Témoignages

 

Imam Chalgoumi : fermeté envers ceux qui reviennent du djihad!

«On entend soutenir toutes les initiatives qui peuvent protéger la jeunesse. Ils sont en perte de repères. Pour moi, le père Jacques Hamel, c’est un martyr, c’est un frère qui est parti. Le monde musulman prend conscience et se réveille pour lutter contre l’extrémisme mais aussi pour laisser la place aux tolérances.

Source: paris-normandie.fr

 

chalgoumi 20170309Dites-moi ce qui se serait passé si un chrétien avait tué un imam dans un pays musulman. Je pense que les dégâts seraient énormes. Aujourd’hui, on s’inspire de la tolérance dans le monde. En même temps c’est la journée de la femme. Je lui rends hommage, mais aussi aux femmes kurdes, aux femmes yézidies, à chaque femme musulmane en France qui lutte pour protéger ses enfants pour qu’ils ne deviennent pas des criminels et des barbares ».

« Je ne crois pas à la déradicalisation […] Je pense que la fermeté, c’est une solution pour se protéger contre leur mal. La radicalisation, c’est un système : il faut aussi fermer des sites internet et valoriser les sites qui promeuvent l’Islam de lumière, fermer des locaux de haine, interdire des prêcheurs de haine et les empêcher de venir en France et en Europe. Voilà des solutions. Et il faut éduquer nos enfants. Quand on me dit que certains enfants disent des non-musulmans qu’ils sont infidèles, qu’ils vont aller en enfer, c’est là que commence la haine. Il y aurait un milliard d’êtres humains qui iraient au paradis tandis que les sept milliards d’autres finiraient en méchoui, en barbecue ? »

Lire l’interview complète de l’imam Chalgoumi par Benoît Martin-Curtoud: « À Rouen, l’imam de Drancy dénonce la « barbarie » des meurtriers du père Jacques Hamel » sur Paris-Normandie, 8/03/17

Michaël Privot : Quand j’étais Frère musulman. Parcours vers un islam des lumières (compte-rendu)

couverture Privot

Michaël PRIVOT :  Quand j’étais Frère musulman : parcours vers un islam des lumières. Préface de Ismaël Saidi. Ed. La Boîte à Pandore, Paris, 2017, 235 p . ISBN 978-287557-290-5. (19.90 €)

Une recherche de « Michaël Privot » sur internet affiche de nombreuses références, certaines menant vers des pages l’accusant d’à peu près tout ce qui fait le fonds de commerce des islamophobes et de l’extrême-droite.

« J’ai donc eu envie de mettre en mots ce que je suis et de passer à l’étape suivante de ma vie, en ne conservant que les enseignements de mon parcours » (p.13), atypique s’il en est ! À 19 ans, le jeune homme né à Verviers (Belgique), « dans une démarche fondamentalement postmoderne de l’offre disponible sur le grand marché du spirituel », se reconnaît finalement dans les écrits d’un gnostique iranien, et devient musulman.

Poursuivant un brillant parcours universitaire, son esprit libre et critique ne l’empêche pas de garder les pieds sur terre. Il s’implique dans les activités de la vie sociale, dans le fonctionnement du Complexe Éducatif et Culturel Islamique de Verviers (CECIV) et se retrouve dans la confrérie des Frères Musulmans qu’il quittera d’une manière aussi peu formelle (malgré lui) qu’il y est entré « à l’insu de son plein gré » (p. 102). Il rapporte son cheminement avec lucidité et honnêteté, tout en livrant de nombreux détails sur les (dys)fonctionnements de la Confrérie et sur les raisons qui l’ont amené à les quitter  (un tiers du livre). « Si ma loyauté était engagée, c’était envers mes quelques compagnons de route […] pas envers une organisation » (p.108)

Dans la dernière section du livre, il nous livre un peu plus ses convictions personnelles de croyant, influencé par Tareq Oubrou, puis Nasr Hamid Abu Zaïd, mais surtout Rachid Benzine et la méthode « anthropo-historique », comparable à celle de l’exégèse historico-critique dans la tradition chrétienne.

