Dans le numéro 111 de Voix d'Afrique, les 4 dernières personnes qui ont été citées comme "saints et bienheureux".

 

Bienheureux Benedict Daswa
Un opposant à la sorcellerie

L’église d’Afrique du Sud est heureuse de voir un de ses fils élevé sur les autels avec la béatification de Benedict Daswa du diocèse de Tzaneen, à l’est de Pretoria.

Samuel Benedict Daswa est né le 16 juin 1946 dans le village de Mbahe, province de Limpopo, dans le diocèse de Tzaneen. Il est baptisé le 21 avril 1953 par le Père Augustin O Brien à l’âge de 17 ans. Il était l’aîné d’une famille de 5 enfants : il avait 3 frères et une sœur plus jeunes que lui. Il a été confirmé à l’âge de 17 ans, le 21 juillet 1963. Il fit ses études dans la province de Venda et devint professeur dans une école primaire à Vungwa puis dans une école secondaire à Mhaphuli. Son père mourut assez jeune et Benedict s’occupa de l’éducation de ses frères et sa sœur. Il a été grandement influencé par son catéchiste Benedict Risimati, et il a fait sienne la devise de St Benoît : “Prie et travaille’’. Et il a été un exemple de bien des aspects de la vie chrétienne. Il était connu pour son honnêteté, sa droiture et son intégrité. Il est devenu rapidement un apôtre zélé pour témoigner de sa foi, et s’est engagé dans bien des activités de la communauté chrétienne.

Il a été assassiné, alors qu’il refusait de participer à une campagne qui l’obligeait à consulter un sorcier. En 1989, de violents orages s’abattent sur la région de Thohoyandou, et la foudre détruit plusieurs maisons. Les villageois décident alors de consulter un Sangoma, un guérisseur traditionnel, pour trouver le responsable, mais Benedict Daswa s’oppose à cette démarche au nom de sa foi catholique.

Le 2 février 1990 Daswa conduisait sa belle-sœur dont l’enfant était malade chez un docteur ; en route il prit avec lui un homme qui portait un sac de farine et le reconduisit chez lui ; alors qu’il revenait chez lui, il trouva la route bloquée par des arbres et entreprit de dégager la route. C’est alors qu’un groupe d’hommes assez jeunes l’attaquèrent.
Lapidé par des villageois


Il fut béatifié le 13 septembre 2015 par le cardinal Angelo Amato en présence de 35 000 personnes.

Comme il saignait car ses attaquants avaient commencé à lui jeter des pierres, il laissa sa voiture endommagée, il alla se réfugier dans une hutte voisine chez une vieille dame qui fut menacée de mort si elle ne révélait pas où était Daswa. Lorsque les assaillants le trouvèrent, ils le battirent à mort et versèrent même de l’eau bouillante sur lui pour s’assurer qu’il était bien mort. Avant de mourir Daswa avait prié ainsi : « Entre tes mains Seigneur je remets mon esprit. »

La maman de Benedict se convertit et fut baptisée ; elle économisa sur sa pension pour construire une tombe pour son fils assassiné. Cette tombe fut bénie en 2000. Le 24 août 2015 ses restes furent transférés dans l’église de L’Assomption de Nweli et le cercueil était porté par les enfants de Benedict. Le 10 juin 2008, la cause de béatification fut introduite et en 2010 Daswa fut déclaré serviteur de Dieu. Et le 22 janvier 2015 il fut reconnu comme martyr. Il fut béatifié le 13 septembre 2015 par le cardinal Angelo Amato en présence de 35 000 personnes.

Benedict a été une inspiration sur bien des aspects de la vie chrétienne. Bien vite il s’est aperçu que toute la question de la sorcellerie, qui a été la cause de la mort de bien des personnes complètement innocentes, était absolument contraire à l’enseignement du Christ. À partir de ce moment, et dans sa vie privée et en public, il s’est opposé ouvertement contre ce mal. Benedict avait compris que la communauté chrétienne devait être libérée des effets paralysants de la sorcellerie, et aider la communauté à devenir adulte. C’est sa prise de position qui a été la cause de son assassinat dans la communauté locale.

