kiye2022
 
La passion du Christ, source de grâces et véritable remède à nos épreuves quotidiennes.(Une réflexion du Père KIYE M. Vincent dans le cadre de l'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n°35) 
Texte:
 (Mc 14, 1—15, 47)
Bien-aimés dans le Seigneur, quels sentiments nous habitent souvent lorsque nous lisons et écoutons le récit de la passion de notre Seigneur Jésus-Christ ? Sommes-nous un jour, posés la question de savoir, pourquoi l'Eglise nous propose-t-elle cette lecture du récit de la passion du Christ chaque année ? Quel sens a-t-elle pour notre vie de foi et quelle théologie peut-on dégager de ce récit ?  C'est ce à quoi nous voulons répondre sous ces lignes. Parlant de la passion du Christ comme source des grâces et remède à nos épreuves quotidiennes. Car, comme Notre Seigneur Jésus-Christ, chaque jour qui passe, au cours des semaines, des mois ou des années, nous sommes parfois aussi victimes de trahison, des fausses accusations ou des complots. Comment tenir devant tout cela ? La relecture de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ peut, à cet effet, constituer un véritable remède à nos épreuves quotidiennes. S'y référant, nous pouvons relever trois caractéristiques majeures de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ:
*La persévérance : c’est le fait de résister, de durer dans ce que vous faites ou dans un état. C’est une vertu qui nous dispose à la résistance devant les épreuves de la vie parce que nous savons que celui qui nous a appelés à l’existence ne nous abandonnera jamais, en raison de son plan de salut sur chacun de nous. Jésus en effet n’a pas démissionné de sa mission de berger, de Messie au moment de l’épreuve, ni abandonner ses amis « Si donc c’est moi que vous vous cherchez, laissez aller ceux-ci » Jn 18, 8 Il aurait exposé ses amis dans l’angoisse mortelle qui l’étreignait, mais il a préféré les protéger jusqu’au bout. Il a ainsi persévéré parce qu’il avait une nette conscience de l’amour dont le Père l’aime et il savait que Dieu  son Père ne l’abandonnera point. Voilà pourquoi il avait pleinement confiance en lui. Il enlève ainsi à une épreuve endurée dans la foi, le pouvoir de nuisance pour en faire chemin de grâces et de maturation.
*La confiance en Dieu : C’est une assurance, une hardiesse…le sentiment de quelqu’un qui se fie entièrement à quelqu’un d’autre. On ne peut se fier qu’à quelqu’un qui est crédible, qui accomplit ce qu’il dit. Faire confiance à une personne, c’est se sentir en sécurité dans la relation, c’est s’attendre à ce que ses comportements envers nous soient bienveillants et restent prévisibles. Dieu n’en a jamais cessé de faire preuve depuis le premier jour de notre existence.
*Le sens du pardon : c’est tenir une offense, une faute pour nulle et renoncer soit, au plan personnel à en tirer vengeance, soit au plan institutionnel, à poursuivre et punir les responsables. A la suite d’une trahison ou d’une infidélité, il est souvent difficile de pardonner. La déception et la souffrance sont tellement fortes qu’il est impossible de quitter l’état de la colère et de la haine. Pourtant, pardonner permet de se sentir plus léger et de retrouver le chemin de l’apaisement pour mieux avancer.  Les derniers instants de Jésus en croix en sont une illustration : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. » .L’endurance dans les épreuves conduit à la résurrection. Une telle force d’esprit, un tel degré de confiance en Dieu ne pouvait que le rendre incompatible à la réalité terrestre des pécheurs, des rancuniers. Ainsi, la terre ne pouvait pas l’absorber sinon l’éjecter. Il ressuscita.
