Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Droits humains: interprétation radicalement individualiste
et affirmation de nouveaux droits
rendent le consensus plus difficile

[…] Une question cruciale pour notre époque

«L’universalité des droits de l’homme représente une question cruciale pour notre époque, a estimé Mgr Gallagher. Et la réponse déterminera si ces droits continuent de marquer l’horizon commun pour la construction de nos sociétés, le point de référence nécessaire pour l’exercice du pouvoir politique et un guide sur la voie à suivre par la communauté internationale.»

Selon lui, une « interprétation radicalement individualiste » et l’affirmation de « nouveaux droits » rendent le consensus plus difficile. De plus, a-t-il déploré, « certains semblent désormais établir une hiérarchie parmi les droits de l’homme, conditionnant le respect accordé à une personne à son approbation d’une interprétation discutable de certains droits ».

Cette attitude, a déclaré le représentant du Saint-Siège, est « inacceptable ». D’autant plus qu’elle entraîne une vision « réductionniste » de la liberté de conscience et vise à limiter les religions dans « l’obscurité discrète de la conscience individuelle ou à les reléguer au second plan dans les enceintes closes d’églises, de synagogues ou de mosquées ».

Un manque d’appréciation du vrai sens de la liberté de religion

Selon Mgr Gallagher, cette attitude « révèle non seulement un manque d’appréciation du vrai sens de la liberté de religion ou de conviction, mais aussi le rôle légitime de la religion sur la place publique ». Pire, cette attitude nourrit les sentiments et manifestations d’intolérance et de discriminations contre les chrétiens, qui sont, selon Mgr Gallagher, le « dernier préjugé acceptable » dans beaucoup de pays.

« Si nous cherchons vraiment une approche large pour prévenir et combattre l’intolérance et la discrimination, nous devons éviter une approche sélective et prêter attention à de telles manifestations de tolérance et de discrimination. » […]

Source : Devant l’OSCE, Mgr Gallagher dénonce les « discriminations » à l’égard des chrétiens – La Croix Africa, Claire Lesegretain, 10/12/18.

“Alors qu’une partie de l’humanité vit dans l’opulence,
une autre partie voit sa dignité méconnue” (Pape François)

Le pape François a envoyé un message aux participants à la Conférence internationale «Les droits humains dans le monde contemporain: conquêtes, omissions et négations», organisée par l’Université pontificale grégorienne et par le Dicastère pour le Service du Développement humain intégral. Le texte a été lu par le card. Peter K. Appiah Turkson, préfet du Dicastère.

[…] La conférence internationale se tenait à l’occasion du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’homme et du 25èmeanniversaire de la Déclaration et du Programme d’Action de Vienne pour la protection des droits humains dans le monde. […]

Message du pape François

Monsieur le Cardinal,

Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,

Chers frères et sœurs,

Je suis heureux de vous faire parvenir mes salutations cordiales, à vous tous, représentants des États auprès du Saint-Siège, des Institutions des Nations Unies, du Conseil de l’Europe, des Commissions épiscopales Justice et Paix et de celles pour la pastorale sociale, du monde académique et des organisations de la société civile, rassemblés à Rome pour la Conférence internationale intitulée « Les droits humains dans le monde contemporain : conquêtes, omissions et négations », organisée par le Dicastère pour le Service du Développement humain intégral et par l’Université pontificale grégorienne, à l’occasion du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’homme et du 25ème anniversaire de la Déclaration et du Programme d’Action de Vienne.

Par ces deux documents, la famille des Nations a voulu reconnaître l’égale dignité de toute personne humaine,[1] de laquelle découlent les droits et les libertés fondamentales qui, étant enracinés dans la nature de la personne humaine – unité indivisible de corps et d’âme – sont universels, indivisibles, interdépendants et interconnectés.[2] En même temps, la Déclaration de 1948 reconnaît que « l’individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein développement de sa personnalité est possible ».[3] En cette année où sont célébrés les anniversaires importants de ces instruments juridiques internationaux, il apparaît opportun de mener une réflexion approfondie sur le fondement et le respect des droits de l’homme dans le monde contemporain, réflexion qui sera, je l’espère, porteuse d’un engagement renouvelé en faveur de la défense de la dignité humaine, avec une attention particulière pour les membres les plus vulnérables de la communauté.

