«le salafo-djihadisme est entretenu dans plusieurs pays»

100510_016a3Specialiste du financement du terrorisme islamiste,  Richard Labéviere, rédacteur en chef du magazine online  Prochemoyenorient, dénonce «le machiavélisme et l’hypocrisie» de certains Etats comme la Suisse ou la France, qui recyclent d’anciens membres du GIA. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il espère casser les faux-fuyants  du politiquement correct des Nations unies et parler carrément de takfirisme, de déviation de l’islam, d’islam radical salafo-djihadiste entretenus par certains pays qui doivent être interpellés pour faire le ménage chez eux.

– Pourquoi, après tant de victimes, on continue à parler d’extrémisme violent au lieu de terrorisme ? A-t-on peur d’identifier le mal et ses causes ?

Nous sommes face aux faux-fuyants sémantiques et du politiquement correct qui étaient liés au fonctionnement, aux contraintes formelles de ce genre de rencontre organisées sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU, où on évite de citer nommément les pays et les responsabilités dans ce phénomène du terrorisme. Cela débouche sur une langue de bois qui fait qu’on évite de nommer un chat un chat. Pourtant, nous sommes dans une rencontre sur le terrorisme et l’idéologie terroriste qui nous ramène à deux filiales principales l’idéologie des frères musulmans de Hassan Al Bana et Sayed Qotb, et l’idéologie wahhabite véhiculée par les médersas et les conseils d’oulémas d’Arabie Saoudite et du Qatar avec leurs relais internationaux. Lorsqu’on travaille sur ces dossiers, on ne peut pas éviter d’identifier les responsabilités sans nommer les Etats.

Les bailleurs de fonds, sur lesquels j’ai beaucoup travaillé, sont en majorité des Saoudiens mais aussi des Emiratis. Ce rappel évident ne veut pas dire qu’il faille criminaliser les Etats. Je pense qu’il faut parler vrai et nommer les idéologies en cause, remonter à leur financement, à leurs filiations à l’étranger, et établir des chaînes de responsabilité, quitte à heurter les sensibilités. Le terrorisme est une technique. On ne lutte pas contre une technique, mais contre des objectifs précis et un ennemi identifié. Ce travail d’identification permet de situer des ennemis et des groupes malfaisants qui financent et entretiennent ce phénomène. (Source: El watan/04.08.15/Salima Tlemçani)

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Entre Assad, daech et les kurdes, l’impossible équation d’Erdogan

XVM864ec326-35f7-11e5-8f3b-a22d676c0e40-150x200Le président turc est dans une position délicate et doit gérer trois ennemis à la fois: l’Etat islamique, le régime syrien et les Kurdes indépendantistes. L’analyse du politologue turc Ahmet Insel.

LE FIGARO: La Turquie est entré en guerre contre Daech, elle qui avait toujours refusé de contribuer militairement à la coalition. Que faut-il penser de ce revirement? Y avait-il véritablement un «double jeu turc»?

AHMET INSEL: Nous ne savons pas si la Turquie menait véritablement un «double jeu». Ce que nous savons, c’est qu’au début de la révolution, la Turquie a aidé des groupes rebelles djihadistes en Syrie, qui ont pu ensuite être enrôlés par Daech. La Turquie a fait le choix de soutenir des groupes djihadistes incontrôlables, ce qui s’est transformé en soutien indirect à Daech….

Pourquoi Erdogan a-t’il fait de la chute de Bachar el-Assad sa priorité?

Historiquement, Erdogan était un allié très fort de Bachar el-Assad. En 2006-2007, il y a eu une politique de rapprochement entre la Turquie et la Syrie, avec une ouverture de la frontière et une multiplication des échanges économiques. Au début des «printemps arabes», Erdogan a cru qu’il pouvait devenir le leader d’un Moyen Orient frérisé, qui suivrait l’exemple d’islamisme politique qu’il a mis en place en Turquie. Il pensait être le grand ordonnateur de la prise de pouvoir des Frères musulmans en Egypte, Tunisie, et en Syrie.

La Turquie a-t’elle des ambitions hégémoniques dans la région?

La Turquie a voulu avoir une position hégémonique au moment des printemps arabes, et devenir le réfèrent dominant au Moyen-Orient. Cette politique, qui impliquait un engagement massif aux côtés des Frères musulmans, et un soutien aveugle à la rébellion djihadiste, a été un échec. Aujourd’hui, la Turquie n’a plus qu’une diplomatie défensive. Trop engagé dans un sens, elle ne peut plus servir d’intermédiaire dans les conflits du Moyen-Orient. Elle n’a plus d’ambassadeur en Égypte, en Syrie, en Libye et en Israël. (Source : Le Figaro/29/07/2015 /Par Eugénie Bastié)

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Ibn Arabi : le summum de la tolérance

553770Il y a 850 ans naissait Muhieddine Ibn Arabi (1165-1240), le philosophe soufi qui a élevé la tolérance en islam à son summum. Ce qu’il cherche, c’est une vie religieuse profonde et personnelle, c’est une doctrine religieuse qui tiendrait compte de la nécessité d’une transformation réelle de l’homme régénéré, qui affirmerait la réalité intérieure de l’islam : «La foi est un secret entre l’homme et son créateur, Allah»….

Ce qu’il veut sauvegarder, c’est la valeur de la vie religieuse personnelle, intime et «spirituelle», opposée à son extériorisation dans la forme de l’habit ou de la barbe, à la sécheresse de la dogmatique, aux luttes des f’qih (théologiens), au culte de la croyance imposée qui a supprimé l’expression libre de la vie par la foi.

Muhieddine Ibn Arabi affirme l’action directe et immédiate de Dieu sur l’âme, ce qui apparait aux hommes comme la loi divine inscrite par Dieu dans leurs cœurs, comme plus proche à l’âme que l’âme elle-même. Ce qui importe c’est la vie religieuse, c’est l’amour de Dieu, c’est la foi, l’abandon de soi-même….

Relire Ibn Arabi aujourd’hui est un véritable ressourcement. Ce serait même salutaire pour tous les musulmans.

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Accusé de soutenir l’ei, le prédicateur Anjem Choudary comparaît devant la justice britannique

images Anjem ChoudariPlacé en détention, le célèbre prédicateur radical Anjem Choudary, qui réclame que la charia soit imposée au Royaume-Uni, a été convoqué ce mercredi devant un tribunal londonien. Il est accusé de soutenir l’EI.

Conformément à la promesse du Premier ministre britannique David Cameron de s’attaquer à “l’idéologie toxique de l’islamisme extrémiste”, mettant fin à des décennies de tolérance du pouvoir, le célèbre prédicateur radical Anjem Choudary doit comparaître ce mercredi après-midi devant un tribunal londonien.

Cet islamiste de 48 ans, qui rêve de faire appliquer la charia au Royaume-Uni et de transformer le palais de Buckingham en mosquée, est accusé d’avoir appelé à soutenir l’organisation de l’État islamique (EI) entre juin 2014 et mars 2015. Le citoyen britannique, qui s’exprime dans un anglais châtié, comparaîtra au côté de Mohammed Rahman, 32 ans, poursuivi pour les mêmes faits, devant le tribunal de Westminster. (Source: France 24/05.08.15) Avec AFP

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