Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Un article paru dans le numéro de "Voix d'Afrique" du mois d'octobre, le n° 101, et qui parle des formes actuelles d'esclavage en Afrique.

Ségou, au Mali, est le siège d'une association qui agit auprès des enfants en difficulté, tout particulièrement les talibés, ces enfants des écoles coraniques qui mendient dans la rue. Ils ont souvent été placés chez un maître coranique car leur famille n'a pas beaucoup de moyens.
Nous publions quelques extraits du dernier bulletin de l'Association.
Jean Dzene, le directeur d'Enfants de Tous, a travaillé quelques années au coeur de l'Association Taab Yinga à Ouagadougou, avant d'aller à Ségou.

Le frère Jan Heuft, travaillant à Alger à l'accueil des migrants, nous a fait parvenir cette lettre qui rappelle les difficultés rencontrées par tant de personnes qui se trouvent dans l'obligation de quitter leur pays.


DIOCESE DE LAGHOUAT - GHARDAIA .
BILLET MENSUEL Novembre 2013


les déserts (clichés G.B.)

Bien chers amis,

Nous sommes le 2 novembre, journée marquée par la mémoire de ceux qui nous ont précédés sur le chemin de cette vie. Hier, nous avons célébré à Tamanrasset la fête des innombrables saints anonymes, cette foule immense que nul ne peut dénombrer. La petite église venait d’accueillir quelques nouveaux migrants, hommes et femmes, arrivés tout récemment de leur pénible traversée. Mais les chants et les claquements de main n’empêchaient pas de deviner sur les visages la grande tristesse du drame qui venait de se dérouler : la découverte au Niger tout proche d’environ 90 corps d’enfants, de femmes et de quelques hommes morts de soif à la suite d’une panne de camion. Seule une vingtaine d’hommes a survécu. Tamanrasset n’est quand même pas devenue la « Lampedusa » de l’océan saharien ! Pour cette fois-ci, on sait... Mais combien de cadavres anonymes reposent à même le sol, souvent sans sépulture, victimes fréquentes de passeurs sans scrupules ? Les tragédies du Sahara ne sont pas moins nombreuses que celles de la Méditerranée. Dans ces immenses étendues, elles sont à l’abri des caméras, touchent moins les sensibilités parce que moins menaçantes pour les rivages européens. Mais le désert engloutit autant de victimes que la mer (le chiffre de 20.000 en 10 ans a été avancé). Les passeurs-trafiquants locaux demeurent sans scrupules devant l’appât de l’argent et de véritables réseaux se sont formés, bien organisés depuis les pays de départ… jusqu’aux destinations improbables.

Lors de sa visite à Lampedusa, le 8 juillet, notre Pape François, parlant des victimes de ce trafic humain, disait dans son homélie : « J’ai récemment écouté l’un de ces frères. Avant d’arriver ici, ils sont passés par les mains de trafiquants, ceux qui exploitent la pauvreté des autres, ces personnes pour qui la pauvreté des autres est une source de revenu. Quelle souffrance ! Et certains n’ont pas pu arriver à destination ». La tragédie récente du Niger nous ramène à la source des drames qui sévissent dans ces migrations. La pauvreté n’est pas une fatalité, même si elle est la triste réalité quotidienne de populations amenées à aller chercher ailleurs, avec femmes et enfants, un horizon meilleur que celui qu’ils connaissent. Bien sûr, nous sommes démunis devant de telles situations qui nous dépassent, nous ne pouvons que faire face aux cas d’urgence. Mais, au moins… « Demandons au Seigneur la grâce de pleurer sur notre indifférence, de pleurer sur la cruauté qui est dans le monde, en nous, aussi en ceux qui dans l’anonymat prennent des décisions socio-économiques qui ouvrent la voie à ces drames comme celui-ci »… poursuit le Pape.

La pauvreté est souvent le fruit scandaleux de pouvoirs et de décideurs, financiers et économiques, sans scrupules tout aussi coupables que les passeurs. En effet, les causes ne sont pas que locales. La paupérisation de l’Afrique est due à de nombreux facteurs. Une fois encore, pourquoi les prix des denrées comme le coton, l’arachide, le cacao, le café, sont-ils décidés à Londres, à New-York, à Bruxelles, à Paris ou à Pékin ? Pour le seul profit des pays dont les capitales sont mentionnées, avec bien sûr une fréquente ristourne pour les dirigeants des pays producteurs. Les paysans africains ne sont pas rétribués au juste prix. Rendons hommage à tous ceux qui luttent sur place ou en Occident pour « le juste prix » ; ils mènent le bon combat de la justice. Que l’on ne puisse pas dire de nous, citoyens du monde attachés à la dignité de toute personne, ces paroles de notre Pape : « Dans ce monde de la mondialisation, nous sommes tombés dans la mondialisation de l’indifférence. Nous sommes habitués à la souffrance de l’autre, cela ne nous regarde pas, ne nous intéresse pas, ce n’est pas notre affaire ! »

Tout à l’heure, nous irons, migrants et chrétiens de la paroisse, ensemble, prier sur les tombes du petit cimetière de Tamanrasset. Notre prière enveloppera tous ces milliers de morts anonymes qui reposent dans ces immensités désertiques. Pauvres parmi les plus pauvres, ils ont rejoint le sein d’Abraham. Mais comment franchir l’abime qui s’est ouvert entre le pauvre Lazare et le riche qui lui a fermé son cœur ?