En effet, si l’on observe avec attention nos sociétés contemporaines, on rencontre de nombreuses contradictions qui poussent à se demander si l’égale dignité de tous les êtres humains, solennellement proclamée il y a 70 ans, est vraiment reconnue, respectée, protégée et promue en toutes circonstances. Il persiste aujourd’hui dans le monde de nombreuses formes d’injustice, nourries par des visions anthropologiques réductives et par un modèle économique fondé sur le profit, qui n’hésite pas à exploiter, exclure et même à tuer l’homme.[4] Alors qu’une partie de l’humanité vit dans l’opulence, une autre partie voit sa dignité méconnue, méprisée ou piétinée et ses droits fondamentaux ignorés ou violés.

Je pense, par ailleurs, aux enfants à naître à qui est nié le droit de venir au monde, aux personnes qui n’ont pas accès aux moyens indispensables pour avoir une vie digne,[5] à celles qui sont exclues d’une éducation appropriée, à celles qui sont injustement privées de travail ou contraintes à travailler comme esclaves, à celles qui sont détenues dans des conditions inhumaines, qui subissent des tortures ou à qui est niée la possibilité de se racheter[6] et aux victimes de séparations forcées et à leurs familles.

Ma pensée va aussi à toutes les personnes qui vivent dans un climat dominé par le soupçon et par le mépris, qui font l’objet d’actes d’intolérance, de discrimination et de violence en raison de leur appartenance raciale, ethnique, nationale ou religieuse.[7]

Je ne peux pas, enfin, ne pas évoquer ceux qui subissent de multiples violations de leurs droits fondamentaux dans le contexte tragique des conflits armés, tandis que des marchands de mort[8] sans scrupules s’enrichissent au prix du sang de leurs frères et sœurs.

Devant ces phénomènes graves, nous sommes tous remis en cause. En effet, quand les droits fondamentaux sont violés ou quand on en privilégie certains au détriment des autres, ou quand ils ne sont garantis qu’à des groupes déterminés, se vérifient alors de graves injustices qui, à leur tour, alimentent des conflits avec de lourdes conséquences à l’intérieur des Nations ou dans leurs rapports entre elles.

Chacun est donc appelé à contribuer avec courage et détermination, dans la spécificité de son propre rôle, au respect des droits fondamentaux de chaque personne, en particulier de celles qui sont « invisibles » : de tous ceux qui ont faim et soif, qui sont nus, malades, étrangers ou détenus (cf. Mt 25, 35-36), qui vivent en marge de la société ou qui en sont écartés.

Cette exigence de justice et de solidarité revêt une signification particulière pour nous, chrétiens, parce que l’Évangile nous invite à tourner notre regard vers les plus petits de nos frères et sœurs, à nous laisser saisir de compassion (cf. Mt 14,14) et à nous engager concrètement pour alléger leurs souffrances.

En cette occasion, je désire lancer un appel pressant à ceux qui ont des responsabilités institutionnelles, leur demandant de mettre les droits humains au centre de toutes les politiques, y compris celle de la coopération au développement, même lorsque cela signifie aller à contre-courant.

Souhaitant que ces journées de réflexion puissent réveiller les consciences et inspirer des initiatives destinées à protéger et à promouvoir la dignité humaine, je confie chacun de vous, vos familles et vos peuples à l’intercession de la Très sainte Vierge Marie, Reine de la paix, et j’invoque sur tous l’abondance des bénédictions divines.

[1] Cf. Déclaration universelle des droits de l’homme, 10 décembre 1948, Préambule et Article 1.
[2]
 Cf. Déclaration de Vienne, 25 juin 1993, n. 5.
[3]
 Déclaration universelle des droits de l’homme, art. 29.1.
[4] 
Cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, 53.
[5]
 Cf. Jean XXIII, Lett. Enc. Pacem in terris, 11 avril 1963, 6.
[6]
 Cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 2267.
[7]
 Cf. Discours aux participants à la Conférence mondiale intitulée « Xénophobie, racisme et nationalisme populiste, dans le contexte des migrations mondiale », 20 septembre 2018.
[8]
 Cf. Audience générale, Place Saint Pierre, 11 juin 2014.