Non conditionné dans son enfance par la religion et l’imaginaire qui lui est associé, sa manière de vivre l’islam a de quoi surprendre un chrétien et ne manquera pas de « heurter » nombre de musulmans . « Converti à l’islam en abstraction de son Prophète » il ne s’en est « jamais porté mal » (p.205). Il revendique une démarche de liberté pour écrire une nouvelle page de l’islam qui rique de laisser les musulmans « orphelins d’un Prophète super-héros qui a réponse à tout » (p.201). À la suite de R. Benzine et de la méthode citée, il considère que imân, généralement traduit par « foi », « serait fondamentalement une alliance, une adhésion pleine et entière à la divinité, à la façon dont on fait alliance avec un chef de tribu », et le « mu’min, que tout le monde traduit par croyant, serait dès lors celui qui adhère, qui est dans l’alliance » (p.211).

Si la première partie, jeunesse et cadre familial, est très personnelle, la suite du livre nous introduit dans les arcanes des structures de différentes organisations, musulmanes ou politiques, non seulement belges mais aussi étrangères. Les personnes avec lesquelles il a pu réfléchir, dialoguer et établir des projets, avec plus ou moins de succès, constituent une galerie de portraits présentés de manière telle que ce livre risque de lui attirer de nouvelles animosités !

À 42 ans, courageux, enthousiaste et optimiste, il continue son cheminement. « Après tout, je suis aussi un universitaire, un islamologue et pas seulement un militant que l’on voudrait écervelé. Et je suis en paix avec mon parcours » (p.164) Nous ne pouvons que lui souhaiter de pouvoir rester dans cette paix dynamique, et nous espérons qu’il pourra écrire, dans quelques années, une suite à ce livre à lire et à faire lire.

Sérieux mais non académique, teinté d’humour, cet ouvrage est non seulement un témoignage personnel à accueillir comme tel mais aussi une description de certaines facettes de l’islam en Belgique où l’on voit que, comme dans d’autres pays où une école n’est pas dominante ou imposée, il est traversé par de multiples courants, de misères et de grandeurs.

Marc Léonard.

Chrétien en Terre sainte

Cet article vous est offert.
 

Dans cet ouvrage hétéroclite et foisonnant, le jésuite israélien aborde les thèmes qui lui sont chers, notamment la théologie de la Terre sainte et le dialogue interreligieux au Proche-Orient.

Le pape Benoît XVI au Mur des lamentations à Jerusalem, le 12 mai 2009.

Le pape Benoît XVI au Mur des lamentations à Jerusalem, le 12 mai 2009. / Ronen ZvulunGetty/AFP

Je vous écris de la Terre sainte

de David Neuhaus

Traduit de l’anglais par Elsa Boyer, Bayard, 496 p., 22,90 €

Son parcours personnel mériterait un livre à lui seul. Né en Afrique du Sud en 1962 dans une famille juive ayant fui l’Allemagne nazie, David Neuhaus immigre à Jérusalem à 15 ans. Il adopte la citoyenneté israélienne puis « rencontre le Christ » grâce à une vieille abbesse russe orthodoxe. Baptisé en 1988, ordonné prêtre en 2000, ce jésuite affable et généreux est devenue une figure incontournable du dialogue judéo-chrétien. Il est vicaire patriarcal pour les catholiques d’expression hébraïque en Israël (entre 200 et 400 membres).

Mais cet itinéraire hors norme n’est pas l’objet de son nouveau livre. À peine en occupe-t-il les dix premières pages. Le reste de cet épais ouvrage explore trois grands thèmes, en s’appuyant sur de nombreux documents du Vatican et écrits de théologiens parfois peu connus du public : la Terre sainte aujourd’hui, les relations entre juifs et chrétiens, et la Bible et la Terre sainte (1).

Il répertorie tout d’abord les défis auxquels doivent faire face aujourd’hui les chrétiens de Terre sainte (2 % de la population d’Israël et de la Palestine), pris entre un « nationalisme juif qui les marginalise et leur impose des discriminations » et un « nationalisme arabe dont ils ne cautionnent pas l’expression de plus en plus islamique ». L’auteur invite ces chrétiens (qu’ils soient arabes palestiniens, russes israéliens, expatriés occidentaux ou migrants d’Afrique subsaharienne ou d’Extrême-Orient) à approfondir leur sentiment d’appartenance à cette terre « rendue sacrée par l’histoire du salut ».

