Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Actes antireligieux et chiffres

Le 9 octobre ’17 a été publié un bilan des actes anti-musulmans du 1er janvier au 30 octobre 2017 par Le Président de l’Observatoire National contre l’Islamophobie, Abdallah ZEKRI.

Un autre rapport, publié par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), donne des chiffres légèrement différents, mais ceci peut être assez facilement expliqué.

[…] Les chiffres de l’Observatoire sont par exemple très inférieurs à ceux du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui a lui choisi de recenser les actes sur la base de déclarations de citoyens ou de remontées médiatiques. Ainsi, en 2012, le CCIF avait-il colligé 469 actes islamophobes, tandis que l’Observatoire en avait relevé 201.Ces divergences sur les chiffres reflètent aussi les divisions politiques entre l’Observatoire et le CCIF. Emanation du Conseil français du culte musulman (CFCM), l’Observatoire a été créé en juin 2011, quelques mois après la signature d’une convention entre le ministre de l’intérieur de l’époque, Brice Hortefeux, et le CFCM pour « mieux suivre » les actes islamophobes. « Nous avions parlé de ces problèmes avec Brice Hortefeux en août 2010 au moment de la signature de la convention. Quand une enquête parlementaire nous a été refusée en 2011 sur ce sujet, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes en créant notre propre structure », se souvient Abdallah Zekri.

Une proximité avec le pouvoir régulièrement dénoncée par le CCIF.[…] Extrait de « Comment mesure-t-on l’islamophobie en France ?« , par Matthieu Goar, Le Monde, 28/01/14.

Qu’en est-il du côté chrétien?

La lutte contre la christianophobie étant délaissée par l’Église, certains sites de l’extrême-droite catholique ou traditionalistes s’en sont emparée.



Recenser les actes anti-chrétiens

Du côté du gouvernement, la christianophobie n’est pas prise en compte. Du moins pas sous ce terme. Si le ministère de l’Intérieur comptabilise, depuis 2002, les actes antisémites et, depuis 2010, les actes islamophobes, « il est toutefois impossible de disposer de statistiques similaires pour les actes anti-chrétiens », soulignait, en décembre 2012, Marc Le Fur, député UMP des Côtes-d’Armor, dans une question écrite au gouvernement. « Le gouvernement entend-il, dans un souci de pluralisme et de réciprocité, recenser également les actes anti-chrétiens ?», demandait ce dernier. Pour ce qui est d’une « éventuelle recension des actes anti-chrétiens à l’instar de celles qui sont effectuées pour les actes antisémites et les actes anti-musulmans », le ministère précise que « les responsables des différentes Églises et confessions chrétiennes n’ont jamais fait part de la demande d’un indicateur spécifique auprès des pouvoirs publics. » […]
Extrait de Mikael Corre: « La nouvelle croisade des catholiques intégristes« , Le Monde des Religions, 04/10/13.

Pour 2016, voici les chiffres gouvernementaux:

Les atteintes aux lieux de culte et sépultures
Depuis 2008, un bilan périodique des atteintes aux lieux de culte en France, perpétrées à l’encontre des religions chrétiennes, israélite et musulmane, est réalisé grâce à la mise en
place d’une méthode de recensement constante, permettant de quantifier et d’analyser l’évolution de ces exactions.
De 2008 à 2016, il a été constaté une augmentation constante du nombre de faits visant les édifices religieux et les sépultures.
Le bilan 2016 marque ainsi une nouvelle augmentation du volume global des actes commis par rapport à l’année précédente, avec 1057 faits recensés soit une augmentation de 6,4 %
par rapport à l’année 2015 (993 faits).
Avec 949 faits constatés en 2016, les atteintes aux symboles chrétiens ont augmenté de 17,6 % comparativement à 2015 (807 faits).
Les atteintes aux sites musulmans ont connu, quant à eux, une baisse de 37,5 %, avec 85 faits recensés en 2016, contre 136 faits en 2015.
Les atteintes aux lieux de culte et sépultures de la communauté juive (23 faits) enregistrent une baisse significative de 54 % par rapport à 2015 (50 faits constatés). Extrait du Rapport sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie de la CNCDH, 2016 (pdf), p.13.
Jusqu’à présent donc, les données disponibles ne concernent que les atteintes aux biens matériels et au patrimoine qui sont classées comme simple vandalisme ou intérêt mercantile (revente du matériel volé). Du pain bénit pour les traditionalistes chrétiens ?