CONCLUSION GENERALE
Notre vie en société et/ou en communauté n’est jamais un fleuve tranquille. Elle est faite des hauts et des bas, des joies et des peines et souvent confrontée à des inattendus. Chaque jour qui passe, chaque instant de notre vie nous nous confrontons à des réalités qui, souvent nous plongent dans le doute ou dans le désespoir. Nous nous décourageons et perdons toute espérance ainsi que le goût de vivre. Nous ne croyons plus en la providence. Ce sont des épreuves de la vie que nous devons inscrire dans la dynamique de notre existence à la suite du Christ crucifié, lui qui n’avait commis aucun péché. Sous ce regard, les épreuves de la vie deviennent pour nous, une école de vie qui nous dispose à l’imitation du Christ et nous fait passer de la mort à la vie avec lui. Ces épreuves endurées dans la foi à l’exemple du Christ, deviennent pour nous source des grâces et chemin de maturation humaine. C’est pourquoi nous confirmons que « La passion du Christ est une source de grâces et véritable remède à nos épreuves quotidiennes» (Mc 14, 1—15, 47).
Le Seigneur soit avec vous ! 
 
 
Spécial Jeudi Saint : Pourquoi la ceinture aux reins, les sandales aux pieds et le bâton à la main ? (Une réflexion du Père KIYE M. Vincent, Mafr) 
Textes du jour :
1ère lecture: Ex 12, 1-8.11-14 
2ème lecture : 1 Co 11, 23-26
Évangile : Jn 13, 1-15
« Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main.» (Ex 12, 1-8.11-14) 
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Nioro du Sahel dans le diocèse de Kayes au Mali 
Frères et sœurs en Christ, ce jeudi 14 avril, nous commémorons la Sainte Cène, le dernier repas que notre Seigneur Jésus partagea avec ses disciples avant de quitter ce monde vers le Père. Un repas qui trouve ses origines déjà dans l'ancien Testament comme nous le révèle le livre de l'Exode qui nous est proposé comme première lecture du jour. Mais pourquoi Jésus avait souhaité partager un dernier repas avec ses disciples ? Que représente ce repas pour nous aujourd'hui ? 
De façon lapidaire, la tradition retient de ce jour de jeudi Saint, l'origine des deux sacrements: l'ordre et l'eucharistie. Lorsque nous recourons à l'Évangile, le sens de ce repas y apparaît clairement.  Nous y lisons l'expression de l'amour inconditionnel des siens. Saint Jean commence par dire: "Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père,
Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu’au bout." Et cela comment ?  poursuit-il, "Au cours du repas... se lève de table, dépose son vêtement,
et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ;
puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture."
Frères et sœurs en Christ, Jésus pose ici, des gestes déjà prédis dans le livre de l'Exode, liés aux reins, aux pieds et aux mains. S'y référant, le Seigneur nous demande encore aujourd'hui, de manger la pâques, la ceinture aux reins,
les sandales aux pieds, le bâton à la main.Quelle théologie se dégage derrière ces prescriptions pascales ?
1. Les reins symbolisent l'endurance des disciples. Accepter de vivre ou de manger la pâques du Seigneur avec lui, n'est jamais une mince affaire. Cela exige de l'endurance devant les épreuves comme le Seigneur Lui-même. D'où, il nous faut serrer nos reins. C'est un chemin d'endurance que le Seigneur nous a tracé. Car les épreuves sont multiples: trahison, reniement, l'ingratitude etc. 
 2. Les sandales aux pieds (pour l'annonce de ce que nous avons vu et entendu de notre Seigneur Jésus-Christ) : la pâques du Seigneur fait de nous des témoins de ce que nous avons vécu avec lui, surtout pendant les 40 jours d'endurance devant les épreuves. Après avoir fait l'expérience de la victoire du bien sur le mal, du pardon de nos bourreaux et de la prière pour ceux qui nous haïssent, et tout cela avec la grâce que Dieu accorde à ceux qui s'abandonnent à lui et comptent sur lui, le temps du témoignage a sonné. Annonçons les merveilles de celui qui a pardonné sans chercher à se venger, de celui qui a prié pour ses bourreaux et qui a donné sa joue à ceux qui le frappaient. Ce chemin nous conduit droit à la victoire sur la mort. Imitons son exemple.
3. Le bâton à la main est le symbole du commandement, non pas d'un prince envers ses vaisseaux mains d'un berger qui guide le troupeau; le symbole du serviteur, que Jésus renchérit dans l'évangile par le geste d'essuyer les pieds: "il se mit à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture." Soyons de ces bergers qui prennent le bâton de guide et non de prince même si l'ingratitude est inévitable de la part des brebis à guider. 