Le pèlerinage du pape François en mai 2014 fait l’objet d’un chapitre, tout comme celui de Benoît XVI cinq ans plus tôt – une visite moins fraîche dans nos mémoires… et pourtant riche en intuitions spirituelles pour le théologien Ratzinger, qui compara la Terre sainte à « un microcosme qui résume en lui le difficile chemin de Dieu avec l’humanité ». Au Saint-Sépulcre, il fut marqué par le tombeau vide, révélateur de la possibilité pour Dieu de « faire toutes choses nouvelles ».

Pour David Neuhaus, convaincu que les chrétiens ont un rôle à jouer pour la paix en Terre sainte, cette visite de Benoît XVI a rappelé deux tendances devant être réconciliées : la nécessité pour l’Église de poursuivre la voie de la réconciliation avec Israël, tout en plaidant pour que les Palestiniens soient traités avec plus de justice.

Fort de son expérience personnelle, l’auteur s’attelle aussi au sujet complexe du salut des juifs. Il rappelle les données d’un problème en apparence insoluble : le Christ est l’unique sauveur universel d’une part, et d’autre part l’alliance de Dieu avec Israël est irrévocable. Mais dans ce cas, demandent les juifs, « pourquoi aurait-on besoin de Jésus-Christ ? » Solides arguments théologiques à l’appui, l’auteur énonce que l’Église et le judaïsme ne sauraient être deux voies parallèles de salut.

Il propose enfin une lecture critique et savante du Livre de Josué, confrontant le lecteur chrétien à son malaise face à un Dieu en apparence violent et tempétueux. À tous les niveaux, l’ouvrage de David Neuhaus se présente comme une invitation au dialogue.

Mélinée Le Priol

Nouvelles
Texte Pris sur le site AGENCE Fides

Carême 2017 : message du Pape François

Carême: « La Parole est un don, l’autre est un don »,
message du pape (Texte complet)


Un temps pour se convertir et changer de vie

Le message du pape François pour le Carême 2017 intitulé « La Parole est un don. L’autre est un don », a été publié ce 7 février. Le pape y médite sur la parabole du riche et de Lazare, mettant en garde contre l’attachement à l’argent et encourageant à « une conversion sincère ».

« Le pauvre devant la porte du riche ne représente pas un obstacle gênant mais un appel à nous convertir et à changer de vie », écrit-il. Le pape recommande notamment de lire la Parole de Dieu qui est « une force vivante, capable de susciter la conversion dans le cœur des hommes et d’orienter à nouveau la personne vers Dieu ».

Le temps du Carême commencera le 1er mars, Mercredi des Cendres, jusqu’au Dimanche de Pâques, 16 avril.

Message du pape François

La Parole est un don. L’autre est un don.

Chers Frères et Sœurs,

Le Carême est un nouveau commencement, un chemin qui conduit à une destination sûre: la Pâques de la Résurrection, la victoire du Christ sur la mort. Et ce temps nous adresse toujours un appel pressant à la conversion: le chrétien est appelé à revenir à Dieu «de tout son cœur» (Jl 2,12) pour ne pas se contenter d’une vie médiocre, mais grandir dans l’amitié avec le Seigneur. Jésus est l’ami fidèle qui ne nous abandonne jamais, car même lorsque nous péchons, il attend patiemment notre retour à Lui et, par cette attente, il manifeste sa volonté de pardon (cf. Homélie du 8 janvier 2016).

Le Carême est le moment favorable pour intensifier la vie de l’esprit grâce aux moyens sacrés que l’Eglisenous offre: le jeûne, la prière et l’aumône. A la base de tout il y a la Parole de Dieu, que nous sommes invités à écouter et à méditer avec davantage d’assiduité en cette période. Je voudrais ici m’arrêter en particulier sur la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare (cf. Lc 16,19-31). Laissons-nous inspirer par ce récit si important qui, en nous exhortant à une conversion sincère, nous offre la clé pour comprendre comment agir afin d’atteindre le vrai bonheur et la vie éternelle.