Source : Droits de l’homme : le pape invite à ne pas craindre d’aller à contre-courant pour les défendre – ZENIT – Francais, Hélène Ginabat, 13/12/18

La Comece soutient le Pacte mondial de l’ONU
sur les migrations – Vatican News/COMECE

La COMECE, -commission des épiscopats de l’Union européenne-, apporte son soutien au Pacte mondial de l’ONU sur les migrations, qui devrait être signé les 10 et 11 décembre prochains lors d’un sommet à Marrakech.

«A la suite du pape François, l’Eglise catholique réaffirme ‘notre responsabilité partagée d’accueillir, protéger, promouvoir et intégrer’ les migrants et réfugiés dans nos sociétés». Ils ont des «visages, des noms et des histoires individuelles» et «méritent d’être traités selon  leur dignité humaine intrinsèque et leurs droits fondamentaux». C’est par ces mots que Mgr Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et président de la COMECE, prend position sur la question du Pacte mondial sur les migrations; un pacte non-contraignant, adopté en juillet par tous les Etats de l’ONU, à l’exception des Etats-Unis. Mais depuis, les retraits ou reports de décision se multiplient et jettent une ombre sur le sommet de Marrakech des 10 et 11 décembre, où ce Pacte doit être soumis à approbation.

«Les principes de la centralité de la personne humaine et de ses besoins réels, ainsi que du bien commun doivent présider aux politiques internes et externes de l’UE et des Etats membres, également sur les questions migratoires». Alors que ce fameux Pacte est en phase finale d’adoption, «nous encourageons aussi les autorités politiques nationales, selon les paroles du pape François, à ‘fonder la responsabilité pour la gestion globale et partagée de la migration internationale dans les valeurs de justice, de solidarité et de compassion’».

L’archevêque luxembourgeois poursuit : «fruit de vastes négociations, il (le Pacte) reconnait une responsabilité partagée et commune des autorités et des sociétés des pays de départ, de transit et d’arrivée pour contrôler et réguler les migrations, au bénéfice de toutes les personnes et communautés impliquées. Il vise à fournir sécurité et protection aux personnes migrantes et aux sociétés d’accueil, en promouvant des parcours légaux (…), en prévenant ainsi la traite des êtres humains, les voyages mortifères, la désagrégation de la famille et la violence».

Source : La Comece soutient le Pacte mondial de l’ONU sur les migrations – Vatican News, 03/12/17


Press Release, 03/12/2018

COMECE President’s Statement recalling the support of the Catholic Church to the UN Global Compact on Migration

“You shall treat the stranger who sojourns with you as the native among you, and you shall love him as yourself, for you were strangers in the land of Egypt: I am the Lord your God” (Leviticus 19:34).

Photo: Erdem Sahin (EPA-EFE)

Following Pope Francis, the Catholic Church in Europe reaffirms “our shared responsibility to welcome, to protect, to promote and to integrate”migrants and refugees in our societies. They are not just figures or trends, but “first of all persons who have faces, names and individual stories”, and deserve being treated in accordance with their inherent human dignity and their fundamental rights.

In this regard, the principles of the centrality of the human person and her real needs and of the common good must preside EU and member states’ internal and external policies, also in migratory issues.  As the UN Global Compacts on Migration and Refugees are in their final stages of adoption, we also encourage national political authorities, in the words of Pope Francis, “to ground responsibility for the shared global management of international migration in the values of justice, solidarity and compassion”.

On 11 December, a UN Global Compact is due to be signed in Marrakech. Fruit of a vast negotiation, it recognizes a shared and common responsibility of authorities and societies in countries of departure, transit and arrival to frame and regulate migration for the benefit of all human persons and communities involved. It aims at providing security and protection to migrant persons as well as to hosting societies by promoting legal migration pathways, preventing thus human trafficking, deadly journeys, family disruption and violence.

Recalling the exhortations of the Holy See in that matter, COMECE encourages the Member States of the European Union to make this Global Compact an achievement for the common good of a shared humanity.

+ Jean-Claude Hollerich S.J.

