Témoignages

 

Une célébration a eu lieu à Angers en l'honneur des 19 martyrs d'Algérie, et l'évêque d'Angers a prononcé une homélie à cette occasioni, en présence du Supérieur Général des Missionnaires d'Afrique, Stanley Lubungo.

Célébration à Angers

Homélie de l'évêque d'Angers

 

Âge des présidents : quand Mama Ellen (Johnson-Sirleaf)
met les pieds dans la calebasse

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Par

François Soudan est directeur de la rédaction de Jeune Afrique.

À 80 ans, Ellen Johnson-Sirleaf a décidé de se fâcher avec le syndicat des chefs d’État. Dans une curieuse déclaration, l’ancienne présidente du Liberia exhorte ses pairs « trop âgés » à quitter le pouvoir afin de laisser la place aux générations montantes.

Dans son collimateur, une bonne dizaine de noms, dont un seul est explicitement cité par la « dame de fer » de Monrovia, dans une déclaration prononcée la semaine dernière : celui de l’Ougandais Yoweri Museveni. Pas le plus vieux des chefs d’État (74 ans, dont trente-deux consécutifs de pouvoir absolu au compteur), mais symboliquement coupable d’être le dernier à avoir fait sauter le verrou constitutionnel de la limite d’âge afin de briguer, début 2021, un sixième mandat.

« S’ils ne s’en vont pas à temps, s’ils ne permettent pas aux classes d’âge plus jeunes d’accéder aux affaires, c’est la stabilité de nos États qui est menacée, poursuit Ellen Johnson-Sirleaf, auréolée de ses prix Nobel et Mo Ibrahim. Il est tout à fait malheureux que le président Museveni ne le comprenne pas. »


>>> À LIRE – Les « vieux » présidents, ces dinosaures africains


L’auteur de Sowing the Mustard Seed (« Semer la graine de moutarde »), auto-hagiographie écrite alors qu’il exerçait le pouvoir à Kampala depuis déjà onze ans, pourrait certes rétorquer à son ex-consœur qu’elle-même a quitté ses fonctions à l’âge respectable de 79 ans et que son bilan en matière de gouvernance n’est pas au-dessus de tout soupçon. Après tout, Mme la Présidente (jusqu’en janvier 2018) avait nommé trois de ses fils à la tête de secteurs clés de l’État (pétrole, banque centrale et services de renseignements), ce qui n’était sans doute pas la meilleure façon de faire place aux jeunes. Et son nom a été cité du côté des Bermudes dans l’enquête dite des « Paradise Papers ».

Choc des générations

Il n’empêche : quand on sait que la moyenne d’âge des présidents d’Afrique est la plus élevée des cinq continents (63 ans), alors que celle de leurs administrés est la plus jeune au monde (19,5 ans), il est clair que Mama Ellen n’a pas tort. Il y a problème, même si la fixation d’un âge limite pour gouverner relève du même casse-tête que celui posé par le nombre et la durée des mandats présidentiels.


>>> À LIRE – Les dirigeants africains sont-ils trop vieux ?


Les Tunisiens, qui ont très démocratiquement élu il y a quatre ans un chef d’État de 88 ans, pourraient en témoigner : la vieillesse est un état objectif qui ne correspond pas toujours à l’idée que les autres se font de vous.

Il suffit de lire ce qui s’écrit sur les réseaux sociaux pour s’apercevoir combien les cadets supportent de plus en plus mal la tutelle des aînés

Problème, donc, mais qui dépasse et de loin celui que pose l’âge du capitaine. Il suffit de lire ce qui s’écrit sur ces nouvelles plateformes d’expression des frustrations que sont les réseaux sociaux pour s’apercevoir combien, en Afrique, les cadets supportent de plus en plus mal la tutelle des aînés. Jeunes citadins des couches privilégiées parlant le langage du business ou jeunes rurbains rejetés dans l’économie informelle et contraints de peaufiner des stratégies de survie, ils sont de plus en plus nombreux à secouer le carcan des anciens, qui va de pair avec toute une série de normes sociales et culturelles qui étouffent les initiatives individuelles : poids écrasant de familles parasitaires, pression sociale, cotisations communautaires, etc.

S’il est encore difficile de lire la traduction concrète de ce rejet – si ce n’est à travers des mouvements citoyens acéphales du type Y’en a marre, Le Balai citoyen ou Filimbi – , c’est que la plupart de ces jeunes n’ont pas d’autre choix que celui de ruser avec les règles d’airain de la loi des aînés : ils font semblant de les respecter et de s’y plier, tout en dissimulant leurs revenus réels, leurs agissements parfois illégaux et l’ampleur de leur réussite, quand elle est au rendez-vous.


