fois par les gendarmes dans le cadre de l'enquête concernant une cache d'armes découverte à Bouaké.
19 juillet : l'ancien ministre de Laurent Gbagbo, Assoa Adou, est condamné à quatre ans d'emprisonnement, par la Cour d'assises, pour troubles à l'ordre public.
25 juillet : congrès africain de primatologie à Bingerville, réunissant pendant deux jours 150 scientifiques de toute l’Afrique, avec le but de créer la Société africaine de primatologie (SAP). L’objectif : sauver les primates menacés d’extinction sur le continent.
3 août : nouvelle attaque contre la gendarmerie d'Adzopé, au nord d’Abidjan. Depuis plus de quinze jours, des coups de force contre des postes de gendarmerie ou de police se succèdent, ce qui témoigne de l'insécurité qui demeure dans un pays où les autorités revendiquent un retour à la normale depuis la fin de la crise de 2010-2011.
18 septembre : Abidjan est le théâtre de nouveaux affrontements entre policiers et étudiants. Ces derniers protestent contre la hausse des frais d'inscription pour la rentrée scolaire, répondant à l'appel de la puissante Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI).
9 octobre : arrestation du chef du protocole de l'Assemblée nationale, Souleymane Kamaraté Koné, inculpé de « complot contre l'Etat » dans une affaire de caches d'armes.
22 octobre : retour du président de l'Assemblée nationale Guillaume Soro après plus de deux mois passés à l'étranger, dans un contexte où les spéculations autour d'une possible brouille entre l'ex-rebelle et le chef de l'Etat ivoirien vont bon train.

Abidjan: la loi fiscale au coeur de la conférence de presse
du Premier ministre

Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly à Abidjan.
© ISSOUF SANOGO / AFP
 

A Abidjan, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly doit donner ce 14 février sa première conférence de presse depuis sa prise de fonction il y a un an. Le chef du gouvernement ivoirien reviendra sur son action passée et les questions sociales, politiques et économiques, dont la récente loi fiscale sur laquelle le gouvernement vient de faire machine arrière.

Après la levée de bouclier des petites et grandes entreprises qui ont vu dans l'annexe fiscale 2018 une décision périlleuse pour leurs activités, le gouvernement ivoirien, qui avait omis de consulter ses partenaires, a finalement rétropédalé sur la récente loi fiscale. Ce dont se félicitent les entreprises du pays.

Une nouvelle version de la règle fiscale, qualifiée de « consensuelle » par le gouvernement, devrait être proposée dans les jours à venir, peut-être à l'occasion de la conférence de presse que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly doit donner ce 14 février à  Abidjan.

Taxer le secteur informel

Pour le chef du gouvernement, le problème reste entier. Alors que les recettes de l'Etat ivoirien liées notamment au cacao sont en forte baisse, les dépenses restent constantes. Il faudrait élargir l'assiette fiscale au secteur informel qui représente 40% du produit intérieur brut.

Une entreprise difficile mais le bâton fiscal ne peut tomber éternellement que du côté des entreprises qui payent des impôts, déclarent leurs salariés, s'acquittent des droits de douanes ou de leur patente commerciale.

Tous devront payer des impôts si le gouvernement de Gon Coulibaly veut réussir à financer ses innombrables chantiers d'infrastructure, de couverture médicale universelle, de scolarisation obligatoire ou d'électrification.

Guinée: à Conakry, des barricades
et un ras-le-bol général

         Des barricades et des pneus qui brûlent sur une grande artère de Conakry, le 6 février 2018.
         © CELLOU BINANI / AFP

Depuis le scrutin de dimanche dernier, les violences post-électorales continuent. Le bilan provisoire est de sept morts. Alors que le chef de file de l'opposition, Cellou Dalein Diallo, dénonce toujours des fraudes qui auraient eu lieu le jour du vote et lors du décompte des voix, les autorités appellent au calme. Dans la capitale, des barricades sont élevées dans plusieurs quartiers de la capitale, bloquant la circulation et les activités

Conflit entre agriculteurs et éleveurs au Nigeria:
l'armée envoyée dans le centre

             Un soldat nigérian monte la garde entre deux véhicules de l'armée, à Lagos.
             © STEFAN HEUNIS / AFP
 

Mobilisation de l'armée au Nigeria pour faire face aux violences intercommunautaires dans le centre du pays. Ces affrontements entre agriculteurs et éleveurs ont déjà fait 168 morts depuis le début de l'année selon Amnesty International. Et l’ONG craint désormais une « escalade ». C'est justement pour l'éviter que des militaires vont être déployés.

Selon le communiqué de l'armée, le déploiement doit commencer le 15 février et se poursuivre jusqu'au 31 mars. Il concerne six Etats du centre du pays. De l'Etat de Taraba à l'Est, jusqu’à l'Etat du Niger à l'Ouest, en passant par Kaduna, Nassarawa Benue et Kogi. Cela correspond à la zone agricole  de la « Middle Belt ».

Les opérations militaires comprendront « des raids, des opérations de bouclage et de perquisition », mais aussi des exercices anti-enlèvements, des barrages routiers,  des points de contrôle et de démonstration de force ainsi que des activités humanitaires. Le but de ces opérations est d'enrayer les affrontements entre éleveurs et paysans et de permettre « de lutter contre le banditisme armé, le kidnapping et le vol de bétail ».

L'armée n'a en revanche pas précisé les effectifs militaires qui doivent être déployés. Cette manœuvre, en tout cas, était une des solutions préconisées par le Comité gouvernemental mis sur pied après les affrontements de début janvier dans l'Etat de Benue qui avaient fait plus de cent morts. Elle fait également suite à l’une des rares déclarations du chef de l'Etat Muhammadu Buhari sur le sujet.

