Le professseur Jan Jans

 

 

Le Professeur Jan Jans, un professeur de morale, associé au centre de sciences humaines de l’université de Tilburg, aux Pays Bas, a donné le 17 mars 2015 un cours aux étudiants de seconde année en théologie sur la Masculinité hégémonique. Un défi urgent selon lui pour la théologie et les Eglises.

 


 

Le sujet, qui se divisait en quatre parties, était le suivant :

-          une contribution de la théologie morale catholique

-          le défi pour la théologie et les Eglises

-          la dynamique morale des écritures

-          la compréhension des connexions et différenciations changeantes entre sexe, désir érotique et le genre.

 

En guise d’introduction, le conférencier a partagé quelques anecdotes de sa propre expérience pour illustrer combien il est fréquent que consciemment ou inconsciemment, les mâles stéréotypent les femelles. « Alexis, ce que tu dis est un langage de femme ! Les femmes n’utilisent pas d’imprécations ! Les fleurs sont faites pour aller avec les femmes ! ».

Quelques images de masculinité et de féminité qui nous viennent à l’esprit : masculinité signifie être père, utiliser la force et la violence contre d’autres mâles, tandis que la féminité pour certains signifie avoir des enfants, être douée au lit etc… En général, les filles sont vues comme des objets sexuels par les mâles qui pensent les utiliser et tirer avantage d’elles. On a confié au Professeur Jan Jans la tâche de donner une analyse théologique de ces perceptions. Le « problème » de la masculinité hégémonique est défini comme un lien inséparable entre les identités mâle et femelle, à savoir : usage de la force et de violence entre mâles, et contre d’autres mâles (violence de gangs), usage de force et spécialement de violence sexuelle contre les femmes.

La première partie a évalué la contribution de la théologie morale catholique pour sortir de cette injustice sexuelle.

D’un côté, « la théologie morale est la foi en Dieu qui cherche l’expression dans le comportement » (Jack Mahoney, 1987) Elle lie la foi avec ce que nous faisons ajoute le conférencier. De l’autre côté, c’est la tâche de la théologie morale d’expliquer comment, selon la révélation chrétienne, notre relation à Dieu affecte toutes nos activités. (Louis Janssens 1999). Nous devons regarder le contenu de notre foi et voir ce qu’il signifie pour notre comportement concret dis le Prof. Jan Jans. Au niveau académique, il  soutient que la théologie morale est une discipline qui essaie d’entraîner au dialogue avec les autres en utilisant l’argumentation et non l’autorité. Cependant, notre le conférencier, le vison de Vatican II, « portant du fruit dans la charité pour la vie du monde » insiste sur l’ouverture de l’Eglise envers le monde, et l’Eglise se situe dans le monde. Que ce soit dans une perspective académique ou pastorale, la théologie morale est la meilleure solution pour traiter la question de la masculinité hégémonique.

La seconde partie répondait à la question « Pourquoi la masculinité est-elle importante pour nous en tant que chrétiens, et comment elle est en rapport avec la foi. Il nous a rappelé qu’être chrétiens signifie avoir une relation particulière entre personnes. La bonne nouvelle du « royaume » de Dieu inclut la promesse de justice et de paix. « A partir des écritures (Gn ,27), le conférencier insiste sur « l’égalité radicale de tous les êtres humains, mâles ou femelles ». De plus « l’évangile témoigne d’un changement de référence – Jésus comme faisant changer les attitudes sexuelles (Jean 4, avec la Samaritaine). En conséquence, il affirme que l’usage de la violence entre mâles et à l’égard des femmes n’est certainement pas en conformité avec la promesse de justice et de paix.

Pour la troisième partie, le professeur a suggéré de rejeter les « objectivisations ». En d’autres mots, toute attitude qui réduit l’être humain à un objet est contraire à la gloire et la volonté de Dieu. Nous sommes ensuite invités à la conversion de devenir voisins les uns des autres (Luc 10,29-37)

Dans la quatrième partie, le professeur a expliqué que même si les humains évoluent biologiquement dans le sens d’une intégration positive du sexe, du désir érotique et du genre, ils ont beaucoup plus en commun en termes d’égalité. En conséquence, les êtres humains devraient « fleurir » et vivre en paix entre eux. Finalement, pour achever ce but et balayer la spirale de l’hégémonie masculine, les mâles et les femmes, les garçons et les filles, les femmes et les hommes, ont à travailler ensemble.

Cependant, le conférencier termina son intervention avec quelques questions pour nourrir d’autres réflexions.

Jusqu’à quel point sommes-nous égaux, femmes et hommes, lorsqu’il s’agit d’occuper certaines places et de jouer certains rôles et responsabilités au sein de l’Eglise Catholique ?

Pourquoi ne pouvons-nous pas avoir des alternatives telles qu’utiliser un langage inclusif, et éviter le stéréotype sexuel et la discrimination sexuelle, pour devenir ainsi une source d’inspiration pour les gens ?

C’est aussi notre devoir de reconnaître et de changer « les problèmes structurels de la hiérarchie – restes d’un cléricalisme « unisexe » ».

Amorain WayikppoEn ce qui me concerne, j’ai trouvé la conférence très convaincante, et comme une bonne ressource à utiliser pour nos engagements apostoliques, tout spécialement dans notre manière de vivre nos relations les uns avec les autres en tant qu’être humains.

 

Amorain Wayikpo

(texte oridinal en anglais disponible )