>>> À LIRE – « Y’en a marre », « Balai citoyen », « Filimbi »… : l’essor des sentinelles de la démocratie


« Trajectoire lugubre »

L’inadéquation entre les aspirations de la jeunesse africaine et les perspectives économiques et politiques qui lui sont offertes par les gérontocraties au pouvoir risque d’entraîner certains pays du continent sur une « trajectoire lugubre », avertit Johnson-Sirleaf, citant le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim : instabilité sociale, conflits armés, fuite des cerveaux, émigration de masse…

Plus généralement, le déficit cruel d’emplois rend très aléatoire l’objectif pour l’Afrique de profiter enfin, après l’Asie et l’Amérique latine, du fameux « dividende démographique » qui exprime le fait que la population au travail devient plus nombreuse que la population dépendante. Tant que le nombre des inactifs par rapport aux actifs restera défavorable – ce qui est le cas en Afrique subsaharienne depuis les indépendances – , l’antienne des sommets de l’Union africaine selon laquelle une jeunesse nombreuse représente une chance et une richesse ne sera qu’un leurre (1).

Certes, je n’étais pas une jeune présidente, conclut Mama Ellen, mais j’ai fait ce que j’ai pu pour aider les jeunes à obtenir les libertés qu’ils méritent

Éternel recommencement ?

« Certes, je n’étais pas une jeune présidente, conclut Mama Ellen, mais j’ai fait ce que j’ai pu pour aider les jeunes à obtenir les libertés qu’ils méritent, puis je suis partie. » Son successeur de 52 ans, George Weah, fera-t-il mieux qu’elle ? Ne soyons pas naïfs : pas plus que l’alternance au pouvoir, le changement de génération n’est pas ipso facto synonyme de meilleure gouvernance.

J’ai toujours été étonné d’observer avec quelle facilité nombre de jeunes cadres africains reproduisaient, de retour au pays, les tares qu’ils reprochaient à leurs aînés

J’ai toujours été étonné d’observer avec quelle facilité nombre de jeunes cadres africains, de retour de leurs études en Europe ou en Amérique, voire de longs séjours au sein des diasporas, se coulaient dans le moule des dysfonctionnements locaux et reproduisaient au pays, passé un temps d’adaptation, les tares qu’ils reprochaient à leurs aînés. Avec, simplement, plus de sophistication que ces derniers dans la manière de capter les profits et une vraie aisance dans la pratique du double langage. Sur un continent où l’on passe très vite de l’enfance à l’âge adulte, la quête de la prospérité et du statut social, y compris par des voies détournées, finit presque toujours par effacer les répertoires de la contestation.

(1) Lire à ce sujet les éclairantes pages démographie du Grand Livre de l’Afrique, que l’ancien ambassadeur de France à Dakar, Bamako et Brazzaville Nicolas Normand vient de publier aux Éditions Eyrolles, à Paris.

 

"L’association Wend Benedo dans sa mission de travailler au bien être de ses membres à travers l’accompagnement psychosocial et sanitaire des personnes vivant avec le VIH et la prise en charge des orphelins et enfants vulnérables ne ménage aucun effort pour réussir la mission qu’elle s’est assignée."

La soeur Suzanne Ouedraogo travaille depuis longtemps à Bam-Kongoussi dans le diocèse e Ouahigouya, et a créé l'association Wend-Benedo ("Dieu est avec nous") dont le rapport vient de nous parvenir.

Il nous a semblé plus simple de convertir le fichier en PDF pour en diminuer la taille et le rendre lisible dans sa totalité, images comprises.

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MARCHE INTERCULTUELLE POUR LA PAIX A TOULOUSE
 
Le besoin de la paix est au cœur de toute recherche humaine. Car son manque devient un frein à tout l’engrenage social. Ainsi donc, les nations essaient de mettre en œuvre une variété d’actions et d’activités afin de concrétiser leur soif pour la paix.
Dans la perspective de Hans Kung qui a observé que, « la paix parmi les religions est garante de la paix parmi les nations », Toulouse a organisé en la date du 14 octobre 2018, une marche intercultuelle. Cette marche fut à l’initiative de différentes spiritualités religieuses, entre autres: les bouddhistes, les musulmans, les chrétiens, les humanistes, les juifs et les non-croyants. Qu’avons-nous fait, échangé voire reçu pendant cette marche ?

Partis de la Reynerie (une station de la ligne A du métro située au sud-ouest de Toulouse), nous étions un petit noyau d’une centaine de personnes. Au fur et à mesure que nous progressions, le nombre augmentait de plus en plus. Arrivé à la mosquée « As-Salam », l’objectif de la marche était donné. Tout s’articulait autour de deux questions majeures : « Qui sommes-nous ? » et « Qu’allons-nous faire ? »

Les différentes spiritualités ont donné des réponses à ces deux questions sous l’angle de « la fraternité ». Pour le guide spirituel musulman, les êtres humains sont faits pour « se connaitre ». Or connaitre l’autre signifie l’apprécier en vue d’une collaboration.
Pour le Bouddhiste, la fraternité s’articule autour des mots « amour et compassion ». Ainsi donc, chaque religion devra travailler et mettre en œuvre ces deux mots afin d’aboutir à un troisième mot qui est « harmonie ».