Archbishop of Luxembourg

President of COMECE

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« Il faut des “leaders” avec une nouvelle mentalité »,
déclare le pape François (ZENIT)

Le pape François a reçu en audience les membres de l’Association Rondine – Cittadella della Pace, à l’occasion de ses 20 ans d’activités, ce lundi matin 3 décembre 2018, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican. L’association italienne s’engage auprès des jeunes pour réduire les conflits armés dans le monde et diffuse sa propre méthodologie pour une transformation créative des conflits.


Association Rondine Citadelle de la paix © Vatican Media

« Il faut des “leaders” avec une nouvelle mentalité », déclare le pape François

Il soutient l’Appel qui sera présenté par l’association Rondine à l’ONU le 10 décembre

Le pape soutient l’Appel que présentera l’association à l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. « Vous nous demandez d’adhérer à votre Appel. Pour ma part, je le ferai et je demande aux chefs d’État et de gouvernement de faire de même. Puisse votre voix – faible, mais forte de l’espérance et du courage de la jeunesse – être écoutée le 10 décembre prochain aux Nations Unies », a-t-il déclaré.

Voici des extraits de la traduction par Hélène Ginabat pour Zenit du discours du pape François.

Discours du pape François

Chers frères et sœurs,

Je vous accueille avec joie pour ce vingtième anniversaire de l’association Rondine – Cittadella della Pace. […] Je vous salue particulièrement, vous les jeunes qui venez de pays qui sont le théâtre de conflits qui ont dégénéré en diverses formes de violence et de guerre, et qui vivez à Rondine l’expérience des études internationales. […]

Votre engagement éducatif consiste à héberger des jeunes qui, dans différentes parties du monde, vivent bloqués dans des cultures envenimées par la souffrance et par la haine et de leur offrir un défi audacieux : vérifier personnellement si l’autre, celui ou celle qui est au-delà d’une frontière fermée, de barbelés ou de murs infranchissables, est vraiment ce que tout le monde affirme : un ennemi. En ces vingt années, vous avez mis au point une méthode capable de transformer les conflits, en faisant sortir les jeunes de ce mensonge et en les restituant à leurs peuples pour un plein développement spirituel, moral, culturel et civil : des jeunes généreux qui, innocents, sont nés avec le poids des échecs des générations précédentes.

Cette œuvre, vous l’avez fondée sur deux grandes racines spirituelles de votre terre : saint François d’Assise, stigmatisé à La Verna, et saint Romuald, fondateur des Camaldules. Vous avez bien choisi !

[…] En choisissant de vous consacrer aux jeunes, vous vous engagez aussi à lutter contre la pauvreté et à construire la paix, comme une œuvre de justice et d’amour. Une action qui alimente l’espérance et place la confiance dans l’homme, surtout dans les jeunes. […]

J’ai écouté l’Appel que vous avez écrit et que vous présenterez le 10 décembre prochain à l’ONU, à l’occasion du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Écouter une jeune Palestinienne et un jeune Israélien demander ensemble aux gouvernements du monde de faire un pas qui puisse rouvrir l’avenir, en transférant le coût d’une arme du budget de la défense au budget de l’éducation pour former un « leader » de paix est quelque chose de rare, de lumineux ! Comment pourrait-on ne pas être d’accord ? Mais nous, les adultes, nous ne pouvons pas nous en tirer par un « Bravo les jeunes ! », non. Je sens que je dois vous apporter tout mon soutien, ma sympathie et ma bénédiction.

En effet, votre Appel contient et propose une vision concrète. Dans le Message pour la prochaine Journée mondiale de la paix, le 1er janvier 2019, qui a pour thème « La bonne politique est au service de la paix », je redis que la responsabilité politique appartient à tous les citoyens, en particulier à ceux qui ont reçu le mandat de protéger et de gouverner. Cette mission consiste à sauvegarder le droit et à encourager le dialogue entre les acteurs de la société, entre les générations et entre les cultures. En vous écoutant, j’ajoute : entre les parties en conflit. Parce qu’on ne crée la confiance que dans le dialogue. […]

Chers jeunes, vous avez choisi de vous rencontrer quand tout autour de vous et en vous disait : mais pourquoi ? À quoi cela sert-il ? Est-ce que ce sera juste ? Et, après les deux années de formation à Rondine, vous avez retourné vos sentiments, vos pensées, vous avez fait naître la confiance réciproque et maintenant vous êtes prêts à assumer des responsabilités professionnelles, civiles et politiques pour le bien de vos peuples. Vous êtes déjà vous-mêmes ces jeunes « leaders » qui, dans l’Appel, demandez aux États et aux peuples de s’engager à former ensemble !

