Témoignages

 

Le père Jaquinod est à Bry-sur-marne depuis 2017 après de nombreuses années au Burkina Faso, et son retour en France en 2015

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Helmut Kaiser, R.I.P.

Le Père Rudi Pint, Délégué Provincial du secteur d’Allemagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Helmut Kaiser

le dimanche 8 juillet 2018 à Trêves (Allemagne)
à l’âge de 86 ans dont 58 ans de vie missionnaire
au Mali et en Allemagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Helmut Kaiser

Jalons de vie du Père Helmut Kaiser

Helmut est né le 14 juillet 1931 à Rapperath, dans le diocèse de Trêves, en Allemagne. Il entra au noviciat (Année Spirituelle) des Missionnaires d’Afrique le 27 septembre 1956 à Maison-Carrée, en Algérie. Il continua ensuite sa formation théologique à Carthage (Tunisie) où il prononça son serment missionnaire le 25 janvier 1960. Il fut ordonné prêtre le 3 juillet 1960 à Francfort (Allemagne).

10/08/1961 Vicaire Dire, P.Gao(=Mopti) Mali
20/11/1963 Vicaire Barapireli mali
01/11/1967 Vicaire Pel Mali
30/06/1971 Vicaire Barapireli, D.Mopti Mali
01/10/1978 Session-Retraite Jérusalem Israël
01/01/1979 Vicaire Barapireli Mali
01/04/1994 Retour en Province Trier Deutschland
22/06/1994 Econome Linz Deutschland
20/10/1994 Nommé Deu.(PE.94/10) Deutschland
01/10/1995 Ministère Linz Deutschland
01/08/2008 Ministère Trier Deutschland
01/09/2012 Residence Trier Deutschland
08/07/2018 Retour auprès du Père Trier Deutschland

En cliquant ci-dessous, vous pouvez avoir accès à 'homélie du père Charles Bailleul lors de la fête des jubilaires le 24 juin 2018 à Mours  

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Père Hubert Barbier

1926 - - 2018


.....Hubert est né à Lyon (France) le 8 septembre 1926, deuxième enfant d'une famille de six enfants. Son père, ingénieur de l' " Ecole Centrale ", engagé dans la politique locale de la Bourgogne sa province natale, sera un temps maire de Nuits Saint Georges puis Conseiller régional de la Côte d'or. Sa maman était fille de négociant en vins. L'éducation policée qu'il a reçue dans sa famille lui a sans doute permis par la suite de contacter avec une certaine aisance bien des gens haut placés ou même de devenir membre actif du Lions Club international lors de la réalisation des lourds projets qui lui seront confiés.

Il fit ses études secondaires au collège des Dominicains à Oullins et à Dijon. Après les épreuves du baccalauréat, au sortir d'une messe d'anniversaire de mariage de ses parents, il leur déclare son intention de devenir prêtre missionnaire, et se souviendra longtemps de la réponse de son papa : " C'est le plus beau cadeau que tu puisses nous faire ". Il tiendra à leur faire honneur toute sa vie. Dès lors, de 1944 à son ordination sacerdotale le 5 avril 1953, il suit la filière des études Pères Blancs de la Province de France : en Bretagne à Kerlois pour la philo scolastique, à Maison-Carrée en Algérie pour le Noviciat. La parenthèse du service militaire (1948-1949) lui permit de suivre la formation des officiers de réserve. Puis ce seront les trois premières années de théologie à Thibar en Tunisie et la dernière année à Carthage. Ses condisciples auront eu le temps de remarquer son souci d'être le premier informé des nouvelles concernant la vie du séminaire ou même extérieures et le dénommeront " La Gazette ". Ses éducateurs, eux, auront eu le temps de noter ses aptitudes de gestionnaire et son acharnement au travail.

