Kisito         Présentation du centre

CARMEN Kisito est la 2ème structure de l’Association Kisito dont Monseigneur Philippe Ouédraogo est le Président Fondateur. Cette association travaille depuis 1931 en faveur des personnes vulnérables. Elle a un orphelinat dénommé “Home Kisito” qui s’occupe des enfants abandonnés et orphelins de 0 à 2 ans.

En élargissant sa mission aux jeunes mères célibataires enceintes ou avec enfant, l’Association Kisito veut réduire le nombre de plus en plus croissant d’enfants abandonnés et soutenir les jeunes filles mères et leur enfant en situation particulièrement difficile.

C’est une structure de l’Archidiocèse de Ouagadougou à caractère humanitaire et social. Le centre a été inauguré officiellement le 11 février 2006. Il assure l’accueil, l’écoute, la formation des jeunes filles mères, leur réinsertion dans leur famille pour celles qui étaient hébergées au centre et leur suivi après la réinsertion. La durée de l’hébergement dépend des cas, de la gravité du problème que vit la fille, de l’âge de la grossesse et du degré d’ouverture des parents aux démarches de médiation pour qu’ils acceptent le retour de leur fille dans la famille.

Une jeune maman et sa filleQuelque soit la durée de séjour, la jeune fille mère est appelée à retourner un jour en famille parce que pour nous le meilleur milieu d’épanouissement de toute personne reste la famille. Dès l’arrivée de la fille, le service social du centre met des bouchées doubles pour rencontrer la famille et commencer les négociations pour que l’intéressée puisse retourner en famille avant ou après son accouchement. Après le retour en famille, le centre assure le suivi pour voir si tout va bien en famille. La fille mère peut revenir au centre pour poursuivre la formation ou pour demander des conseils si dans la famille elle a des problèmes.

Le CARMEN Kisito ou Centre d’Accueil et de Réinsertion de la Mère et de l’Enfant en situation de détresse est une œuvre laïque de l’Eglise à caractère humanitaire et social. Le CARMEN Kisito s’occupe de la prise en charge et de la réinsertion sociale des jeunes mères isolées en difficulté.

En effet, le Burkina Faso étant un pays aux traditions bien ancrées : la situation des femmes enceintes, célibataires, qui ne peuvent révéler le nom du père de l’enfant qu’elles portent, entraîne souvent des conflits familiaux.

Généralement, elles sont rejetées, bannies, et doivent fuir le village…Elles errent alors seules dans les villages ou dans les villes.  Certaines avortent clandestinement ; désespérées de la misère dans laquelle elles vivent ; d’autres abandonnent leur enfant dès la naissance.

Dans la rue, elles sont exposées aux risques de viol, de maladies sexuellement transmissibles, du SIDA, de toxicomanie, de prostitution…Elles vivent dans des conditions d’hygiène déplorables, avec une alimentation insuffisante, une santé fragile, une pauvreté et une misère déconcertante… et leurs enfants naissent dans des conditions indécentes.

Le faible taux d’alphabétisation et de scolarisation des femmes les rend particulièrement vulnérables et limite pour elles l’accès à leurs droits et à la capacité de faire respecter leurs droits. Ces femmes souvent très jeunes, mineures, immatures, deviennent mères et de plus doivent faire face à un environnement hostile ; elles n’ont pas la possibilité de bénéficier d’une solidarité familiale. Se posent alors de multiples problèmes d’ordre affectif, financier, de logement, de santé, de nourriture, d’habillement, de loisir, d’intégration sociale, d’arrêt des études ou d’échec scolaire…           
Les enfants qu’elles portent sont confrontés à des problèmes de développement psychoaffectif, de santé et d’éducation, de filiation, d’épanouissement, d’identification et d’intégration sociale.

C’est pourquoi la situation de ces jeunes mères et femmes en détresse est un problème social qui interpelle la société. 

 
Prise en charge

Pendant leur séjour au centre, elles sont prises en charge : du point de vue médical, alimentaire hygiéniques, vestimentaire, accompagnement psycho affectif etc. Elles sont également initiées à des mApprentissage de fabrication de la pommadeétiers de leur choix tels que la couture, la broderie, le tricotage, la coiffure, la savonnerie dans le but de les aider à pouvoir gagner dignement leur vie après leur sortie du centre et s’occuper d’elles mêmes et de leur enfant. Conscientes de leur situation et soutenues par la volonté de réussir elles se donnent dans l’apprentissage de ces métiers. Notre grande difficulté est que nous n’arrivons pas à les munir d’outils nécessaires pour leur installation après leur sortie du centre. Elles constituent alors un poids pour leur famille qui doit s’occuper d’elles et de leur enfant. Pourtant si elles exerçaient un métier et étaient autonomes financièrement, elles seraient acceptées par leur famille qui pourrait même leur demander un soutien. Un des objectifs du centre est de les aider à sortir durablement de leur situation de précarité. Leur permettre d’exercer un métier, c’est lutter fortement contre l’exclusion sociale et familiale et aussi contre la prostitution et la délinquance.

Un groupe de jeunes mamansVoici le nombre des filles mères ou filles violentées qui ont séjourné au centre : en 2006 il y a eu quarante deux (42) pensionnaires, en 2007 trente six (36), en 2008 quarante (40) en 2009 trente six (36)  en 2010 trente neuf (39) et en 2011 vingt deux (22). Cela fait un total de deux cent quinze (215)  filles enceintes ou avec un enfant.
Deux cent dix (210) cas ont été résolus.

Il y a également plus de deux cent (200) cas que nous suivons en milieu ouvert c'est-à-dire en externe. Actuellement huit (08) filles sont en formation de perfectionnement en couture à CFIAM et onze (11) sont à CARMEN.

Nos objectifs :

- Aider ces filles mères à retrouver confiance en elles-mêmes

- Donner une sécurité physique et morale à ces personnes

- Apporter un appui humain et moral aux jeunes filles mères expulsées de leur famille

- Promouvoir l’emploi en faveur des jeunes filles mères

- Donner à ces personnes en souffrance la joie de réussir leur vie par une activité génératrice de revenus.

Nos objectifs spécifiques

œuvrer au retour en famille, à la réinsertion sociale et professionnelle des jeunes filles mères en détresse en leur donnant la possibilité de se former à des métiers et d’avoir des sources de revenues pour s’occuper d’elles mêmes et de leurs enfants.

Participer à la lutte contre la pauvreté et le chômage en aidant les filles à avoir une autonomie financière.

-   Contribuer au rétablissement des liens sociaux et du sentiment d’appartenance à une communauté par des activités d’insertion professionnelle.

Le centre ne bénéficie d’aucun soutien financier à long terme, nous fonctionnons avec des dons ponctuels de bienfaiteurs nationaux et étrangers. Avec nos moyens financiers très limités nous ne pouvons pas avoir du matériel pour installer nos anciennes pensionnaires.

Notre souhait était de pouvoir le faire mais hélas !
« L’épervier veut prendre la chèvre mais il n’a pas la force nécessaire pour le faire. » d’après un proverbe africain.


Sœur Delphine Nébié, responsable du Centre.


Coordonnées de Carmen Kisito

    CARMEN KISITO
09 BP 764 OUAGADOUGOU 09
Tel. +226 50 36 87 78
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E- mail : carmenkisito@fasonet.