L’urgence d’une autre politique migratoire

politiquemigratoireL’ampleur des noyades de ces derniers jours en Méditerranée a mis en évidence la responsabilité de l’Europe. En réaction, l’Europe a décidé de préparer un plan d’action pour empêcher de nouveaux drames en Méditerranée lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’Etats et de gouvernements ce jeudi 23 avril à 16 heures. Déjà lundi, les ministres des affaires étrangères et de l’intérieur se sont réunis. La Commission européenne a proposé une série de dix mesures d’urgence pour faire face à cette crise.

Cette agitation ne doit pas éluder l’essentiel : les mesures annoncées apportent-elles les bonnes réponses ? A y regarder de plus près, aucun des dix points proposés par la Commission européenne ne sauvera qui que ce soit de la noyade, que du contraire. Les 10 “solutions” proposées lundi, et qui devraient se retrouver dans les conclusions du sommet de ce jeudi, sont les suivantes : renforcer l’agence Frontex, détruire les bateaux des passeurs, décrypter les méthodes des passeurs, mieux gérer les demandes d’asile, “ficher” les migrants, mieux “répartir” les réfugiés, aider à leur réinstallation, renvoyer plus vite les immigrés non autorisés à rester, bloquer les routes utilisées par les migrants, mieux connaître les flux migratoires.

Nous constatons avec effroi que les dirigeants européens profitent du drame humain et d’un millier de morts pour durcir davantage la politique de fermeture des frontières et renforcer la répression à l’égard des victimes. Le décompte est désespérément limpide : 9 mesures sur les 10 proposées par la Commission européenne ont pour objectif clair de consolider des mécanismes qui, contrairement à ce qui est affirmé, n’ont pas pour but de sauver des vies humaines mais bien de rendre impossible l’accès à l’Europe. (Source : La Libre Belgique/Publié le mercredi 22 avril 2015

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La Libye, terre de cruauté pour les migrants

migrants_dans_lecentredal-karemamisrataalestdetripoli (1)Amnesty International dénonce les exactions des groupes armés et les bandes criminelles. Bruxelles présente mercredi 13 mai un plan d’action qui prévoit un système de quotas entre États membres pour l’accueil des réfugiés.

Faute de pouvoir retourner en Libye depuis l’intensification du conflit l’an dernier, Amnesty International a recueilli, en Sicile et en Tunisie entre août et mars dernier, les témoignages de 70 personnes ayant fui l’enfer libyen. Ces récits de Syriens, Érythréens, Somaliens, Nigérians, etc. sont « glaçants » selon les termes de Philip Luther, directeur pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient dans le rapport Migrants et réfugiés en Libye : la Méditerranée pour échapper à l’enfer publié lundi 11 mai.

Groupes armés et bandes criminelles y agissent en toute impunité. Les victimes y ont chacune vécu leur lot d’horreurs : dépouillées de leurs passeports et de leurs biens, entassées dans des camps insalubres, battues, parfois torturées, violées, réduites au travail forcé quand leurs familles ne peuvent payer une rançon. Certaines ont vu leurs proches tués quand ils tentaient de s’enfuir. Les minorités religieuses, notamment chrétiennes, sont particulièrement persécutées. 11/5/15 – 09 H 06 Marie Verdier

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Les événements de janvier auraient conforté le rejet de l’islam et de l’immigration

todd EmmanuelDeux essais publiés début mai estiment que les attentats de janvier 2015 ont encouragé un rejet des immigrés et des musulmans. La fondation Jean-Jaurès analyse l’« idéologie » de l’islamisation de la France qui pousse les classes populaires vers le Front National.

L’historien Emmanuel Todd déclenche une polémique en expliquant que les manifestations pro-Charlie sont en réalité l’expression de sentiments xénophobes des classes moyennes.

Près de quatre mois après les attentats de janvier, deux essais publiés début mai (lire les repères ci-dessous) analysent ce que cet événement a révélé de l’état de l’opinion. Les auteurs – qui empruntent ensuite des chemins très différents – partent du même constat : les chiffres des grandes manifestations du 11 janvier ont révélé des écarts très importants d’une ville à l’autre.

Le taux de mobilisation a ainsi atteint 71 % à Grenoble (71 manifestants pour 100 habitants) mais n’a pas dépassé 7 % à Dunkerque ! Des zones géographiques se dégagent nettement, avec des régions très réactives comme Rhône-Alpes, le Grand-Ouest ou Paris, et d’autres beaucoup moins, comme la région Paca ou le Nord-Est.

En croisant ces chiffres avec d’autres données, les analystes montrent que la France qui s’est mobilisée est celle où les catégories socio-professionnelles favorisées sont les plus représentées, celle qui a voté pour le traité européen en 2005. À l’inverse, les régions où le rejet de l’Europe et le vote FN sont élevés ont peu manifesté. (Source : la Croix/04.05.15/ THOMAS SAMSON/AFP)

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