D'où les nominations successives :
1953 : économe du petit séminaire de Nasso au diocèse de Bobo-Dioulasso (Haute Volta). Il fallait nourrir plus de 200 bouches, lancer un verger, suivre des travaux de construction : bureaux, salle de réunion pour le staff, chapelle. Assurer quelques cours de mathématiques ou de sciences. Après quatre années, les supérieurs accèdent à sa demande d'apprendre une langue locale. Il est nommé au diocèse de Sikasso au Mali et fait six mois au poste de Dyou pour y apprendre le sénoufo. Il s'y met avec ardeur mais, hélas sans suite, car il est aussitôt chargé des finances du diocèse et des projets de développement.

Fin 1959, après son premier congé en France il est nommé à l'archidiocèse de Bamako, capitale du Mali, comme économe diocésain et chargé des projets en cours. Ils sont importants et nombreux : lycées de filles et de garçons, foyer pour étudiants, librairie, 6 écoles primaires, 3 écoles secondaires, centre social, centre médical de brousse, 2 églises… Hubert ne se laisse pas accaparer par toutes ces tâches. Non seulement, il prend son tour de prédication dans les églises de la grande ville, visite régulièrement le grand Hôpital du Point G, mais il garde les yeux et le cœur ouverts vers les plus pauvres, en particulier les lépreux. Avec le Lions Llub de la capitale et à la suggestion du médecin général de la léproserie, il lancera le village postcure de Samanko pour la réhabilitation des lépreux dont la maladie est stabilisée. Après ces 16 années de labeur ingrat qui avaient d'abord débuté sous l'autorité de Mgr Leclerc, et se sont poursuivies pendant 14 ans sous l'autorité de Mgr Sangaré, premier archevêque malien de la métropole, les supérieurs songent à Hubert pour une urgence au Soudan

À cette date, en 1975, après 17 ans de guerre civile, la Conférence des évêques du Soudan, avec l'aide du Père Arthur Dejemeppe, avait fondé Sudan-Aid (Caritas Soudan) pour que l'Église soit présente à la reconstruction et au développement du Sud-Soudan. Elle proposait un projet ambitieux soutenu par l'ONG Misereor et le gouvernement allemand : la construction d'un institut polyvalent médical dans le diocèse de Wau, pour former infirmiers et infirmières, agents de santé publique, sages-femmes. Hubert se prépare donc par un recyclage en langue anglaise de six mois et contacte les dirigeants de Misereor à Aix-la-Chapelle. Il peut enfin gagner Wau et rencontrer pour la première fois le jeune évêque Mgr Gabriel Zubeir Wako en fin 1976. Il s'est démené pour réaliser ce projet jusqu'en 1983, date de l'inauguration de l'Institut. Les premières élèves sages-femmes seront diplômées en 1985.

Sa nomination à Paris en 1984 lui fut un coup dur, car il était très attaché au Soudan où il y avait encore tant à faire. On comprend dès lors qu'il continue de s'y intéresser. Constatant avec tristesse que la situation au Sud Soudan est pratiquement méconnue en France, il fonde alors avec quelques amis le " Comité Vigilance Soudan ". Pendant une vingtaine d'années, Hubert va se dépenser corps et âme pour faire connaitre la situation des chrétiens du Soudan. Il va créer une publication mensuelle et un site internet qui deviennent une source d'informations pour beaucoup de gens. Colloques et conférences se succèdent. Il développe un réseau de contacts avec des autorités civiles et ecclésiastiques ainsi qu'avec de nombreuses O.N.G. Le 16 février 1993, il est même invité à Genève par la Commission des Nations Unies sur les Droits de l'Homme. Mais en même temps il tient à célébrer l'eucharistie quotidienne chez des religieuses et s'implique avec toute son énergie pour aider les Amis des Pères Blancs de Paris dans leur vente annuelle, où ses origines bourguignonnes font merveille pour achalander le stand de vins.