L’autre est un don

La parabole commence avec la présentation des deux personnages principaux; cependant le pauvre y est décrit de façon plus détaillée: il se trouve dans une situation désespérée et n’a pas la force de se relever, il gît devant la porte du riche et mange les miettes qui tombent de sa table, son corps est couvert de plaies que les chiens viennent lécher (cf. vv. 20-21). C’est donc un tableau sombre, et l’homme est avili et humilié.

La scène apparaît encore plus dramatique si l’on considère que le pauvre s’appelle Lazare: un nom chargé de promesses, qui signifie littéralement«Dieu vient en aide». Ainsi ce personnage ne reste pas anonyme mais il possède des traits bien précis; il se présente comme un individu avec son histoire personnelle. Bien qu’il soit comme invisible aux yeux du riche, il nous apparaît connu et presque familier, il devient un visage; et, comme tel, un don, une richesse inestimable, un être voulu, aimé, dont Dieu se souvient, même si sa condition concrète est celle d’un déchet humain (cf. Homélie du 8 janvier 2016).

Lazare nous apprend que l’autre est un don. La relation juste envers les personnes consiste à reconnaître avec gratitude leur valeur. Ainsi le pauvre devant la porte du riche ne représente pas un obstacle gênant mais un appel à nous convertir et à changer de vie. La première invitation que nous adresse cette parabole est celle d’ouvrir la porte de notre cœur à l’autre car toute personne est un don, autant notre voisin que le pauvre que nous ne connaissons pas. Le Carême est un temps propice pour ouvrir la porte à ceux qui sont dans le besoin et reconnaître en eux le visage du Christ. Chacun de nous en croise sur son propre chemin. Toute vie qui vient à notre rencontre est un don et mérite accueil, respect, amour. La Parole de Dieu nous aide à ouvrir les yeux pour accueillir la vie et l’aimer, surtout lorsqu’elle est faible. Mais pour pouvoir le faire il est nécessaire de prendre au sérieux également ce que nous révèle l’Évangile au sujet de l’homme riche.

Le péché nous rend aveugles

La parabole met cruellement en évidence les contradictions où se trouve le riche (cf. v. 19). Ce personnage, contrairement au pauvre Lazare, ne possède pas de nom, il est seulement qualifié de “riche”. Son opulence se manifeste dans son habillement qui est exagérément luxueux. La pourpre en effet était très précieuse, plus que l’argent ou l’or, c’est pourquoi elle était réservée aux divinités (cf. Jr 10,9) et aux rois (cf. Jg 8,26). La toile de lin fin contribuait à donner à l’allure un caractère quasi sacré. Bref la richesse de cet homme est excessive d’autant plus qu’elle est exhibée tous les jours, de façon habituelle: «Il faisait chaque jour brillante chère» (v.19). On aperçoit en lui, de manière dramatique, la corruption du péché qui se manifeste en trois moments successifs: l’amour de l’argent, la vanité et l’orgueil (cf. Homélie du 20 septembre 2013).

Selon l’apôtre Paul,«la racine de tous les maux c’est l’amour de l’argent» (1 Tm 6,10). Il est la cause principale de la corruption et la source de jalousies, litiges et soupçons. L’argent peut réussir à nous dominer et devenir ainsi une idole tyrannique (cf. Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n. 55). Au lieu d’être un instrument à notre service pour réaliser le bien et exercer la solidarité envers les autres, l’argent peut nous rendre esclaves, ainsi que le monde entier, d’une logique égoïste qui ne laisse aucune place à l’amour et fait obstacle à la paix.

La parabole nous montre ensuite que la cupidité rend le riche vaniteux. Sa personnalité se réalise dans les apparences, dans le fait de montrer aux autres ce que lui peut se permettre. Mais l’apparence masque le vide intérieur. Sa vie reste prisonnière de l’extériorité, de la dimension la plus superficielle et éphémère de l’existence (cf. ibid., n. 62).

