Côte d’Ivoire : réchauffement entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié

Si ses relations avec Laurent Gbagbo ne sont pas au beau fixe, le chef de l’État maintient le contact avec le patron du PDCI. Ils se sont entretenus mi-avril au téléphone.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 21 avril 2022 à 10:12
 

 

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Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, en octobre 2015 à Abidjan. © SIA KAMBOU/AFP

 

 

S’ils ne se rencontrent pas, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié se parlent toutefois régulièrement. Leurs échanges ne se limitent donc plus à des messages transmis par des émissaires. Mi-avril, le patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a personnellement téléphoné au président.

Cette discussion, cordiale, a duré plusieurs minutes. Henri Konan Bédié l’a remercié d’avoir débloqué le financement des partis.

1 milliard de F CFA…

Lorsque Laurent Gbagbo était au pouvoir, les subventions des formations politiques étaient indexées sur leur implantation dans le pays. Avec Alassane Ouattara, la loi a évolué et prévoit désormais une rétribution en fonction du nombre d’élus au Parlement.

Tous les partis ont reçu leur quote-part, y compris le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la formation présidentielle. Selon nos informations, le PDCI a, quant à lui, eu droit à environ 1 milliard de F CFA du Trésor public. En revanche, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), présidée par Albert Mabri Toikeusse, n’a reçu que 44 millions de F CFA malgré ses neufs députés.

Henri Konan Bédié poursuit la consolidation de son alliance avec Laurent Gbagbo, avec lequel il est en contact permanent. Des tensions subsistent entre ce dernier et Alassane Ouattara, le premier continuant de reprocher au second de ne pas avoir tenu ses promesses, ses indemnités d’ancien chef d’État étant toujours gelées par la présidence.

Autre point de nature à alimenter les crispations : Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), proche de Laurent Gbagbo, n’a pas encore reçu sa subvention. Les élus de cette plateforme doivent en effet rejoindre prochainement le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), que l’ancien président a lancé en octobre 2021. Mais le processus est toujours en cours.