En 2009, à 84 ans, suite à quelques ennuis de santé, les supérieurs lui demandent de laisser le Comité à une nouvelle équipe. En fin février 2012 il entre au foyer de retraite des Pères Blancs à Bry-sur-Marne. C'est le 19 avril 2018 qu'il décède à l'hôpital Saint Camille, suite à une chute pour laquelle les chirurgiens avaient dû renoncer à intervenir. À sa messe de funérailles, le P. François Richard pourra aisément relever les béatitudes qu'Hubert a pratiquées : " Bienheureux es-tu Hubert d'avoir été miséricordieux, de t'être tant dépensé pour venir au secours de multiples gens en détresse en particulier des lépreux, bienheureux es-tu d'avoir eu faim et soif de justice pour tes frères les Soudanais … "

P. Charles Bailleul

Appelé à servir en Afrique et au-delà !
Expérience de leadership
(PE n°1092 – 2018/06)

Mettez la photo dans les toilettes !

Je me souviens encore que lorsque j’ai été élu par les confrères de France pour participer au Chapitre général en tant que Délégué, je me suis dit qu’il n’y avait pas de danger. J’avais « échappé » au Chapitre général de 1998 et je terminais ma thèse tout en me préparant à ouvrir la maison francophone de théologie à Abidjan et à y enseigner au nouveau Institut Catholique Missionnaire d’Abidjan. Les candidats de la Fraternité Lavigerie (Toulouse) me taquinaient en me demandant où ils devaient mettre ma photo si j’étais élu Supérieur général. Je leur ai dit « vous pouvez la mettre dans les toilettes ; je suis sûr que là-bas vous me verrez tous les jours ! » Nous avons tous ri à ce sujet et je suis allé à Rome. C’était en 2004. Je ne savais pas que leur prophétie se réaliserait en 2010 ; mais entre temps le Centre de formation avait déménagé en Côte d’Ivoire. Je suis sûr qu’ils y ont trouvé un endroit différent pour ma photo !

Premier assistant général (2004-2010)

Quand j’ai été élu assistant général puis premier assistant général quelques jours plus tard, cela m’a choqué. Mon expérience dans le leadership était principalement dans le domaine de la formation en plus d’être le deuxième plus jeune de l’équipe du Conseil général. Sachant que ce n’était pas dû à mon talent particulier dans l’animation des confrères, mais plutôt une invitation de ces derniers à être au service de toute la Société dans un rôle de leadership, je l’ai acceptée dans la foi.

Il est vrai que les Constitutions et lois prévoient un rôle pour le Premier assistant, mais en réalité, alors que le Conseil général travaille en équipe, je ne me suis pas senti plus spécial que les autres. J’ai joué mon rôle dans l’équipe, en suivant les différents domaines de la mission et des provinces que le Supérieur général, le père Gérard Chabanon m’avait confiés à moi ainsi qu’à mes collègues assistants (P. Raphael Deillon, Georges Jacques et Jim Greene). Je rendais compte à lui, à l’équipe et, ensemble, nous cherchions le moyen d’avancer. J’ai appris qu’il était important de jouer mon rôle dans le Conseil et d’être vraiment une personne d’équipe plutôt que d’essayer de me montrer et de prendre le crédit d’une chose ou d’une autre, même si j’en étais convaincu ou si j’avais conçu et présenté l’idée.

J’ai senti qu’il était important d’être aussi ouvert que possible avec le Supérieur général et mes collègues assistants pendant les discussions sur les différentes questions et, à la fin, de m’aligner sur la décision commune et d’en payer le prix. Certaines choses m’ont troublé mais quand à la fin de la journée, j’ai prié le Rosaire et que je les ai mises entre les mains de ma Mère, j’ai trouvé le calme dont j’avais besoin pour dormir.

P. Richard Kuuia Baawobr, alors Supérieur Général

En parcourant les communautés et les centres de formation, je me suis rendu compte que ce qui était important était d’être un symbole de l’unité de la Société et de faciliter la construction de ponts en partageant des informations et des idées. Quand nous avions vu qu’une chose était bonne dans une partie de la Société et pouvait donc enrichir l’autre partie, nous l’avons partagée à travers conférences ou articles.

