Kiye 2020

A l'occasion de la fête de Saint Joseph: Rendez-vous avec les amis de Dieu


Textes du jour :
- 2 Samuel 7, 4-5; 12-14; 16
- Romains 4, 13; 16-18; 22
- Matthieu 1, 16. 18-21, 22

Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali.

«Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse» (Mt 1, 16. 18-21, 22)

Et toi, pourquoi as-tu peur de t'engager dans le sens de la volonté de Dieu ? Pourquoi as-tu peur de donner une suite favorable à cette fille d'autrui qui t'aime et que tu maintiens dans le suspense depuis quelques temps? Pourquoi as-tu peur de te prononcer officiellement devant ses parents?
Bien-aimés dans le Seigneur, aujourd'hui l'Église célèbre la solennité de Saint Joseph, époux de Marie. Cet homme dont les Écritures parlent peu et pourtant, le rôle qu'il a joué par sa foi, aux côtés de celle qui sera la Mère du Seigneur, reste non négligeable. Par cette fête, pensons et prions pour toutes ces personnes qui travaillent dur dans l'ombre mais qui sont souvent oubliées.

Frères et sœurs en Christ, c'est comme une parenthèse en plein temps de Carême de célébrer la Saint Joseph. Qu'à cela ne tienne, cela ne nous fait pas rompre notre élan vers Pâques et cela dans une approche de conversion, de sorte que les vertus dont a fait preuve Saint Joseph soient le leitmotiv qui guide nos actions en ce temps de Carême. Joseph fut bien celui qui, élevant son regard, s'efforça de s'inscrire dans le plan de Dieu, celui de l’humanisation de l’homme en respectant la dignité de Marie son épouse qui se trouva enceinte contre toute attente.  Cette crainte du Seigneur lui valut la grâce d’être visité par Dieu lui-même à travers l’ange.
Comme la Vierge Marie, Saint Joseph est l le modèle de l'obéissance à la volonté de Dieu. Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange lui avait ordonné et il prit avec lui son épouse.
Deux vertus majeures de cet homme méritent d’être soulignées ici comme modèle pour notre monde en crise de respect de la dignité humaine et de la fidélité à la volonté de Dieu.


1/Joseph est un militant de droit et de la dignité de la personne humaine: « Mais c’était un homme droit et il voulait agir discrètement pour ne pas lui faire du tort. » Le voilà en face d’un dilemme ! La femme qu’elle propose en mariage se retrouve enceinte ; une grossesse dont il n’est pas l’auteur. Imaginons la charge émotionnelle qui serait la sienne devant un scénario ! Cependant, porté par un sens très prononcé de l’humanisme, Joseph promeut le respect de la dignité de Marie. Un tel sens de l’humanisme ne pouvait qu’être pour lui, une source de grâce. Dieu se complait en lui et le visita : «Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse»


2/Joseph est également le modèle de confiance et de fidélité à la volonté de Dieu : «Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange lui avait ordonné et il prit avec lui son épouse.»  Il comprit aussitôt que tout acte de bonté qu’un homme pose envers l’autre dans le but de la promotion humaine devient bénédiction de Dieu et obéir à la volonté de Dieu n’en est pas moins. Voilà pourquoi, aussitôt réveillé de son sommeil, il fit ce que l’ange lui ordonna.
Voilà qu’aujourd’hui nous sommes encore nombreux à chercher des modèles de foi. Nous sommes encore nombreux, nous qui avons peur de prendre chez nous ces maries que le Seigneur a mis sur notre passage, peur parce que je n’ai pas un travail rémunérateur, peur parce que, parce que. Oui, sans le travail il nous sera difficile d’entretenir une femme. Mais est-ce que nous avons avant tout le sens de l’humanisme envers elle ? Est-ce que nous pensons au respect de sa dignité pour discuter avec elle ou pour la mettre en confiance? Joseph n’avait pas l’intention de jouer avec Marie ni de la tromper comme une idiote. Il tenait tellement à respecter sa dignité que la grâce lui fut accordée. De même, si tu as un regard sain sur ta fiancée, sur cette fille d’autrui, si tu tiens à sa dignité, Dieu te visitera et te donnera des moyens pour vaincre ta peur.
Puisse en ce jour, Dieu nous accorder les grâces dont nous avons besoin pour l’humanisation de notre monde, et cela par des engagements sincères pour la promotion de la dignité humaine. Amen


Le Seigneur soit avec vous !

✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d'Afrique
Paroisse de Dyou dans le diocèse
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Whatsapp : (+223)72657482

 

L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou n°99 du lundi 29 mars 2021: La passion du Christ comme véritable remède à nos découragements et à nos frustrations. Une analyse du Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d’Afrique

Texte du jour :

Mc 14, 1—15 47 

Jn 11, 45–57

Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali

Quels sentiments nous habitent lorsque nous lisons et écoutons le récit de la passion de notre Seigneur Jésus-Christ ? Sommes-nous un jour, posés la question de savoir, pourquoi l'Eglise nous propose-t-elle cette lecture du récit de la passion du Christ chaque année ? Quel sens a-t-elle pour notre vie de foi? C'est ce à quoi nous voulons répondre sous ces lignes.

