kiye2022

L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n°44 du dimanche de la pentecôte 2022 : L’Esprit Saint communique à notre conscience les vertus d’une nouvelle humanité, gage d’une authentique filiation divine (Une réflexion du Père Vincent KIYE)
Textes du jour :
Première Lecture :   Actes 2 1–11
Deuxième Lecture :  Romains 8 8–17 
Évangile :  Jean 14 15–26
«Je demanderai au Père de vous donner un autre Protecteur qui sera pour toujours avec vous.…» (Jn 14, 16-17). 
Bien-aimés dans le Seigneur, que Jésus promette l’envoie d’un autre Protecteur, l’Esprit de Vérité qui sera avec ses amis pour toujours, était une évidence, au regard de la fragilité humaine, que Saint Paul renchérit dans la deuxième lecture tirée de l’épitre aux Romains lorsqu’il dit : « L’Esprit assiste notre esprit et lui redit que nous sommes enfants de Dieu. » (Rm 8, 16). Nous comprenons ici, tout le bénéfice que l’intervention de l’Esprit Saint apporte à l’homme pour une vie agréable à Dieu. Il ravive en nous la conscience active d’être enfant de Dieu et communique en nous des énergies nouvelles qui nous poussent à agir pour la gloire de Dieu. L’Esprit Saint communique à notre conscience les vertus d’une nouvelle humanité, gage d’une authentique filiation divine.
Ordinairement, devant une preuve de faiblesse, l’homme  sollicite sans cesse, le secours d’une force supplémentaire pour défier la force en face. Homme comme nous mais aussi et surtout différent de nous, Jésus aurait certes, conscience de cela. Connaissant la fragilité humaine et son inclination au péché, Jésus sollicite pour ses apôtres et pour chacun de nous aujourd’hui, un Protecteur et un Défenseur à jamais lorsqu’il leur dit : «Moi, de mon côté, je demanderai au Père de vous donner un autre Protecteur qui sera pour toujours avec vous.» (Jn 14, 16). L’Esprit Paraclet est donné ici à l’Église comme principe inépuisable de grâces multiples dont les sept dons de l’Esprit. Cet Esprit qui procède du Père et du Fils, dont il est le vivant amour mutuel, est donc communiqué désormais au peuple de l’Alliance nouvelle, aux âmes disponibles à son action intime. Voilà pourquoi Jésus dit : « C’est l’Esprit de Vérité que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas…» (Jean 14,17). 
Dans la première lecture de ce jour nous lisons que « lorsque arriva la fête de la Pentecôte, ils étaient tous réunis. Et soudain se fit entendre un bruit dans le ciel, comme une violente rafale, et il remplit toute la maison où ils se trouvaient. Ils virent comme un feu qui se divisait, et sur chacun d’eux se posait une des langues de ce feu » (Ac 2, 1-3). Voilà la disposition que les hommes doivent observer pour bénéficier des dons de l’Esprit que Jésus a promis. Cela exige de la part de l’homme une conscience réelle de son action dans le monde et dans la vie des hommes, disposant ainsi l’homme, à mobiliser toutes ses énergies à l’attente de cet Esprit Saint comme le firent les apôtres. Avons-nous conscience de son action dans le monde et dans notre vie, laquelle conscience nous prédisposerait à le désirer par-dessus tout ? Dieu accorde toujours des dons pour servir son peuple, pour l’édification de son Eglise. Posons-nous la question de savoir si nous vivons concentrés comme les apôtres qui attendaient l’Esprit Consolateur ou bien nous sommes dans les distractions et/ou les désordres de la chair ? C’est pourquoi dans la deuxième lecture, Saint Paul nous dit de rompre avec la chair, de ne plus vivre selon la chair mais de nous disposer à la mouvance de l’Esprit. Car dira-t-il, « ceux qui en restent à la chair ne peuvent pas plaire à Dieu.»(Rm 8,8). L’Esprit assiste notre esprit et lui redit que nous sommes enfants de Dieu et devons par ce fait, être en quête des attitudes et des comportements qui confirment en nous, cette identité des enfants de Dieu.
Pour comprendre l’impérieux rôle que l’Esprit Saint joue dans la vie des hommes, Jésus l’envoie à deux reprises, aux apôtres. D’abord lors des apparitions du Christ, au Cénacle, d’une façon presque « privée ». Là, c’est dans le silence et le calme que, par deux fois, résonne la voix du Crucifié : La Paix soit avec vous ! (Luc 24, 36). Puis, cinquante jours plus tard, lors de la fête de la pentecôte dans le même Cénacle. Pour cette deuxième fois, l’Esprit se manifeste de façon « publique », sous la forme de langue de feu. « Un bruit soudain se fit entendre dans le ciel, comme une violente rafale, et il remplit toute la maison où ils se trouvaient…Tous furent remplis de l’Esprit Saint et ils se mirent à parler en d’autres langues dans lesquelles l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » (Ac 2, 2-4). L’Esprit promis par le Christ et que le Père envoie aux amis du Christ est un Esprit d’Amour et d’Unité comme nous pouvons le lire dans ce verset, les disposant à parler d’autres langues pour témoigner effectivement de cette unité. La victoire pascale devient ici une nouvelle création dans la  Paix, l’amour et l’unité en Dieu.
 Que Dieu nous donne de toujours nous disposer à recevoir l’Esprit Saint qui fait des hommes, des nouvelles créatures, témoins de paix, d’amour et de l’unité. Amen
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏾 Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d’Afrique
Paroisse de Nioro du Sahel dans le diocèse de Kayes au Mali 
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L’hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n•45 du vendredi 10 juin 2022 : Approche de l’intentionnalité d’Edmund Husserl (Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr)