C’est au cours des années comme Assistant général (2004-2010) que j’ai pris davantage conscience que la mission de Dieu que nous avons reçue en tant que Société appartient à tous, peu importe où l’on se trouve. Nous avons tous, par conséquent, le devoir de l’appuyer même, et surtout, lorsque les membres d’un Secteur en question n’ont pas de personnel capable de l’exécuter. J’ai senti que la nomination de confrères en Europe, en Amérique, en Inde et aux Philippines, était une bonne chose en ce qu’elle participe à la mission dans ces lieux comme Missionnaires d’Afrique avec un charisme spécifique, pour promouvoir les vocations et favoriser l’interculturalité dans nos communautés. De telles nominations étaient encore considérées comme spéciales, nécessitant de l’attention et devant être faites après des années d’expérience missionnaire en Afrique, véritable lieu de mission (comme certains ont pensé et l’ont limité géographiquement). Cela a dû évoluer dans notre praxis missiologique. Les ouvertures qui ont été faites ici et là étaient, à mon avis, importantes et nécessaires pour devenir une politique de nomination de stagiaires et de jeunes confrères. Ce n’était pas au détriment des provinces africaines mais plutôt un réveil de notre responsabilité commune à assumer ensemble.

En tant que Supérieur général (2010-2016)

La plus grande surprise est venue quand j’ai été élu Supérieur général au Chapitre général de 2010. J’avais apparemment, miraculeusement, survécu à une thrombose veineuse profonde en 2007 et j’étais maintenant prêt à relever le défi de retourner à la formation si le nouveau Conseil voulait que je me rende à Abidjan. Cette nouvelle invitation à continuer à servir comme chef de l’équipe de direction signifiait que je devais mettre de côté mes projets personnels ! Pas toujours facile mais quand c’est fait dans la foi, c’est gratifiant. Comme le dit l’adage, Dieu écrit tout droit sur des lignes tordues.

Représenter la Société, animer et diriger une équipe, être le gardien d’une vision et d’une mission communes telles qu’expliquées par le Chapitre général et dans la fidélité à la vision de notre Père, le cardinal Charles Lavigerie, etc., voilà quelques-unes des choses que j’ai dû faire comme Supérieur général pendant 6 ans. L’équipe générale qui m’a été donnée par le Chapitre général, composée des pères Jos Van Boxtel, 1er assistant, Emmanuel Ngona, Sergio Villasenor et Peter Welsh a été très utile. Compte tenu de nos expériences et de nos talents missionnaires différents, nous pouvions réaliser le mandat qui nous a été confié par le Chapitre.

P. Richard Kuuia Baawobr, alors Supérieur Général, dans son bureau

Ce fut, pour moi, un moment de mûrissement de la conviction que la mission ne se limitait pas seulement à l’Afrique mais aussi à l’Europe, aux Amériques, à l’Asie, etc. Les mots « en dehors de l’Afrique » devraient être abandonnés. Ma lecture missiologique et le dialogue avec d’autres Sociétés missionnaires m’ont fait prendre conscience de l’importance de la déterritorialisation de la mission et de voir cette mission au-delà des termes géographiques. Même si l’expression « Afrique et au-delà » n’a pas été retenue dans la formulation finale des documents du Chapitre de 2016, elle est reflétée dans les politiques de nomination qui ont été acceptées et qui sont actuellement en place. Nous venons de loin et je suis heureux d’avoir été témoin d’une partie de ce voyage en tant que membre de la Société dans un rôle de leadership au moment où il prenait forme.

Mgr Richard Kuuia Baawobr poussant son véhicule lors d’une tournée dans le diocèse de Wa

Après avoir été exposé aux différentes provinces, aux différentes expressions de la même mission en tant que Société, j’ai senti que j’avais grandi et que je pouvais apporter cela dans un autre domaine de service à la Société. Le pape François a décidé autrement. C’est pourquoi, depuis février 2016, j’ai accepté la nouvelle mission comme Servus Misericordiae Dei parmi le peuple de Dieu à Wa.

Merci à tous de m’avoir formé et de me soutenir encore dans mon apprentissage à servir. Que Dieu vous bénisse ! Priez pour moi !

+ Richard Kuuia Baawobr, M.Afr.,
    Évêque de Wa (Ghana)

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)