Vous nous demandez d’adhérer à votre Appel. Pour ma part, je le ferai et je demande aux chefs d’État et de gouvernement de faire de même. Puisse votre voix – faible, mais forte de l’espérance et du courage de la jeunesse – être écoutée le 10 décembre prochain aux Nations Unies. Il faut des « leaders » avec une nouvelle mentalité. Les politiciens qui ne savent pas dialoguer et se confronter ne sont pas des « leaders » de paix : un « leader » qui ne s’efforce pas d’aller à la rencontre de l’ « ennemi », de s’asseoir à une table avec lui comme vous le faites, ne peut pas conduire son peuple vers la paix. Pour faire cela, il faut de l’humilité, et non de l’arrogance : que saint François vous aide à suivre cette route avec courage. En écoutant les jeunes, comme lors du récent synode dont ils étaient acteurs, j’ai appris beaucoup d’eux. J’espère que vos « leaders » viendront à Rondine pour voir comment les jeunes préparent la paix.

Je me réjouis que vous ayez choisi l’encyclique Laudato si’ comme texte fondamental pour votre école : en effet, l’écologie intégrale offre la perspective pour que l’humanité se conçoive comme une famille unique et considère la terre comme notre maison commune. C’est une bonne chose qu’avec votre méthode vous vouliez rejoindre en même temps les citoyens et les « leaders » politiques, les représentants des institutions nationales et internationales.

[…] Vous avez surmonté les barrières les plus dures, celles qui sont intérieures à chacun de vous, en dissipant le mensonge de l’ennemi et vous vous êtes étonnés de vous-mêmes quand vous avez rouvert les frontières bloquées par les guerres. S’il vous plaît, ne perdez jamais votre étonnement et votre humilité. Conservez, chers jeunes de Rondine, la confiance que vous avez fait mûrir entre vous et transformez-la en une tâche généreuse de service du bien commun. Monsieur le Président, puisse l’œuvre entreprise aller de l’avant ! Pour cela, je vous bénis tous de tout cœur, ainsi que vos proches et je vous assure de ma prière. Vous aussi, s’il vous plaît, pensez à prier pour moi. Merci.

Lire le discours complet : « Il faut des “leaders” avec une nouvelle mentalité », déclare le pape François – ZENIT – Francais, Hélène Ginabat, Zenit, 03/12/18.

Togo: l’opposition dénonce la répression
lors d’une tentative de manifestation

Deux personnes tuées lors d'une tentative de manifestation le 8 décembre 2018: Jean-Pierre Fabre (ici en 2015) rejette les explications du gouvernement.
© AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO

Au Togo, le calme est revenu à Lomé, ce dimanche 9 décembre, au lendemain d’une tentative de manifestation réprimée par la police et endeuillée par la mort de deux personnes dont un enfant. La jeune victime a été tuée par balle dans le quartier d’Agoè, dans le nord de la capitale, en marge d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. L’opposition dénonce cette répression.

Lomé s’est réveillée, ce dimanche matin, dans la consternation, au regard des nombreux messages de réprobation qui circulent sur les réseaux sociaux condamnant la mort de ce petit mécanicien, fauché, pas loin de son garage.

« C’est un agent en tenue qui a tiré à bout portant sur lui », confie un proche parent alors que selon le gouvernement, l’enfant a été abattu par des individus descendus d’un véhicule non immatriculé.

La ville est calme, la circulation sur la route nationale N°1 est normale. On y voit, par endroits, les restes de bois brûlé et des parpaings qui jonchent le sol.

Des éléments de l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie patrouillent en jeep entre le grand contournement et la route nationale N°1, pas loin de laquelle le petit Idrissou Moufidou a trouvé la mort, samedi.

Le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, a rejeté dans un message écrit, envoyé aux populations à travers la presse de ce matin, les explications du gouvernement sur la répression de samedi.

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