P. Didier Michon, M. Afr.

Pour plus voir: http://www.mafrome.org/fides259.htm

 

 

Bienheureux Cyprien Michaël Tansi
Moine cistercien Nigérian

Iwene Tansi est baptisé à 9 ans: il reçoit le prénom de 'Michael'. Il travaille comme professeur et catéchiste avant d'entrer au petit séminaire. Il est ordonné prêtre en 1937. Toutefois, il ressentait un appel croissant à la vie monastique. En 1950, il part en Angleterre au monastère trappiste du Mt Saint Bernard, à Leicester. Là, il reçut le nom de Cyprien. En 1953 il prononce ses premiers vœux, mais il ne put pas retourner dans son pays afin d'y implanter une communauté monastique comme il en avait l'intention (il en avait été nommé maître des novices), sa santé était défaillante.

Lors de la béatification du Père Tansi, le 22 mars 1998, le Pape Jean-Paul II disait de lui : « Il fut avant tout un homme de Dieu : les longues heures passées devant le Très Saint Sacrement remplissaient son cœur d'un amour généreux et courageux. Ceux qui l'ont connu témoignent de son grand amour pour Dieu. Ceux qui l'ont rencontré sont restés frappés de sa bonté personnelle. Il fut aussi un homme du peuple : il a toujours placé les autres avant lui-même et il fut particulièrement attentif aux besoins pastoraux des familles. Il fit tout ce qui était en son pouvoir pour que les couples soient bien préparés au sacrement de mariage et il prêcha l'importance de la chasteté. Il s'efforça de toute manière de promouvoir la dignité des femmes. En particulier, il considérait que l'éducation des jeunes était une chose précieuse ».

 

 

 

 

Bienheureux Ghebre-Michaël
Martyr d’Éthiopie

Il a été béatifié le 31 octobre 1926 et sa fête est célébrée le 14 juillet. Né à Dibo (Godjam, au nord de l’Éthiopie), en 1791. C'est dans le monastère de Mertule Maryam, en 1816, qu'il fit sa profession, comme moine orthodoxe. (1841-1842). Après avoir longuement réfléchi et prié Ghébré-Michaël prit, en 1844, la décision de passer au catholicisme et de s'unir à la petite communauté de Mgr de Jacobis. Il enseigna dans les séminaires de Guala et d'Alitena. Le 1er janvier 1851, il fut ordonné prêtre par Mgr de Jacobis.

Lorsqu'éclata la persécution contre les catholiques, Ghébré-Michaël refusa de se cacher ou de fuir. Il fut arrêté, emprisonné à Gondar, en mai 1854, et soumis à de grands tourments : jeûne, flagellations, guend (tronc d’olivier plein d’aiguilles) et humiliations de toutes sortes. En mars 1855, il fut conduit au camp militaire de Théodoros, à Ghébba-Tarara. Ayant refusé de changer d'avis, il fut de nouveau fouetté pendant des heures et laissé pour mort. Mais le jour suivant, ses blessures s’étaient fermées miraculeusement. Ensuite il fut obligé de marcher enchaîné, derrière l'armée.

Déçu dans son espoir de le voir abjurer, l'empereur décida d'en finir avec lui. Les mains liées, debout devant le peloton d'exécution, Ghébré-Michaël répétait : "Gloire au Père, au Fils, au Saint Esprit…" Il expira le soir, sereinement, après treize mois et quatorze jours de souffrance. C'était à Liguama, dans la province de Wollo, le 28 août 1855, fête de saint Georges pour l'Église d’Éthiopie. On croit qu'il a été enterré à Were Ilu, à 80 km sud-ouest de Desie. Il est le Patron des prêtres diocésains.

 

 

Bienheureux Raphaël Rafiringa
Frère des Écoles Chrétiennes à Madagascar

Frère Raphaël Louis Rafiringa est né à Tananarive (Madagascar) le 1er mai 1856. À l'âge de dix ans, Rafiringa rencontre trois missionnaires venus christianiser l'île. Ceux-çi appartiennent à la communauté des Frères des écoles Chrétiennes. Le 24 octobre 1869, il reçoit le baptême et prend le nom de Raphaël. En 1876, il demande à rejoindre la communauté des Frères. Il y est reçu, et trois ans plus tard, en 1879, il prononce ses premiers vœux religieux.

En 1883, les religieux étrangers sont expulsés de Madagascar, et il devient alors le chef des catholiques de tout Madagascar. En 1902, il est nommé membre de l'académie de Madagascar et l'année d'après il reçoit la médaille du Mérite Civil pour son œuvre de pacification entre la France et Madagascar. Il meurt le 19 mai 1919. Le 7 juin 2009, le pape Benoît XVI le place au rang des bienheureux, ce qui en fait le deuxième malgache après Victoire Rasoamanarivo.