Algérie: des manifestations culturelles
perturbées par des prières collectives

Une vue de la ville de Ouargla en Algérie.
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En Algérie, la statue de Ain Fouara qui représentait une femme nue, qui avait été détruite par un homme armé d'un marteau, a été rénovée et inaugurée samedi. Le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi a souligné que les autorités continueraient de soutenir la culture dans le pays. Car depuis une semaine, plusieurs manifestations ont tenté d'empêcher des concerts de raï d'avoir lieu.

Il y a une semaine, à Ouargla, à 800 kilomètres au sud d'Alger, des manifestants ont interrompu un concert de raï. Ces hommes, des militants, des membres du mouvement des chômeurs mais aussi des représentants d'un comité d'habitants, ont protesté en réclamant de meilleures conditions de vie au quotidien et ont organisé une prière face à la scène.

Quelques jours plus tard, à Sidi Bel Abbès, une ville de l'ouest du pays, des manifestants ont tenté d'interrompre la soirée d'ouverture du Festival du raï. Ils se sont rassemblés et ont eux aussi organisé une prière collective.

Les deux affaires font très vite la Une de la presse et deviennent le sujet numéro 1 de discussion sur les réseaux sociaux. Car si, certains expliquent qu'en attaquant les concerts, les manifestants protestent contre l'Etat, d'autres parlent de montée de l'intégrisme et s'inquiètent de voir la religion utilisée pour empêcher des manifestations culturelles.

Au début des années 1990, le Front islamique du Salut avait pris pour cible toutes les activités culturelles. La ligue des droits de l'homme a demandé aux autorités de mener des enquêtes et de présenter les responsables de ces manifestations devant des tribunaux.