Le niveau le plus bas de cette déchéance morale est l’orgueil. L’homme riche s’habille comme un roi, il singe l’allure d’un dieu, oubliant d’être simplement un mortel. Pour l’homme corrompu par l’amour des richesses, il n’existe que le propre moi et c’est la raison pour laquelle les personnes qui l’entourent ne sont pas l’objet de son regard. Le fruit de l’attachement à l’argent est donc une sorte de cécité: le riche ne voit pas le pauvre qui est affamé, couvert de plaies et prostré dans son humiliation.

En regardant ce personnage, on comprend pourquoi l’Évangile est aussi ferme dans sa condamnation de l’amour de l’argent:«Nul ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent» (Mt 6,24).

La Parole est un don

L’évangile du riche et du pauvre Lazare nous aide à bien nous préparer à Pâques qui s’approche. La liturgie du Mercredi des Cendres nous invite à vivre une expérience semblable à celle que fait le riche d’une façon extrêmement dramatique. Le prêtre, en imposant les cendres sur la tête, répète ces paroles: «Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière». Le riche et le pauvre, en effet, meurent tous les deux et la partie la plus longue du récit de la parabole se passe dans l’au-delà. Les deux personnages découvrent subitement que «nous n’avons rien apporté dans ce monde, et nous n’en pourrons rien emporter» (1 Tm 6,7).

Notre regard aussi se tourne vers l’au-delà, où le riche dialogue avec Abraham qu’il appelle «Père» (Lc 16, 24; 27) montrant qu’il fait partie du peuple de Dieu. Ce détail rend sa vie encore plus contradictoire car, jusqu’à présent, rien n’avait été dit sur sa relation à Dieu. En effet dans sa vie, il n’y avait pas de place pour Dieu, puisqu’il était lui-même son propre dieu.

Ce n’est que dans les tourments de l’au-delà que le riche reconnaît Lazare et il voudrait bien que le pauvre allège ses souffrances avec un peu d’eau. Les gestes demandés à Lazare sont semblables à ceux que le riche aurait pu accomplir et qu’il n’a jamais réalisés. Abraham néanmoins lui explique que «tu as reçu tes biens pendant ta vie et Lazare pareillement ses maux; maintenant ici il est consolé et toi tu es tourmenté» (v.25). L’au-delà rétablit une certaine équité et les maux de la vie sont compensés par le bien.

La parabole acquiert une dimension plus large et délivre ainsi un message pour tous les chrétiens. En effet le riche, qui a des frères encore en vie, demande à Abraham d’envoyer Lazare les avertir; mais Abraham répond:«ils ont Moïse et les Prophètes; qu’ils les écoutent» (v. 29). Et devant l’objection formulée par le riche, il ajoute: «Du moment qu’ils n’écoutent pas Moïse et les Prophètes, même si quelqu’un ressuscite d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus» (v.31).

Ainsi se manifeste le vrai problème du riche: la racine de ses maux réside dans le fait de ne pas écouter la Parole de Dieu; ceci l’a amené à ne plus aimer Dieu et donc à mépriser le prochain. La Parole de Dieu est une force vivante, capable de susciter la conversion dans le cœur des hommes et d’orienter à nouveau la personne vers Dieu. Fermer son cœur au don de Dieu qui nous parle a pour conséquence la fermeture de notre cœur au don du frère.

Chers frères et sœurs, le Carême est un temps favorable pour nous renouveler dans la rencontre avec le Christ vivant dans sa Parole, dans ses Sacrements et dans le prochain. Le Seigneur qui – au cours des quarante jours passés dans le désert a vaincu les pièges du Tentateur – nous montre le chemin à suivre. Que l’Esprit Saint nous aide à accomplir un vrai chemin de conversion pour redécouvrir le don de la Parole de Dieu, être purifiés du péché qui nous aveugle et servir le Christ présent dans nos frères dans le besoin. J’encourage tous les fidèles à manifester ce renouvellement spirituel en participant également aux campagnes de Carême promues par de nombreux organismes ecclésiaux visant à faire grandir la culture de la rencontre au sein de l’unique famille humaine. Prions les uns pour les autres afin que participant à la victoire du Christ nous sachions ouvrir nos portes aux faibles et aux pauvres. Ainsi nous pourrons vivre et témoigner en plénitude de la joie pascale.

