Côte d’Ivoire : ce que l’on sait de l’attaque terroriste de Téhini

Mis à jour le 21 octobre 2021 à 12:34


Des soldats ivoiriens circulent à l’arrière d’un véhicule devant l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) à Jacqueville en Côte d’Ivoire, le 10 juin 2021. © Ivorian soldiers drive on the back of a vehicle outside the International Academy for Combating Terrorism (AILCT) in Jacqueville in Ivory Coast on June 10, 2021. – The creation of the AILCT in a West Africa where several countries are plagued by jihadist attacks – Al-Qaeda in the Islamic Maghreb (Aqmi), Islamic State (EI), Boko Haram – had been formalized in November 2017 by French President Emmanuel Macron and Ivorian President Alassane Ouattara, on the sidelines of a summit between the African Union (AU) and the European Union (EU) in Abidjan. © ISSOUF SANOGO/AFP

Mercredi 19 octobre, les forces de sécurité ivoirienne ont été la cible d’une nouvelle attaque dans le nord du pays. Si elle n’a pas été revendiquée, le mode opératoire désigne le groupe jihadiste dirigé par le burkinabè « Hamza ».

Les forces de sécurité ont essuyé une nouvelle attaque dans le nord de la Côte d’Ivoire. Des assaillants, qui n’ont pas été identifiés, ont ouvert le feu dans la matinée du mercredi 19 octobre, sur un poste d’observation tenu par des gendarmes et des militaires déployés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme à Téhini, une petite ville située au nord du parc national de la Comoé et à quelques kilomètres de la frontière avec le Burkina Faso. « Dans la matinée du 19 octobre, aux environs de 8 h 30, un tireur embusqué a ouvert le feu sur un poste d’observation des forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) du sous-groupement tactique interarmes (SGTIA53) situé dans le nord-est de la Côte d’Ivoire », relate un communiqué bref de l’état-major des armées.

Cette nouvelle attaque n’a fait aucun mort parmi les forces ivoiriennes, mais deux blessés ont été enregistrés – leur pronostic vital n’est pas engagé. En face, un assaillant a été abattu, et les autres mis en déroute. Le grand ratissage qui a suivi n’a pas permis de procéder à des arrestations. « C’était une attaque-surprise, les hommes n’ont pas pu déterminer le nombre d’assaillants. Mais  celui qui a ouvert le feu a été abattu, a confié à Jeune Afrique une source sécuritaire ivoirienne impliquée, qui a requis l’anonymat.

La main de la Katiba Macina

« Nous ne pouvons pas parler de jihadistes, nous pensons que cette attaque a été le fait de contrebandiers qui pullulent dans la région », suppose une autre source sécuritaire haut placée. Néanmoins, le mode opératoire est bien celui utilisé par les jihadistes qui sévissent dans la zone. Depuis l’attaque de Kafolo, en juin 2020, qui avait fait 14 morts dans les rangs des services de sécurité ivoiriens, plusieurs attaques ont eu lieu – et d’autres ont été déjouées –, signe de l’expansion des activités des groupes terroristes actifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Dans le nord de la Côte d’Ivoire, les attaques sont perpétrées par un groupe lié à la Katiba Macina du Malien Amadou Koufa, et dirigées par Rasmane Dramane Sidibé, un burkinabè surnommé Hamza. Celui-ci a notamment fait de la région un « grenier » des groupes jihadistes qui s’y approvisionnent en vivres et en produits de première nécessité.

Depuis un an et demi, les autorités ivoiriennes ont ajusté leur riposte, en déployant plus d’un millier de forces antiterroristes dans la région, en collectant du renseignement, et mettant la région en état d’alerte permanent. Le 12 octobre, lors d’un dîner à l’Élysée, Emmanuel Macron a par ailleurs promis à Alassane Ouattara un renforcement de l’aide française à la Côte d’Ivoire pour lutter contre le terrorisme.