            Nous voici partir pour la semaine dite sainte dans la tradition de l’Eglise Catholique. Cette Semaine Sainte commence le dimanche des Rameaux, inclut le Jeudi Saint et le Vendredi Saint. Elle s’achève avec la veillée pascale, pendant la nuit du Samedi Saint au dimanche de Pâques. Parmi les célébrations jalonnant cette montée vers Pâques, la messe du dimanche des Rameaux, messe de la Cène du Seigneur, office de la Passion, Vigile pascale et messe de Pâques – l’une d’entre elles tient une place particulière : la Vigile pascale. La Vigile pascale rassemble, par ses rites, tous les éléments du message de Pâques.

Les baptêmes d’adultes et de jeunes, qui seront célébrés cette nuit-là, rejaillissent sur toute la communauté et rappellent à chacun les promesses de son baptême. Cependant, signalons-le, pendant cette semaine dite Sainte, deux jours, soit le dimanche des Rameaux et le vendredi Saint sont consacrés à la lecture du récit de la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, bien qu’avec des petites nuances. Selon la tradition, six jours avant la fête de la Pâque juive, Jésus vient à Jérusalem. La foule l’acclame lors de son entrée dans la ville. Elle a tapissé le sol de manteaux et de rameaux verts, formant comme un chemin royal en son honneur. C’est en mémoire de ce jour que les catholiques portent des rameaux (de buis, d’olivier, de laurier ou de palmier, selon les régions. Une fois bénis, ces rameaux sont tenus en main par les fidèles qui se mettent en marche, en procession comme pour accompagner Jésus à l’image des habitants de Jérusalem à l’époque.

Une chose cependant choque ! C’est le même Jésus qui entre triomphalement à Jérusalem le dimanche des rameaux et c’est le même qui sera rejeté et condamné comme un malfaiteur le vendredi Saint. N’est-ce pas éprouver encore notre foi si fragile en ce Dieu-fait-homme en Jésus Christ ! Certes, personne ne se sentira à l’aise lorsque chaque fois on lui rappelle les déboires ou les souffrances d’un ami, d’un parent ou d’un être cher. Mais pourquoi l’Eglise nous fait toujours revenir sur les souffrances mieux les humiliations de Jésus, celui-là en qui nous avons mis notre foi ?

Parmi plusieurs raisons qui fondent la pédagogie de l’Eglise sur la relecture de la passion du Christ, nous nous penchons sur une seule qui a fait l’objet de notre commentaire, partant de la confession de l’Officier romain : « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu » (Mc 15, 40).

Force est d’affirmer que la passion de Jésus reste un remède incroyable contre nos manques de persévérance, contre nos manques de maîtrise devant les frustrations, contre nos découragements etc. La lecture du récit de la passion du Christ, nous inspire les vertus de la persévérance et de la confiance en Dieu dans la souffrance mais surtout le sens du pardon de ses bourreaux. « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23, 34)

Oui bien-aimé, quelle est cette souffrance qui te ronge, te rendant aigri jusqu’à ce que tu te résolves de ne plus partir à l’Eglise, de ne plus participer aux différents mouvements de l’Eglise ? Quelle est cette trahison qui t’a coupé de la communauté chrétienne ou de ta communauté de vie ? Quelle est cette situation qui te dérange tellement jusqu’à ce que tu aies décidé de ne plus parler à X ou à Y, jusqu’à ce que tu aies décidé de te donner la mort, de ne plus participer à la chorale ou à tel ou tel mouvement chrétien ? Quelle est cette souffrance ou cette déception que tu portes depuis, qui dépasse celle du Christ trahi par l’un de ses disciples et qui t’a rendu agressif (ve) envers les autres ? Quelle est cette trahison, cette calomnie, ces blessures que tu portes et qui dépassent celles que Jésus a connues ?

Le retour sur le récit de la passion de notre Seigneur est, par-dessus la foi qu’il peut susciter en nous en Jésus-Christ mort et ressuscité, une pédagogie qui vise à nous guérir de nos découragements et de nos frustrations. A voir comment cet homme juste qui est passé partout en faisant le bien fut humilié jusqu’au dernier point, cela nous réconforte dans nos différentes humiliations. A voir comment il pardonna à ses bourreaux, malgré le poids de la souffrance et la douleur qui rongeaient son cœur, cela nous stimule au pardon et à l’amour des ennemis. A voir comment Jésus resta fidèle et constant dans sa relation à Dieu, à qui il s’en remettait dans la souffrance sans trahir sa filiation, cela renforce notre persévérance dans les épreuves de cette vie. Pourquoi te laisse-tu ronger par les chagrins à cause de ceci ou cela ? La confiance indéfectible (foi) en Dieu dans la souffrance, lui qui assure la vraie sécurité, conduit toujours au plus haut point, le troisième jour.

Puisse la lecture du récit de la passion de Jésus renforcer notre foi en Dieu et nous donner de tenir ferme en ce monde en tout temps et en tout lieu, Amen.

           

            Le Seigneur soit avec vous !

✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Mafr

Paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali

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