Les religions ont un rôle irremplaçable pour construire la paix (Zenit)

logo zenit

« Les religions « ne peuvent pas avoir une attitude neutre, et encore moins ambiguë par rapport à la paix », déclare le pape François qui encourage au contraire l’engagement des « Religions pour la paix ».

Le pape François a reçu 80 membres de “Conférence mondiale des religions pour la paix” (World Conference of Religions for Peace) dans la salle jouxtant la Salle Paul VI du Vatican, ce mercredi matin, 18 octobre 2017, à 9 h, avant l’audience générale du mercredi. Ils étaient accompagnés du président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal français Jean-Louis Tauran. […] »

Lire la suite du discours du Pape François traduit et présenté par Anita Bourdin pour Zenit, le 18/10/17 :

Les religions ont un rôle irremplaçable pour construire la paix (traduction complète)

Le pape reçoit «Religions for Peace»

Religions pour la paix 18/10/2017 © L'Osservatore Romano

Religions pour la paix 18/10/2017 © L'Osservatore Romano

Les religions « ne peuvent pas avoir une attitude neutre, et encore moins ambiguë par rapport à la paix », déclare le pape François qui encourage au contraire l’engagement des « Religions pour la paix ».

Le pape François a reçu 80 membres de “Conférence mondiale des religions pour la paix” (World Conference of Religions for Peace) dans la salle jouxtant la Salle Paul VI du Vatican, ce mercredi matin, 18 octobre 2017, à 9 h, avant l’audience générale du mercredi. Ils étaient accompagnés du président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal français Jean-Louis Tauran.

« Qui commet la violence ou la justifie au nom de la religion offense Dieu gravement, lui qui est paix et source de la paix et a laissé dans l’être humain un reflet de sa sagesse, de sa puissance et de sa beauté », a redit le pape François.

Le pape affirme que « dans la construction de la paix, les religions, avec leurs ressources spirituelles et morales ont un rôle particulier et irremplaçable ».

Le pape s’est adressé à eux en italien. Le Vatican publie aussi une traduction en anglais.

Voici notre traduction, rapide, de travail, depuis l’italien.

AB

Discours du pape François

Chers amis,

Je vous souhaite cordialement la bienvenue et je vous remercie de votre visite.
Je remercie le cardinal Tauran de sa présentation.

La paix est un devoir urgent dans le monde d’aujourd’hui aussi alors que tant de populations sont déchirées par la guerre et les violences.

La paix est à la fois un don de Dieu et une conquête humaine.

Pour cela, les croyants de toutes les religions sont appelés à demander la paix et à intercéder pour elle. Et tous les hommes de bonne volonté, spécialement ceux chargés de responsabilités, sont appelés à travailler pour elle, avec le coeur, l’esprit, et les mains, oui, parce que la paix se construit de façon « artisanale ».

Dans ce travail, la paix et la justice se construisent ensemble.

Dans la construction de la paix, les religions, avec leurs ressources spirituelles et morales ont un rôle particulier et irremplaçable. Elles ne peuvent pas avoir une attitude neutre, et encore moins ambiguë par rapport à la paix.

Qui commet la violence ou la justifie au nom de la religion offense Dieu gravement, lui qui est paix et source de la paix et a laissé dans l’être humain un reflet de sa sagesse, de sa puissance et de sa beauté.

J’exprime mon estime et ma gratitude pour l’action de “Religions for Peace” : vous rendez un précieux service à la religion et à la paix. Par nature, les religions sont destinées à promouvoir la paix, par la justice, la fraternité, le désarmement, le soin de la création. Il faut un effort commun des religions pour promouvoir l’écologie intégrale.

La Bible nous aide en cela et nous ramenant au regard du Créateur qui “vit que tout ce qu’il avait fait, et voilà, c’était très bon” (Gn 1,31).

Les religions disposent des ressources pour faire progresser ensemble une alliance morale qui promeuve le respect de la dignité de la personne humaine et le soin de la création.

Grâce à Dieu, nous avons tellement de bons exemples, dans différentes régions du monde, de la force de la coopération interreligieuse pour s’opposer aux conflits violents, faire progresser le développement durable, protéger la terre.

Continuons dans cette voie! Ayons confiance dans l’aide du Tout-Puissant et dans la bonne volonté des croyants et de tant d’autres personnes.

Que Dieu vous bénisse et rende fécond votre engagement pour la paix.

© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin

 

 

ATD Quart Monde en Afrique: la lutte passe aussi par la culture

A Ouagadougou, deux anciens enfants des rues initient les enfants à la musique, lors d'ateliers proposés par l'association ATD Quart Monde.
© RFI/Yaya Boudani
 

L’année 2017 donne au mouvement ATD (Agir Tous pour la Dignité) Quart Monde l’occasion de célébrer les 100 ans de la naissance de son fondateur, Joseph Wresinski et les 60 ans de sa création. Ce 17 octobre 2017, c'est aussi le 30e anniversaire de la Journée mondiale du refus de la misère que l’association a instaurée. Exemples d'initiatives de lutte contre la pauvreté dans des pays africains. Reportage.

►Au Burkina, la culture pour sortir les enfants de la rue

Au Burkina Faso, l'équipe d'ATD Quart Monde passe par la culture pour tenter le renouement entre les enfants de la rue et leurs familles. Une fois par semaine, les volontaires d'ATD animent des séances de lecture sous les lampadaires dans les quartiers où vivent généralement les enfants des rues.

Ex-enfant de la rue qui s'essaie à la musique, Ousseini Gouba apporte aujourd’hui son aide à l'association ATD Quart Monde dans la lutte pour sortir les enfants de la rue et rejoindre leur famille. A Ouagadougou, il a la cartographie de tous les secteurs où résident ces enfants.

« Je viens deux fois par semaine, une fois dans la journée et une fois la nuit », précise-t-il.

Un appui reconnu par Sylvain Lestien, l'un des volontaires de ATD Quart Monde au Burkina Faso.

« Il fait preuve d’un courage qui nous surprend beaucoup, qui nous épate puisqu’il passe son temps à pédaler sur son vélo dans les rues de Ouagadougou pour aller voir tous les enfants qu’il a connus et qui sont encore dans la rue », souligne ce volontaire d'ATD Quart Monde.

La mission pour Gouba est de convaincre les enfants à renouer le contact avec leurs familles. Et cela passe par tout un processus.

« On cause avec l’enfant. On essaye de savoir ce qui l’a amené dans la rue, son prénom, son nom de famille… il faut connaître tout ça. On ne demande pas à un enfant de retourner dans sa famille, comme ça. C’est ce que l’on fait avec l’enfant qui va l’amener à décider, à dire « Ah ! Moi, je vais retourner dans la famille. Il faut m’aider », explique-t-il.

Pour mener à bien sa lutte, Ousseini Gouba s'essaie à la musique. Il a déjà quelques chansons que ses ex-camarades de rue écoutent à chaque rencontre.

« Tant qu'il y aura des enfants sous les lampadaires, je continuerai à les rencontrer », promet Ousseini Gouba.

→Ecouter: Burkina Faso: Gouba l'ex-enfant des rues à l'écoute des plus démunis (1/5)

►En Afrique du Sud, la pauvreté a augmenté de 2% en 5 ans

Selon l'ONU, une personne échappe à l'extrême pauvreté dans le monde toutes les secondes. Ce n'est pas le cas en Afrique du Sud où la pauvreté a augmenté de 2 % en cinq ans. Plus de la moitié des Sud-Africains vivent en dessous du seuil de pauvreté. Une situation qui s'aggrave avec la récente récession économique.

Tous les lundis matins, au siège de l'ONG Dorcas, à Johannesburg, ils sont 150 à venir manger un morceau de pain et boire un bol de soupe. Ils n'ont pas de travail stable, parfois même pas de maisons.

Daniel a 50 ans. Il dépense tout l'argent qu'il gagne pour nourrir ses deux enfants qui vivent avec lui à Soweto.

« Si je gagne 5 euros par jour, c'est assez. Lorsque je trouve du travail, j'entretiens le jardin des gens ou bien je lave leur voiture. C'est comme ça, on doit survivre », explique-t-il.

Il gagne donc en moyenne 70 euros par mois, juste au-dessus du seuil de pauvreté. Assis juste à côté, Sidney, lui, ramasse des canettes et des bouteilles, tous les jours, pour les revendre.

« Dans les bonnes journées, je peux espérer gagner 2 euros. Lorsque le salaire est bon, j'en profite pour parier ! », dit-il.

Il dépense d'ailleurs l'équivalent d'une journée de travail pour parier sur les matchs de football tous les samedis.

Selon le président de l'ONG, Lionel Cohen, les écarts de richesse ne cessent d'augmenter dans le pays, aux dépens des plus pauvres.

