Lutter contre les faux-médicaments en Afrique

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Les faux médicaments, un marché lucratif estimé à 200 milliards de dollars par an. RFI/Anthony Terrade
 
 

Sur le continent, la problématique des faux-médicaments est très présente. Les spécialistes du secteur estiment que 30 à 60% des médicaments consommés sont des contrefaçons ou des faux-médicaments très présents dans les marchés de rue. Enjeu de santé publique mais aussi économique. Des initiatives sont mises en place pour tenter de contrer ce phénomène…

L’entreprise française Sanofi - qui distribue ses médicaments sur l’ensemble du continent - dispose d’une stratégie globale, d’une gouvernance et de structures dédiées à la lutte contre les faux médicaments. Une centaine de personnes travaillent directement sur ces questions.

Michel Sebah, ancien directeur sûreté Afrique, est en charge de la stratégie et de la coordination de la lutte contre les faux-médicaments pour Sanofi.

Le premier axe c’est protéger nos produits sécuriser notre chaîne d’approvisionnement. Le deuxième c’est de conduire des actions d’identification soit des nouveaux acteurs soit des nouvelles tendances sur le terrain à travers des tests d’achat par exemple qui permet de voir qu’elle est la réalité du marché. Une autre approche qui est importante c’est celle de nouer des partenariats stratégiques et opérationnelles avec les autorités des pays.

Les antidouleurs et antipaludéens parmi les médicaments les plus falsifiés

En cas d’alerte sur de possibles falsifications de produits Sanofi, s’enclenche alors une procédure. « À partir du moment ou nous avons les premiers éléments constitutifs d’un dossier systématiquement si c’est un produit Sanofi le laboratoire est saisi. Le laboratoire lui a une analyse qui est basée sur trois points : la traçabilité, un examen visuel et une analyse chimique », ajoute Michel Sebah. 

Si la falsification est confirmée, alors une plainte est déposée. Les antidouleurs et antipaludéens sont particulièrement concernés par les falsifications. Pour aider les consommateurs, Méditect – présente en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Cameroun –, a mis au point une application dédiée. 

« Quand vous avez un médicament de l’un de nos laboratoires partenaires, vous allez pouvoir le scanner pour vérifier l’authenticité et donc on peut dire si le médicament est authentique ou pas », assure Arnaud Pourredon, co-fondateur de Méditect. « En plus de ça, on va aider le patient à trouver les vraies pharmacies qui sont ouvertes, les pharmacies qui sont de garde afin d’aider les patients à travers tous les différents défis auquel il fait face. »

23 000 médicaments référencés 

En plus de l’application pour les patients, l’entreprise a mis au point un logiciel de gestion pour les pharmacies, explique Arnaud Pourredon. Près de 23 000 produits sont référencés.

Pour faire simple, le laboratoire pharmaceutique va apposer un numéro unique sur chaque boîte de médicament. Ce numéro unique, on va l’enregistrer sur nos technologies, et le pharmacien et le patient, lorsqu’ils vont scanner leur médicament, donc ils vont scanner une data matrix c’est comme un QR code qui comprend un numéro unique. Eh bien, nous, on va vérifier sur nos technologies si on a bel et bien enregistré ce numéro de série, quand, et où. Et donc on arrive à faire une traçabilité du produit de façon extrêmement simple pour l’utilisateur.

Autre moyen pour lutter contre ce trafic : le développement des systèmes de sécurité sociale et de la gratuité des médicaments.