+ Claude, votre frère évêque.

(Liens & photos,de la rédaction du site ADS)

 


Nouvelles…. Pour rester proches

* Après deux semaines de convalescence chez les Sœurs de Mère Teresa à Tunis, notre Nonce Apostolique, Mgr Thomas Yeh, est rentré hier après-midi à Alger. Il est en meilleure forme, même s'il sent qu'il devra encore consacrer du temps au repos. L'arrivée il y a peu du nouveau Secrétaire de la Nonciature lui sera une aide appréciable en ces circonstances.

* Au cours de son séjour en France, le mois dernier, notre évêque Claude est allé rendre visite à la communauté des Sœurs Maristes SMSM à Ste Foy les Lyon. Il y a rencontré les Srs Patricia, Marie-Claude, de la communauté de Ste Foy. Sr Christiane est maintenant dans une communauté de Lyon. Avec la communauté, il a pu dans une Eucharistie commune dire un Merci à Dieu pour la présence et l’œuvre de nos sœurs durant leur séjour en Algérie et dans le diocèse. Ce fut un beau temps de retrouvailles et de reconnaissance mutuelle. Cette congrégation est surtout engagée en Océanie, où elle a été créée. Un autre désert…

* Pendant ce même séjour, il est allé dans sa Normandie natale célébrer le centenaire de son collège, où il a retrouvé deux autres évêques anciens compagnons de ce collège : Hippolyte Simon, évêque de Clermont (France) et Michel Santier, évêque de Créteil.

* Pf Jean-Marie de Tamanrasset vient de prendre sa retraite professionnelle et termine une retraite de 40 jours à l’Assekrem. Nous lui souhaitons un bon retour dans la nouvelle vie ordinaire qu’il va retrouver à Tam.

* Après ses congés en Italie, Ps Franca est de retour à El Abiodh où elle était très attendue.

* Catherine de Ghardaïa est en ce moment à Aïn Sefra où elle poursuit la formation des jardinières d’enfants qu’elle avait entreprise en 2012, la même que celle qu’elle assure à Ghardaïa mais en stages intensifs.

* A Ghardaïa, ces jours-ci, nous avons la joie de la visite du P. Norbert qui est en France depuis… trop longtemps déjà, à cause de problèmes de santé très lourds ; mais il reste très attaché au diocèse. Joie de le voir debout même s’il a encore besoin de ses béquilles. Nous lui redisons tous nos meilleurs vœux pour que toutes les opérations qu’il doit encore subir le remettent d’aplomb.

* Le jeune P. Piero Masolo, destiné à rejoindre la communauté de Touggourt, est actuellement en France pour y étudier la langue française. Il devrait bientôt rejoindre Angers pour une école de langue. Il s’initie peu à peu et semble faire des progrès prometteurs !

* Nous allons accueillir pendant trois mois à partir de décembre, le P. Vincent Feroldi, du diocèse de Lyon, en France. Il passera ce temps dans le diocèse, par étapes dans plusieurs communautés. Son désir est de mieux nous connaître, et de partager tout simplement notre existence. Merci d’avance pour l’accueil !

* Voici quelques nouvelles que Claude vient de recevoir de Myriam, la fille de Marthe Lefebvre partie rejoindre son fils à la Réunion. Nous vous les partageons pour la garder, elle et les siens, dans notre prière et notre profonde affection : “La santé de Dominique s'est beaucoup dégradée. Il n'a pas plus de conscience mais il semble souffrir... Il a beaucoup maigri et il est devenu méconnaissable... Maman, sa femme se sentent maintenant bien impuissantes devant ses souffrances. Prions que pour des grâces leur soient encore accordées pour continuer à tenir physiquement et moralement, et que mère et belle fille sachent se soutenir devant cette longue épreuve.” (Myriam)

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Calendrier de Mgr Rault

Novembre 2013

Tamanrasset, Ghardaïa, puis Alger. Rencontre entre les évêques d’Algérie et Comité National Caritas Algérie avec Sr Marie Christine. & Rencontre de Secteur à Ghardaïa. En prévision 1ère quinzaine de décembre :Abidjan (Centre de théologie des SMA Pères Blancs) & Ouagadougou

 

Déjà le 10 février 2013, dans l'article n° 468 du site "abcburkina.net", le Père Maurice Oudet dénonçait la "ruée vers l'or au Burkina" (lire la suite) . Dans le texte qui suit, (Petit Echo novembre 2013) il en reprend quelques éléments mais développe tout ce que la multiplication des sites d'orpaillage apporte comme méfaits pour les populations, surtout les enfants.