Comme nous pouvons le voir, tout ce qu'évoque la liturgie du Jeudi Saint se résume par l'amour du cœur de Dieu. Seul l'amour donne de persévérer dans le témoignage du service. C'est cet amour que nous célébrons aujourd'hui que nous exprimons dans le sacrement de l'ordre et de l'eucharistie. Vivre l'amour sous cette forme là et dans ce même esprit, fait de nous des véritables disciples du Christ. Et Saint Paul conclut en disant : "chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe,
vous proclamez la mort du Seigneur,
jusqu’à ce qu’il vienne."
Le Seigneur soit avec vous !
 
 
Spécial vendredi Saint: Fais de tes épreuves de la vie présente, une coupe que le Père t'a donnée de boire pour la vie éternelle. ( Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr) 
Texte du jour:
 Jean 18, 1---19,42
« Remets ton épée au fourreau. La coupe que m’a donnée le Père, vais-je refuser de la boire ? » (Jn 18, 11)
Frères et sœurs en Christ, nous pouvons lire l'entièreté du récit de la passion de notre Seigneur Jésus-Christ,   cependant il est mieux de nous arrêter sur un verset, sur une parole ou une attitude qui retient le plus notre attention et peut déclencher en nous, le processus de conversion c'est-à-dire une nouvelle façon de voir les choses, une nouvelle façon de lire ou de comprendre nos épreuves de la vie présente bref, pour changer notre façon de vivre. C'est ce que nous avons toujours fait lors de nos méditations que vous recevez au quotidien. 
Aujourd'hui, nous voulons nous arrêter sur le verset 11 du 18ème chapitre de l'évangile de Saint Jean qui nous est proposé comme récit de la passion de ce soir. Dans ce verset, nous y lisons une soumission et un abandon total à la volonté de Dieu, comme expression d'une confiance indéfectible et d'une foi authentique en Dieu. Cette attitude de notre Seigneur Jésus-Christ nous interpelle chaque fois que nous nous lementons devant les épreuves de la vie. Quelle est notre attitude lorsque le mariage traîne à venir pendant que l'âge avance? Lorsque nous croupissons dans le chômage, pas de boulot alors que beaucoup de ceux avec qui nous avions fait l'école roulent des grosses bagnoles? Quelle est notre attitude devant la maladie, surtout lorsqu'elle prend du temps à guérir ?  Avec quel moral endurons-nous les fausses accusations ou les calomnies, les trahisons et autres situations angoissantes, jalousie, sabotage et critiques destructives ? 
Ce verset nous apprend à inscrisre tout cela dans la dynamique de la volonté du Père comme le fit le Christ.  Et si tu fais de ta situation présente, cette coupe que le Père t'a donnée de boire, cette épreuve ne te détruira pas. Au contraire, elle te conduira tout droit à la gloire du dimanche de pâques. 
Oui chers frères et sœurs en Christ, nos épreuves quotidiennes peuvent être des coupes que le Père a disposé pour nous, pour nous conduire également à la gloire. Peut-être que si tu étais marié (e) ce partenaire te detournerait du chemin de la vie, de Dieu. Peut-être que ton boulot ou cette santé de fer que tu regrette, te créerait des problèmes plus graves que le chômage, plus grave que la maladie qui te retient au lit. Et pour t'en épargner, Dieu a voulu que tu sois tel que tu es pour sa plus grande gloire. Ainsi dira Saint Ignace de Loyola : " préférer la mort à la survie, la maladie à la santé si cela m'amène à atteindre la fin pour laquelle j'ai été créé: la célébration de la majesté divine". 
Dans notre méditation de ce vendredi Saint, demandons la grâce de toujours nous remettre à la prescience de Dieu et confions-lui jour après jour, toutes nos personnes et tous nos projets de vie. A lui la gloire pour les Siècles des siècles siècles, Amen. 
Le Seigneur soit avec vous ! 
 
 
 La résurrection du Christ comme  conséquence de l’excellence de son humanité (Une réflexion du Père KIYE M. Vincent, Mafr)
Textes du jour :
Première Lecture : Actes 10, 34, 37–43
Deuxième Lecture : Colossiens 3, 1–4 
Évangile : Jean 20, 1–9
 « ‘Il fallait’ qu’il ressuscite d’entre les morts ! » (Jean 20,9)
Oh, que c’est audacieux, cette affirmation ! A-t-il vraiment tort ce disciple, de l’affirmer ainsi? Rappelons-nous que c’est un témoin direct qui a accompagné le Seigneur jusqu’au pied de la croix.