« Même la classe moyenne s'effondre, aujourd'hui. Il n'y a plus rien entre les très riches et les pauvres », souligne-t-il.

Selon les études statistiques, les jeunes femmes noires habitant dans les zones rurales sont la population la plus touchée.

►Au Congo, une congrégation religieuse mène un combat depuis 42 ans

En ce jour de célébration de l’élimination de la pauvreté, le Congo n’organise pas d’activités particulières. Cependant, une congrégation religieuse fait ce travail au quotidien depuis 42 ans au sein de la maison les Petites sœurs des pauvres,  près de la cathédrale de Brazzaville, où elle prend soin des personnes âgées, démunies et parfois abandonnées.

De blanc vêtue, foulard bien serré sur la tête, sœur Virginia nous présente la maison des Petites sœurs des pauvres.

« Nous sommes chez les Petites sœurs des pauvres, près de la cathédrale du Sacré-Cœur, à Brazzaville. Nous avons près de cinquante personnes âgées (des hommes et des femmes) à notre charge », précise-t-elle.Cet établissement, aux chambres et couloirs spacieux, est situé dans un quartier résidentiel très calme. Ici, on prend exclusivement en charge des personnes du troisième âge.

« Notre seule œuvre ou apostolat, c’est de nous occuper des personnes âgées souvent pauvres, démunies et parfois abandonnées. Il y en a qui ont des familles et d’autres qui n’en ont pas. Donc, ils ont besoin d’être aidés et assistés. On les accompagne jusqu’à la fin de leur vie », a expliqué sœur Virginia, visiblement enthousiaste.

Opérationnelle depuis 1975, cette maison accueille actuellement une cinquantaine de pensionnés. Son travail est salué par Didier Boutsindi, un fidèle catholique.

« Je viens de la visiter. Les gestionnaires s’occupent des personnes âgées. Ils s’occupent de tout le monde. Surtout, ils sont bien organisés et bien structurés », a-t-il témoigné.

Les six soeurs religieuses ainsi que la vingtaine de salariés qui y travaillent appellent toute personne physique et morale à apporter des dons.

Roquetas de Mar – Espagne :

notre poste de Mission

 oscar

Le phénomène de la migration

Le phénomène de la migration n'est pas une réalité nouvelle ; c’est la façon dont nos propres pays ont été formés tout au long de l'histoire. Aujourd'hui, comme nous le voyons autour de nous, ce phénomène est centré sur certains segments de la population. La mauvaise compré- hension du problème de la migration, conjuguée au faible compte rendu des faits, empêche de trouver des solutions adéquates. Les poli- tiques des pays qui investissent des montants incroyables dans le ren- forcement des frontières et l’information véhiculée par les médias ne permettent pas de voir positivement l'arrivée de personnes nouvelles et différentes dans nos pays. La peur et le soupçon semblent dominer nos pensées. Que faire pour passer de l'hostilité à l'hospitalité ?

En général, les gens se déplacent parce qu'ils cherchent une vie meilleure ; c’est cette recherche d’une vie plus digne pour eux-mêmes et leurs proches qui est la base de leurs projets de quitter leur propre terre, espérant trouver de meilleures opportunités ailleurs. En général, cette recherche est motivée parce que les conditions d'une vie digne ne peuvent être trouvées dans leur propre pays.

Les conflits armés, l'expropriation des ressources naturelles et minérales, les situations de violence, les changements climatiques et les inégalités économiques ont une influence décisive sur le désir de risquer leur propre vie en essayant d'atteindre d'autres terres avec l’i- dée que « le lait et le miel » y coulent librement.

Ces migrations ont des conséquences à la fois dans les pays d'émigration et d'immigration et, dans les deux cas, peuvent avoir des effets positifs et négatifs.

Pour ce qui est de l'émigration, une des conséquences positives peut être l'atténuation de certains problèmes de surpopulation, de la réduc- tion des pressions sur les ressources, et l’envoi d’aide financière des émigrants à leurs familles. Par contre parmi les conséquences négati- ves, il y a les multiples problèmes dans les familles allant du vieillis- sement de la population, le départ des jeunes qui peuvent travailler et la diminution du revenu public.

Pour ce qui est de l'immigration, le rajeunissement de la population et l'augmentation de la diversité culturelle qui permettent d’avoir accès à de nouvelles manifestations culturelles sont quelques-unes des conséquences positives. Du côté négatif, il peut se former des déséqui- libres en lien avec l'âge et le sexe. Il y a aussi les tensions causées par la plus grande diversité politique, linguistique et religieuse, car il se forme des groupes complètement séparés et marginalisés. Aussi, les immigrants acceptent souvent des salaires plus bas que la population locale, ce qui crée des conflits. Il y a aussi l’augmentation des besoins et services, en particulier pour les soins de santé et pour l'éducation.

