Burkina Faso: démantèlement d’un vaste réseau de fraude sur le carburant


Des bouteilles d'essence vendues dans la rue en 2015 (Image d'illustration).

Des bouteilles d'essence vendues dans la rue en 2015 (Image d'illustration).
 © SIA KAMBOU/AFP

Des investigations dans plusieurs villes du Burkina Faso ont permis, dans le courant de la semaine dernière, l’arrestation de dizaines personnes et la fermeture de plusieurs stations-service et dépôts de carburant. Cette fraude au carburant serait l’un des circuits du financement du terrorisme au Burkina Faso, selon des sources sécuritaires. Le procureur a d'ailleurs ouvert une enquête pour contrebande aggravée, blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.

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Cette vaste opération a permis d’interpeller 72 personnes actuellement en garde à vue. Des produits de contrebande et des moyens roulants saisis. Des stations-service et dépôts de carburants mis sous scellés. Les auditions et interpellations nécessaires se poursuivront afin de mettre fin à ces pratiques qui paralysent l’économie nationale et qui constituent des sources de financement du terrorisme, souligne le procureur Harouna Yoda.

C’est à l’aide de camions spécialement aménagés à l’intérieur desquels sont disposés des centaines de futs de 200 litres ou à l’aide de citernes qui n’ont aucun document délivré par la Société nationale burkinabè d'hydrocarbures (Sonabhy) que les trafiquants opéraient, selon le procureur.

L’autre circuit a été relevé par le journal L'Économiste. Des centaines de camions-citernes s’approvisionnent au Niger et au Bénin, avec des documents bien établis, mais le carburant en transit pour le Mali ne passe pas la frontière. « Il se retrouve dans certaines zones occupées par les groupes terroristes au  Burkina Faso », selon le journal. Ces trafiquants passaient les différents postes de douane, de police et de gendarmerie sans aucune difficulté comme s’ils accomplissaient des activités licites, fait savoir le procureur.

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