Du Vatican, le 18 octobre 2016,

Fête de Saint Luc, évangéliste

FRANÇOIS

 

Missionnaires d'Afrique
France
Nouvelle communauté de la Paroisse de Toulouse Les Minimes


L'installation du nouveau curé Père Blanc par l'évêque.

'Un évènement simple, mais beau et fraternel'

P our beaucoup de nos paroissiens, l'annonce de la venue de Monseigneur l'évêque Robert Le Gall, dans la paroisse des Minimes était une surprise. Bien sûr, nous aussi dépendions d'une annonce subite de la part de l'évêque compte tenu de son agenda qui est toujours chargé.

C'est à la fin de notre récollection communautaire du 28 janvier 2017 que nous nous sommes aperçus de l'immédiateté de l'événement de l'installation du nouveau curé par l'évêque. La date venait d'être fixée : le dimanche suivant le 5 février 2017 à la messe de 10h30. Ceci nous demandait de nous mobiliser d'une manière ou d'une autre afin de faire quelque chose de simple, mais de beau et de fraternel.

Pour notre communauté, nous avions davantage vécu cet esprit missionnaire au sein de nos sept communautés ou paroisses. Dans la préparation de cet événement, nous nous sommes réunis pour mettre les choses en place tout en montrant que nous sommes des communautés multiculturelles

.

La multiculturalité était vécue dans nos chants, offrandes, enfants de chœur, l'assemblée, et mêmes dans les symboles utilisés. Tout cel reflètait notre esprit missionnaire et fraternel.

Bien sûr, l'événement avait pour but l'installation du curé Laurent Balas. Cependant, comme nous sommes une communauté missionnaire et que notre décision à la lumière de notre chapitre est 'vivre l'esprit de communauté' en tout et partout. Nous avions proposé à l'évêque de parler en termes de l'installation de la communauté des Missionnaires d'Afrique plutôt que du curé Laurent Balas seul.

Ainsi donc, l'installation s'est faite en deux étapes. La première étape était la présentation de la communauté des Pères Blancs aux sept communautés. Malheureusement, nous étions que trois car notre frère Simon était à Taizé avec des jeunes. Pour montrer notre vie de communauté, nous avions renouvelé nos promesses d'ordination ensemble devant les communautés et l'Evêque. Puis, le nouveau curé, Laurent Balas, a récité seul le Credo qu'il a lui-même composé.

Nous avons partagé cette joie avec deux prêtres diocésains Georges Boyer et Romain Murador qui nous aident régulièrement. Dans la simplicité et la diversité, nous avions vécu un événement aussi fraternel que profond en tant que communautés et églises. Cette joie partagée nous a marqué jusqu'à entendre les paroles de ce psaume : 'Que c'est une bonne chose, et combien douce, ces frères qui habitent tous ensemble!' (Psaumes 133 :1). Voilà comment nous avons vécu ensemble notre fraternité dans sa simplicité et sa beauté.

Pour nous Missionnaires d'Afrique ainsi que les communautés des Minimes, l'événement du 5 février 2017 est unique et marquant car il a rassemblé à la fois des amis, parents, communautés et mêmes autorités de l'Eglise de Toulouse.

Peut-être aurions-nous dû inviter les autorités civiles tel que le maire du quartier. Mais cela n'a pas été fait. Nous y songerons pour la prochaine occasion.

Nous sommes reconnaissants de l'accueil chaleureux reçu de nos communautés et surtout de l'esprit fraternel et missionnaire qui se vit dans nos communautés.

Daniel Kabuya

La communauté Père Blanc

Paroisse Les Minimes
22, rue du Général BOURBAKI
31200 TOULOUSE 05 61 22 53 68


Laurent Balas 52 ans (Français) venant du Mali et qui est le curé


Simon Gornah 56 ans (du Ghana) qui était en charge d’Amani à Bruxelles


Benoît Bernard 66 ans (Français) venant de Billère


Daniel Kabuya 33 ans, ordonné le 16 juillet à Lubumbashi en RDC

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)