Textes du jour :

1ère lecture : 1Rois 19 12-13

Evangile : (Mt 5, 27-32)

« Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère » (Mt 5, 27-32)

Hier nous faisions une approche analytique de la colère, partant de l’interpellation de Jésus. Aujourd’hui, Jésus poursuit sa série des reproches en évoquant une autre interpellation, celle relative à l’adultère. Mais qu’est-ce que Jésus fustige en tout cela ?

Pour bien comprendre cette série d’interpellations de Jésus, nous avons voulu faire un rapprochement entre l’évangile du jour et la phénoménologie du philosophe Autrichien, Edmund Husserl dans son approche de l’intentionnalité. D’après Husserl, « toute conscience ou intention est toujours conscience de quelque chose dans ce sens que les états mentaux, tels que percevoir, croire, désirer, craindre, et avoir une intention (pris au sens courant), se réfèrent toujours à quelque chose. » Ainsi donc, l’intention avec laquelle u regarde cette femme X est déjà l’intention de quelque chose que tu te représentes déjà en toi et pour laquelle tu es prêt à mobiliser des énergies ou multiplier des stratégies pour l’obtenir à tout prix. Ce qui ouvre grandement la voie au péché. S’il est vrai que toute intention est intention de quelque chose, nous comprenons combien nos intentions portent en elles, la réalité qu’elles se représentent. Voilà pourquoi Jésus précise en disant : « Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère »  Ailleurs il dira «c'est ce qui souille l'homme.» (Mt 15, 11). Ton silence peut être plus meurtrier que le logos du monsieur lamda. De-même, la colère et l’adultère, même sans les extérioriser, peuvent constituer un grand danger en ce qu’ils sont des énergies non contrôlables et difficiles à canaliser. Lorsqu’un jeune homme exprime son intention vis-à-vis d’une jeune dame, cela peut déjà être une thérapie contre le péché de l’agression ou d’un acte sexuel non consentant, en ce sens que la jeune dame peut se munir de prudence à son égard pour éviter le pire en l’empêchant par ce fait de commettre le forfait. Par contre, la désirer sans l’extérioriser expose ce dernier à guetter les occasions favorables pour commettre l’irréparable. Jésus nous invite pour ce faire à être vrais, à purifier nos intentions, surtout vis-à-vis des femmes.

 Bien-aimés dans le Seigneur, les paroles du Christ de cet évangile sont une louange, bien méritée, à la femme. Pour le chrétien, disciple du Christ, la femme est la co-créatrice car élevée par le Christ à la dignité de mère de Dieu, puisqu’elle a donné corps à Dieu. La femme, admirable compagne et complément de l’homme, parfait les qualités de tendresse, de patience, d’écoute, d’accueil, d’abnégation, de courage et de générosité dont l’humanité a tant besoin. La femme, réceptacle de la vie. La femme, première, est montée au ciel avec son corps.

Quelle atteinte à sa dignité, quelle insulte que de la considérer comme un simple objet de plaisir, que l’on rejette délibérément quand on en est lassé, ou comme une bonne à tout faire ! Depuis que Dieu avait porté son regard sur Marie devenant « une image de proue », de notre foi, notre regard sur la femme devra changer, se munissant de respect, de pureté et de gratitude. La femme, doit être aimée et appréciée dans sa totalité. Cet amour et ce désir portent alors l’expression de la tendresse de Dieu. On comprend alors pourquoi une femme ne saurait être répudiée ni regardée comme objet de plaisir sinon comme réel partenaire existentiel. La fragilité de la femme cache Dieu comme le murmure d’un souffle léger dans le récit du prophète Elie de la première lecture, lorsqu’il se couvrit le visage avec son manteau et une voix se fit entendre.

Puisse Dieu nous donner de purifier nos intentions pour avoir des bonnes attitudes qui créent une bonne ambiance autour de nous. 

 

Le Seigneur soit avec vous !

Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d’Afrique

Paroisse de Nioro du Sahel dans le diocèse de Kayes au Mali

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