 Bien aimés dans le Seigneur, aujourd’hui est un jour de joie parce que nous célébrons la fête de Pâques, un événement unique en son genre dans notre foi chrétienne. A la différence de la Pâque juive, celle des Chrétiens célèbre la résurrection du Christ, c’est-à-dire la victoire de la vie sur la mort, posant ainsi, des bases de l’espérance chrétienne en la résurrection des morts. Ainsi dira Saint Paul, si le Christ n’est pas ressuscité, vaine alors est notre foi. Quiconque vit dans le Christ et avec lui, sera lui aussi victorieux sur la mort comme son Maître le Christ. Voilà l’objet de notre joie en ce jour. C’est notre foi, c’est la foi de toute l’Eglise. Oui, chaque année nous célébrons Pâques. Quel sens cette fête a pour nous réellement au de-là de célébrer la victoire du Christ sur la mort ?
 Frères et sœurs en Christ, depuis cette nuit nous avions repris un refrain, disant Alléluia, le Seigneur est vraiment ressuscité des morts. Oui, nous célébrons la vie sur la mort. Fêter Pâques c’est retenir une chose fondamentale dans notre vie. Et cette chose fondamentale est que ceux qui croient en Dieu de tout leur coeur, de toute leur force, ceux qui endurent les contradictions, les épreuves de la vie présente sans murmurer contre qui que ce soit mais les yeux tournés vers Dieu comme le fit Jésus-Christ, peu importe les difficultés de la vie qu’ils rencontreront, ils seront eux aussi victorieux comme le Seigneur Jésus-Christ. De même que Dieu a délivré son Christ de la mort, il délivrera également ceux qui croient en lui et qui lui adressent leurs prières jour et nuit.
Oui, depuis la création Dieu a tant aimé le monde et l’homme en particulier comme nous l’avions entendu la nuit. Malgré les déceptions de l’homme, Dieu lui est resté fidèle. Il lui a envoyé plusieurs prophètes pour lui révéler le secret de son amour et par là, le ramener vers lui. Par-dessus tout et en ces temps qui sont les derniers il nous a envoyé son propre Fils Jésus-Christ, l’expression parfaite de son amour. Nous l’avons livré et tué. Mais voilà qu’aujourd’hui c’est le troisième jour que Dieu l’a ressuscité des morts. L’évangile de ce jour nous rapporte que « Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vient à la tombe très tôt le matin, quand il fait encore noir, et elle voit que la pierre a été retirée du tombeau. Alors elle part en courant et arrive chez Simon-Pierre et l’autre disciple que Jésus aimait. Et elle leur dit : — “Le Seigneur a été enlevé de la tombe et nous ne savons pas où on l’a mis.” » (Jn 20, 1-2)
Les disciples Pierre et Jean sortent aussitôt et vont à la tombe. Ils voient les choses comme Marie le leur avait dit. Saint Jean termine le récit en disant : « ‘il fallait’ qu’il ressuscite d’entre les morts ! » Il se rappela ainsi, la somme des biens que cet homme fit au milieu et devant eux ; il se rappela la qualité de son humanité, la qualité d’une vie toute donnée pour les autres et conclut qu’il allait  ressusciter.
Voilà l’héritage de pâques. Voilà la leçon que nous pouvons tirer de la résurrection du Christ. Le corps d’un tel homme distingué par la qualité de son humanité ne pouvait guère connaître la corruption du tombeau. Il fallait qu’il ressuscite des morts. Il en va de même pour tout chrétien qui marche à la suite du Christ, cet homme toujours en quête de la volonté du Père et tout donné pour le bien-être de tous. Quiconque imite son exemple de vie, en travaillant pour la promotion d’une nouvelle humanité, est déjà victorieux sur la mort. Amen
Le Seigneur soit avec vous!
Père KIYE Mizumi Vincent, Mafr
Paroisse de Nioro du Sahel, diocèse de Kayes
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