Pour le mouvement Tathᾱta (qui promeut la pratique des védas), tout se fait autour de la définition du « rôle de l’être humain » dans l’univers. L’être humain est créé pour s’entraider et vivre ainsi la fraternité. Ce groupe est encore très jeune en France. Cependant, il est surtout plus développé dans les pays où les inondations sont àla une comme l’Inde.

Après ces quelques réflexions, les associations et groupes tels les Scouts musulmans et les Scouts de France ont partagé aussi leur expérience sur la vie ensemble ou la fraternité. Par exemple, les scouts de France se sont beaucoup plus impliqués lors de l’invitation de l’abbé Pierre d’aider les démunis avec des couvertures et autres effets. Dans toutes ces interventions, tous soutiennent que la notion de fraternité reste un élément très important pour la construction de la paix. Par conséquent, l’ignorer devient un suicide social. Nous sommes tous invités à travailler sur la fraternité afin de ne pas tomber dans l’obscurantisme et le négativisme.

Une invitation était lancée à tous : « s’efforcer de faire une nouvelle marche de rencontre ». Que chaque pas de la marche soit une « nouvelle rencontre de l’autre ». L’Iman a clôturé ce temps à la mosquée avec ces mots : « nous sommes fiers de vous accueillir et c’est aussi un honneur d’être avec vous.”

Avant de continuer notre marche, nous étions invités à partager quelque chose avec la communauté musulmane : du thé et du café. Puis, nous nous sommes dirigés vers la paroisse Saint-Esprit (Métro Mermoz : station de la ligne A du métro de Toulouse) pour la suite de la marche. La marche a pris fin dans l’espace des Jacobins (un couvent des Dominicains situé dans le centre de la ville de Toulouse à mi-chemin entre le Capitole et la Garonne) vers 17h. Pour beaucoup, et particulièrement pour nos paroissiens des Minimes, une telle initiative est à encourager afin d’apaiser les esprits, et aussi pour cultiver toujours un climat de vivre ensemble dans l’harmonie, la compréhension et la tolérance.
 
kabuya

Daniel Kabuya, 23 octobre 2018
 
Toulouse Les Minimes
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L’écrivain franco-sénégalais David Diop
remporte le Prix Goncourt des lycéens

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Portrait de l'écrivain David Diop à l'occasion de la sortie de son roman "Frère d'âme" paru aux éditions du Seuil. Hermance Triay


Il était en lice pour tous les grands prix littéraires en France. Aujourd’hui, il a finalement décroché le prix de la jeunesse et le plus prescripteur en langue française, le prix Goncourt des lycéens. Le jury, réuni à Rennes, a félicité « Frère d’âme » de David Diop pour « sa vision terrible de la Grande Guerre, entre Afrique et Europe, sagesse et folie ».

C’est l’histoire de deux jeunes hommes, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais, lors de la Grande Guerre, la grande boucherie entre 1914 et 1918. Deux parmi les 200 000 combattants africains envoyés au nom de la France au front de la Première Guerre mondiale où environ 30 000 tirailleurs sénégalais ont laissé leur vie dans les tranchées.

Né à Paris, aujourd’hui âgé de 52 ans, David Diop a passé son enfance au Sénégal. Adepte d’Apollinaire et actuellement maître de conférences en littérature du XVIIIe siècle, à l’université de Pau, il a essayé de transposer dans Frère d’âme la sonorité et le rythmé de la langue wolof, parlée par les protagonistes du livre, au français.

Donner une existence aux destins et aux douleurs des tirailleurs sénégalais

Raconté d’une manière très directe et parfois même dans un style naïf, David Diop a cherché à donner une existence aux destins et aux douleurs de ces jeunes longtemps oubliés dans les manuels d’histoire.

L’idée de ce roman incisif et décapant lui est venue quand il avait lu des lettres très émouvantes de poilus ayant couché sur papier leurs derniers moments avant de mourir dans la folie de la guerre. Il s’est mis alors à la recherche de lettres des tirailleurs sénégalais avant de se rendre compte qu’il n’y en avait pas. Venant d’un continent où la tradition orale prime sur l’écriture, ils n’ont pas laissé des traces dans les livres. D’où aussi l’urgence ressentie par l’écrivain de reconstruire cette histoire. Une urgence omniprésente et palpable dans Frère d’âme.

Le bonheur du prix Goncourt des lycéens

Recevoir le prix Goncourt des lycéens s’apparente être souvent le plus beau moment dans la vie d’un écrivain couronné. D’autant plus que, ces derniers cinq ans, un lauréat du prix Goncourt des lycéens vend, en moyenne, 443 100 exemplaires de son livre. Sans parler de l’émotion d’être élu par la jeune génération, en l’occurrence d’un panel de 2 000 jurés, venus de 58 classes en France et à l’étranger… Pour les 30 ans du prix, les organisateurs ont même fait la démarche de faire voter aussi douze détenus âgés de 20 à 50 ans, de la prison de Salon-de-Provence. Croire dans la force émancipatrice de la littérature est le cœur même de ce prix pas comme les autres.

► Ecouter notre émission avec David Diop sur Frère d'âme dans l'émission Vous m'en direz des nouvelles, RFI, 10/9/2018

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Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)