Une prise de parole survenue ce mardi, lors d'un déplacement à Lafiya, la capitale de l'Etat de Nassarawa, qui est concerné par ce déploiement. Le président nigérian et ancien général avait affirmé que son gouvernement travaillait « jour et nuit pour assurer le retour de la paix et de la stabilité ». Ajoutant : « Nous avons déployé des ressources supplémentaires dans toutes les zones touchées pour faire régner la loi et l'ordre ».

Procès de Khalifa Sall au Sénégal:
la défense à la manœuvre

 
             Le palais de justice de Dakar au Sénégal.
              © AFP PHOTO / SEYLLOU
 

Au Sénégal, suite du procès de Khalifa Sall. Après le parquet et les avocats de l’Etat, c’est aujourd’hui la défense qui interroge les prévenus, qui sont notamment accusés de détournements de deniers publics, des faits passibles d‘une peine de dix ans de prison, et qui tentent donc de convaincre le tribunal que Khalifa Sall n’a rien fait d’illégal. Au cœur de débats, l’histoire des fonds politiques au Sénégal.

Ce sont pour le moment les deux acteurs majeurs de ce procès. Khalifa Sall et l’ex-percepteur de la mairie, Mamadou Oumar Bocoum. Ce fonctionnaire du ministère des Finances est chargé de décaisser, chaque mois, les 30 millions de francs CFA attribués au maire. « Des fonds politiques » affirme Khalifa Sall arrivé à la mairie en 2009. « Les fonds politiques n’existent pas au Sénégal, je n’ai jamais été au courant que c’était des fonds politiques » indique Mamadou Oumar Bocoum à la barre.

Questionné par les avocats de la défense, monsieur Bocoum déclare qu’entre 2005 et 2015, il ne s’est jamais inquiété que les factures de mil et de riz, produits jamais livrés qui justifiaient les 30 millions décaissés, soient toujours les mêmes. « Cela n’a jamais attiré mon attention », explique l’ex-percepteur qui comparait libre.

Khalifa Sall a lui été questionné par ses avocats sur le rapport de l’inspection générale d’Etat à l’origine de ce procès. « Une enquête et un rapport secret demandé par le président de la République. Nous avons demandé qu’il soit déclassifié, en vain ». Dans la foulée, Khalifa Sall évoque, une fois de plus, l’histoire des fonds politiques. « J’en ai parlé avec trois présidents successifs », affirme le maire, « avec l’actuel président, on en a parlé en 2012, lui-même a sollicité ces fonds. Depuis, on ne s’est jamais revu ».

Burkina Faso : un méga-projet turc
de 343 millions d’euros pour le textile

                                   Par - à Ouagadougou
 

La société turque Ayka Textile, soutenue par les autorités burkinabè, a annoncé son intention de construire un complexe industriel pour la fabrication de vêtements au Burkina Faso, avec un lancement de la production fin 2020.

Adoubé par les autorités burkinabè, le patron turc du groupe Ayka Textile, Yusuf Aydeniz, a annoncé le 2 février dernier son intention de construire un complexe industriel pour la fabrication de vêtements à Ouagadougou. Un méga-projet de près de 225 milliards de francs CFA (343 millions d’euros), qui devrait être mis en chantier courant 2018 et livrer son premier lot de vêtements prêt-à-porter d’ici fin 2020.

Le projet sera porté par une société d’économie mixte détenue à 45 % par l’État et à 55 % par Ayka Textile, un groupe fondé à Istanbul en 1988 et présent en Afrique depuis 2005, date à laquelle a été lancé son site industriel intégré (filature, tricotage, fabrication de pièces…) de Alem Gena, à 20 kilomètres d’Addis-Abeba, en Éthiopie. Ce site, qui avait représenté un investissement de 250 millions de dollars (200 millions d’euros), emploie 7 000 personnes.

Pour le Burkina, pas moins de 12 000 emplois directs sont annoncés par la société turque, qui évoque sept unités de production (filature, tissage, tricotage, teinture, recyclage de fils et de tissus et enfin confection de vêtements), auxquelles s’ajoutera un centre de formation spécialisé dans les techniques de transformation de coton et de confection industrielle de vêtements. Une unité de fabrication d’emballages carton, une centrale thermique de 25 MW et une station d’épuration et de recyclage des eaux usées sont également prévues.

Un projet qui booste la transformation locale de l’or blanc

Stéphane Ouédraogo, conseiller spécial du président Roch Marc Christian Kaboré qui a conduit les négociations avec le groupe turc, a expliqué à Jeune Afrique que 70 % du montant de l’investissement a déjà été mobilisé par différents partenaires internationaux, dont la BAD, Afreximbank ou encore Lilium Capital, ainsi qu’un groupement bancaire local comprenant BOA-Burkina, Ecobank et Coris Bank international. Le reliquat de 30 % sera apporté par l’État et le partenaire turc.

Un coup d’accélérateur à la transformation du coton burkinabè, dont la production est estimée cette année à près de 700 000 tonnes

Pour le conseiller du président, ce projet marque la volonté du chef de l’État de donner un coup d’accélérateur à la transformation du coton burkinabè, dont la production est estimée cette année à près de 700 000 tonnes. Premier producteur d’or blanc, le Burkina transforme moins de 5 % de sa production. Le pays injecte pourtant plus de 70 milliards de FCFA dans l’importation de produits textiles.

Deuxième grand produit d’exportation du pays derrière l’or, le coton fait vivre pas moins de 3,5 millions de personnes. Parmi les rares entreprises de transformation industrielle du coton, on retrouve Filature du Sahel (Filsah), d’une capacité de 4 500 tonnes de fil de coton par an, dirigée par le gestionnaire Abdoulaye Nabolé. Le complexe turco-burkinabè, lui, projette de transformer 35 000 tonnes de fibres.