La raison de notre présence ici

Depuis 15 ans, les missionnaires d'Afrique travaillent à Roquetas de Mar, dans le diocèse d'Almería en Espagne. Nous sommes trois confrè- res et un stagiaire qui travaillent auprès des migrants africains. À la demande de l'Église locale, consciente de la réalité des migrants, notre Société missionnaire s'est engagée à œuvrer avec ces personnes, tout en étant à l’écoute de ceux qui cheminent dans leur recherche spirituelle.

Il est évident que nous ne sommes pas les seuls à travailler dans le monde de la migration à Roquetas. Le service que nous offrons, en tant que missionnaires d'Afrique, est comme une goutte d’eau comparée à l'immensité du défi que pose la migration. Nous sommes impliqués dans plusieurs domaines comme le fonctionnement de notre "Centre Interculturel Africa", des camps urbains pour les jeunes, le catéchumé- nat pour les immigrés africains et la fête de la Journée des migrants. Dans toutes nos activités, nous travaillons en réseau avec d’autres per- sonnes, des associations laïques et des communautés religieuses afin d’offrir un meilleur service.

Notre mission dans le quartier

Nous vivons dans un quartier qui, malgré sa réputation dans le reste de la ville, est un lieu sympathique, animé, coloré et multiculturel. Ici, vous trouverez la pauvreté, la prostitution, le commerce d'une variété de produits de toutes sortes, et même de la drogue, mais vous trouverez éga- lement la solidarité ; ici on trouve de tout. Dans ce quartier vous avez un goût de l'Afrique dans cette ville qui est renommée dans toute l'Espagne pour son tourisme. Le milieu où nous vivons est également l'endroit où les nouveaux arrivants d'Afrique sont souvent reçus par des personnes de leur propre pays qui les abritent, les nourrissent et les aident à faire les premiers pas dans ce nouveau pays, même à trouver un petit travail dans l'agriculture. Les nouveaux arrivants savent aussi nous trouver.

Accueillir et accompagner semble être la meilleure façon de décrire notre mission à Roquetas de Mar. Ces deux engagements se rejoignent de manière concrète : d'une part à travers la dimension sociale de notre présence par le « Centre Interculturel Africa » avec tous ses services sociaux ; d’autre part par la dimension spécifiquement religieuse avec le catéchuménat pour les immigrés africains dans plusieurs paroisses de la région.

C'est une bénédiction d'être ici pour accueillir et accompagner les immigrants africains avec lesquels nous cheminons. Nos expériences missionnaires en Afrique qui nous ont permis de grandir comme personnes nous aident maintenant dans notre ministère de compassion dans ce milieu. Cependant, cela est aussi un défi de nous adapter à servir ces hommes et ces femmes qui se retrouvent en dehors de leur envi- ronnement habituel. Ils vivent dans un contexte social dans lequel ils sont marginalisés ; ils vivent en groupes, mais loin de leurs propres familles ; ils se retrouvent aussi souvent seuls avec la difficulté de trou- ver un partenaire approprié. Ils se rendent compte que leur recherche de « lait et de miel » qu’ils espéraient trouver n’est pas encore acces- sible. Malgré tout, ce sont des personnes fortes et résilientes.

 animatrice

Une animatrice, Montse, dirigeant une classe au Centro Afrika

 

Je me demande qui profite le plus de ces services : est-ce les migrants qui bénéficient de notre service d’accompagnement ? ou est- ce nous qui pouvons vivre à travers eux l’affirmation de Jésus : « Tout ce que vous avez fait pour le plus petit de ces frères, vous l'avez fait pour moi » ?

C'est ainsi que notre mission se poursuit dans cette ville côtière du sud de l'Espagne qui se trouve juste en face du continent africain. C'est la même mission que nous avons choisie dans notre jeunesse de proclamer la Bonne Nouvelle au monde africain.

Garcia Padilla Oscar Arturo (article tiré du "Petit Echo" n° 1082)

Les relations entre l’Union européenne et l’Afrique sont régies par l’accord de Cotonou et la stratégie commune Afrique-UE, qui comprennent tous deux une dimension politique,une dimension économique et une dimension relative au développement.